Malgré les talents et l’humanisme reconnus de ses parents,
Daniel Liszt a souffert d’une indifférence parentale marquée. Tout au long de sa courte existence, il a cherché en vain à attirer leur attention et leur affection.
Brillant élève doté d’une personnalité rayonnante, il n’a jamais réussi à conquérir leur amour. Il est décédé prématurément à l’âge de vingt ans, emporté en quelques semaines par une maladie foudroyante, alors qu’il abordait la vie avec optimisme malgré les blessures de son enfance.
Charles Dupêchez, biographe de Marie d’Agoult et éditeur de ses œuvres, brosse un portrait tendre et détaillé de Daniel Liszt. Il retrace le destin d’une personnalité attachante et hors du commun, sacrifiée par ses parents au culte de leur narcissisme et de leur ambition.
Pour les amateurs de littérature française et d’histoires méconnues, « Daniel Liszt : Un fils mal-aimé » offre une plongée émouvante dans la vie d’un jeune homme talentueux, resté dans l’ombre de ses illustres parents. (Merci à Bertrand Meyer)
« Daniel Liszt : Un fils mal-aimé », Charles Dupêchez, Mercure de France, 2025, 144 p.
10 février 2025 @ 06:30
Ce livre peut être intéressant. Encore un enfant mal aimé par des parents autocentrés sur leur petite personne…
10 février 2025 @ 07:45
Trop triste. Je ne veux pas lire ça.
On a notre compte dans la société actuelle.
10 février 2025 @ 09:31
Je ne vois pas les choses ainsi, du peu que j’en sais.
Si Daniel a été malheureux c’est à cause de la faiblesse de son père, le célèbre musicien. Daniel était le fils d’une femme mariée, Marie d’Agoult, qui quitta tout pour Franz Liszt son amant. Elle eut trois enfants de cette union et ne put les reconnaitre. Liszt qui était célibataire eut cette possibilité. Marie aimait ses enfants mais , la princesse Caroline de Sayn-Wittgenstein, riche Russo-Polonaise, et manipulatrice, qui avait succédé à la belle comtesse d’Agoult, intrigua pour que les enfants fussent élevés loin de leur mère qui n’avait aucun droit légal. Elle était jalouse de Marie et voulait lui nuire. Je crois que la grand-mère Liszt éleva les enfants. Marie d’Agoult qui aurait préféré les avoir avec elle souffrit de cette séparation. Peut-être qu’elle aurait pu soigner Daniel, de santé délicate, qui mourut loin de ses parents, quand il était étudiant. Cette mort dévasta sa mère.
Liszt fut probablement un mauvais père. Enlever des enfants à leur mère et ne pas s’en occuper… Mais je pense aussi que c’était par faiblesse et intérêt. Il était sous l’emprise de sa seconde maitresse qui lui avait fait miroiter de grandes choses pour ses enfants. Peut-être des dots à ses filles. Liszt était très apprécié comme pianiste virtuose et il gagnait très bien sa vie, mais n’avait pas de fortune. Pour moi l’horrible Caroline acheta son amant et les enfants en pâtirent, n’étant élevés ni par leur mère ni leur père. Cette femme m’a toujours fait horreur. Et la faiblesse du musicien m’étonna. Il se conduisit comme un pantin dont la princesse tirait les ficelles.
La comtesse d’Agoult après des années d’errance retourna à Paris où elle eut son salon. Et écrivit sous le pseudo de Daniel Stern. Oui, comme par hasard le prénom de son fils.
Dans sa vingtaine, Franz Liszt était d’une beauté incroyable, et il avait un talent de virtuose tout aussi incroyable. Il fut la coqueluche des salons au début de la Monarchie de juillet , et c’est ainsi qu’il rencontra la future mère de Cosima, Blandine et Daniel.
10 février 2025 @ 13:46
Un grand merci à vous Robin des Bois, et à Passiflore, pour ces explications et éclaircissements très intéressants pour moi qui apprécie beaucoup les compositions de Liszt sans avoir de grandes connaissances sur sa vie. Triste histoire que celle de ce jeune homme.
10 février 2025 @ 09:33
Je lirai volontiers cet ouvrage car j’aime beaucoup Liszt ; je crois tout de même que son père était à ses côtés quand il est mort à Berlin (je crois) mais pas sa mère ,qui pourtant a repris son prénom Daniel en littérature dans son pseudonyme Daniel Stern .
10 février 2025 @ 09:59
Charles Dupechez avait publié un remarquable livre : « Mémoires, souvenirs et journaux de la comtesse d’Agoult (Mercure de France, 1990 – notes de Charles Dupêchez). Nul doute que ce livre soit aussi passionnant.
Après la mort à 6 ans, en 1834, de Louise, l’une des deux filles de Marie (née Marie-Catherine de Flavigny) et du comte d’Agoult, Marie abandonne tout pour suivre le compositeur Franz Liszt qu’elle avait rencontré en décembre 1832. Ils s’enfuient en Suisse et passent un an à Genève où naît, en 1835, Blandine (future épouse d’Emile Ollivier). En 1837, ils partent pour l’Italie où naît, à Bellagio, Cosima (qui épousera le chef d’orchestre Hans von Bülow, puis Richard Wagner), puis Daniel, à Palestrina près de Rome, en 1839.
Daniel passe ses deux premières années chez une nourrice. Marie d’Agoult et Liszt se séparent, une première fois, puis définitivement en 1844, leurs enfants étant confiés à leur grand’mère paternelle. Liszt ne revit ses enfants que neuf ans plus tard. Daniel fit ses études au lycée Bonaparte (actuel Louis le Grand), puis son droit à Vienne. Il mourut de la tuberculose à Berlin chez sa soeur Cosima, le 15 décembre 1859. Ses derniers mots auraient été : « Je vais préparer vos places ». Il est enterré dans le cimetière catholique de Berlin.
Cosima appela sa première fille Daniela. De son côté, Claire, la fille de Marie et Charles d’Agoult, épouse de Guy de Charnacé, appela son fils, né en 1851, Daniel (d’après Charles Dupechez et Christine van Zandijcke)
10 février 2025 @ 13:46
Beau comme un dieu, Liszt avait des tas d’admiratrices et ne fut pas capable de résister à certaines belles dames bien nées. En partant Marie d’A. lui dit « je veux bien être la maitresse de Liszt, mais pas une de ses maitresses ». C’est elle qui le quitta. Elle a écrit un roman qui s’intitule Nelida (anagramme de Daniel) et qui raconte son histoire avec le musicien. Je vais aller regarder sur le site de la BNP si ce livre est disponible en ligne.
10 février 2025 @ 10:57
Vingt ans de vie, ce n’est guère consistant pour une biographie. Mais autour de cet enfant mal aimé de deux célébrités, il y a matière à un roman.