Parution en Espagne de ce livre de la journaliste du journal « El Mundo » Ana Romero au titre évocateur… « Final de partida« . Le ton y était sans concession et très dur à l’égard du roi Juan Carlos. Pour la journaliste, le roi est une personne qui a toujours agi dans son propre intérêt sans se soucier des autres. On évoque évidemment sa vie de famille inexistante depuis des années. L’affaire de corruption présumée de son gendre Inaki Urdangarin et les répercussions sur l’infante Cristina n’auraient en fait eu aucun impact sur les relations familiales qui étaient pour ainsi dire inexistantes.
L’infante Elena est considérée comme celle qui est le plus proche de son père. Le roi Felipe avait quant à lui pris le parti de sa mère la reine Sophie depuis de nombreuses années. Il arrivait parfois que père et fils ne se voient pas ou ne communiquent pas pendant deux mois. Juan Carlos n’a jamais accepté et jamais compris le choix de son fils d’épouser Letizia Ortiz qu’il a toujours considérée comme non apte à régner aux côtés de son époux. C’était, semble-t-il, l’un de ses arguments pour rejeter toute idée d’abdication.
La fameuse chasse à l’éléphant au Botswana dans un contexte économique délicat pour le pays, a creusé un fossé entre ce souverain qui a conduit la transition démocratique de son pays et l’opinion publique. Juan Carlos a assisté impuissant à ce rejet de sa personne sans pouvoir aller à contre courant.
L’auteur revient aussi sur son amour pour la princesse Corinna de Sayn-Wittgenstein-Sayn. Selon Ana Romero, il envisagea même de l’épouser mais les pressions devinrent trop fortes y compris de la part du gouvernement.
L’annulation d’un voyage à Abu Dhabi sur demande du gouvernement car Corinna y serait, plongea le souverain dans la désolation. Ses ennuis de santé et opérations successives le privaient de ce qu’il aimait le plus : voyager, s’amuser avec ses amis, faire du yachting ou chasser.L’auteur va même plus loin en parlant de dépression, d’isolement des siens et de ses amis, ce qui aurait fait dire au souverain à un proche de lui donner un revolver, estimant que c’était encore la dernière chose qui lui restait à faire.
Un livre, un de plus depuis l’abdication de Juan Carlos, qui fera certainement parler dans les prochains jours en Espagne…
« Final de partida », Ana Romera, La esfera de los Libros, 2015, 424 p.
j21
22 avril 2015 @ 06:01
« Pour la journaliste, le roi est une personne qui a toujours agi dans son propre intérêt sans se soucier des autres. »
Cela a toujours été mon ressenti, c’est pour quoi je n’ai jamais eu beaucoup de sympathie pour ce roi.
Pauline
22 avril 2015 @ 06:14
Bien triste réalité. Le roi est devenu par ses manquements le parfait faire valoir des nouveaux souverains.
La reine Sophie est une fine et redoutable politique. Et c’est tant mieux.
Philibert
22 avril 2015 @ 06:17
Quand on entend parler d’un livre de ce genre, on peut se demander quelle est la part du vrai, du faux et de l’approximatif.
On peut aussi se demander quelle est la part de l’objectif, du tendancieux et de la médisance.
Ce sera intéressant de connaître l’avis précis de gens qui connaissent le sujet. Je suis sûr qu’il y en a parmi les intervenants sur ce site.
Kalistéa
23 avril 2015 @ 18:08
Vous avez tout-à fait raison Philibert , comme souvent, d’ailleurs.Ces livres de journalistes sont uniquement des tentatives pour faire de l’argent. quand on a tourné la dernière page ,on s’aperçoit qu’ils sont des coquilles vides ,on n’a rien appris et rien de ce qui est dit n’est prouvé!
Philibert
24 avril 2015 @ 21:22
Chère Kalistéa,
je suis bien d’accord avec vous. Ce livre « Final de partida » semble d’une veine proche du livre ignoble que Deborsu a écrit sur la famille royale belge il y a deux ans environ.
Heureusement qu’il existe des sites comme N & R qui permettent de davantage faire la part des choses…
Anne-Cécile
22 avril 2015 @ 06:30
On ne saura jamais si le Roi a agi pour rendre ineffectif le coup d’Etat par conviction ou pour sécuriser son trône en respectant le sens de l’Histoire et la vague majoritaire en Europe.
Et si ses activités des dernières décennies révèlent son caractère et ses priorités?
Mais quel est l’intérêt de se poser la question aujourd’hui? Il est vieux, au bout du rouleau et n’est plus aux manettes de l’appareil monarchique.
A quoi cela sert-il de tirer sur l’ambulance?
Quant à faire croire que le Roi avait peur que l’arrivée d’une bru telle que Letizia ait un impact sur la monarchie? c’est le faire passer pour un idiot!
en quoi une épouse d’un roi régnant sans pouvoir décisionnel peut- elle impacter un Etat?
ou même le prestige de la monarchie? après tout le vernis d’autorité morale que doit revêtir une présidence type allemande ou une monarchie parlementaire et/ou constitutionnelle ne dépend pas d’une first lady non?
En l »occurrence ce sont les souverains, et en particulier Juan Carlo,s qui ont porté un coup fatal à la réputation de moralité de la monarchie espagnole? avec en plus, cerise sur le gâteau, le désastreux exemple qu’ils ont donné dans l’intimité à leurs enfants et qui ont fait que leur benjamine s’est crue autorisée à faire n’importe quoi en toute impunité.
Severina
22 avril 2015 @ 15:55
Bien d’accord avec vous, Anne-Cécile, vous avez tout dit.
Shandila
22 avril 2015 @ 21:36
Anne-Cécile, je partage tout à fait votre avis. Vous avez parfaitement traduit mon ressenti.
aggie
22 avril 2015 @ 06:39
Un portrait au vitriol dévastateur pour Juan Carlos ; un bon point pour Felipe d’avoir pris le parti de sa mère qui le valait bien ; cette femme est restée exemplaire face à une situation familiale détestable ; la monarchie espagnole lui doit beaucoup.
cisca
22 avril 2015 @ 07:45
Ce fut en tout cas une sage décision dont certains souverains pourraient s’inspirer.
chantal
22 avril 2015 @ 08:14
quoi de neuf au juste ? la princesse de Galles, invitée dans les années 1987 88, le jugeait , déja totalement, sans interêt
Jean Pierre
22 avril 2015 @ 09:13
On dirait du Ionesco, du Beckett, de l’Obaldia, absurde et pathétique, mais le vieux roi est encore un lion.
flabemont8
22 avril 2015 @ 10:21
Si c’est vrai , c’est bien triste .
Cosmo
22 avril 2015 @ 10:44
Quel crédit peut-on accorder à cette journaliste ? Est-elle une journaliste d’investigation ou une journaliste d’opinion ?
Gérard
22 avril 2015 @ 16:39
Il semble qu’elle donne beaucoup son opinion. On ne peut pas juger un homme sur sa seule vieillesse. Quoi qu’il en soit cet homme a assuré la transition démocratique en Espagne et a maintenu le pays uni malgré la diversité des opinions et les autonomies régionales. Peu d’hommes d’État ont un tel bilan.
C’est par ailleurs un homme chaleureux dont il n’est pas douteux qu’il a toujours été très attaché à sa famille malgré les vicissitudes et le tempérament. Libre enfin à tout homme et à toute femme d’apprécier ou non un gendre ou une belle-fille, il y a là toute une part d’irrationnel.
Enfin on ne peut pas juger quelqu’un uniquement en le regardant par le petit bout de la lorgnette et sur quelques années d’une vie.
Cosmo
22 avril 2015 @ 20:47
Cher Gérard,
Personnellement, je ne me permettrais pas de juger le roi d’Espagne. Quelle qu’ait été la part « sombre » de sa vie privée, nous n’avons à connaître que de la part « lumineuse » de sa vie publique. C’est probablement ce qui intéressera le plus dans l’avenir.
Si nous nous souvenons avec amusement des maîtresses de nos rois, nous n’en leur gardons pas moins une grande reconnaissance pour ce qu’ils ont fait pour la France dans tous les domaines. Et pour n’en citer qu’un, Louis XIV, on peut dire Montespan, mais on pense Versailles.
Quant Juan-Carlos, on pourra dire Corinna, mais on pensera démocratie.
Amicalement
Cosmo
Philibert
23 avril 2015 @ 11:17
Cher Cosmo,
je vous rejoins parfaitement dans ce que vous écrivez.
Il me semble que le drame de Juan-Carlos est d’avoir abdiqué trop tard. Je sais bien que c’est une décision très difficile à prendre, d’autant plus que c’est tout à fait inhabituel dans l’histoire des monarchies européennes d’abdiquer « pour prendre sa retraite », mais il est indéniable que Juan-Carlos aurait été mieux inspiré d’abdiquer à 70 ans que contraint et forcé par les scandales et sa santé déclinante.
Kalistéa
23 avril 2015 @ 18:26
Philibert, mon sentiment est que que Juan Carlos s’est retiré quand il a vu qu’il ne pouvait pas endiguer le scandale Cristina.Il est très difficile de croire (et cela personne ne s’en rend compte) que non seulement l’infante ne savait rien des indélicatesses de son époux mais encore que ses parents ,les souverains d’alors, ne se rendaient compte de rien.On dit souvent ici que la reine Sophie est d’une intelligence rare.Et elle croyait que son gendre ,avec des claquements de doigts ,gagnait tout cet argent?
Le roi JC a démissionné parce qu’ainsi, lorsqu’enfin le jugement aura lieu, le trône ne sera pas trop éclaboussé ,le roi d’Espagne(c-à-d Felipe) pourra dire que lui ,il était à cent lieues de tout cela.Ce sera plus crédible…encore que!
Ce qu’on ne voit pas non plus , c’est que si le roi Jc et la reine S ne sont plus passionnément liés depuis longtemps ,ils sont toujours amis et unis dans leur désir d’aider encore à maintenir le trône vacillant et à aider leurs enfants dans les difficultés qu’ils connaissent. Je ne crois pas du tout que la reine Sophie déteste son ex-mari et inversément.
Zorro
24 avril 2015 @ 16:41
Je rejoins votre point de vue !
On juge trop le roi Juan carlos à la lumière de l’opinion générale « très bien comme il faut » des années 2000 (L’affaire Monica Lewinsky a laisser des traces sur tous les dirigeants de la planète, sans mauvais jeu de mots).
N’oublions pas que le destin de Juan Carlos a été conditionné par les grandes catastrophes du XXe siècle et que à ce titre, il n’est pas comme le commun des mortels. Il a eu une enfance spéciale (il a usurper la place de son père, il a été éduqué par un dictateur et des vieux curés, il a tué accidentellement son frère, il a épousé une femme qu’il n’aimait pas pour la raison d’Etat, etc.)
Je ne cherche pas à l’excuser, mais bon, avec un peu de recul, que peut-on lui reprocher ? Oui il a eu des maitresses, mais tout le monde dans sa position en a eu (sauf Baudouin), il a été à la chasse aux éléphants, oui, mais au Botswana, il y a surpopulation d’éléphant (ce n’est pas moi qui le dit, ce sont les écologistes…), il n’aime pas sa bru, vu son éducation, on peut l’excuser (d’ailleurs, il y a beaucoup en Espagne qui n’apprecie pas leur reine). Quant aux scandales financiers de son beau-fils, est-il responsable ? On peut juste lui reprocher d’avoir tenter d’étoufer l’affaire.
Il n’a peut-être pas été un grand homme, mais ila été un grand roi.
J’espère que l’Histoire le jugera comme il le mérite et pas les feuilles de chou.
Gibbs
22 avril 2015 @ 10:49
Je n’irai pas jusqu’à écrire que je suis choquée … à leurs âges.
Laurent de Belgique nous a habitués à bien pire !
Claude-Patricia
22 avril 2015 @ 11:28
Voilà, quand on parle de famille royale, il faut penser au mot famille, en lui même et à ce qu’il représente, des parents, des enfants, où l’harmonie ne règne pas toujours, tant (et heureusement) les caractères sont différents.
france75
22 avril 2015 @ 12:30
encore un livre a ne pas lire scandale infidelite tout cela n est pas nouveau et dans pas mal de monarchie pour faire quoice livre ramasser pas mal d argent
chantal
22 avril 2015 @ 13:29
fin de partie pour Juan carlos, c’est certain
la suite de la monarchie, c’est le prochain et le premier test du nouveau roi,puisque depuis l’an dernier ce fut le calme électoral
les elections générales de décembre où semble t’il les républicains donc les anti monarchistes seraintpasse de gagner la partie, donc une catastrophe pour le roi actuel qui n’est pas au bout de const
Hey
23 avril 2015 @ 13:09
Ce n’est pas ce qu’indique les sondages. Le PP reste en tête, assez nettement devant Podemos. Et Podemos commence à reculer sur la forme monarchiste de l’État étant donné la popularité de l’actuel couple royal, soulignée par tous les sondages.
Hey
23 avril 2015 @ 13:09
*Ce qu’indiquent
Francine du Canada
22 avril 2015 @ 15:32
Rien de bien nouveau en fait; c’est connu que le roi Juan Carlos est un parfait égoïste qui ne pense qu’à s’amuser, tout comme sa fille Cristina et Corinna de SWS. Il ne nous appartient pas de les juger; ils régleront leurs comptes avec qui de droit le moment venu. Personnellement, j’ai longtemps souhaité que le roi garderait un peu de dignité et de sens moral… ce ne fut pas le cas. FdC
Charles
22 avril 2015 @ 19:52
Après des années difficiles de règne, le Roi a fait le choix d’une vie facile et sans contrainte quitte a détruire sa famille et décevoir ses proches.
Il semble que le pouvoir isole et fasse perdre tout bon sens.
Ceux qui l’ont connu, aidé et soutenu au début de son règne ont du mal à comprendre ce changement radical de vie.
Le Roi est aujourd’hui malade, libre, très seul et surtout inquiet des prochaines révélations à venir concernant les affaires de son gendre qui pourraient mettre en évidence certains comportements inacceptables d’un Roi faible et cupide.
Gérard
22 avril 2015 @ 20:49
Ne lui faisons pas de procès d’intention.
Charles
23 avril 2015 @ 12:27
Un souverain a le devoir d’exemplarité et se doit d’être intégre. Ainsi est ma vision de la monarchie.
Un Roi qui a fauté ne mérite plus le même respect.
Cosmo
22 avril 2015 @ 20:50
Cher Charles,
Il est à souhaiter que tout ceci n’arrive pas car quelle qu’aient été les responsabilités du roi dans certaines affaires, si tant est que la chose soit avérée, ces révélations ne pourraient que nuire à l’image de la monarchie espagnole. Et cela nul ne le souhaite à moins de vouloir mettre fin à une institution qui depuis la mort de Franco a fait ses preuves.
Amicalement
Cosmo
Namaste
23 avril 2015 @ 10:20
Faudrait-il alors passer sous silence les responsabilités avérées du roi sous prétexte de protéger le principe monarchique ???
Kalistéa
23 avril 2015 @ 18:31
Mon cher Cosmo ce dernier commentaire de vous m’étonne profondément!
il faudrait donc passer sous silence les faiblesses de l’ancien roi ,dans l’intérêt de la monarchie?
Mary
23 avril 2015 @ 00:12
Ne vit-il plus avec la reine?
j21
23 avril 2015 @ 06:36
Non depuis les années 80. Juan Carlos et Sophie ont chacun leur maison sur le domaine de la Zarzuela.
Mary
23 avril 2015 @ 13:10
Eh bien ! Tous ces efforts pour donner le change réduits à néant ! Pauvre reine Sophie! Il aurait pu la respecter davantage,elle qui a toujours été à ses côtés et qui,toute végétarienne qu’elle soit semble avoir avalé plus que son content de couleuvres !!!
Kalistéa
23 avril 2015 @ 18:32
très drôle, chère Mary !
Gérard
22 avril 2015 @ 20:54
Considérons de quels drames sortaient l’Espagne et le rôle du roi dans la transition démocratique. Louis XIV eut des maîtresses et Napoléon fut un tyran et ils furent de grands souverains. Le reste concerne Dieu et leur famille.
Caroline
22 avril 2015 @ 22:50
Serait-ce un livre anti-royaliste avec la mauvaise critique contre Juan Carlos de Bourbon?
Pierre-Yves
22 avril 2015 @ 23:00
Une fois encore, on a l’impression en lisant ce résumé que la perception qu’on a de Juan-Carlos n’est reliée qu’aux dernières années (crépusculaires, il est vrai) de son règne, et que les décennies qui les ont précédées, qui furent d’assez belles décennies, plutôt glorieuses même, ne comptent plus. Le bilan d’une vie de roi devrait s’évaluer sur la totalité d’un règne.
M Ferreira
23 avril 2015 @ 12:29
Sa vie personnelle ne concerne que lui, ce n’est pas l’âge qui empêche une relation amoureuse, mais le roi a associé Corine S.-W. aux activités de représentation de l’Etat à caractère économique et a mis des membres du gouvernement dans des situatios dificilles: il ne devrait pas avoir laissé sa vie personnelle interfir avec la représentation de l’Etat.
Pour la reine, c’était une situation humiliante, mais elle a accepté la séparation officieuse, n’a pas divorcé et a continué à être La Reine.
Cela dit, il a eté a un grand roi, la transition vers la démocratie sans lui serait beaucoup plus douloureuse, il a fait le bon choix au début de son règne – Adolfo Suarez – ne l’oublions pas, je l’ai observé depuis le Portugal e il a conservé l’estime d’anciens politiciens, des champs particulièrement non conservatrices, par exemple, Felipe Gonzalez, je me souviens de l’interview de Santiago Carrillo reconnaissant son intervention dans la transition.
bernadette
27 avril 2015 @ 10:18
Effectivement pourquoi retenir de la vie de ce Roi que son côté « ombre » et ne pas évoquer le côté « lumière » ? C’est trop facile de juger quelqu’un… Je ne veux me souvenir que ce qu’il a fait de bon pour l’Espagne… sa vie privée après tout ne nous regarde pas ! Et cette journaliste me semble être une fouille… poubelle de première !