Voilà ce que révèle cet ouvrage iconoclaste, abattant l’une des idées reçues les mieux ancrées dans notre histoire nationale.
Dès le début du XVIIIe siècle, de nombreux gentilshommes pressentent que le royaume de France a besoin d’un coup de neuf. Ils en parlent, l’écrivent, le déclarent, encourant souvent la censure de gouvernements royaux hostiles à tout changement.
Avec la réunion des États généraux, le 5 mai 1789, la noblesse « libérale » voit l’occasion de régénérer la société française. Elle s’attache à la réalisation de plusieurs grandes réformes : l’abolition des droits seigneuriaux, l’affirmation des droits de l’homme et du citoyen, la rédaction d’une Constitution qui mettra fin à l’arbitraire et au despotisme.
Derrière le marquis de Lafayette et le comte de Mirabeau – les plus emblématiques de ses membres –, un groupe d’hommes déterminés tente de transformer radicalement mais pacifiquement les institutions. Pour cela, ils utilisent la tribune de la jeune Assemblée nationale.
Leur révolution tranquille aurait sans doute connu le succès sans la surdité de Louis XVI et de sa cour, et sans les débordements populaires qu’ils ne sont jamais parvenus à endiguer.
Grâce à de très riches sources, souvent inexploitées, Daniel de Montplaisir dresse ici le vivant portrait du déclenchement et des premiers pas de la Révolution française ».
« Ces nobles qui ont fait la Révolution. Précurseurs, agitateurs, fondateurs », Daniel de Monplaisir, Editions du Rocher, 2024, 336 p.
Asja
8 octobre 2024 @ 02:45
Les causes de la Révolution et ses avancées sont parfois à rechercher bien plus haut.
N’oublions pas que c’est Louis XVI qui a signé la fameuse Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 et l’a ainsi promulguée. Ce fut probablement la principale avancée apporté par la Révolution et elle a en réalité été signée par le roi.
Le comte de Provence réclama pour le tiers état le doublement du nombre de députés aux états généraux. Durant l’assemblée des notables organisée à Versailles à la fin de l’année 1788, le comte de Provence vota pour le doublement de la représentation du Tiers-État aux états généraux (généralement perçu, a posteriori comme une des principales causes de la Révolution française), action qu’il reconnaîtra ensuite comme « une des plus grandes fautes » de sa vie.
On ne peut non plus passer sous silence l’action de Philippe Egalité qui alla jusqu’à voter la mort du roi.
Stéphanie
8 octobre 2024 @ 04:13
Un aspect de l’histoire méconnu. Ce livre va rejoindre ma « pile à lire ».
JAusten
8 octobre 2024 @ 06:05
Le prochain livre en la matière nous révélera t’il que finalement la révolution française est à la base une révolution de bourgeois basée sur l’envie et la jalousie et que le peuple s’est fait avoir ?
Jean Pierre
8 octobre 2024 @ 12:55
Georges Lefebvre et Albert Soboul dans une perspective marxiste de lecture de l’histoire avaient déjà dit cela.
Bastide
10 octobre 2024 @ 14:23
Pas besoin d’invoquer le marxisme.
La recherche historique suffit.
Gab-Pnth
8 octobre 2024 @ 17:51
Un jour, un jour…
Trianon
10 octobre 2024 @ 14:46
La révolution était entérinée à la Cour au départ
Cosmo
13 octobre 2024 @ 15:51
En effet, et beaucoup de libelles sont partis de Versailles et du Palais-Royal. Ce seraient Mesdames qui auraient appelé Marie-Antoinette « l’Autrichienne ». Est-ce vrai ? La France, en 1789, était comme avant l’orage et l’orage a éclaté saccageant tout à son passage. Il n’est pas certain qu’il soit terminé. Pas mal de sans-culottes et de tricoteuses siègent aujourd’hui à l’Assemblée. Trop, beaucoup trop !
Cosmo
12 octobre 2024 @ 09:44
On ne peut pas dire que les aspirations de la bourgeoisie n’étaient motivées qua par l’envie et la jalousie. Une désir de participer directement à la vie politique sans être représentées par des Parlements composés de nobles plus nobles que nobles. L’exemption du paiement de l’impôt par la noblesse et du clergé était aussi une source de mécontentement. Le peuple et la bourgeoisie, soit le Tiers-Etat, le payaient, à la différence des deux autres. Ils payentt donc sans avoir un mot à dire.
Bambou
8 octobre 2024 @ 06:24
Si Louis XVI ne s’était pas accroché au trône et à tous ses privilèges le cours de l’histoire de la France aurait été tout autre…
Quand on n’écoute pas le peuple qui souffre….il y en a qui devrait faire attention…
Leonor
8 octobre 2024 @ 15:21
Bon, les Gilets Jaunes, ça va bien comme ça.
Ce n’est pas en faisant des révolutions, en criant » Mort aux Rois » et en bloquant les ronds-points qu’on fait avancer le schmilblick.
Le problème avec les Français, c’est qu’ils en veulent toujours plus, et que ça leur tombe tout cuit dans le bec.
Gab-Pnth
8 octobre 2024 @ 17:51
Louis XVI ne se serait pas accroché au trône s’il n’avait pas été conseillé en ce sens. Dans la mesure où les conseillers royaux l’incitaient à rester, en faisant la sourde oreille (il n’était pas sourd du tout et cela dans aucun sens du terme), il s’est pris le mur que d’aucun s’est appliqué à construire devant lui.
Bastide
10 octobre 2024 @ 14:26
Oui.
Pascal Hervé
10 octobre 2024 @ 14:38
Mais est-ce qu’à un certain moment Louis XVI n’a pas compris qu’à plus ou moins long terme on voulait supprimer la monarchie, constitutionnelle ou pas ?
De là une sorte de revirement ,cela dit j’ai lu aussi que le Roi avait personnellement pris part ,par ses contacts au sein de la noblesse, à la remise en ordre nécessaire pour affronter les armées ennemies de la révolution.
Pascal Hervé
10 octobre 2024 @ 14:42
Le ”Peuple” d’aujourd’hui ne ”souffrirait” pas tant si il renonçait aux gadgets qui en d’autres temps auraient été réservés aux riches ,e-phone ,voyages etc.
Des gens simples et pauvres j’en ai beaucoup connus qui étaient loin de disposer de tout ce dont dispose le peuple souffrant d’aujourd’hui.
C’était il y a environ 40 ou 50 ans .
Cosmo
12 octobre 2024 @ 09:50
Louis XVI ne s’est pas accroché au trône et à ses privilèges puisqu’il a entériné les décisions des Etats-Généraux, et est devenu roi constitutionnel des Français, ce que n’a pas accepté une partie de la noblesse et du clergé. Marie-Antoinette, également, était opposée à tout changement. Il a ensuite été pris dans une série d’évènements qu’il ne pouvait plus maîtriser face à la politique du pire menée des deux côtés.
Kardaillac
8 octobre 2024 @ 08:50
Trois choses si vous m’y autorisez. C’est le pilier de la monarchie capétienne qui a cédé le premier, l’Eglise.
La censure des idées nouvelles était appliquée par la Cour et le Parlement bien plus que par les gouvernements qui s’usaient à lutter contre eux.
Louis 16 n’était pas sourd. Il lisait l’Encyclopedie et on le disait le plus instruit des princes de son temps, mais il détestait le job, n’avait pas de vista et était modérément intelligent (selon Bainville).
Gab-Pnth
8 octobre 2024 @ 17:49
Louis XVI n’était pas sourd, et était effectivement un prince très instruit ; mais juste instruit. Il n’a effectivement pas brillé par et dans son intelligence. Si ses conseillers n’avaient pas eu les dents longues, cela aurait pu passer et la monarchie aurait pu durer un peu plus (quoique pas jusqu’à nos jours) ; mais le roi atteignaient vite ses limites, d’aucun s’en est arrogé le profit.
Robespierre
9 octobre 2024 @ 00:13
Il était en effet très instruit, aimait l’étude, et avait des hobbies comme la maçonnerie et la serrurerie. Il était droit et bon. Modérément intelligent ? Oui, car être vraiment intelligent, c’est faire les bons choix et analyser clairement une situation.
Passiflore
8 octobre 2024 @ 09:01
Etaient-ils pacifiques ? Pas ceux-ci : Hérault de Séchelles, Collot d’Herbois, Saint-Just, Condorcet, Le Peletier de Saint-Fargeau…
Gab-Pnth
8 octobre 2024 @ 17:47
La famille Saint-Just n’est effectivement pas ce qu’il convient de qualifier de « pacifique », et cela depuis la nuit des temps.
Bastide
10 octobre 2024 @ 14:31
Pas si ancienne..
Son père promu officier decoré. Des débuts similaires à ceux du comte de Guibert. Mais l’époque n’était déjà plus la même.
Pascal Hervé
9 octobre 2024 @ 06:44
Comme dans toute assemblée hélas les braillards, les perfides et les arrivistes auront étouffé les plus raisonables en s’aidant au besoin des menaces de la populace.
Lunaforever
8 octobre 2024 @ 09:22
Il a l’air air d’avoir un nom fabriqué cet »auteur ».
Ici , il pleut. Je serais bien restée au chaud ce matin.Je vais signer :
Lunaforever de Soulapluie. ☂️
Baboula
8 octobre 2024 @ 12:26
😄 de la Pluie Chaude ou de la Pluie Froide ?
Lunaforever
8 octobre 2024 @ 17:52
🤣 la pluie était juste fraîche…
MartineR
8 octobre 2024 @ 19:27
Il se nomme Boudet de Montplaisir
Cosmo
12 octobre 2024 @ 10:13
Il se nomme Boudet, portant ainsi le nom de son père, et a ajouté de Montplaisir pour se rattacher à la famille Boudet de Montplaisir, famille noble de Dordogne, dont il semble que le dernier représentant, Bertrand, membre du Conseil général de Dordogne, décédé en 1885, n’a pas eu de descendance.
C’est sans doute un tour de passe-passe à la Giscard d’Estaing, qui prétendait, faussement, être de la famille de l’amiral.
Il est vrai que, lorsqu’on est un ardent défenseur de la cause légitimiste, une particule aide.
Lunaforever
13 octobre 2024 @ 05:38
Ah oui… c est pas pareil😅
Robespierre
8 octobre 2024 @ 20:57
C’est un nom fabriqué. Le vrai est nettement plus plébéien.
Cosmo
12 octobre 2024 @ 10:29
En effet, il n’existe aucun Boudet de Montplaisir dans l’ascendance de cet auteur et ce en remontant jusqu’au début du XVIIIe siècle, même dans l’ascendance matrilinéaire. A la date du décès de Bertrand Boudet de Montplaisir en 1885, il n’y avait aucun rapport de famille entre lui et Louis Boudet, ancêtre de Daniel, décédé en 1887, et son contemporain.
Disons que le snobisme a créé un lien de famille fictif. C’est tellement plus chic d’avoir une particule…surtout si elle est auto attribuée.
Je suis surpris qu’il ne se soit pas aussi attribué un titre. Après tout Daniel Boudet, baron ou comte de Montplaisir, aurait été encore bien plus chic et bien plus faux.
De la noblesse Canada Dry…C’est peut-être pour cela qu’il vit désormais à Quebec.
Robespierre
12 octobre 2024 @ 21:44
Il y a des Durand ou des Dupond qui ont mis une rallonge après une particule imaginaire. Oui, j’ai vraiment connu un Durand qui avait fait ça, Durand de M… et quelques années après il a mis « de M… » tout seul sur son faire-part de mariage. Ici c’est un Boudet qui a dû faire le tour des cimetières. Ou feuilleté de vieux grimoires.
Leopold II dont on a parlé récemment se moquait des bourgeois bruxellois qui se collaient une particule suivie d’un nom d’endroit. . Ils achetaient un terrain ou une prairie dans la campagne belge et en faisaient une rallonge. Le soi-disant sieur de Montplaisir n’a rien acheté du tout, il s’est contenté de copier un nom qui existait autrefois. S’il a un talent d’écrivain, il a tort de tomber dans ces gamineries.
Lunaforever
13 octobre 2024 @ 05:39
Oui…ne boudons pas notre plaisir…de rire 🤣
Cosmo
13 octobre 2024 @ 15:42
En effet, ne boudons pa notre plaisir car il n’a pas Boudet le sien. 😂😂😂
Pascal Hervé
8 octobre 2024 @ 11:25
Dans tous les pays ça a été la même chose .
L’élite compétente, responsable, souvent trop idéaliste a été balayée par la populace.
Ça s’appelle scier la branche sur laquelle on est assis.
Leonor
8 octobre 2024 @ 15:22
Vous me l’enlevez de la bouche. Enfin, de la souris.
Antoine 1
8 octobre 2024 @ 18:34
En l’occurrence, ce n’est pas le peuple qui a bénéficié de ce que l’on veut nous faire passer pour la glorieuse révolution (en fait une lamentable guerre civile). C’est surtout la bourgeoisie qui a tiré son épingle du jeu. Le sort du peuple n’en a été nullement amélioré, au contraire. Il n’a jamais été autant exploité qu’au XIXème et même au-delà.
Kardaillac
8 octobre 2024 @ 19:18
… balayée par la nouvelle bourgeoisie excitant adroitement le peuple.
Le 18 brumaire, fin du cirque ! Les affaires reprennent.
Gab-Pnth
8 octobre 2024 @ 17:46
Ce livre rétablit une part de vérité mais oublie de rappeler que la Révolution est d’abord l’exploitation d’une instabilité politique par les bourgeoisies des grandes villes. La « surdité de Louis XVI » n’est qu’une façade encore trop communément admise.
Pascal Hervé
10 octobre 2024 @ 14:51
Sans oublier les ”Robins” que vous aimez tant et qui menaient depuis longtemps leur guerre contre le pouvoir royal.
Ils étaient à mon sens un peu au dessus de la bourgeoisie .
Un d’entre eux c’est tragiquement et magnifiquement racheté si j’ose dire alors qu’il était plutôt acquis aux idées nouvelles : Monsieur Lamoignon de Malesherbes qui s’est offert (dans une lettre magnifique) pour assurer la défense du Roi dont personne ne voulait se charger et qui en a perdu la vie . Cela montre assez que la mort était déjà décidée avant le procès.
Il faut ajouter bien sûr Desèze et Tronchet .
Hervé J. VOLTO
17 octobre 2024 @ 10:41
48 familles (nous avons les noms) -parmi eux, beaucoups de familles protestantes exilés après le Révocation de l’Edit de Nantes… et beeaucoups, oui, de robins- ont trahis le Roi, derrière le Marquis de Lafayette et le Comte de Mirabeau !
Un groupe d’hommes déterminés à ne payer les impots tente de transformer radicalement mais pacifiquement les institutions, pensant pouvoir renverser Louis XVI et le remplacer par le Duc d’Orléans dit Philippe Egalité. Pour cela, ils utilisent la tribune de la jeune Assemblée nationale.
Leur révolution tranquille aurait sans doute connu le succès sans la surdité de Louis XVI et de sa Cour, et sans les débordements populaires qu’ils ne sont jamais parvenus à endiguer, CAR SI VOUS DESACRALISEZ LA FIGURE DU ROI, LE PEUPLE NE RE CONNAIT PLUS LA NECESSITE DE LA ROYAUTE ET, SANS ROYAUTE, PAS DE NOBLESSE.
Après le suicide de la Noblesse, Toqueville pourra alors proposer le régime républicain, sur le modèle de la jeune Amérique naissante…
Heurseument, un Marquis André de La Franquerie ou un Comte Charles de Monstquiou, un Marquis René de La tour du Pin ou un Comte Albert de Mun, un Vicomte Albin-Vergeron comme nombres de descendants des Ducs et Pairs reconnus par Louis XVI nous rappeleront que le devise de la Noblesse Française est SERVIR, rachetant ces 48 familles…
Un petit coucou à Apolline, dont la maman provient d’une famille Noble ayant donné des ambassadeurs sous les derniers Valois et d’estimables conseillers sous les premiers Bourbon, comme des commandants dans l’Armée de Condé et des Pairs fidèles sous la Restauration.
Hervé J. VOLTO
17 octobre 2024 @ 10:45
Pour 48 familles Nobles qui ont trahis le Roi, des centaines furent par contre décapité ou s’exilèrent avant de revenir SERVIR sous la Restauration.
A lire : Emmanuel de Waresquiel, UN GROUPE D’HOMMES CONSIDERABLES (Fayard)
https://www.fayard.fr/livre/un-groupe-dhommes-considerables-9782213628394/