La journaliste Pilar Urbano qui est déjà l’auteur de plusieurs biographies dont une biographie de la reine Sophie d’Espagne (qui avait suscité la polémique pour les prises de positions que la reine aurait tenues à propos de l’avortement et du mariage homosexuel), vient de publier « El precio del trono » (NDRL : « Le prix du trône » dans l’esprit des sacrifices que Juan Carlos a dû consentir) qui relate la vie du roi Juan Carlos depuis son enfance. Le contenu est nourri par des conversations avec des proches du souverain ou sa correspondance notamment avec son père le comte de Barcelone avec qui les relations ont souvent été très tendues. L’ouvrage revient sur son exil au Portugal, puis son installation en Espagne loin des siens sous la surveillance du Général Franco (qui avait beaucoup d’estime pour le jeune homme) et le décès de son frère Alfonso, l’une de ses grandes blessures.
Pilar Urbano revient sur le fait que Juan Carlos était très amoureux de la princesse Marie Gabrielle de Savoie, fille du roi Umberto et de la reine Marie José d’Italie mais que ce choix du cœur (la princesse Marie Gabrielle n’aurait pas eu des sentiments réciproques) ne trouva pas d’échos auprès du Général Franco et du comte de Barcelone. L’auteur indique que Juan Carlos a épousé la princesse Sophie de Grèce mais qu’il n’a jamais dit qu’il était amoureux d’elle. Au contraire, la fille du roi Paul et de la reine Frederika était très éprise de son époux et s’est avérée depuis le départ une excellente conseillère.
Enfin, Pilar Urbano revient sur le moment où le prince des Asturies sentant que les médias avaient découvert son idylle avec la journaliste Letizia Ortiz, informe ses parents de l’intention de l’épouser malgré qu’elle soit roturière et divorcée civilement. Beaucoup de spéculations ont couru à propos d’une réunion qui se serait tenue au Palais de La Zarzuela et où le prince héritier aurait affirmé renoncer (sous-entendu) au trône s’il n’obtenait pas le consentement paternel. Pilar Urbano nuance, précisant que Felipe aurait alors renoncé à Letizia, pas au trône…
« El precio del trono », Pilar Urbano, Editions Planeta, 2011, 1200 p.
jul
30 novembre 2011 @ 08:37
Passionnant.
C’est une bonne idée de décrire le Roi d’Espagne sous l’angle des sacrifices qu’il fit pour obtenir et conserver la couronne.
C’est vrai, le Général Franco a bien choisi. C’est au moins un des legs que ses détracteurs ne pourront pas lui reprocher.
Bianca
30 novembre 2011 @ 10:34
Rien à ajouter sinon qu’une traduction française serait la bienvenue.
erwan
1 décembre 2011 @ 00:35
Dans « Un roi pour la France » Xavier Walter rapporte que le général de Gaulle en retraite visitant Franco aurait dit à celui-ci « Vous qui avez réussi ce que je n’ai pu faire ».
marielouise
30 novembre 2011 @ 08:53
Quel bel homme,ce roi et charmeur!!!!!Parcours hors du commun!
philippe gain d'enquin
30 novembre 2011 @ 09:03
Espérons qu’une traduction française suivra rapidement.
Caroline
30 novembre 2011 @ 12:08
A Philippe gain d’enquin,ouiiiiiiii! Ce livre promet d’etre tres interessant a lire avec des ‘potins’ en plus!lool!Nous pouvons comprendre que Sofia d’Espagne n’a pas toujours la vie facile avec le roi d’Espagne!
Mayg
30 novembre 2011 @ 12:41
Très intéressant tout ça. Je ne savais pas que le roi d’Espagne avait été amoureux d’une princesse de Savoie…
Jean Pierre
30 novembre 2011 @ 15:36
Que Juan Carlos ait fait des sacrifices pour le trône nul n’en doute. La question est de savoir si ces sacrifices étaient justifiés. Pour lui, il est le seul à pouvoir en juger, pour l’Espagne il apparaît clairement que ces sacrifices ne furent pas vains en particulier au moment de la transition démocratique.
HRC
30 novembre 2011 @ 18:15
oui, car si Franco le désigna, il résista aux franquistes, enfin certains, puisqu’il fut soutenu par Adolfo Suarez qui en était issu aussi.
Aliénor
1 décembre 2011 @ 10:55
Tout à fait d’accord avec Jean Pierre.
Adolfo Suárez était issu du gouvernement de Franco mais il a parfaitement su s’adapter aux projets de Juan Carlos et mener avec lui la Transition démocratique, cette si belle période de l’histoire d’Espagne qui a porté ses fruits et fait de Juan Carlos « le roi de tous les Espagnols » quel que soit leur parti politique.
Les sacrifices n’ont pas été vains.
Jean Pierre
1 décembre 2011 @ 22:27
Je recommande la lecture du très beau livre de Javier Cercas « Anatomie d’un instant » sur la tentative de coup d’état de février 1981. Les portraits de Suarez, de Carrillo et de Melado sont extraordinaires.
COLETTE C.
30 novembre 2011 @ 20:49
Ce livre doit être passionnant !
marie-françois
30 novembre 2011 @ 20:54
He was the right man on the right place..
erwan
1 décembre 2011 @ 00:24
Jeune, le prince Juan Carlos était très proche de son père et passait ses vacances en sa compagnie à Estoril. La distance, le sacrifice, sont venus quand le comte de Barcelone en exil a compris que son fils succéderait au caudillo ou quand le fils a compris que son père ignorait tout de l’Espagne. Bref, ce ménage à trois, tuteur, fils et père a connu la houle. Le comte de Barcelone n’a renoncé à ses droits qu’en 1977.
Mélusine
1 décembre 2011 @ 12:43
Vivement la traduction française de cet ouvrage.
J’ai hâte de savoir ce que le trône a réellement « coûté » à Juan Carlos, pour autant que l’auteur ait pu en avoir tous les éléments d’évaluation.