La relation particulière entre de Gaulle et la Russie ressemble à un miroir dans lequel se découvrent la personnalité du Général, son rapport à l’Histoire, ses réussites et ses échecs.
Alexandre Jevakhoff, privilégiant les sources peu connues et fort de témoignages et de documents inédits (correspondance avec l’amiral de Gaulle, entretiens avec le président Giscard d’Estaing, archives soviétiques et de services de renseignements déclassifiées), brosse avec talent l’histoire de cette relation intense qui a façonné la personnalité du fondateur de la Ve République et largement conditionné l’histoire diplomatique des années 1940-1970.
Partant, il donne aux relations entre Charles de Gaulle et la Russie une lecture bien plus ample et plus contrastée que celle admise à ce jour. Que ce soit dans la Russie d’avant 1917 ou dans celle du régime soviétique, inspiré par l’éducation paternelle, de Gaulle a cherché un support et même un renfort pour la grandeur de la France. C’était sans compter sans les spécificités de l’URSS et de ses dirigeants pour lesquels la France représentait un objectif et non un partenaire… » (Merci à Pistounette)
« De Gaulle et la Russie », Alexandre Jevakhoff, Perrin, 2022, 450 p.
Charlotte 78
25 janvier 2022 @ 01:13
Le résumé ne donne aucune des clés du livre ce qui donne encore plus envie de le lire !
Breidenstein
25 janvier 2022 @ 05:17
Oui, il y a eu une belle époque où les les liens étaient forts entre la France et la Russie.
Benoite
25 janvier 2022 @ 06:29
la dernière phrase de cette présentation, est très explicite. La France = un objectif, non un partenaire.
C’est bien connu, pour être partenaire de la Russie = il faut être communiste.
A la conférence de Yalta le 11 février 1945, les protagonistes du partage du monde, étaient le président Roosevelt, le 1er ministre Churchill, et le chef d’URSS Staline.
Un trio qui allaient choisir impunément les bons morceaux des pays vaincus..
Dans ses mémoires, Farah raconte son 1er voyage avec son époux en terre Russe, impossibilité de visites libres, pièces de réception pour le couple royal (à l’époque) truffées de micros, on les aurait passés au scanner, tout était vu et connu. A l’heure actuelle c’est toujours les mêmes procédés.
Je sais que le Général nourrissait une affection très sincère pour l’Afrique, et les anciennes colonies de ce continent. Avec Madame ils effectuaient souvent des voyages officiels. Madame de Gaulle avait laissé percer cette réflexion « Pourquoi mon mari aime t-il tellement ces pays »? un très proche collaborateur lui avait fait réponse toute simple pour lui… « mais Madame c’est la magie de l’Afrique ».
Breidenstein
25 janvier 2022 @ 19:11
Je vous précise respectueusement que la Russie d’aujourd’hui est un pays capitaliste…
agnes
25 janvier 2022 @ 06:41
Les russes adorent De Gaulle
Il esr venu en Russie pendant les heures sombres de leur histoire et ils lui en sont gré.
Quand un russe rencontré un français, il lui lance le mot DeGaulle en souriant .
Anne-Cécile
25 janvier 2022 @ 13:50
Aux communistes français qui se plaignaient du Général de Gaulle, les communistes soviétiques ont répondu : « Quand on a un bon Tsar, on lui sait gré et on le garde ».
HRC
25 janvier 2022 @ 21:25
Russissime cette réplique ! Je ne la connaissais pas.
Ciboulette
26 janvier 2022 @ 15:53
C’est vrai , Agnès .
Philibert
25 janvier 2022 @ 07:27
Ainsi donc, il est encore possible d’écrire du neuf sur de Gaulle !
Voilà qui promet d’être intéressant…
Baboula
25 janvier 2022 @ 09:44
Hélène Carrère d’Encausse a publié un même titre ,je m’en tiendrai à son observation intelligente et bien documentée .Il est vrai que je suis parano et vois de la propagande partout venant de ces faiseurs de guerre .
Ciboulette
26 janvier 2022 @ 15:56
J’ai voyagé plusieurs fois en URSS et la propagande était partout !
Je ne connais pas le livre d’Hélène Carrère d’Encausse et je vais donc acheter les deux livres .
Faiseurs de guerre ? Ils ne sont pas les seuls, alors …
Menthe
25 janvier 2022 @ 10:13
Je ne connais, pas grand chose sur les relations franco-soviétiques de l’époque De Gaulle. Quand j’étais enfant l’URSS m’apparaissait comme un ogre redoutable et je ne comprenais pas grand choses aux termes entendus à cette période, comme guerre froide, téléphone rouge… et surtout le rideau de fer, malgré ce que les parents essayaient d’expliquer à une enfant à, l’imagination débordante 😅
Menthe
25 janvier 2022 @ 10:16
Et j’oublie la fameuse chaussure de Kroutchev tapée sur un pupitre de l’ONU !
Ciboulette
26 janvier 2022 @ 16:01
Ah , Menthe , Khroutchev était un sacré Phénomène ! Le monde a été médusé par ce geste . . .Nous avions , nous aussi , une propagande insidieuse qui nous faisait voir ce pays comme un monstre redoutable .L’Amérique , c’était le vrai pays de Cocagne ( tu parles ! ).
J’ai donc voulu voir par moi-même . Ce ne sont pas des anges , mais pas des monstres non plus .
Les Russes , à cette époque , regardaient avec inquiétude les impérialistes occidentaux qui débarquaient .
Ghislaine
25 janvier 2022 @ 10:42
J’aimerais bien livre ce livre .
Il y a peu j’ai noté une citation de B. Montgomery –
» La règle 1 sur la page 1 du livre de la guerre est : +Ne pas marcher sur Moscou+. Diverses personnes ont essayé, Napoléon et Hitler, et ce n’est pas bon ».
(Déclaration lors d’un discours à la Chambre des Lords, le 30 mai 1962)
Sigismond
25 janvier 2022 @ 22:57
Le parallèle « Napoléon-Hitler » est judicieux et édifiant.
Charlotte 78
26 janvier 2022 @ 23:11
Vous ne manquez pas une occasion d’égratigner Napoléon ! Qu’a t’il en commun avec Hitler sérieusement à part d’avoir été assez mégalo pour se lancer dans la campagne russe ?
Sigismond
27 janvier 2022 @ 15:19
C’est bonnet brun et brun bonnet.
Sigismond
27 janvier 2022 @ 23:31
Ils ont tous les deux écrasé l’Europe sous leur botte.
Sigismond
27 janvier 2022 @ 15:37
Je vous ai répondu mais ça n’a pas été publié. Pourquoi ? Comprenne qui peut.
Erato deux
25 janvier 2022 @ 11:11
L’ illustration en couverture est juste ce qu’ il faut provocatrice au vu de la personnalité du Général.
On a beaucoup écrit, avec plus ou moins de bonheur et vérité historique sur lui. Mais je me laisserais tenter par ce livre qui aborde un aspect très particulier.
Passionnée de lectures historiques, je saisi l’occasion pour remercier encore madame Régine et tous les contributeurs du site qui nous tiennent régulièrement au courant des nouveautés littéraires.
Beque
25 janvier 2022 @ 11:56
Extraits de l’allocution du Général de Gaulle à Moscou, le 30 juin 1966, deux mois après le désengagement de l’Otan :
» La visite que j’achève de faire à votre pays, c’est une visite que la France de toujours rend à la Russie de toujours. Depuis les temps très lointains où naquirent nos deux nations, elles n’ont jamais cessé d’éprouver l’une pour l’autre un intérêt et un attrait tout à fait particuliers (…) Voilà pourquoi, en passant à Moscou, à Novosibirsk, à Leningrad, à Kiev, à Volgograd, en survolant vos plaines, vos fleuves, vos forêts, vos montagnes, en voyant près de moi vos hommes, vos femmes, vos enfants, j’étais rempli d’une émotion qui me venait du fond de l’histoire (…) Cette émotion, je la ressens au plus haut point en ce moment même car me voici devant vous tous pour saluer le peuple russe au nom du peuple français. Après (…) le drame terrible que fut pour vous la guerre gagnée il y a plus de vingt années et dont la part que vous y avez prise a porté l’Union soviétique au plus haut degré de la puissance et de la gloire, enfin après votre reconstruction succédant à tant de ravages, nous vous voyons vivants, pleins de ressort, progressant sur toute la ligne, au point que vous êtes tout près d’envoyer des vôtres dans la Lune (…) Il a ajoute en russe : « A chaque homme et à chaque femme russes qui m’entendent et me regardent, j’adresse de tout coeur mes remerciements pour le magnifique accueil qui m’a été fait ici par le peuple et par ceux qui ont la charge de le conduire. A chacune et à chacun de vous, j’exprime mes
meilleurs souhaits pour sa vie, pour celle des siens, pour celle de son pays. A tous, je dis que la France nouvelle est l’amie de la Russie nouvelle.
Vive l’Union Soviétique ! Vive l’amitié de la Russie et de la France »
Le Général de Gaulle avait assisté à la Messe, à Saint Louis des Français à Moscou.
Iankal21
25 janvier 2022 @ 12:46
Merci Beque pour cet extrait magnifique de ce discours du Général. Quel envol…
Merci aussi à Pistounette de nous attirer l’attention sur un ouvrage décidément en dehors des sentiers battus…
Beque
25 janvier 2022 @ 13:24
Merci, lankal21
Charlotte 78
26 janvier 2022 @ 00:02
Merci Beque , ce rappel est bienvenu en ces temps tourmentés dans les relations avec les russes.Le général était sensible à leur culture sous tous ses aspects et n’oubliait jamais que la révolutions russe a sorti le peuple du moyen âge.
Ciboulette
26 janvier 2022 @ 16:06
Merci , Beque , de nous remettre en mémoire ce discours magnifique , qu’en toute modestie ( ! ) je pourrais faire mien .
Pistounette
25 janvier 2022 @ 17:47
Merci Beque,
En relisant ce discours du Général de Gaulle, je « m’entends » le prononcer : il correspond en tous points à ma vision de la Russie éternelle, dont j’aime les gens, la culture, les paysages…
J’ai eu la chance, étant ado, de pouvoir beaucoup discuter du Général de Gaulle avec quelqu’un de ma famille (grand-oncle décédé il y 3 ans) qui l’avait bien côtoyé (membre du gouvernement) et je suis depuis mes 15 ans fascinée par le Général.
Beque
26 janvier 2022 @ 20:34
Merci, Charlotte 78, Ciboulette, Pistounette.
Leonor
27 janvier 2022 @ 17:10
Pistounette, on peut, de la Russie, aimer les gens , la culture, les paysages, sans pour autant admettre les agissements de leurs despotes successifs.
Et il faut soigneusement prendre garde de ne pas, par l’admiration qu’on peut avoir du monde russe,
se laisser entraîner à l’indulgence pour ses autocrates.
Pistounette
27 janvier 2022 @ 19:12
Leonor, indiquez, svp, une seule fois où j’ai montré de l’indulgence pour les autocrates russes… à part au travers des propos de certains qui me faisaient passer pour une crétine inconsciente, ignorant la situation en Russie, presque espionne à la solde de Poutine et autres stupidités du même acabit !
Charlotte (de Brie)
27 janvier 2022 @ 21:00
Pistounette, je pense que vous devriez être plus maîtresse de votre vocabulaire et pour vous et pour ceux dont je fais partie qui ont mis en garde contre la fausse innocence de Russia Beyond, nullement contre vos recettes.
Personnellement je ne vous ai jamais pris pour une « crétine inconsciente » ni pour « une espionne à la solde de Poutine », mais ai simplement signalé que cette revue était tout sauf innocente,je comprends mal votre réaction outragée, nous sommes sur un site d’échanges, il est normal que nous ne soyons pas toujours béats devant vos publications ou celles d’autres d’ailleurs.
Quant à traiter nos réflexions de « stupidités » je vous en laisse la maternité, mais c’est bien décevant.
Ghislaine
28 janvier 2022 @ 15:48
Pistounette, comme vous j’aime les gens que j’ai rencontrés en URSS bien évidemment ils ne sont pas responsables des personnes qui les gouvernent , comme nous mêmes nous ne le sommes pas de nos dirigeants . Mais actuellement , l’on ne peut pas jouer les autruches et se mettre la tête dans le sable .Je connais le ministre des Affaires Etrangères , je le sais honnête homme , aux nerfs solides et s’il indique à l’Assemblée Nationale que la situation est grave j’ai tout lieu de penser qu’il est dans le vrai et ce que vous a mis Cosmo était mesuré et très sensé également. Je ne suis pas d’accord avec votre dernière phrase , ce n’était pas des stupidités mais des « injonctions » à vous montrer prudente . Lors de la dernière guerre il se disait que les murs ont des oreilles . Internet est un moyen qui peut être utilisé .
Aldona
25 janvier 2022 @ 20:38
Le Général était très lyrique dans ses discours, c’était un sentimental !
Cosmo
25 janvier 2022 @ 12:17
Merci à Pistounette pour cette information. L’ouvrage doit être intéressant car ce furent de relations ambigües. En 1945, le général De Gaulle a dû prendre des ministres communistes au gouvernement. Cela le lui a été suffisamment reproché mais il n’avait pas le choix. Son rapprochement avec la Russie était-il lié à son éloignement des États-Unis et le désengagement de la France vis-à-vis de l’OTAN ? Possible.
Le général avait aussi une politique au Moyen-Orient qui n’était pas du goût de tous.
Qu’aurait-il fait dans les crises actuelles ?
Gatienne
25 janvier 2022 @ 15:19
La politique menée par de Gaulle envers l’URSS n’était pas dissociable des rapports que la France entretenait avec son allié américain.
Refusant toutes les formes d’hégémonie, de Gaulle, sans demander l’accord des États-Unis, a instauré un dialogue direct avec le monde soviétique.
Il a ainsi offert la possibilité à la France d’apparaître comme force indépendante dans un monde essentiellement bipolaire.
Mais il s’agissait surtout de créer, chez les français , un sentiment national de cohésion et de puissance, capable de surmonter les traditionnels clivages politiques, et de servir de base à l’acceptation de sa politique.
Difficile de répondre à votre dernière question !
Le monde a changé: la France parle, mais désormais dans un concert de voix multiples qui se nomme l’Europe. Aux deux puissances antagonistes s’est ajouté une troisième qui se nomme la Chine…
Tous ces éléments-là rendent toute prospective hasardeuse !
Ciboulette
26 janvier 2022 @ 16:07
Il n’aurait pas été le valet des Américains !
Leonor
27 janvier 2022 @ 17:29
Mais durant la guerre, ( WW II) , une grande partie de la Résistance avait été communiste, et escomptait bien s’emparer du pouvoir à l’issue officielle du conflit. De Gaulle le savait mieux que quiconque, et en mesurait tout le danger .
Ensuite, longtemps , longtemps, l’essentiel de l’intelligentsia-cratie(*) française roula aveuglément pour l’Union Soviétique et ses satellites, tentant de passer au rouleau compresseur toute voix discordante qui osait s’élever ( dont R. Aron, F. Mauriac, J.-F. Revel ).
L’époque où , si l’on ne voulait se faire stipendier, il valait mieux » avoir tort avec Sartre que raison avec Aron ».
De Gaulle devait , à l’international , jouer entre les deux super-puissances ( USA – Union soviétique). Et effectivement,( cf. Gatienne supra), il fit en sorte d’éviter un clivage interne trop grand en France, ce en poussant pas mal de poussière sous le tapis. Mais peut-on le lui reprocher ?
(*) j’assume tout à fait le néologisme d’autant que vous l’avez compris.
Charlotte (de Brie)
27 janvier 2022 @ 21:08
C’est exactement cela, Leonor, bien naïf qui croit que l’Union Soviétique à la fin de la Seconde Guerre Mondiale n’avait pas sa petite idée sur le sort à réserver à la France. Les USA avaient aussi la leur, certes, mais ils se montraient plus balourds, si j’ose dire sur le coup, on les voyait arriver avec leurs « gros sabots », l’Union Soviétique avait à sa tête un rusé, qui savait brosser comme le dit Leonor dans le sens du poil tous nos « intellectuels » bien pensants, inflitrer, infiltrer toujours infiltrer et ça continue de nos jours, même si certains s’obstinent à penser que ce n’est pas grave…
Baboula
25 janvier 2022 @ 15:26
C’est bien de détourner notre attention pendant que Poutine qui veut mettre l’Ukraine à genoux pour la forcer à négocier , lance des manœuvres militaires .
Leonor
27 janvier 2022 @ 17:34
Bien vu.
Et non seulement l’Ukraine, à genoux.
Mais aussi l’Union européenne à découvert, sans parapluie U.S.
On peut cracher sur les Etats-Unis, certes, c’est de bon ton. Eux-mêmes, d’ailleurs, essaient de se défausser plus ou moins de l’Europe, toujours accrochée à leurs basques. On les comprend.
Mais tant qu’il n’existera pas une véritable Défense commune en Europe, a minima, vouer les Américains aux gémonies, et dédaigner leur présence en Europe, c’est et cela reste suicidaire.
Beque
25 janvier 2022 @ 15:48
Pistounette, je découvre que l’auteur de cet ouvrage, Inspecteur des Finances et ancien membre du cabinet de Michèle Alliot-Marie, est président de l’Association des Anciens Officiers de la Marine Impériale Russe en France, et membre de l’Union de la noblesse russe. A propos de celle-ci, j’ai vu chez des cousins un annuaire, genre Bottin Mondain, qui répertorie les membres de ladite noblesse. J’y avais découvert un voisin, pas aimable du tout, mais dont la grand’mère était, effectivement, russe (arrivée en France après 1917).
Charlotte (de Brie)
25 janvier 2022 @ 17:34
Alexandre Jevakhoff est un descendant de la diaspora dite des « Russes blancs »
Il écrit donc ici un troisième livre sur le sujet après Maurice Vaïsse, historien des relations internationales et spécialiste des questions de défense et Hélène Carrère d’Encausse. Les trois livres portant le même titre.
Faute de l’avoir lu, je ne saurais qu’en dire, il ne sort qu’en février, mais le résumé de la quatrième de couverture, relayé par Pistounette donne un intéressant aperçu du contenu.
Alexandre Jevakhoff a écrit d’autres ouvrages : « Les Russes blancs » en hommage à ses deux grands-pères, le lieutenant de vaisseau Jevakhoff et le capitaine de frégate Grigorenko, ayant fui la Crimée en 1920. « La guerre civile russe 1917-1922″ et » le Roman des Russes à Paris » un voyage de 10 siècles de relation franco-russes. Il commence avec l’arrivée à Paris en 1060 de Anne de Kiev devenue reine de France.
On y trouve les Cosaques, Alexandre III, les montagnes russes, le boeuf Stroganoff, les ballets russes, les cabarets, les églises dont la plus insolite : Saint Séraphin de Sarov bien cachée derrière le porche du 91 rue Lecourbe dans le XVè
Mais aussi deux épisodes qui nous ramènent au livre : De Gaulle et la Russie.
Mai 1945, un crime de guerre oublié : le camp de Beauregard dans les Yvelines. Des prisonniers soviétiques y sont retenus, certains portent l’uniforme allemand car incorporés de force après leur capture. . Le Général De Gaulle le 29 juin 1945 conclut un accord séparé avec Staline lui livrant les prisonniers. Aussitôt le NKVD (la police politique soviétique) débarque à Paris et se livre dans le camp qui ne contient pas que des prisonniers de guerre mais aussi femmes et enfants… à ce que l’on peut appeler des exactions, on tue, on torture on emmène de force plus de 100 000 personnes à Odessa, via Marseille;
Les révoltés sont tués sur place. Les rescapés sont envoyés au Goulag. C’est l’épisode raconté dans le film de Robert Enrico : « Vent d’Est »
Le ministre de l’Intérieur Depreux (SFIO) et le ministre des Affaires Etrangères Bidault (MRP) s’insurgent mais s’inclinent sur ordre du vice-président du Conseil Thorez (PC)
Mars 1960 : Visite de Nikita Kroutchev à Paris. Dans la nuit du 2 au 3 mars 1960, à l’heure du laitier, descente chez les réfugiés politiques russes, hongrois, polonais, tchèques etc tous ayant papier officiel de leur statut. Direction ce que l’on appellerait aujourd’hui un centre de rétention, puis embarquement à direction de la Corse pour la durée du séjour du dirigeant soviétique sur notre sol. Le KGB y veille et pourra ainsi compléter sa liste déjà bien fournie. Motif : pas question de perturber par des manifestations, banderoles et autres la visite.
Bon évidemment la Corse n’est pas le Goulag, loin s’en faut, mais c’est le principe qui interpelle.
C’était ça aussi De Gaulle et la Russie.
Jevakhoff a toute mon estime pour n’avoir pas occulté ces deux pans sombres de nos relations avec la Russie ( De Gaulle n’aimait pas parler d’Union Soviétique)
Leonor
27 janvier 2022 @ 17:45
Merci, Charlotte ( de Brie), d’avoir rétabli ces faits.
Des faits importants.
Dans un océan de faits importants du même acabit et bien davantage encore.
HRC
25 janvier 2022 @ 21:31
Je ne suis pas sûre que Toukhatchevski aie convaincu de Gaulle que Staline était un bon avenir pour la Russie.. Par contre que le patriotisme russe était plus fort que l’attachement au tsar, ça oui.
HRC
25 janvier 2022 @ 21:45
Toukhatchevski, ce n’était pas un tendre avec ceux qu’il estimait être des obstacles…
HRC
25 janvier 2022 @ 21:40
Lui même (Toukhatchevski) a beaucoup apporté, même mort, aux généraux russes de 41 à 45, par son enseignement technique et tactique.
(Jean Lopez, sûr, Michel Goya je crois)
Je peine beaucoup à essayer de suivre le blog du second)
Ghislaine
27 janvier 2022 @ 14:19
Le Général était la France et ne tolérait absolument rien qui puisse ternir son aura . Dans ce discours que mon père aurait surement agréé il a remercié en quelque sorte les Combattants russes d’avoir tenu à Stalingrad .
Il n’aurait surement pas accepté d’être sous la férule américaine , comme actuellement .
Au temps de Charles De Gaulle la France était un phare , dans l’europe actuelle elle n’est qu’un lumignon et encore celui ci vacille souvent.
Gérard
28 janvier 2022 @ 11:47
Je ne vois pas la famille Jevakhoff sous ce vocable ou avec un i initial dans les armoriaux de la noblesse russe.
Gérard
28 janvier 2022 @ 13:32
Il reste que son bel ouvrage Les Russes blancs (Texto 2011) est dédié à la mémoire du lieutenant de vaisseau Konstantin Konstantinovitch Jevakhoff et du capitaine de frégate, chevalier de Saint-Georges, Vassili Apollonovitch Grigorenko, ses grands-pères.
Dans l’index des noms de personnes on trouve Nikolaï Jevakhoff avec le titre de prince, dont il dit qu’il était ancien procureur adjoint du Saint- Synode, c’est-à-dire l’administration impériale en charge de l’Église, et pourtant réputé proche de la tsarine mais dont on s’aperçoit que le mémorialiste passe sous silence la mort de Nicolas II. Ses Mémoires ont été publiées en deux tomes et rééditées la dernière fois en 2006. Dans ses notes l’auteur explique que dans l’ouvrage La Russie et l’Allemagne (1965) l’auteur Walter Laqueur transforme le prince Jevakhoff en comte.
Charlotte (de Brie)
28 janvier 2022 @ 23:42
C’est exactement ce que j’ai signalé plus avant, Gérard, faites moi la grâce de le reconnaître.
Par ailleurs, je ne crois pas que Alexandre Jevakhoff se soit réclamé de la noblesse russe.
HRC
29 janvier 2022 @ 23:09
on peut lire Nina Berberova aussi.
ses nouvelles sur les Russes en exil, son récit et commentaires du procès Kravtchenko