Avec ses trois fils, il s’engage dans la résistance, sûr que l’avenir est avec le général de Gaulle. Il écoute la BBC, cache des armes sur son domaine, héberge des Alsaciens réfugiés, abrite des parachutistes anglais et participe à des opérations de sabotage.
C’est en Dordogne que se passe ce récit achevé en 1947 et publié pour la première fois en 1949. Raynald de Choiseul, duc de Praslin, petit-fils de l’auteur, a souhaité rééditer ce texte, peu connu, qui souligne combien la Résistance fut l’affaire d’hommes venus de tous les partis, de toutes les confessions, de toutes les origines sociales.
Rédigé par l’un des premiers résistants de l’intérieur, qui est aussi l’héritier d’une lignée aristocratique comptant cinq maréchaux, il relate les heures terribles et les scènes d’une violence effroyable que vécurent ceux qui se battirent pour la libération du pays. »
« Cinq années de résistance », Gabriel de Choiseul, duc de Praslin, tallandier, 2021, 320 p.
Marie-Saintonge
11 octobre 2021 @ 09:22
Admirable, d’autant plus que dans son milieu beaucoup furent favorables à Pétain, vainqueur de Verdun et anti-dreyfusard.
La série « un village français » non manichéiste a bien relaté cette triste et funeste époque où les familles se déchirèrent. La mienne en sait quelque chose, père dans le Vercors, mère gaulliste, tante pétiniste, et ma grand-mère qui allait en procession prier pour la France suite aux recommandations du bon Maréchal ! A près tout cela on relativise les ressorts de la condition humaine.
Beque
11 octobre 2021 @ 17:02
Marie-Saintonge, en fait il y eut plus de résistants qu’on ne l’imagine dans les familles dites « anciennes ». Ainsi, au cimetière de Picpus (dans le 12e arrondissement de Paris), on peut voir sur les murs du cimetière qui jouxte les fosses communes des guillotinés un grand nombre de plaques de déportés et morts en camps de concentration qui portent les plus grands noms de France.
Antoine
11 octobre 2021 @ 10:12
La Résistance fut aussi affaire de femmes. C’en est une qui s’est illustrée dans ma famille en organisant un réseau dans la vallée du Paillon dès 1941. La ville de Nice reconnaissante a baptisé de son nom un square près de son domicile.
Ciboulette
11 octobre 2021 @ 15:12
Un éclairage sans doute fort intéressant , qui viendra compléter les récits de ma famille .
Caroline
11 octobre 2021 @ 14:27
Assez tard pour avoir écrit son livre sur ses cinq années ‘ pénibles ‘ de résistance !
Intéressant avec des pages ‘ effrayantes ‘ sur la collaboration policière sous le régime de Vichy et la torture !
Gérard
11 octobre 2021 @ 15:15
Gabriel de Choiseul-Praslin, 8e duc de Praslin, ancien combattant et fervent royaliste d’Action française, fut aussi gaulliste et résistant dans le mouvement Combat en Dordogne. En mars 1944, arrêté et interrogé par la Gestapo, il répond : « Votre führer, je m’en fous ! ».
HRC
11 octobre 2021 @ 17:03
A gauche le château de Castelnau, et de l’autre le bourg de Beynac et son château.
Rivalité franco-anglaise jusqu’au retrait définitif des Anglais.
Les réseaux de Résistance, hors l’AS, c’est à dire le réseau des militaires, étaient divers.
Beque
12 octobre 2021 @ 09:38
Beaucoup de membres de L’ORA (l’Organisation de Résistance de l’Armée) ont été déportés et, certains, morts en camps de concentration.
HRC
13 octobre 2021 @ 19:31
Je n’ai pas dit le contraire. Le département de Dordogne est grand et a eu de nombreux réseaux de Résistance. Et de lourdes attaques à subir, dont celles de Das Reich et autres similaires au sud-ouest. Tout le monde a eu a s’occuper…
HRC
13 octobre 2021 @ 22:26
une soixantaine de groupes résistants en Dordogne, plutôt autonomes. même si ils avaient la même obédience parfois, et des combats durs. La division Braemer est moins connue que Das Reich, et pourtant…
Si Yves Guéna a pu s’y imposer à tous comme interlocuteur, c’est parce qu’il venait d’un autre champ de bataille, outre ses qualités personnelles.
Beque
14 octobre 2021 @ 12:53
Voici ce que je lis sur Résistance dans le département de la Dordogne.
Après l’envahissement de la zone sud et la dissolution de leur unité, ils vont très vite basculer de la Résistance à l’action et se structurer autour de l’O.R.A. et de l’armée secrète (…) Or, l’O.R.A est armée. A l’initiative du Lt-Colonel Mollard, avaient été dissimulées à Sarlat, Saint-Cyprien, Périgueux Saint-Joseph par l’officier de marine, l’abbé de Magondeaux, 65.000 armes individuelles (fusils, révolvers, …), 100.000 armes collectives (fusils mitrailleurs, mitrailleuses, …) et 1.000 tonnes de munitions. Et les premiers parachutages d’armes vont lui bénéficier (…) Enfin, l’O.R.A. plutôt « giraudiste » et fortement structurée, a établi un état-major de commandement départemental (avec une compagnie de commandement), qui, le 24 mai 1944, sous la houlette de Gaucher (« Martial »), chef des maquis des M.U.R. (Mouvement unifié pour la Résistance), Boylet pour les Corps Francs de la Libération (C.F.L.), Leydier François pour l’O.R.A. et Ranoux (« Hercule ») pour les F.T.P. Cette structuration jouera un rôle essentiel non seulement en vue de la libération du département, notamment de la région de Bergerac, mais également pour le réemploi de nombreux maquisards dans l’Armée française.
J’avais un oncle officier à qui on avait confié un poste important dans l’ORA et qui a été dénoncé et déporté à Buchenwald.
HRC
15 octobre 2021 @ 12:07
Beque vous parlez du réseau issu de l’armée.
Je parle de la situation combattante en 43 et 44 sur le terrain.
J’ai echangé avec Hercule sur le sujet. Sa taille lui avait valu son surnom, pas son ego.
La situation face aux attaques diverses était marquée par l’improvisation obligatoire face à 2 corps ss aguerris les affronter (division Braemer en particulier et Das Reich a vite appris).
HRC
15 octobre 2021 @ 12:12
Beque, la structuration avait des limites, les groupes combattants étaient ralliés au Cnr de Jean Moulin et de Gaulle en Dordogne dans leur grande majorité.
HRC
15 octobre 2021 @ 12:19
Je n’ai rencontré que d’anciens combattants et de façon informelle. De leurs combats.
L’installation d’une autorité très nécessaire évidemment s’est faite alors qu’ils avaient les armes en juillet compris. Pour continuer vers Royan les uns vers Royan, les autres vers l’armée de Lattre jusqu’en Bavière.
HRC
15 octobre 2021 @ 12:32
J’ai croisé aussi un combattant de la région de Toulouse… Ce n’était pas professionnel de ma part.
La reprise en main par les gaullistes, ils étaient d’accord mais de loin : ils étaient au feu, les élément allemands étaient mieux coordonnés qu’eux mais un peu dispersés aussi, et parfois un peu enragés.
HRC
15 octobre 2021 @ 12:36
Les difficultés à prendre le contrôle des groupes de combats résistants, un certain Bigeard les a vues et racontées.
HRC
12 octobre 2021 @ 13:02
Le 19 août ce sont bien les hommes de l’AS qui sont entrés à Périgueux. Les combats continuant encore dans les environs immédiats.
Cosmo
11 octobre 2021 @ 17:26
Gabriel de Choiseul-Praslin avait épousé une jeune femme corse, Marie Cagninacci, peu noble mais suffisamment riche. Sa grand-mère, Fanny Sebastiani était également corse, mais fille d’un maréchal des armées de Napoléon, et donc très riche. Ce n’est que récemment que le duc de Choiseul-Praslin a vendu ses propriété corses.
Son fils, Marie Nicolas Charles Antoine Louis de Choiseul-Praslin, mourut au combat en 1945. Il avait épousé Galliane de Soucy, qui se remaria avec Henri de Wendel, le maître de forges.
Les Choiseul, comme les Wendel (http://www.noblesseetroyautes.com/les-wendel-une-dynastie-dacier-et-dargent-la-guerre-dun-capitalisme-a-lautre-6eme-partie-et-fin/) font partie de ces familles aristocratiques, qui, par leur choix, ont sauvé l’honneur de leur milieu. Et Dieu merci, elles furent nombreuses.
Beque
12 octobre 2021 @ 10:35
Cosmo, j’ai lu que le père de Marie Cagninacci, Jean Cagninacci, avait été fait comte romain par Léon XIII, en 1886.
Cosmo
13 octobre 2021 @ 21:50
Vrai…après une fortune faite au Venezuela, dans les mines, si je me souviens bien. Si je connais un peu le milieu des Choiseul, je connais bien le milieu des Corses d’Amérique et pour cause…j’en ai quelques uns dans ma famille.
Karabakh
11 octobre 2021 @ 21:35
Comme beaucoup d’autres, Gabriel de Choiseul Praslin suivit De Gaulle dans sa reconquête nationale mais, passé cela, il s’en écarta. Peu de Résistants suivirent l’homme du 18 juin dans son aventure politique, sans doute trop égocentrée pour satisfaire des hommes ayant risqué leur vie sur le terrain, loin des grands discours, des courbettes et autres salamalecs dont Charles avant le secret. En somme, tout sauf des pantins.
HRC
12 octobre 2021 @ 12:54
Peu de résistants après 46(son départ), mais après son parti avait des scores de 80% dans mon département et des scores du même ordre aux référendums.
Sauf le dernier bien sûr.
HRC
13 octobre 2021 @ 19:33
Après 58.
HRC
13 octobre 2021 @ 19:36
NB. Mon département n’est pas la Dordogne.
framboiz07
12 octobre 2021 @ 00:20
Devoir de mémoire :Très bien , utile !
Marie-Saintonge
12 octobre 2021 @ 11:41
En effet Beque il est bien de le rappeler, il y eut les Chevaliers et les autres, le « patron » de mon père était le général de Lassus.
Bien cordialement.