Parution du livre « La Cour de France et ses animaux. XVIe – XVII siècles » par Joan Pieragnoli. Voici la note de l’éditeur : « Longtemps abandonnés à la petite histoire, les animaux font pour la première fois l’objet d’une étude systématique qui révèle leur rôle dans le développement de la vie de cour.
Les animaux, ce sont d’abord les petits chiens et les espèces exotiques présents dans l’entourage direct du monarque et qui assurent la fortune du petit personnel qui en la charge. Ce sont aussi, comme les principaux gibiers, ceux qui décident de l’implantation des châteaux du souverain, tandis que dogues et oiseaux le suivent dans son itinérance lors de chasses et de séjours de villégiature.
Ces auxiliaires de chasse eux-mêmes sont à l’origine de services spécifiques de la maison du roi qui connaissent un développement proportionnel à celui de la cour, assurant l’ascension de certains grands lignages et de bien des favoris.
Éléphants, autruches et bien d’autres encore complètent le bestiaire de la cour, qui côtoie ces animaux dans les palais, lors des ambassades, ou qui les admire dans les ménageries royales.
À travers un parcours documenté et s’appuyant sur des sources souvent inédites revit un monde oublié. À travers celle de ses animaux, c’est bien une autre histoire de la cour qui se dessine. »
« Le Cour de France et ses animaux. XVI-XVIIème siècles », Joan Pieragnoli, PUF, 2016, 396 p.
Pascal
8 novembre 2016 @ 06:04
Voilà un livre que je vais m’empresser de commander !
J’espère qu’il sera un développement riche et sérieux de « l’histoire des ménageries de G Loisel » qui est un peu la référence en la matière.
Je remercie très sincèrement Mme Salens de cette info car sans elle je crains que la parution de cet ouvrage ne me soit restée inconnue.
Muscate-Valeska de Lisabé
8 novembre 2016 @ 10:49
Voici un sujet original qui n’a que rarement été évoqué. ..très bien…j’espère qu’on y parle des relations affectives qui lient notre espèce aux autres à travers les individus.
Pascal
8 novembre 2016 @ 18:10
Je viens de l’acheter l’ayant trouvé chez mon libraire .
Il semble comme on pouvait un peu s’y attendre qu’il traite surtout des animaux utilisés pour la chasse et de façon subsidiaire des ménageries royales.
Mais si lorsque je le lirai je trouve des anecdotes à ce sujet je ne manquerai pas de vous en faire part .
Mais à vrai dire je crois qu’il y a peu d’exemples de ces liens privilégiés chez nos rois , un grand intérêt , un grand amour voire une passion mais « en général » pas pour un sujet particulier .
Hormis le roi Louis XV et son chat blanc .
Mais le même Louis XV s’étant vu offrir un cheval arabe par un bey ne le garda point et l’animal fut revendu en Angleterre , il devint l’un des chefs de la lignée des pur-sang , sous le nom de gogolphin arabian…
Mary
9 novembre 2016 @ 02:14
Godolphin ,non?
Pascal
11 novembre 2016 @ 12:41
Oui Mary excusez cette faute de frappe !
Muscate-Valeska de Lisabé
9 novembre 2016 @ 11:47
Vos connaissances sont passionnantes, Pascal!…je pourrais vous lire longtemps sans me lasser…Je connais l’affection du Cardinal pour ses chats-14 à son décès-,mais il est moins connu qu’il aimait aussi les chiens, et tous les animaux en général. ..très présents en sa demeure de Rueil.
Marie de Médicis lui légua son ara,malgré leur haine tour à tour brûlante ou froide,car elle savait qu’il en prendrait soin.
Pour Louis XV,j’ignore tout!…Pascal,racontez-nous!!
Muscate-Valeska de Lisabé
9 novembre 2016 @ 11:48
Cardinal de Richelieu, bien sûr, quoi que Guilio Mazarini aimât lui aussi les chats.
Pascal
11 novembre 2016 @ 13:08
Chère Muscate
En matière de connaissances en ce domaine je crois que j’ai vis à vis de vous au moins autant si ce n’est plus à recevoir qu’ à offrir !
Pour revenir au livre en question dont j’ai commencé la lecture il y est écrit que si le cardinal est connu pour avoir manifesté une passion pour les chats il est difficile d’en trouver des preuves et témoignages , au sens universitaire .
On y parle aussi des « chats d’Espagne » qui me semblent avoir été des chattes écaille de tortue qui semblaient regardés à l’époque comme une race distincte .
Et il est vrai qu’on les décrit souvent encore de nos jours comme ayant un caractère spécial bien que rien ne le justifie …mais que cela semble parfois vrai (nous en avons une à la maison).
De Marie de Médicis il est écrit que « parmi de nombreux psittacidés » elle possède un cacatoès !
En revanche nulle mention du ara…
Mais il y est écrit aussi que du fait des fluctuations des relations politiques avec l’Angleterre il devint de plus en plus difficile de trouver des oiseaux venant d’Amérique du Sud : »Le mémoire d’un oiseleur anglais ,Christopher Masson exilé à Saint Germain avec les Stuarts , mentionne en 1698 qu’on ne trouve plus de perroquets à Paris ,et qu’il faut pour s’en procurer se rendre en Angleterre ou en Hollande » (in op. cit.)
Il y est fait aussi mention d’un perroquet ayant appartenu à Henri IV et pour lequel il commanda une cage en sapin (!) roi qui n’avait pas pour les oiseaux de volière un amour moindre que n’en aura son fils .
Ce livre fourmille de références (et assez récentes , je n’aurais pas pensé qu’il y avait tant de recherches universitaires faisant référence à ctte question) et me semble d’ores et déjà très intéressant même si pour ma part je l’aurais souhaité encore plus riche de détails .
Il semble (je ne l’ai pas terminé) très agréable à lire et peut aussi je crois apporter des éléments pertinents sur le mode de vie de la cour et des grands seigneurs de cette époque.
Bref il donne envie de le lire ,de le relire ,voire de l’approfondir .
Dans un autre ordre d’idées , plus esthétique, puis je vous suggérer puisque vous semblez vraiment aimer les perroquets le livre » Parrots , Macauws and Cockatoos » the Art of Elizabeth Butterworth , chez Harry N Abrahams New York 1988 qui se trouve peut être encore ?
A moins que vous ne le connaissiez déjà…
clement
8 novembre 2016 @ 14:03
Ce me semble être un ouvrage intéressant ,merci de donner les coordonnées ,je vais l’acheter très prochainement !
ciboulette
8 novembre 2016 @ 17:50
Un livre sans doute très intéressant , car il nous dévoile un aspect peu connu de la vie à la Cour .
Pascal
11 novembre 2016 @ 13:17
C’est bien ce qui semble en effet !
Il y est écrit par exemple que dans certaines chambres du Louvre on élevait des chapons pour la table de Marie de Médicis et que certaines grandes dames cherchaient à s’attirer sa reconnaissance en lui offrant des volailles qu’elles avaient elles mêmes élevées.
Il y a aussi des considérations très intéressantes sur ce que l’architecture des résidences royales devait à la proximité des animaux .
Et un petit lexique des termes de chasse à courre fort bien venu où j’ai par exemple appris l’origine du terme « donner le change » .
En revanche il y est proposé une explication de la dénomination « la muette » qui diffère de celle que j’avais retenue .
Il y a énormément d’expressions françaises dérivant du vocabulaire de la vènerie , de la fauconnerie ou de la haute école .
Quelqu’un en connaîtrait il un dictionnaire assez récent pour être facile à trouver et assez bien fait pour satisfaire un esprit disons « un peu pinailleur » ?
Encore un grand merci à N§R de nous avoir fait part de cette parution.
Mélusine
8 novembre 2016 @ 18:20
Certainement un très beau et intéressant livre.
La reine Elizabeth est connue pour son amour des chiens, mais son aïeule la reine Victoria et son époux le prince Albert en eurent jusqu’à 36, qui furent abondamment portraiturés et une centaine au chenil.
Pascal
9 novembre 2016 @ 06:09
Mélusine
Est-ce par ces portraits que vous l’avez su ou avez-vous d’autres sources ?
Mélusine
9 novembre 2016 @ 17:48
Pascal,
J’avais lu ça dans le superbe livre de Franck Ferrand « Portraits de cour » (éd.du Chêne), dont un chapitre était consacré aux portraits faisant figurer les chiens royaux et princiers auprès de leurs maîtres.
Merci d’avoir noté « l’histoire des ménageries de G. Loisel.
Pascal
11 novembre 2016 @ 13:20
Si vous connaissez « l’histoire des ménageries » de Loisel vous avez toute ma sympathie acquise d’avance !
J’avais revendu mon exemplaire mais j’en ai racheté un en début d’années , et la fréquentation de N§R n’y est pas totalement étrangère …
Caroline
8 novembre 2016 @ 22:24
A offrir ce cadeau à Noel aux amoureux des animaux !
clement
9 novembre 2016 @ 10:31
Il y avait aussi les lévriers de Louis IX très aimés de leur maître et pas seulement pour la chasse ! et le fameux Souillard ( le chien de ce même roi ) qui avait engrossé Baude , la chienne d’Anne de Beaujeu ,fille aînée du souverain ,le célèbre Carpet , lévrier d’Agnès Sorel , les petits bichons d’Henri III qui couchaient dans des corbeilles garnies de coussins et de rubans , les chats de Richelieu qui jouaient sur son bureau et dérangeaient ses papiers …..et furent mangés ,dit-on par les domestiques après la mort du Cardinal , les nombreux chats errants du parc de Versailles que Louis XVI tirait depuis les toits ,et Napoléon qui paraît-il avait une peur panique des chats !!!
Pascal
11 novembre 2016 @ 13:35
Mais c’est que vous aussi avez des sources!
Souillard est cité dans le livre .
J’ai lu (ou entendu?) que le Cardinal n’aimait que les chatons et qu’il les faisait supprimer quand ils devenaient adultes ?
Info ou intox ???
Sur Louis XI il y a ses biographies , sa passion de la chasse , son amour des comptes bien tenus (le passage dans « Notre Dame de Paris …)
De Souillard il est dit que Louis XI s’en désintéressa car il préférait les » chiens gris » (Souillard était un » chien blanc » ) et qu’il échut à un courtisan et fut croisé avec Baude qui était de la race des fauves de Bretagne et dont on tira 15 chiens .
Cela montre que les grands de l’époque agissaient avec leurs chiens comme M et Mme tout le monde aujourd’hui.
« chiens blancs », « chiens gris » désigne des embryons de race ou de lignée.
Cela éclaire ce que j’avais lu des Braques de Weimar qui descendraient des chiens gris du roi Saint Louis …
En fait je vois que nous sommes nombreux sur ce site à détenir sur le sujet des connaissances , dommage que nous ne puissions en faire la synthèse.
clement
9 novembre 2016 @ 11:36
J’oubliais le petit chien de Joséphine qui a mordu le mollet de Napoléon !
Mélusine
9 novembre 2016 @ 17:55
Merci, Clément. Il y a en effet le meilleur et le pire dans ces anecdotes (les chats du cardinal… et tous ceux fusillés par Louis XVI…)
Même si parfois certains de ces animaux inspirent de la crainte ou de l’antipathie, ce n’est pas une raison pour les maltraiter, ni s’amuser à les détruire. Je ne comprendrai jamais ce genre de réactions.
clement
11 novembre 2016 @ 18:43
Souillard effectivement ne resta pas longtemps auprès de Louis XI ,celui-ci préférant les chiens au pelage gris le donna à Brézé !
Kalistéa
13 novembre 2016 @ 19:43
Les reines du Portugal et leurs suivantes avaient de petits singes qui grimpaient sur leurs épaules et de leurs doigts fins et agiles , lors de la toilette , les épouillaient.