Pour la première fois, un historien égyptien, Ahmed Youssef, s’intéresse à cette question. Il relit l’aventure orientale de Napoléon en exhumant des sources de première main : les écrits d’Abdel Rahman Al-Gabarti, qui a côtoyé Bonaparte, Kléber et Menou ; ceux, très fameux, du chroniqueur chrétien libanais Nicolas Turc, qui revient sur la géniale fuite de Bonaparte au nez et à la barbe de la flotte britannique qui faisait le blocus des côtes.
Au-delà de la célèbre campagne, Ahmed Youssef s’intéresse à la place de Napoléon dans la culture arabe et musulmane, l’histoire bien sûr, mais aussi la littérature, la poésie, le cinéma et même les séries télévisées. Il en tire une analyse aussi passionnante que paradoxale.
En fondant l’Institut d’Égypte et en posant les bases d’une administration, Napoléon a laissé une trace indélébile.
« Bonabarta. Napoléon, une passion arabe ? », Ahmed Youssef, Passés/composés, 2024, 160 p.
16 juin 2024 @ 01:43
Deux livres 📚📚que je lirai avec plaisir, intéressant sûrement.
16 juin 2024 @ 04:47
Camus, auteur algérien ! Napoléon, une passion arabe !
Qui va-t-il nous rester ?
16 juin 2024 @ 09:56
Camus n’était pas algérien mais français d’Algérie. Revoir votre Histoire de France…
16 juin 2024 @ 13:17
Pour Napoléon il s’agit d’enquêter comment son action a impacté sur ce pays, sa culture et son récit de sa propre histoire. Ça n’enlève rien à personne, à la limite ça va reconnaître l’influence de Napoléon et de la France à l’étranger.
16 juin 2024 @ 06:35
Je comprends l’intérêt pour Bonaparte. Un enfant de mon entourage m’interrogeant , je n’ai pu lui cacher la dure réalité : comme son ascension, sa légitimité et son système reposait sur les victoires militaires et les conquêtes, il fallait sans cesse l’alimenter par de nouvelles victoires et conquêtes, faisant résonner le mythe fondateur dans l’actualité. Hélas au mépris de la liberté des peuples européens qui ne voulaient pas être dominés par la France. Cela ne pouvait qu’alimenter rejet et coalitions.
Il en va de même pour les rois de France avec la foi chrétienne.
Il en va de même pour les dirigeants britanniques dans leur lien avec la Seconde Guerre mondiale : ils doivent sans cesse être aux avants-postes d’une lutte contre un ennemi. Un ennemi dans toujours alimenter leur discours.
16 juin 2024 @ 08:37
Il y a une légende comme quoi Napoléon aurait passé une nuit dans l’une des pyramides et qu’il aurait reçu une vision au cours de cette nuit : cette apparition lui aurait dit que tant qu’il combattrait des guerres justes pour la défense de la France et la liberté des peuples, il l’emporterait facilement et serait couvert de gloire, mais s’il s’avisait un jour de combattre au-delà de ce qui est juste, pour assouvir un désir de pouvoir et de domination, alors il serait défait et humilié, même avec l’armée la plus puissante du monde. On en revient toujours à la notion d’hubris si chère aux Grecs anciens.
16 juin 2024 @ 08:38
A lire absolument.
16 juin 2024 @ 09:29
Le 23 août 1799, Bonaparte s’embarque clandestinement sur la frégate « La Muiron » en compagnie de Berthier, Marmont, Murat, Lannes, Duroc sans attendre Kléber à qui il avait transmis le commandement de l’Armée d’Orient (22.000 hommes) sous pli cacheté. Dans sa proclamation du 29 août, Kléber s’évertue à rasséréner l’armée d’Orient : « Des motifs impérieux ont déterminé le général en chef Bonaparte à passer en France. Les dangers que présente une navigation entreprise dans une saison peu favorable, sur une mer étroite et couverte d’ennemis, n’ont pu l’arrêter (…) Soldats, un puissant secours va vous arriver, ou bien une paix glorieuse, une paix digne de vous et de vos travaux va vous ramener dans votre patrie. » Kléber est poignardé le 14 juin 1800, par un Alépin, Sulaymân. il est mort pour avoir voulu défendre l’épopée égyptienne qu’il avait toujours critiquée.
19 juin 2024 @ 10:21
Bonaparte a quitté l’Egypte en laissant à Kléber des instructions bien précises sur la façon de se comporter avec les musulmans. Kléber n’en a pas tenu compte ; il a payé de sa vie son entêtement débile.
16 juin 2024 @ 16:53
Qu’on le veuille ou non, Napoléon était un grand homme à qui l’on doit beaucoup de choses.
18 juin 2024 @ 15:54
Oui . Mais plus moins grandes .
De la campagne d’Égypte il reste un ouvrage magnifique et rarissime ,l’obélisque de la place Vendôme, la pierre de rosette ou plutôt sa copie , un style en ébénisterie…
Mais je n’ai pas l’impression qu’elle fut si glorieuse, épidémies…
La gloire de Napoléon est d’avoir clos le chapitre de la révolution et d’avoir mis en place les fondations de l’État français moderne.
19 juin 2024 @ 10:23
Eh bien … ce n’est pas rien cela ce me semble; Pascal Hervé !
20 juin 2024 @ 06:12
La campagne d’Égypte fut je crois une folie (très coûteuse en vies humaines) habilement déguisée en épopée.
16 juin 2024 @ 18:51
Après l’assassinat de Kleber, Jacques-François de Menou, qui était gouverneur de Rosette, reçoit le commandement de l’armée en tant que plus ancien général de division. Il s’était converti à l’islam après son mariage, en mars 1799, avec Zobeidah, fille d’un riche notable de Rosette et était devenu le Général Abdallah Menou. Ne recevant aucun secours, il négocie la capitulation d’Alexandrie, le 30 août 1801, grâce à laquelle il obtient le rapatriement de l’armée française. Il est nommé, ensuite, administrateur général du Piémont en 1803, commandant général des départements au-delà des Alpes en 1805, général gouverneur de la Toscane en 1808, puis de Venise en 1809 où il est mort, l’année suivante.
16 juin 2024 @ 22:55
On n’ ignore pas que la lettre ‘ P ‘ n’ existe point dans la langue arabe, on écrit donc Bona’b’arte .
On la remplace habituellement par ‘ B’ ou ‘ F ‘ !
17 juin 2024 @ 16:36
Caroline, je ne le savais pas.
19 juin 2024 @ 10:24
Moi non plus; merci Caroline .