En librairies, le 18 mars prochain, cette biographie consacrée à la Grande Catherine II de Russie par Francine-Dominique Liechtenhan.
En voici le résumé : « Princesse allemande d’Anhalt-Zerbst, née à Stettin en 1729, la future Catherine II est envoyée en Russie à l’âge de 16 ans dans l’éventualité d’un mariage avec le grand-duc Pierre, fils de la tsarine en titre, Elisabeth, elle-même fille de Pierre le Grand. Elle sait séduire cette dernière, entre dans l’Eglise orthodoxe en troquant son prénom de Sophie pour celui de Catherine et finit par épouser Pierre en 1745.
Celui-ci est peu populaire car, né en Allemagne, il a toujours rejeté la culture de son pays d’adoption. À l’inverse de son époux, Allemand d’inclination, Catherine parle parfaitement le russe et sait donner des gages à la haute aristocratie. Devenu tsar au décès d’Elisabeth en janvier 1762, Pierre III a tôt fait de comprendre que sa femme intrigue contre lui, laquelle le prend de vitesse et le fait déposer en juillet. Emprisonné, il mourra peu après dans des conditions mal élucidées, et on suspectera longtemps Catherine de l’avoir fait assassiner.
De ce moment commence un règne de trente-quatre ans particulièrement brillant. D’une capacité de travail inépuisable, l’impératrice fait développer les voies fluviales et construire des canaux.
Grâce à son époux morganatique, Grigori Potemkine, elle réussit à frayer un passage vers la mer Noire et ses Détroits, un rêve que chérissait déjà Pierre le Grand. Sous son long règne, le territoire de l’empire ne cesse de s’agrandir aux dépens de ses voisins, tandis que Catherine cherche à harmoniser l’administration selon des principes rationnels, puisés dans la philosophie occidentale, mais elle néglige les différences régionales, ethniques et religieuses.
Elle développe le commerce avec l’étranger en multipliant les contrats économiques bilatéraux. Ses efforts pour créer une bourgeoisie urbaine se soldent par un échec et se révèlent profondément injustes envers les éternels laissés-pour-compte du régime : les serfs. S’en suivent d’incessantes révoltes paysannes, notamment celle de Pougatchev, et des insurrections des minorités sises en marge de l’empire.
L’expansion vers le sud réussit grâce aux actions militaires ; les conquêtes, fixées par des traités, sont reconnues par la majorité des puissances occidentales. A l’ouest, les trois partages successifs de la Pologne profitent le mieux à la Russie. Au total – et ce n’est pas le moindre de ses paradoxes –, l’impératrice, portée aux nues par Voltaire, Diderot ou Grimm, avec lesquelles elle était en relations épistolaires suivies, aura marché sur les brisées de Pierre le Grand en mettant au plus haut le régime autocratique, régime en principe honni par les représentants des Lumières.
À sa mort en 1796, celle qui fut très tôt appelée Catherine la Grande laissait un empire puissant et opulent comme jamais, qu’aucun pays, tant en Europe qu’en Asie, ne pouvait ignorer. Non sans de profondes fragilités toutefois, lesquelles se révéleront tout au long du XIXe siècle. Jusqu’à l’épilogue de la révolution d’Octobre. »
« Catherine II, le courage triomphant », Francine-Dominique Liechtenhan, Perrin, 2021, 500 p.
Robespierre
1 mars 2021 @ 01:31
Ce qui m’a toujours impressionné chez elle, c’est qu’arrivée en Russie à l’âge de 16 ans, elle s’est enfermée dans la bibliothèque pour s’instruire en différentes matières, qui se révèleront utiles plus tard. Et sans que personne ne l’y oblige. Elle approfondit sa culture et evidemment apprit le russe rapidement. Mais elle avait le goût de l’étude et cela les princes ne l’ont pas toujours.
Robespierre
1 mars 2021 @ 01:59
Je la reconnais toujours à tous les âges avec cette particularité du bas du visage. L’espace entre la bouche et le menton n’est pas incurvé, il est plat, et cela lui donne un visage de grand-mère. Pas la mienne je précise, mais j’imagine ainsi une grand-mère. Ce qui est curieux vu son tempérament . Il y avait dans son palais de Saint Petersbourg une pièce secrète où tous les meubles avaient sur les moulures des représentations érotiques qui frisaient la pornographie. Des photos existent mais pas les objets eux-mêmes qui ont été volés pendant la dernière Guerre. Des soldats allemands ont fait des photos. Je ne sais plus quel magazine les avait reproduites, et j’ignore où ces photos sont conservées. En tout cas ce n’étaient pas des meubles pour bonne mémé confiture.
Leonor
1 mars 2021 @ 13:05
Hé hé. En voilà quelques reproductions.
Il faut descendre jusqu’à la 3e repro, qui est une vidéo. faites défiler la vidéo. Pour arrêt sur image, taper sur votre barre d’espace …
Pas bégueule, la Grande Catherine. On le savait déjà.
Une ogresse dans tous les domaines : en pouvoir, en nourriture, en sexe. Une force de la nature, cette femme.
Leonor
1 mars 2021 @ 13:07
Zut, j’avais oublié le lien. Le voici :
https://wizelife.de/themen/wissen/1613/katharina-die-grosse-geheimnis-um-erotisches-kabinett
Donc, dans l’article, descendre jusqu’à la vidéo intitulée « Die perverse Kunstsammlung Katharina der Großen » ( Trad° : la collection d’art perverse de Catherine la Grande).
ciboulette
1 mars 2021 @ 17:52
Les meubles en question ont été reconstruits à l’identique , d’après les photos , je pense . Il s’agit d’un guéridon et au moins d’un fauteuil , comme montré dans le document de Léonor .
Dans sa jeunesse , Catherine / Sophie avait lu les Philosophes pour les quels elle éprouvait une grande admiration . Elle écrivit même » Pensées d’un philosophe de quinze ans » . Mais , une fois au pouvoir , quand elle vit les excès de la Révolution française , elle fut loin de la soutenir et s’attacha à faire persister son propre pouvoir .
Lire à ce propos l’ouvrage de Henri Troyat , Catherine la Grande .
Actarus
1 mars 2021 @ 02:09
Impressionnant, cet air de ressemblance avec Georges ! ;-)
Maria
2 mars 2021 @ 20:13
È vero ,non ci avevo fatto caso, si assomigliano tantissimo!Traduco con google:C’est vrai, je n’ai pas remarqué, ils se ressemblent beaucoup! Je traduis avec google
Cecicela
1 mars 2021 @ 02:42
Ca commence très fort! La tsarine Elisabeth n’a jamais eu d’enfant(s). Le futur Pierre III était son neveu, fils de sa sœur Anna et de Karl Friedrich de Holstein-Gottorp.
Pistounette
1 mars 2021 @ 02:46
Certainement intéressant, écrit par une historienne qui a écrit plusieurs biographies de tsars/tsarines russes
A comparer avec celui de Hélène Carrère d’Encausse, qui fait référence…
Laurent
1 mars 2021 @ 09:20
Le grand duc Pierre n’était pas le fils de la
´Impératrice Elisabeth mais un neveu de cette dernière .
Si le le résumé est déjà erroné que peut-on penser du livre .
J’ai de gros doutes .
Cecicela
1 mars 2021 @ 23:20
Cette erreur, particulièrement grossière, m’a inspiré la même réflexion. A moins qu’ il s’agisse d’une malencontreuse coquille, le bouquin n’est, en aucun cas, à ranger dans la catégorie « Histoire » de la bibliothèque mais dans le rayon « Fiction ».
Cecicela
1 mars 2021 @ 23:34
En parlant d’erreur, la mienne, dans mon précédent post, est d’avoir zappé le « e » final au participe passé « inspiré ». Mea culpa.
Cosmo
1 mars 2021 @ 09:51
Courage triomphant sans être trop regardant sur les moyens !
Ludovina
1 mars 2021 @ 09:58
Les 4 enfants « légitimes » de Catherine II et de Pierre III, impératrice de Russie (elle a également mis au monde d’autres enfants).
2 enfants mort-nés en 1752 et 1753.
Paul I (01/10/1754-23/03/1801), empereur de Russie (17/11/1796-23/03/1801).
Anna, grande-duchesse de Russie (20/12/1757-19/03/1759).
Paul s’est marié en 1773 avec Wilhelmine, princesse de Hesse-Darmstadt, elle est décédée, dans sa 21ème année, 2 jours après avoir mis au monde un fils mort-né le 24/04/1776.
Sa seconde épouse était Sophie-Dorothée, duchesse de Wurtemberg (1759-1928) : le couple a eu 10 enfants.
– L’aîné était le futur empereur Alexandre I de Russie (1777-1825), sans héritier mâle de sa conjointe Louise, princesse de Bade (1779-1826).
– Le cadet, le grand-duc Constantin de Russie (1779-1831), sans postérité de ses 2 épouses : Juliane, duchesse de Saxe-Saalfeld-Cobourg (1781-1860), mariage annulé en 1820 et Janina, comtesse Grudzinska Knjagina Lowiczska (1799-1831), il renonce à ses droits en 1822 et 1825.
– Alexandra (1783-1801), mariée à l’archiduc Joseph d’ Autriche (1776-1847), palatin de Hongrie, décéda des suites de couches d’une fille mort-née prénommée comme sa mère.
– Elena (1784-1803) a épousé Friedrich Ludwig, prince héritier de Mecklembourg-Schwerin (1778-1819), elle est morte quelques mois après avoir eu son second enfant (une fille). le fils du couple, Paul Friedrich, grand-duc de Mecklembourg-Schwerin (1800-1842), était l’arrière-grand-père du dernier grand-duc Friedrich Franz IV (1882-1945).
– Maria (1786-1859) avait épousé Karl Friedrich, grand-duc de Saxe-Weimar-Eisenach (1783-1863) : une de leurs filles Augusta deviendra impératrice d’Allemagne après son mariage avec le futur Wilhelm I.
– Ekaterina (1788-1819) a convolé 2 fois, en 1809 avec Georges, duc d’ Oldenbourg (1784-1812), en 1816 avec Guillaume Ier, roi de Wurtemberg (1781-1864), elle est décédée moins d’un an après la naissance de son 5ème enfant : Sophie qui sera l’épouse du futur Guillaume III, roi des Pays Bas (fils de sa tante Anna, qui suit).
– Olga (1792-1795).
– Anna (1795-1865), épouse du futur Guillaume II, roi des Pays-Bas (1792-1849).
– Nicolas I, futur empereur de Russie (1796-1855), son épouse était la princesse Charlotte de Prusse (1798-1860).
– Michel (1798-1849), époux de Charlotte, princesse de Wurtemberg (1807-1873). Le père de Charlotte et le second mari d’Ekaterina, citée plus haut, étaient frères.
Leonor
1 mars 2021 @ 09:59
Il est certain que Catherine II a été une grande impératrice.
Mais je ne sais pas si » le courage » est exactement le mot adapté.
J’aurais pensé à » ambition démesurée », » soif de pouvoir », » dévoreuse de tout » par exemple. Nonobstant son oeuvre, véritable par ailleurs.
Cosmo
1 mars 2021 @ 13:08
Je partage vote opinion, chère Leonor.
Bonne semaine
vec un joli bébé
1 mars 2021 @ 10:35
Le courage n’est pas la (seule) chose qui la caractérise, il me semble ! ;)
PATRICIA
1 mars 2021 @ 10:36
Le courage n’est pas la (seule) chose qui la caractérise, il me semble ! ;)
Menthe
1 mars 2021 @ 10:54
Une femme de caractère avec une face sombre, qui ne peut laisser indifférent. Une ambition au service de la grandeur de son pays d’adoption qui ne laissait qu’une infime part au peuple. Elle portait bien son nom.
BEQUE
1 mars 2021 @ 12:02
Catherine II invite Diderot à venir à Saint Petersbourg afin d’y poursuivre la publication de « L’Encyclopédie », interrompue par la censure du roi après la publication de sept volumes. Diderot ne répond pas. Apprenant, en 1765, par son ambassadeur le prince Galitzine que le philosophe doit se séparer de sa bibliohèque, elle la fait acheter à un prix très élevé sous forme d’usufruit de cinquante ans. Elle le nomme aussi bibliothécaire de Sa Majesté. Diderot se doit d’aller remercier sa bienfaitrice. En 1773, à 60 ans il part après un voyage de plusieurs mois. Au Palais d’Hiver, chaque après-midi pendant une heure, il a un entretien politique avec l’impératrice. Pas de protocole, il lui prend la main, lui secoue les bras, tape sur la table et Catherine écrit qu’elle sorte de ces audiences « les genoux meurtris et des taches bleues sur les cuisses. » Alors, elle fait disposer une seconde petite table entre elle et son visiteur. Pendant l’hiver 1773-1774, Diderot lui remet une liasse d’écrits, de conseils « Mélanges philosophiques et historiques » que la destinataire range dans un tiroir et oublie. Pendant son absence, Diderot avait rassuré son épouse car la Tsarine avait une réputation de mangeuse d’hommes.
PATRICIA
2 mars 2021 @ 20:50
Anecdote très sympathique ! elle a donc été patiente pour se faire taper dessus. elle devait vraiment l’admirer.
Jean Pierre
1 mars 2021 @ 14:13
Quel est le coût de la minute de pub sur CBS pendant l’interview ?
C’est à cela que l’on verra si le coup est réussi.
Caroline
1 mars 2021 @ 23:00
Merci pour ce résumé historique sur le parcours de vie de Catherine II ! Elle avait donc d’ excellents conseillers pour mener tout son programme durant son règne.
Nous ne serions pas déçus de lire la biographie sur cette tsarine au caractère trempé !