Les Mémoires de Bismarck sont pour la première fois réédités en français dans une édition présentée et annotée par Jean-Paul Bled.
En voici le résumé : « Comme Napoléon avant lui, Bismarck domine de sa stature le XIX° siècle tant allemand qu’européen. Pendant 28 ans, de 1862 à 1890, il occupe la fonction de chef du gouvernement, d’abord comme ministre-président de Prusse, puis comme chancelier de l’Empire allemand.
Durant ces 28 années, il façonne le visage de l’Allemagne et bouleverse le rapport des forces en Europe. Il restera d’abord dans l’histoire comme le bâtisseur de l’unité allemande.
Il y parvient au moyen de deux guerres victorieuses, la première en 1866 contre l’Autriche, la seconde contre la France en 1870-1871 au terme de laquelle, achèvement de l’entreprise, l’Empire allemand est proclamé le 18 janvier 1871 dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles.
L’objectif de l’unité atteint, Bismarck s’emploie à l’enraciner. Cette lutte, il la mène sur deux fronts, à l’intérieur et à l’extérieur. A l’intérieur, il défend l’unité fraîchement acquise contre ceux qu’il soupçonne de vouloir la détruire, ceux qu’il appelle les « ennemis du Reich », les catholiques et les socialistes.
A l’extérieur, convaincu que le danger viendra d’une France avide de revanche, il travaille à l’isoler. A cette fin, il édifie un système diplomatique qui rassemble les grandes puissances continentales autour de l’Allemagne, un système compliqué, mais qui tient jusqu’à son départ des affaires.
Aussitôt après avoir remis sa démission en mars 1890 au jeune Guillaume II, Bismarck entreprend d’écrire ses Mémoires qui couvriront sa vie entière, de son enfance jusqu’au terme de sa carrière politique.
A l’exemple des Commentaires de César, des Mémoires de Frédéric II, du Mémorial de Napoléon, il veut dresser un monument à sa gloire. C’est aussi pour lui l’occasion de régler des comptes avec des personnalités allemandes et étrangères qui, au moment ou à un autre, se sont mises en travers de sa route.
Parmi ses cibles figure en bonne place Guillaume II qui l’a contraint à la démission et s’est empressé de jeter aux orties certains pans de sa politique.
Parus en 1898 aussitôt après la mort de leur auteur sous le titre Gedanken und Erinnerungen (« Pensées et Souvenirs »), les Mémoires de Bismarck connaissent immédiatement un énorme succès.
De nouvelles éditions suivent rapidement. Dès l’année suivante la traduction française sort dans les librairies. Comme il l’avait voulu, ses Mémoires ont contribué à édifier la légende du Chancelier de Fer, du plus grand des Allemands contemporains. En voici enfin l’évaluation critique de référence. »
« Bismarck. Mémoires », Jean-Paul Bled, Perrin, 2021, 656 p
Phil de Sarthe
19 janvier 2021 @ 07:38
Quoi qu’on pense de Louis II par aill deeurs, il a été un des rares à tenter de s’opposer à lui, pour sauver la Bavière….et tous les autres.
Phil de Sarthe
19 janvier 2021 @ 07:38
Par ailleurs 😇
BEQUE
19 janvier 2021 @ 09:23
Nul doute que cette biographie soit très intéressante. Je sais seulement que Bismarck descendait régulièrement à l’Hotel d’Angleterre à Baden-Baden et qu’il y avait rencontré Cavour en 1858 avant la conférence entre les souverains allemands et Napoléon III.
Ludovina
19 janvier 2021 @ 10:28
Otto Eduard Leopold von Bismarck, fürst (prince) von Bismarck (1815-1898) a épousé en 1847 Johanna von Puttkamer (1824-1894).
Le couple a eu 3 enfants :
– Maria, comtesse de Bismarck-Schönhausen, épouse de Kuno, comte de Rantzau.
– Herbert, fürst von Bismarck s’est uni à Marguerite Malvine, comtesse Hoyos, baronne zu Stichsenstein. Une des belles-sœurs de son épouse, Ilona, comtesse Kinsky de Wchinitz e Tettau était la grand-tante de l’actuel souverain du Liechtenstein.
Un des fils d’Herbert et Marguerite, Gottfried, s’est marié avec sa cousine germaine Mélanie, comtesse Hoyos, et une de leurs petites-filles, Gunilla « reine sans trône de Marbella » s’est mariée (divorce) avec Luis Ortiz y Moreno.
– Wilhelm, comte de Bismarck-Schönhausen, a épousé sa cousine germaine Sibylle von Arnim : la mère de Sibylle, Malwine, était la sœur d’Otto von Bismarck.
Mayg
19 janvier 2021 @ 13:30
J’ai du mail avec ces mariage entre cousins surtout les cousins germains…
Mayg
19 janvier 2021 @ 13:34
*mariages
Jean Pierre
19 janvier 2021 @ 10:39
Et la Prusse devint l’Allemagne. Tant pis pour les petits hobereaux locaux.
COLETTE C.
19 janvier 2021 @ 11:42
A lire, c’est certain !
Leonor
19 janvier 2021 @ 12:02
Un Prussien de la plus belle eau, Bismarck. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les peuples d’Allemagne ne souhaitaient pas tous passer sous la coupe de la Prusse, ni ne souhaitaient l’unification de l’Allemagne au prix de la perte de leur souveraineté.
Guillaume Ier a eu le tort d’appeler Bismarck au pouvoir. Et ensuite, n’a plus su comment s’en défaire.
HRC
19 janvier 2021 @ 14:09
-Sauf qu’en 1848 il y eu des insurrections partout pour demander l’unité des pays de langue allemande.
Plus importantes que celles de la Franc
Demande populaire et bourgeoise. Les discours de Fichte à « la nation allemande » attiraient à l’université de Berlin.
-ce sont les élites financières et sociales qui ont imposé à Louis II de signer l’appel à la Prusse pour qu’elle fasse l’unité des pays allemands
-Sadowa en 1866 de mémoire, fut une victoire non seulement de la Prusse mais de tous ses alliés. Louis II avait choisi le vaincu, c’est à dire l’Autriche, certes, mais après cet échec il n’a plus quitté Hohenschwangau
Leonor
20 janvier 2021 @ 16:51
HRC, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’encore aujourd’hui, les Allemands du nord ( qu’on ne peut plus vraiment appeler » prussiens ») et les Bavarois entre autres se regardent en chiens de faïence .
Et je ne sache pas que les Hanovre aient accepté de bon gré la main mise prussienne sur leur royaume.
Vous parlez des » élites financières et sociales » et de Fichte , donc des gens capables de lire Fichte et de s’en imprégner . Là, oui. Ceux-là peut-être rêvaient d’une Allemagne unfifiée, voire même d’une » Grande Allemagne ».
Les peuples eux-mêmes , c’est une autre affaire.
Et quand on parle de » l’unité des pays de langue allemande », il faudrait inclure dans ce concept nombre de régions voir Etats germanophones qui ne font pas partie de l’Allemagne d’aujourd’hui.
Il se trouve même qu’il y eut un jour un énergumène effarant qui utilisa ces concepts à des fins qui s’avérèrent tragiques.
Leonor
20 janvier 2021 @ 21:41
Erratum : voire, bien sûr.
HRC
21 janvier 2021 @ 11:43
qu’ai-je dit d’autre, c’est à dire que les élites voulaient l’unité ?
mais j’ai rajouté que Bismarck avait imposé des lois sociales aussi, et que ce système a été conservé, ainsi d’ailleurs que le système fédéral, dit dans le titre « empereur allemand » et non empereur d’Allemagne.
Il n’y a pas eu de révolution bolchevik en Allemagne en 1918 et 1919, alors Lénine l’attendait. Le système a craqué avec Hitler, mais nous sommes d’accord je crois pour dire que le traité de Versailles (et la crise économique de 29) ont joué un certain rôle dans cette prise de pouvoir.
ciboulette
19 janvier 2021 @ 17:15
L’Autre grand ennemi de la France , avec Guillaume II , pour ma famille . J’ai longtemps habité Metz et point n’est besoin d’aller loin pour voir des tombes ou des mémoriaux de 1870 .Une expression est restée : » ça tombe comme à Gravelotte » ( village près de Metz ) , un peu comme » ça tomberait » aux Eparges en 1914-1915 .
On n’a pas oublié non plus la dépêche d’Ems , et les » chiffons de papier » qu’étaient pour lui les traités .
Les souvenirs des hommes illustres , aussi détestables que ceux -ci aient été , sont très intéressants , mais subjectifs , forcément .
J’espère que cet ouvrage – là remet les choses à leur juste place .
HRC
19 janvier 2021 @ 14:21
L’appel à la Prusse en 1871 fut signé par les princes allemands. Bismarck et les princes avaient l’unité qu’ils voulaient. Et qu’ils voulaient encore plus qu’en 1848.
Tous les grands secteurs étaient déjà regroupés comme les douanes, ce qui compte avant 1870.
Que l’unité des états allemands était en route, seul Napoléon III ne l’avait pas compris
HRC
19 janvier 2021 @ 16:29
Entre 1848 et 1870 les pays allemands étaient devenus ensemble une grande puissance industrielle et scientifique aussi. Mais aussi l’ensemble qui regroupait le plus grand nombre d’adhérents à l’Internationale des travailleurs de Marx et Engels. Certes plus réformistes que révolutionnaires, Et Marx leur a beaucoup écrit pour leur dire qu’il n’était pas d’accord, d’ailleurs.(critique du programme de Gotha et d’Erfurt), que connaissent ceux qui ont étudié l’histoire dite contemporaine.
Bismarck a encouragé ce passage au réformisme par des lois sociales dites d’assurance sur les retraites, la maladie ..Ce que nous appelons le capitalisme rhénan, les Allemands l’appellent capitalisme bismarkien.
je suis sûre d’avoir déjà écrit ça sur N§R….
HRC
19 janvier 2021 @ 14:41
Leonor, vos certitudes me font soupirer.
Pas d’admiration.
Leonor
20 janvier 2021 @ 21:47
Soupirez, soupirez. Surtout, ne vous étouffez pas.
Pour ce qui est de la certitude, je vous retourne volontiers le compliment.
Pour le reste, j’en parlerai volontiers à mes ancêtres divers : aucun risque qu’ils partagent votre avis, qui , lui aussi, n’est que le vôtre.
Allons, il y a mieux à faire.
HRC
21 janvier 2021 @ 12:02
Comme une autre dame vous n’envisagez pas qu’on fasse de l’histoire sans se référer à ses ancêtres.
Les miens lisaient, sur autre chose qu’eux mêmes en plus.
Non ce n’est pas que mon avis, ni seulement celui des allemands du Nord protestants. Heidelberg entre autres n’est pas dans le nord de l’Allemagne…
Regardez ce que disent les livres allemands scolaires et universitaires sur le sujet.
Et les commentaires allemands sur le Chapoutot que vous admiriez tant.
(Il a décidé de changer de marché éditorial d’ailleurs je crois.)
framboiz 07
19 janvier 2021 @ 16:07
Personnage , que j’apprécie peu …
Le préfacier est le fils des Bled (Odette et Edouard ) de notre enfance…Orthographique , si j’ose dire !
Teresa2424
19 janvier 2021 @ 20:52
Interesante ,que personalidad ,bien por Guillermo II
Caroline
19 janvier 2021 @ 23:37
Merci pour cette information !
L’ écrivain est- il apparenté aux célèbres auteurs de notre Bled à l’ école, Odette et Edouard Bled ?
Karabakh
23 janvier 2021 @ 14:31
C’est leur fils. 😉
Noëlle Gaël
25 janvier 2021 @ 19:46
Il n’avait pas l’air commode le bonhomme.