L’empereur Constantin XI disparut ce jour-là dans la mêlée, les armes à la main. 7 000 hommes avaient résisté cinquante-cinq jours durant à plus de 100 000. Mise à sac, « la Ville » fut dépeuplée et 50 000 esclaves partirent pour le monde ottoman.
Le sultan Mehmed II avait mérité son surnom de « conquérant » ; il venait d’accomplir les prophéties appuyées sur le Coran qui promettaient la Ville à l’islam. « Agia Sophia », Sainte-Sophie, la plus grande église chrétienne, fut transformée en mosquée. Istanbul naissait.
Ce livre retrace avec minutie les impressionnantes péripéties de ce siège hors normes : on se battit sur terre, sous terre, sur mer ; des navires franchirent des collines ; d’énormes canons frappèrent jour et nuit, sans relâche, les plus impressionnantes murailles d’Europe ; des hommes et des femmes luttèrent jusqu’aux dernières extrémités ; d’autres trahirent.
Au-delà des combats homériques, le lecteur découvrira l’inexorable et impressionnante progression des conquêtes ottomanes et la lente agonie de l’Empire grec, miné par ses crises internes, proie des puissances européennes, oublié de la chrétienté.
Le récit prend appui sur les travaux les plus récents (historiens, archéologues) et sur l’ensemble des sources grecques, turques, latines, rédigées par des participants, ou des témoins des combats, qui en ont laissé des relations poignantes.
« Constantinople 1453 », Sylvain Gouguenheim, Perrin, 2024, 368 p.
Aristocrate
17 juin 2024 @ 09:51
Franck Ferrand a récemment consacré un épisode de son émission radio à la chute de Constantinople dans lequel il lit des extraits du livre de Sylvain Gouguenheim :
https://podtail.com/fr/podcast/franck-ferrand-raconte/1453-la-chute-de-constantinople/
Pascal Hervé
17 juin 2024 @ 10:51
Merci de cette recension, je crois que je vais commander ce livre ,chez mon libraire .
1453 c’est hélas une date importante, pour MON Europe.
Agia Sophia , lac”grande église ” est redevenue une mosquée alors que la sagesse de Kemal Ata Turk en avait fait un musée. Il en est de même de l’église du Saint Sauveur in Chora dans la banlieue de Constantinople, et de combien d’autres ?
Catherine
17 juin 2024 @ 12:26
Revenir sur le principe de la laïcité n’est jamais une bonne chose.
Juba
17 juin 2024 @ 10:57
Byzance n’a malheureusement pas vraiment été oubliée par la Chrétienté occidentale, puis qu’avant sa chute elle a régulièrement été pillée et son empire grignoté par les aventuriers de l’Ouest.
Esquiline
17 juin 2024 @ 12:35
L’infâme quatrième croisade par exemple qui a affaibli l’empire grec et facilité plus tard non seulement la prise de Constantinople mais la conquête de tout l’empire par les Turcs.
Kamila
17 juin 2024 @ 13:40
@ Juba et Esquiline : j’allais le rappeler. Les Croisés ont commis des crimes barbares contre les Chrétiens locaux.
Je recommande l’excellent livre d’Amin Maalouf: « Les croisades vues par les Arabes ». Il a effectué un remarquable travail de recherche à partir des sources primaires historiques de l’époque.
Pascal Hervé
19 juin 2024 @ 10:45
Et un travail très utile d’explication et de traduction pour s’y retrouver plus facilement parmi tous ces Seljoukides et autres .
Pascal Hervé
18 juin 2024 @ 10:25
C’est une époque passionnante qui à mon avis n’explique pas notre triste époque actuelle mais l’éclaire de façon intéressante.
Plus que la Grèce antique souvent fantasmée, l’empire chrétien d’Orient qui en a assumé la survivance est notre héritage.
Avec l’empire romain d’occident dans ses avatars plus ou moins germanisés.
Ce n’est que mon opinion.
Marsac
17 juin 2024 @ 11:25
Passionnant récit d une épopée fulgurante et tragique ; une date qu on ne peut oublier
Caroline
17 juin 2024 @ 11:27
Pas trop envie de lire ce livre assez ‘ sanguinaire ‘ !
D’ autre part, j’ ai essayé de me documenter sur les origines alsaciennes de l’auteur. Rien n’ est écrit sur le lieu de sa naissance, seulement en France , via Google et aussi via Wikipédia !
Arielle de T
18 juin 2024 @ 01:12
Qu’est-ce que ça peut faire l’endroit où il est né ?
L’important c’est ce qu’il fait (en l’occurrence du bon travail) et non ses origines.
Les Guguenheim sont suisses généralement.
Il y a eu beaucoup de sang versé pour que les familles dont nous voyons l’actualité sur ce site puissent régner.
Robespierre
17 juin 2024 @ 11:56
Il y a eu trahison. Des traitres vendus aux Ottomans ont ouvert une ou des portes donnant accès à la Ville. Mais tôt ou tard, le sort de Byzance était scellé.
Excellent livre qui devrait figurer dans toutes les bibliothèques.
En ce moment, nous assistons au deuxième acte de cette tragédie. Les rares églises chrétiennes qui restent en Turquie vont toutes disparaître. Bientôt, on emprisonnera des Turcs laïques ou chrétiens qui auront soi-disant blasphémé le Coran, comme cela se passe déjà au Pakistan ou ds la région. Et cela ne s’arrête pas toujours à l’emprisonnement.
Kamila
17 juin 2024 @ 13:43
D’après ce que je lis sur cet auteur, il ne connaît pas l’arabe, comme beaucoup de « spécialistes » actuellement.
Les véritables érudits ne sont pas les plus médiatisés. Loin de là.
Robespierre
18 juin 2024 @ 12:46
Il ne faut pas connaître l’arabe pour parler de Byzance. Quant aux Ottomans il ne parlaient pas arabe mais turc. Une tout autre langue.
Cet auteur est très érudit et sait de quoi il parle.
Pascal Hervé
18 juin 2024 @ 15:28
S’il connaît le grec c’est suffisant
Mais respect envers Amin Maalouf aussi .
Kamila
19 juin 2024 @ 09:16
@ Pascal Hervé : non justement. Quand on se targue de faire un travail d’historien (et médiéviste en plus !), on connaît les langues des peuples concernés. Le grec n’en est qu’une parmi d’autres.
Pascal Hervé
19 juin 2024 @ 15:47
Connaître le grec et l’arabe demanderait je pense un parcours hors du commun. Vous êtes très exigeante .