Parution en anglais de cet ouvrage « Great houses. Modern aristocrats » chez Rizzoli, qui vous fera pénétrer dans les plus beaux châteaux et demeures aristocratiques d’Angleterre.
Clairement…entre les chaussures de madame, le pantalon sale de monsieur, et sa veste de dresseur de lions…
Mais bon, visiblement les castes aisées aiment à jouer aux pauvres, c’est « stylé »
Il suffit de voir les jeunes qui sortent des Oiseaux…on pleure devant les jean’s troués et déchirés .
Etre proprement habillé c,est bon pour les provinciaux, les ringards..
Ce n’est pas une veste de dresseur de liion mais un full dress de l’armée royale et je pense que l’on veut ainsi symboliser l’Angleterre de toujours et la coexistence des traditions avec l’époque actuelle.
Un livre récent sur la noblesse Belges était beaucoup plus déjanté.
Gérard, cette veste est peut-être un » full dress de l’armée royale », mais l’ensemble de la tenue de ce gugusse n’est certainement pas conforme à la tenue correspondante de l’armée de Sa Majesté !
Je trouve même que, porter ainsi une tenue militaire , c’est faire insulte à ceux qui l’ont portée pour de bon, lors de cérémonies symboliques voire au feu (?).
En cela, je rejoins tout à fait Trianon.
Je suis d’accord avec Leonor et Trianon. Il ne faut pas, en faisant le guignol, insulter un uniforme et surtout ceux qui l’ont porté. Peut-être au feu, comme dit Leonor. On ne peut pas rire de tout
Baboula
5 décembre 2016 @
03:31
Me too
Trianon
5 décembre 2016 @
10:18
de vos avis, Léonor et Rob’
Philibert
6 décembre 2016 @
17:00
Je partage l’avis de Leonor, Trianon, Robespierre et Baboula.
Si d’autres veulent rejoindre notre club, ils sont bienvenus…
Mogador
1 décembre 2016 @
06:39
Aucune allure, ni distinction, pauvre aristocratie
Une photo qui mixe les genres,brouillonne,décalée,déjantée,très…2016.
L’aristocratie se veut un style semblable à celui des humbles,tandis que les plus modestes aimeraient bien s’offrir un petit peu d’aristocratie…C’est sans doute plus facile dans le premier sens que dans le second.
Le laisser-aller,même comme ici, »étudié », demande bien moins d’énergie.
Sinon,le bouquin peut être intéressant.
Tout comme certain(e)s d’entre vous, je déteste le côté baba-cool et négligé qu’il soit propre ou pas.
Je suis classique en restant dans la modernité mais j’aime la classe, l’élégance et la distinction sans fioriture.
Je déplore le populisme qui a hélas de beaux jours devant lui.
Ma réflexion première se voulait qu’être noble ou royal ne demande pas les excès que j’ai constaté avec les tenues récentes de Mathilde et Maxima pour un simple voyage d’état entre deux petits pays voisins et amis.
Oui c’est tout a fait cela, il suffit de visiter ces somptueuses demeures…les tableaux des ancetres nous montrent souvent des personnages aussi « exentriques » pour leur temps…(tableaux de Reynolds, Gainsborough , Van Dyck, Lawrence etc…)
Juste remarque, Robespierre. A quelques exceptions près, l’art du parquet est inconnu dans les grandes demeures anglaises. On y voit des pièces sublimes admirablement meublées avec des parquets quasi à l’état brut (mais recouverts d’une multitude de tapis précieux et souvent de moquette).
Je suis d’autant plus étonné que ce parquet qui fait plus penser à un plancher de bois est identique à celui de mon appartement d’étudiant d’autrefois. Dans un immeuble 1900 de niveau moyen, même pas huppé. Pour lui donner un peu plus de lustre, ma copine l’avait ciré. Le couple de guignols titrés ci-dessus n’a même pas pris cette peine. Ils préféraient rester sur leur échelle. Pourtant, leur ancêtre dans son cadre doré à la feuille méritait mieux. Je vois dans le O de « House » son air dégoûté.
Ben voilà. Pour » faire moderne », faut s’afficher en déglingué.
On sait que je ne suis pas une fan du style stiletto-babie ou bcbgéisé, mais entre ça et le style esse-dé-effe, il y a quand même de la marge !
Ca n’a rien de moderne. C’est juste idiot.
Cette échelle est tout un symbole. Madame juchée tout en haut domine la situation et monsieur en bas, comme résigné. Ou alors c’est leur échelle des valeurs, et pour monsieur ça ne vole pas haut.
Pas mal flyés les aristocrates de la page de couverture ! Mais finalement pourquoi les aristocrates devraient-ils tous avoir la même allure, le même air ? Ce ne sont que des humains et il y a de tout dans cette tranche de population. Quant à la lecture de notre site favori, elle nous montre chaque jour que la distinction et l’élégance du cœur et du corps ne sont pas l’apanage de la noblesse et de l’aristocratie.
La photographie que nous voyons ici montre le 12e comte de Shaftesbury, baron Ashley de Wimborne St-Giles (Dorset), baron Cooper de Paullet (Somerset), baronnet, Nicholas Ashley-Cooper, 37 ans, son épouse Dinah et leur jeune fils Anthony, Lord Ashley (avec son père ils sont les deux seuls mâles de la famille) dans la bibliothèque de leur château, St-Giles House, dans le Dorset.
Deux filles sont venues ensuite Lady Viva en 2012 et Lady Zara en 2014.
Le portrait est celui du premier comte, Anthony Ashley-Cooper, premier baron Ashley et premier comte de Shaftesbury, deuxième baronnet (1621-1683), fils de Sir John Cooper, premier baronnet, il fut un homme politique au temps du Commonwealth et de la Restauration, qui a été notamment président du Conseil du chancelier de l’Échiquier.
Le père du comte actuel, Anthony Ashley-Cooper, 10e comte, mourut quand Nick avait 16 ans, il avait épousé en deuxièmes noces la suédoise Christina Eva Montan (fille de Nils Montan, ancien ambassadeur de Suède en Allemagne). Leur premier fils Anthony Nils Christian Ashley-Cooper, 11e comte, mourut brutalement en 2005 d’une crise cardiaque à New York où il était allé rendre visite à son frère.
Nick est diplômé de la London Business School York, il est aussi passionné de musique et de raids dans les déserts ou en montagne, et s’occupe avec sa femme d’organisations caritatives en faveur des enfants déshérités.
En 2009 il a été victime d’une violente chute de cheval qui lui a laissé des séquelles à la colonne vertébrale.
Il est filleul du défunt duc de Westminster et de Simon Elliot, beau-frère du prince de Galles.
Son père, un homme riche, philanthrope et épicurien, on s’en souvient, a été assassiné en novembre 2004 par le frère de sa troisième femme Jamila M’Barek, une ancienne hôtesse et modèle, mais son corps n’a été retrouvé dans un ravin de l’arrière-pays cannois qu’en avril 2005 (c’est le 15 mai 2005 que son fils aîné mourut brutalement). Le 25 mai 2007 la Cour d’assises de Nice, a reconnu coupable d’assassinat le frère et la sœur qui ont été condamnés à 25 ans de prison. En appel la peine de la comtesse douairière a été réduite par la Cour d’Aix à 20 ans.
L’épouse de Lord Shaftesbury née Dinah Streifeneder, d’origine allemande et argentine, est chirurgien vétérinaire. Tous deux s’occupent également de la restauration du château qui date de 1651 et des années suivantes, et qui est resté inoccupé pendant 60 ans, après avoir été réquisitionné pendant la guerre puis être devenu une école, et ils contribuent au développement touristique du Dorset. Autour du château, Shaftesbury Estates représente à peu près 2225 ha et se trouve dans la famille Ashley depuis 1460.
La famille est dans le Dorset depuis le XIe siècle.
Le comte est également propriétaire du Lough Neagh, le plus grand lac du Royaume-Uni et qui est en Irlande du Nord et avait été offert à l’État qui alors le refusa en 1997.
Sa famille ayant toujours œuvré pour le service public Lord Shaftesbury a été candidat pour être élu pair héréditaire non aligné (Crossbench), à la mort du quatrième vicomte Colville de Culross en 2010 mais il a été battu par le neuvième comte de Clancarty.
L’ouvrage présenté ici est de James Reginato, avec des photographies de Jonathan Becker et une préface du vicomte Linley, président d’honneur de Christie’s en Europe, Moyen-Orient, Russie et Inde.
On notera aussi que cette famille Ashley est celle de Lady Mountbatten, l’épouse de l’amiral.
Parmi les prédécesseurs de comte actuel (et de Lady Mountbatten), Anthony Ashley-Cooper, septième comte, a pu l’influencer particulièrement. Il vécut de 1801 à 1885 et fut un grand philanthrope.
Il était fils de Cropley Ashley-Cooper, 6e comte de Shaftesbury et de Lady Anne Spencer-Churchill, fille du quatrième duc de Marlborough.
C’était un chrétien exemplaire qui lutta contre le trafic de l’opium, s’intéressa au travail des mineurs, aux Juifs pour lesquels il souhaitait un foyer en Palestine, aux personnes handicapées mentales, à l’éducation, au travail des enfants…
Ayant été fort délaissé par ses parents beaucoup trop occupés, n’ayant reçu d’eux aucune affection, il fut élevé avec beaucoup d’amour par sa gouvernante Maria Millis, qui avait servi à Blenheim Palace, et qui l’influença considérablement par sa foi et son dévouement.
Elle compensa aussi les dures premières années d’école dont il garda un souvenir de méchanceté, de cruauté et de saleté. Malheureusement Maria mourut quand il avait huit ans.
Il fut un homme politique même s’il n’eut pas en raison de sa fidélité la carrière politique brillante que ses capacités intellectuelles auraient permise.
La situation des asiles d’aliénés où les patients étaient attachés et dormaient nus, étaient lavés à l’eau glacée et sans savon, fut une source d’indignation.
Il fit donc modifier la législation sur les asiles d’aliénés pour une meilleure prise en charge des patients.
Il fallut aussi que la constatation de la folie soit sérieusement établie ce qui n’était pas toujours le cas.
Les établissements de soins furent également placés sous le contrôle de l’administration et de la justice.
Les enfants aussi travaillaient dans les industries du coton et de la laine en particulier et en 1833, il fit passer la loi des Dix heures aux Communes : désormais aucune personne âgée de moins de neuf ans ne pouvait y travailler. Et celles qui avaient moins de 18 ans ne pouvaient pas travailler plus de 10 heures par jour ou 8 heures le samedi et aucune personne de moins de 25 ans ne pouvait travailler la nuit. La loi fut cependant modifiée ensuite malgré son promoteur pour remplacer 18 ans par 13 ans, désormais aucun enfant de moins de 13 ans ne pouvait travailler plus de 9 heures et les enfants devaient aller à l’école même s’ils travaillaient.
Il s’est battu aussi pour l’amélioration du travail en usine en général et en particulier pour les adolescents.
Il se battit encore pour les mineurs avec le soutien du Prince consort.
À l’époque aussi beaucoup de jeunes garçons étaient ramoneurs et en quelque sorte vendus par leurs parents pour exercer ce métier dangereux et qui détruisait leur santé. Ce fut un long combat qui aboutit finalement en 1875 grâce à une loi qui permettait des contrôles de police.
Il favorisa aussi l’éducation des enfants pauvres.
Son mémorial à Piccadilly Circus date de 1893. Il est surmonté de l’Ange de la charité chrétienne, statue d’Alfred Gilbert, qui a été pris pour Éros bien souvent. En fait cette statue en aluminium est inspirée d’Antéros, le frère d’Éros, qui symbolise l’amour réciproque et c’est pourquoi il apparaît comme un ange nu, ce qui surprit un peu, et tenant un arc. Cet Ange apparaît aussi au frontispice de l’Evening Standard, le quotidien du soir. Le modèle était Angelo Colarossi qui avait 15 ans.
Le comte avait épousé Lady Emily Cowper fille de Peter cinquième comte Cowper et d’Emily Lamb et peut-être fille naturelle de Lord Palmerston. Ce mariage fut heureux, et ils eurent six fils et quatre filles. Mais quatre d’entre eux moururent jeunes.
Les obsèques de Lord Shaftesbury eurent lieu à Westminster où une statue en chevalier de la Jarretière par Sir Joseph Edgar Boehm le représente debout, mais il avait tenu à être enterré à St-Giles. Une foule immense avait envahi les rues de Londres pour voir passer le cortège funèbre de cet homme unanimement respecté.
Lord Shaftesbury est honoré avec l’abolitionniste William Wilberforce dans le calendrier de l’Église épiscopalienne le 30 juillet.
Il était le quadrisaïeul de Nick AC.
Précisons ce qui concerne Emily, comtesse Shaftesbury, qu’elle naquit à un moment où les relations paraissaient très affectueuses entre sa mère la très belle Emily Lamb (sœur de Lord Melbourne qui fut premier ministre) et le vicomte Palmerston (qui fut aussi premier ministre).
Emily Lamb était une hôtesse merveilleuse, spirituelle, dont le contraste avec son époux, qui parlait très peu, était frappant. Lord Cowper vit rapidement sa santé décliner. Après sa mort Emily et Palmerston qu’on appelait Cupidon et qui était connu pour ses aventures, souhaitèrent se marier mais par peur du scandale la reine Victoria fut sollicitée de donner son accord ce qu’elle fit. Emily Lamb avait eu sans doute plusieurs aventures dont une avec le comte Pozzo di Borgo. Elle eut cinq enfants dont on prétendit que William, premier baron Mount Temple, était le fils du diplomate tandis qu’Emily était peut-être la fille de Palmerston.
Bon, va falloir que je lise tout ça.
M’intéressent beaucoup, ces histoires de famille, Gérard, et d ‘une manière générale toute l’érudition et/ou l’excellente documentation que vous fournissez sous beaucoup d’articles.
Le problème, …. c’est qu’en ce moment surtout , le temps ‘mest compté : j’ai des tas de cuisines à faire !
Alors, à plus tard, l’ami.
aubert
2 décembre 2016 @
15:31
Gérard je ne vous reprocherai pas la liste des titres du comte de Shaftesbury et, au contraire, je vous remercie pour les précisions apportées qui relativisent l’impact de la photographie.
Ceux qui sont choqués peuvent se reporter au titre de l’ouvrage pour voir sur leur portail un document sur le livre. Ils seront pleinement rassurés par la photographie de l’Hon. Garech Browne.
A citer, Un précédent ouvrage » Grandes demeures d’Angleterre et du Pays de Galles » par Hugh Montgomery Massingberg et Christopher Simon Skyes accompagné de deux volumes consacrés aux grandes demeures d’Ecosse et d’Irlande du Nord. parus en 1994, mais dans lesquels les propriétaires ne posent pas.
L’honorable Garech Browne dont la vie est une aventure paraît en effet ici bien austère Aubert. Mais sur cette page je gage que nos amis préféreront le marquis et la marquise de Cholmondeley.
L’honorable Garech Domnagh Browne est né le 25 juin 1939, on l’appelle également en gaélique Garech de Brún ou Garech a Brún. Il est fils cadet de Dominick quatrième baron Oranmore et Browne, deuxième baron Mereworth (1901–2002) qui mourut donc à 100 ans et qui fut le parlementaire britannique ayant eu la plus grande longévité, 72 ans, il fut en effet membre de la Chambre des Lords de 1927 à 1999 c’est-à-dire jusqu’à la réforme de la Chambre des Lords. Il eut également la particularité de siéger à chaque session et d’être le plus assidu de tous les parlementaires mais en ne prenant jamais la parole.
Et il se maria trois fois. Sa deuxième épouse la mère de Garech, était Oonagh Guinness, fille de l’honorable Arthur Ernest Guinness lui-même deuxième fils du premier comte d’Iveagh. Sa mère était donc l’une des héritières de la très riche famille de brasseurs Guinness.
À Bombay en 1981 Garech a épousé Devi Purna de Morvi dont le nom complet est la Maharajkumari Bai Shri Harshad Purna Devi Sahib, l’honorable Mrs Browne, qui est née en 1952 dans la famille royale de Morvi dans le Gujarat en Inde, fille de son altesse le Maharadja Shri Mahendrasinghi Lakhdhiraji Sahib Bahadur, né en 1918 et maharadja (11e Thakore Sahib) de Morvi de 1948 à sa mort en 1957. Sa troisième épouse Vijaykunverba est la mère de Purna. Celle-ci avait épousé un premières noces un guitariste indien Jimmy Dorabjee, mais qui est également très connu pour avoir dirigé de nombreuses organisations de lutte contre la drogue. Elle était divorcé de Jimmy.
Garech se rend en Inde chaque année. Le reste du temps il est en Irlande essentiellement d’où est originaire sa famille qui était une famille de marchands, l’une des 14 Tribus de Galway, dans le Connaught.
Garech habite Luggala Lodge, un château construit entre dans le style indien en 1787 et remanié en 1815, pour des banquiers de Dublin d’origine française et huguenote venus en Irlande après la révocation de l’édit de Nantes les La Touche. Luggala est dans la vallée de Wicklow à 25 miles de Dublin. La propriété lui vient d’Ernest Guinness qui la donna en 1937 pour son mariage à sa fille Oonagh, la mère du Docteur l’honorable Garech Browne.
Cette famille est également descendante de Jacques Ier (Jacques VI).
Le frère cadet de Garech fut l’honorable Tara Browne (1945–1966). Tara était un ami des Beatles et des Rolling Stones, il était marié il avait deux fils. Il mourut au volant de sa voiture, une Lotus Élan qu’il conduisait vite dans les rues de Londres avec une amie modèle à ses côtés le 18 décembre 1966, il avait 21 ans, et sa mort a inspiré une chanson de John Lennon A Day in the Life.
j21
2 décembre 2016 @
07:50
Merci Gérard pour ces très intéressantes et compréhensibles explications. Finalement le jeune couple n’est pas aussi extravagant qu’il ne le parait.
Je me joins à Gibbs pour vous remercier de toutes ces informations très précises. Vous nous informez sur ce couple, qui au-delà de leur photographie et mise en scène très discutables, sont très dignes et respectables par leurs professions et activités charitables.
Je me souviens du fait divers concernant le sordide assassinat du père. Quel gâchis! Triste événement également que le décès du frère aîné anglo-suédois et précédant comte.
Merci beaucoup Gérard.
Après la mort du comte assassiné la mort de son fils aîné provoqua une nouvelle grande émotion et le quotidien Le Monde prétendit qu’il était mort victime de la drogue. Une autopsie fut pratiquée et conclut à l’absence de stupéfiants. Il est probable que l’assasinat de leur père et la découverte plusieurs mois après de son corps en décomposition a été une terrible épreuve pour ces deux jeunes hommes.
Merci Juliette de votre mot aimable.
Je connais ce fait divers et je me dis que le comte devait vraiment être « out of his mind » d’épouser une femme offrant si peu de garanties de sérieux. En fait, l’excentricité ce n’est pas faire le guignol sur une échelle mais d’épouser une « hôtesse » de réputation douteuse. Et ça ne peut que finir mal.
Moi aussi, j’apprécie le second degré mais apparemment, à voir ce qui précède, ce n’est pas le cas de tout e monde… Il aurait peut-être fallu qu’ils s’installent sur des fauteuils dorés, dans un grand salon, en grande tenue, longue robe et diadème pour elle, manteau de velours et d’hermine pour lui, avec les couronnes symboliques de leur statut sur un coussin, cela frappe plus les imaginations ça
L’aristocratie anglaise a une très haute opinion d’elle-même et se croit fermement la plus élevée du monde.
Mais n’est-ce pas aussi ce que pensent d’elles-mêmes, les aristocraties française et italienne?
Mon grand-père maternel avait coutume de dire : « La gentry anglaise cherche à être aussi digne que ses domestiques, l’aristocratie française cherche des domestiques qui lui soient dignes ».
Surpris par nombre des vos commentaires. N’est-il pas dans l’ADN de l’aristocratie british de revendiquer une certaine dose d’excentricité et de non-conformisme ?
C’est peut-être qu’ici, Pierre-Yves, à la lecture de l’image, il ne s’agit justement pas d’excentricité et de non-conformisme. Ces tenues et ces attitudes sont juste convenues et d’un conformisme complet .
C’est en tout cas ainsi que, pour ma part, je les perçois.
Quelques-uns des Britanniques qu’il m’est donné de fréquenter avec un infini plaisir , pour n’être pas aristocrates, savent cependant autrement démontrer ce que peuvent être l’excentricité et l’anti-conformisme anglais ( + gallois , voire écossais, mais anglais surtout) . Ah, Sue, Mary, Phil, Olga, Elizabeth, et Marc, Marc surtout….. Marc sera du déjeuner de Noël, ça promet !
Sans nul doute. C’est même ainsi que j’interprète les tenues parfois excentriques des princesse d’York, Béatrice et Eugénie, qui me sont fort sympathiques.
Marc Roche dans M le magazine du Monde écrivait en 2012 : « […] Si jouer à l’aristocrate anglais n’a rien de difficile, acquérir la patience inimitable et comprendre les codes reste bien plus ardu. La noblesse demeure hermétique à l’argent trop vite acquis et au clinquant. […] La pauvre Carole Middleton, mère de la duchesse de Cambridge, en fait régulièrement les frais. […]
L’armée demeure très marquée par sa filiation avec le pouvoir aristocratique. Les officiers qui portent des noms à rallonge sont affectés aux régiments de prestige à l’instar des grenadiers et cavaliers de la garde royale. Et les gens du monde tiennent l’immense secteur philanthropique, une activité très importante outre-Manche. […] »
Le romancier anglais Louis de Bernières pose cette question : « Les Anglais sont-ils fous, vraiment ? Sans doute, mais non pour ce que leur conduite frise parfois le baroque ou le ridicule. Plutôt parce que, chez eux, il serait considéré comme anormal de vivre normalement. »
Gérard, vos informations relatées ici nous ont donné toutes les précisions sur ce jeune couple. Précisemment, vous avez sû redonner identité familiale à ces personnes décriées dans un premier temps.
Je lis agréablement toutes ces données, sur l’origine des titres, les situations patrimoniales et familiales qui permettent de mieux cadrer et de se montrer moins bêtes après lectures, qu’à la découverte des 1ers comms.
Pour l’assassinat sordide du 10e comte en 2004, les journaux Niçois avaient relaté le crime, et 7/7 également avec un reportage plus complet.
Merci Gérard, d’avoir pris un temps nécessaire pour apporter ici , les précisions qui s’imposaient.
Philibert
1 décembre 2016 @ 05:37
« Modern aristocrats » : la photo de couverture me laisse pantois !
Gauthier
1 décembre 2016 @ 14:57
Il paraît que c’est formidable, donc j’ose espérer que vous êtes pantois devant cette exposition de « choses formidables ».
Trianon
1 décembre 2016 @ 17:12
Clairement…entre les chaussures de madame, le pantalon sale de monsieur, et sa veste de dresseur de lions…
Mais bon, visiblement les castes aisées aiment à jouer aux pauvres, c’est « stylé »
Il suffit de voir les jeunes qui sortent des Oiseaux…on pleure devant les jean’s troués et déchirés .
Etre proprement habillé c,est bon pour les provinciaux, les ringards..
Gérard
2 décembre 2016 @ 04:16
Ce n’est pas une veste de dresseur de liion mais un full dress de l’armée royale et je pense que l’on veut ainsi symboliser l’Angleterre de toujours et la coexistence des traditions avec l’époque actuelle.
Un livre récent sur la noblesse Belges était beaucoup plus déjanté.
Trianon
2 décembre 2016 @ 10:10
ok ok, pardon pour l’erreur concernant la veste…
cela ne change en rien de toute façon à ce look négligé
Parella
2 décembre 2016 @ 10:17
Comme le disent les Chinois avec bon sens : » Le poisson pourrit toujours par la tête « .
Leonor
2 décembre 2016 @ 14:43
Gérard, cette veste est peut-être un » full dress de l’armée royale », mais l’ensemble de la tenue de ce gugusse n’est certainement pas conforme à la tenue correspondante de l’armée de Sa Majesté !
Je trouve même que, porter ainsi une tenue militaire , c’est faire insulte à ceux qui l’ont portée pour de bon, lors de cérémonies symboliques voire au feu (?).
En cela, je rejoins tout à fait Trianon.
Robespierre
4 décembre 2016 @ 13:08
Je suis d’accord avec Leonor et Trianon. Il ne faut pas, en faisant le guignol, insulter un uniforme et surtout ceux qui l’ont porté. Peut-être au feu, comme dit Leonor. On ne peut pas rire de tout
Baboula
5 décembre 2016 @ 03:31
Me too
Trianon
5 décembre 2016 @ 10:18
de vos avis, Léonor et Rob’
Philibert
6 décembre 2016 @ 17:00
Je partage l’avis de Leonor, Trianon, Robespierre et Baboula.
Si d’autres veulent rejoindre notre club, ils sont bienvenus…
Mogador
1 décembre 2016 @ 06:39
Aucune allure, ni distinction, pauvre aristocratie
Muscate-Valeska de Lisabé
1 décembre 2016 @ 09:54
Une photo qui mixe les genres,brouillonne,décalée,déjantée,très…2016.
L’aristocratie se veut un style semblable à celui des humbles,tandis que les plus modestes aimeraient bien s’offrir un petit peu d’aristocratie…C’est sans doute plus facile dans le premier sens que dans le second.
Le laisser-aller,même comme ici, »étudié », demande bien moins d’énergie.
Sinon,le bouquin peut être intéressant.
HRC
1 décembre 2016 @ 10:22
la bourgeoisie suit les codes, l’aristocratie s »en amuse.
(j’ai lu ça quelque part..)
Trianon
1 décembre 2016 @ 17:14
En même temps, ils sont anglais…un peu de compassion Mogador…:)
Mogador
2 décembre 2016 @ 05:33
Certes…?
marielouise
1 décembre 2016 @ 07:53
Merci…idée cadeaux de Noël !
ml
j21
1 décembre 2016 @ 08:16
Oh la la, le gamin quelle expression déplaisante! J’aime la dégaine bohème des parents.
Trianon
1 décembre 2016 @ 17:13
Je leur prefere les livres de là bibliothèque….
Antoine
1 décembre 2016 @ 20:02
Les aristocrates anglais aiment beaucoup provoquer. Il s’agit simplement d’un « genre » : il n’y a pas plus conservateurs !
Antoine
1 décembre 2016 @ 20:06
J’ajoute que sur la haute idée qu’ils ont de leur naissance, la noblesse française fait figure de modeste violette.
Gibbs ?
2 décembre 2016 @ 10:53
Antoine,
J’ai l’impression que les Orléans ont une haute idée de leur naissance.
Mais je peux me tromper…
Robespierre
5 décembre 2016 @ 13:27
Non, vous ne vous trompez pas.
Gibbs ?
1 décembre 2016 @ 08:26
Parfait !
L’aristocratie du XXIème siècle.
Gibbs ?
1 décembre 2016 @ 12:29
Bon peut-être un peu trop baba cool notamment pour la coiffure !
Gauthier
1 décembre 2016 @ 14:56
Oui, la dégaîne populo (enfin, ce que l’on croit être la dégaîne populo, nuance!), c’est formidable…
Quelle splendide évolution, cela fait pleurer dans les chaumières!
Le populisme, expression employée à tort et à travers ces derniers temps et surtout le mois dernier, a vraiment de beaux jours devant lui.
Gibbs ?
2 décembre 2016 @ 11:00
Gauthier,
Je vais être claire : j’ai posté trop vite.
Tout comme certain(e)s d’entre vous, je déteste le côté baba-cool et négligé qu’il soit propre ou pas.
Je suis classique en restant dans la modernité mais j’aime la classe, l’élégance et la distinction sans fioriture.
Je déplore le populisme qui a hélas de beaux jours devant lui.
Ma réflexion première se voulait qu’être noble ou royal ne demande pas les excès que j’ai constaté avec les tenues récentes de Mathilde et Maxima pour un simple voyage d’état entre deux petits pays voisins et amis.
More is less.
Muscate-Valeska de Lisabé
2 décembre 2016 @ 16:24
Le paupérisme aussi.
Lars de Winter
1 décembre 2016 @ 08:41
Very interesting book! Cadeau ideal pour les fetes!
Cosmo
1 décembre 2016 @ 08:51
Racoleur et faux !
jo de st vic
1 décembre 2016 @ 09:23
Oui c’est tout a fait cela, il suffit de visiter ces somptueuses demeures…les tableaux des ancetres nous montrent souvent des personnages aussi « exentriques » pour leur temps…(tableaux de Reynolds, Gainsborough , Van Dyck, Lawrence etc…)
Robespierre
1 décembre 2016 @ 09:50
quel vilain parquet !
Antoine
2 décembre 2016 @ 11:16
Juste remarque, Robespierre. A quelques exceptions près, l’art du parquet est inconnu dans les grandes demeures anglaises. On y voit des pièces sublimes admirablement meublées avec des parquets quasi à l’état brut (mais recouverts d’une multitude de tapis précieux et souvent de moquette).
Robespierre
2 décembre 2016 @ 20:27
Je suis d’autant plus étonné que ce parquet qui fait plus penser à un plancher de bois est identique à celui de mon appartement d’étudiant d’autrefois. Dans un immeuble 1900 de niveau moyen, même pas huppé. Pour lui donner un peu plus de lustre, ma copine l’avait ciré. Le couple de guignols titrés ci-dessus n’a même pas pris cette peine. Ils préféraient rester sur leur échelle. Pourtant, leur ancêtre dans son cadre doré à la feuille méritait mieux. Je vois dans le O de « House » son air dégoûté.
Leonor
3 décembre 2016 @ 12:11
J’aime bien ici le qualificatif de » guignols » que vous utilisez, Robespierre.
Le terme est bien choisi, si vous permettez.
Damien B.
1 décembre 2016 @ 09:59
Qui sont ces aristocrates apparaissant à la une de cet ouvrage ?
ciboulette
1 décembre 2016 @ 10:36
Je traduis , dans ma petite tête : pour être aristocrate , il suffit de s’habiller comme un clochard …
Pauline G
1 décembre 2016 @ 12:36
Je n’adhère pas à ce laisser-aller vestimentaire
Mayg
1 décembre 2016 @ 13:18
Les tenues sont quelques peu déjantées…
Leonor
1 décembre 2016 @ 13:31
Ben voilà. Pour » faire moderne », faut s’afficher en déglingué.
On sait que je ne suis pas une fan du style stiletto-babie ou bcbgéisé, mais entre ça et le style esse-dé-effe, il y a quand même de la marge !
Ca n’a rien de moderne. C’est juste idiot.
Claude MARON
1 décembre 2016 @ 15:35
La noblesse anglaise sait faire preuve d’originalité et ne pas se prendre trop au sérieux, ici encore en couverture. J’aime… Mignon le papa…
Leonor
2 décembre 2016 @ 14:46
Ce n’est pas de l’originalité. C’est même carrément tout à fait convenu à force de se vouloir déjanté.
Et…. » mignon, le papa » ? Non. Mollasson du haut en bas . L’air d’une chiffe molle.
Robespierre
3 décembre 2016 @ 00:46
Cette échelle est tout un symbole. Madame juchée tout en haut domine la situation et monsieur en bas, comme résigné. Ou alors c’est leur échelle des valeurs, et pour monsieur ça ne vole pas haut.
pit
1 décembre 2016 @ 16:22
Grandeur et décadence
Corsica
1 décembre 2016 @ 16:44
Pas mal flyés les aristocrates de la page de couverture ! Mais finalement pourquoi les aristocrates devraient-ils tous avoir la même allure, le même air ? Ce ne sont que des humains et il y a de tout dans cette tranche de population. Quant à la lecture de notre site favori, elle nous montre chaque jour que la distinction et l’élégance du cœur et du corps ne sont pas l’apanage de la noblesse et de l’aristocratie.
Gibbs ?
2 décembre 2016 @ 11:06
Ici, Corsica, je vous rejoins.
Claude-Patricia
1 décembre 2016 @ 17:13
Bonsoir à tous,
Très beau livre (enfin belle couverture)…et certainement très intéressant.
Bonne soirée à vous tous!!
Claude
Juliette
1 décembre 2016 @ 18:29
Madame porte une robe en tissu boubou et des chaussures d’un goût … discutable. Quant à la veste et au jean de Monsieur…
Gérard
1 décembre 2016 @ 18:55
La photographie que nous voyons ici montre le 12e comte de Shaftesbury, baron Ashley de Wimborne St-Giles (Dorset), baron Cooper de Paullet (Somerset), baronnet, Nicholas Ashley-Cooper, 37 ans, son épouse Dinah et leur jeune fils Anthony, Lord Ashley (avec son père ils sont les deux seuls mâles de la famille) dans la bibliothèque de leur château, St-Giles House, dans le Dorset.
Deux filles sont venues ensuite Lady Viva en 2012 et Lady Zara en 2014.
Le portrait est celui du premier comte, Anthony Ashley-Cooper, premier baron Ashley et premier comte de Shaftesbury, deuxième baronnet (1621-1683), fils de Sir John Cooper, premier baronnet, il fut un homme politique au temps du Commonwealth et de la Restauration, qui a été notamment président du Conseil du chancelier de l’Échiquier.
Le père du comte actuel, Anthony Ashley-Cooper, 10e comte, mourut quand Nick avait 16 ans, il avait épousé en deuxièmes noces la suédoise Christina Eva Montan (fille de Nils Montan, ancien ambassadeur de Suède en Allemagne). Leur premier fils Anthony Nils Christian Ashley-Cooper, 11e comte, mourut brutalement en 2005 d’une crise cardiaque à New York où il était allé rendre visite à son frère.
Nick est diplômé de la London Business School York, il est aussi passionné de musique et de raids dans les déserts ou en montagne, et s’occupe avec sa femme d’organisations caritatives en faveur des enfants déshérités.
En 2009 il a été victime d’une violente chute de cheval qui lui a laissé des séquelles à la colonne vertébrale.
Il est filleul du défunt duc de Westminster et de Simon Elliot, beau-frère du prince de Galles.
Son père, un homme riche, philanthrope et épicurien, on s’en souvient, a été assassiné en novembre 2004 par le frère de sa troisième femme Jamila M’Barek, une ancienne hôtesse et modèle, mais son corps n’a été retrouvé dans un ravin de l’arrière-pays cannois qu’en avril 2005 (c’est le 15 mai 2005 que son fils aîné mourut brutalement). Le 25 mai 2007 la Cour d’assises de Nice, a reconnu coupable d’assassinat le frère et la sœur qui ont été condamnés à 25 ans de prison. En appel la peine de la comtesse douairière a été réduite par la Cour d’Aix à 20 ans.
L’épouse de Lord Shaftesbury née Dinah Streifeneder, d’origine allemande et argentine, est chirurgien vétérinaire. Tous deux s’occupent également de la restauration du château qui date de 1651 et des années suivantes, et qui est resté inoccupé pendant 60 ans, après avoir été réquisitionné pendant la guerre puis être devenu une école, et ils contribuent au développement touristique du Dorset. Autour du château, Shaftesbury Estates représente à peu près 2225 ha et se trouve dans la famille Ashley depuis 1460.
La famille est dans le Dorset depuis le XIe siècle.
Le comte est également propriétaire du Lough Neagh, le plus grand lac du Royaume-Uni et qui est en Irlande du Nord et avait été offert à l’État qui alors le refusa en 1997.
Sa famille ayant toujours œuvré pour le service public Lord Shaftesbury a été candidat pour être élu pair héréditaire non aligné (Crossbench), à la mort du quatrième vicomte Colville de Culross en 2010 mais il a été battu par le neuvième comte de Clancarty.
L’ouvrage présenté ici est de James Reginato, avec des photographies de Jonathan Becker et une préface du vicomte Linley, président d’honneur de Christie’s en Europe, Moyen-Orient, Russie et Inde.
Gérard
2 décembre 2016 @ 03:54
Lire et chancelier de l’Échiquier.
Gérard
2 décembre 2016 @ 03:55
Lire London Business School.
Gérard
2 décembre 2016 @ 18:04
On notera aussi que cette famille Ashley est celle de Lady Mountbatten, l’épouse de l’amiral.
Parmi les prédécesseurs de comte actuel (et de Lady Mountbatten), Anthony Ashley-Cooper, septième comte, a pu l’influencer particulièrement. Il vécut de 1801 à 1885 et fut un grand philanthrope.
Il était fils de Cropley Ashley-Cooper, 6e comte de Shaftesbury et de Lady Anne Spencer-Churchill, fille du quatrième duc de Marlborough.
C’était un chrétien exemplaire qui lutta contre le trafic de l’opium, s’intéressa au travail des mineurs, aux Juifs pour lesquels il souhaitait un foyer en Palestine, aux personnes handicapées mentales, à l’éducation, au travail des enfants…
Ayant été fort délaissé par ses parents beaucoup trop occupés, n’ayant reçu d’eux aucune affection, il fut élevé avec beaucoup d’amour par sa gouvernante Maria Millis, qui avait servi à Blenheim Palace, et qui l’influença considérablement par sa foi et son dévouement.
Elle compensa aussi les dures premières années d’école dont il garda un souvenir de méchanceté, de cruauté et de saleté. Malheureusement Maria mourut quand il avait huit ans.
Il fut un homme politique même s’il n’eut pas en raison de sa fidélité la carrière politique brillante que ses capacités intellectuelles auraient permise.
La situation des asiles d’aliénés où les patients étaient attachés et dormaient nus, étaient lavés à l’eau glacée et sans savon, fut une source d’indignation.
Il fit donc modifier la législation sur les asiles d’aliénés pour une meilleure prise en charge des patients.
Il fallut aussi que la constatation de la folie soit sérieusement établie ce qui n’était pas toujours le cas.
Les établissements de soins furent également placés sous le contrôle de l’administration et de la justice.
Les enfants aussi travaillaient dans les industries du coton et de la laine en particulier et en 1833, il fit passer la loi des Dix heures aux Communes : désormais aucune personne âgée de moins de neuf ans ne pouvait y travailler. Et celles qui avaient moins de 18 ans ne pouvaient pas travailler plus de 10 heures par jour ou 8 heures le samedi et aucune personne de moins de 25 ans ne pouvait travailler la nuit. La loi fut cependant modifiée ensuite malgré son promoteur pour remplacer 18 ans par 13 ans, désormais aucun enfant de moins de 13 ans ne pouvait travailler plus de 9 heures et les enfants devaient aller à l’école même s’ils travaillaient.
Il s’est battu aussi pour l’amélioration du travail en usine en général et en particulier pour les adolescents.
Il se battit encore pour les mineurs avec le soutien du Prince consort.
À l’époque aussi beaucoup de jeunes garçons étaient ramoneurs et en quelque sorte vendus par leurs parents pour exercer ce métier dangereux et qui détruisait leur santé. Ce fut un long combat qui aboutit finalement en 1875 grâce à une loi qui permettait des contrôles de police.
Il favorisa aussi l’éducation des enfants pauvres.
Son mémorial à Piccadilly Circus date de 1893. Il est surmonté de l’Ange de la charité chrétienne, statue d’Alfred Gilbert, qui a été pris pour Éros bien souvent. En fait cette statue en aluminium est inspirée d’Antéros, le frère d’Éros, qui symbolise l’amour réciproque et c’est pourquoi il apparaît comme un ange nu, ce qui surprit un peu, et tenant un arc. Cet Ange apparaît aussi au frontispice de l’Evening Standard, le quotidien du soir. Le modèle était Angelo Colarossi qui avait 15 ans.
Le comte avait épousé Lady Emily Cowper fille de Peter cinquième comte Cowper et d’Emily Lamb et peut-être fille naturelle de Lord Palmerston. Ce mariage fut heureux, et ils eurent six fils et quatre filles. Mais quatre d’entre eux moururent jeunes.
Les obsèques de Lord Shaftesbury eurent lieu à Westminster où une statue en chevalier de la Jarretière par Sir Joseph Edgar Boehm le représente debout, mais il avait tenu à être enterré à St-Giles. Une foule immense avait envahi les rues de Londres pour voir passer le cortège funèbre de cet homme unanimement respecté.
Lord Shaftesbury est honoré avec l’abolitionniste William Wilberforce dans le calendrier de l’Église épiscopalienne le 30 juillet.
Il était le quadrisaïeul de Nick AC.
Précisons ce qui concerne Emily, comtesse Shaftesbury, qu’elle naquit à un moment où les relations paraissaient très affectueuses entre sa mère la très belle Emily Lamb (sœur de Lord Melbourne qui fut premier ministre) et le vicomte Palmerston (qui fut aussi premier ministre).
Emily Lamb était une hôtesse merveilleuse, spirituelle, dont le contraste avec son époux, qui parlait très peu, était frappant. Lord Cowper vit rapidement sa santé décliner. Après sa mort Emily et Palmerston qu’on appelait Cupidon et qui était connu pour ses aventures, souhaitèrent se marier mais par peur du scandale la reine Victoria fut sollicitée de donner son accord ce qu’elle fit. Emily Lamb avait eu sans doute plusieurs aventures dont une avec le comte Pozzo di Borgo. Elle eut cinq enfants dont on prétendit que William, premier baron Mount Temple, était le fils du diplomate tandis qu’Emily était peut-être la fille de Palmerston.
Leonor
3 décembre 2016 @ 12:14
Bon, va falloir que je lise tout ça.
M’intéressent beaucoup, ces histoires de famille, Gérard, et d ‘une manière générale toute l’érudition et/ou l’excellente documentation que vous fournissez sous beaucoup d’articles.
Le problème, …. c’est qu’en ce moment surtout , le temps ‘mest compté : j’ai des tas de cuisines à faire !
Alors, à plus tard, l’ami.
aubert
2 décembre 2016 @ 15:31
Gérard je ne vous reprocherai pas la liste des titres du comte de Shaftesbury et, au contraire, je vous remercie pour les précisions apportées qui relativisent l’impact de la photographie.
Ceux qui sont choqués peuvent se reporter au titre de l’ouvrage pour voir sur leur portail un document sur le livre. Ils seront pleinement rassurés par la photographie de l’Hon. Garech Browne.
A citer, Un précédent ouvrage » Grandes demeures d’Angleterre et du Pays de Galles » par Hugh Montgomery Massingberg et Christopher Simon Skyes accompagné de deux volumes consacrés aux grandes demeures d’Ecosse et d’Irlande du Nord. parus en 1994, mais dans lesquels les propriétaires ne posent pas.
Gérard
2 décembre 2016 @ 18:13
L’honorable Garech Browne dont la vie est une aventure paraît en effet ici bien austère Aubert. Mais sur cette page je gage que nos amis préféreront le marquis et la marquise de Cholmondeley.
Gérard
4 décembre 2016 @ 21:13
L’honorable Garech Domnagh Browne est né le 25 juin 1939, on l’appelle également en gaélique Garech de Brún ou Garech a Brún. Il est fils cadet de Dominick quatrième baron Oranmore et Browne, deuxième baron Mereworth (1901–2002) qui mourut donc à 100 ans et qui fut le parlementaire britannique ayant eu la plus grande longévité, 72 ans, il fut en effet membre de la Chambre des Lords de 1927 à 1999 c’est-à-dire jusqu’à la réforme de la Chambre des Lords. Il eut également la particularité de siéger à chaque session et d’être le plus assidu de tous les parlementaires mais en ne prenant jamais la parole.
Et il se maria trois fois. Sa deuxième épouse la mère de Garech, était Oonagh Guinness, fille de l’honorable Arthur Ernest Guinness lui-même deuxième fils du premier comte d’Iveagh. Sa mère était donc l’une des héritières de la très riche famille de brasseurs Guinness.
À Bombay en 1981 Garech a épousé Devi Purna de Morvi dont le nom complet est la Maharajkumari Bai Shri Harshad Purna Devi Sahib, l’honorable Mrs Browne, qui est née en 1952 dans la famille royale de Morvi dans le Gujarat en Inde, fille de son altesse le Maharadja Shri Mahendrasinghi Lakhdhiraji Sahib Bahadur, né en 1918 et maharadja (11e Thakore Sahib) de Morvi de 1948 à sa mort en 1957. Sa troisième épouse Vijaykunverba est la mère de Purna. Celle-ci avait épousé un premières noces un guitariste indien Jimmy Dorabjee, mais qui est également très connu pour avoir dirigé de nombreuses organisations de lutte contre la drogue. Elle était divorcé de Jimmy.
Garech se rend en Inde chaque année. Le reste du temps il est en Irlande essentiellement d’où est originaire sa famille qui était une famille de marchands, l’une des 14 Tribus de Galway, dans le Connaught.
Garech habite Luggala Lodge, un château construit entre dans le style indien en 1787 et remanié en 1815, pour des banquiers de Dublin d’origine française et huguenote venus en Irlande après la révocation de l’édit de Nantes les La Touche. Luggala est dans la vallée de Wicklow à 25 miles de Dublin. La propriété lui vient d’Ernest Guinness qui la donna en 1937 pour son mariage à sa fille Oonagh, la mère du Docteur l’honorable Garech Browne.
Cette famille est également descendante de Jacques Ier (Jacques VI).
Le frère cadet de Garech fut l’honorable Tara Browne (1945–1966). Tara était un ami des Beatles et des Rolling Stones, il était marié il avait deux fils. Il mourut au volant de sa voiture, une Lotus Élan qu’il conduisait vite dans les rues de Londres avec une amie modèle à ses côtés le 18 décembre 1966, il avait 21 ans, et sa mort a inspiré une chanson de John Lennon A Day in the Life.
j21
2 décembre 2016 @ 07:50
Merci Gérard pour ces très intéressantes et compréhensibles explications. Finalement le jeune couple n’est pas aussi extravagant qu’il ne le parait.
Gérard
2 décembre 2016 @ 18:15
C’est l’Angleterre qui est extravagante et fascinante. Je vous souhaite une bonne soirée J21.
Gibbs ?
2 décembre 2016 @ 11:12
Gérard,
Merci infiniment pour l’ensemble de vos informations.
Comme quoi…
Gérard
2 décembre 2016 @ 18:16
Merci Gibbs.
Juliette
3 décembre 2016 @ 21:41
Je me joins à Gibbs pour vous remercier de toutes ces informations très précises. Vous nous informez sur ce couple, qui au-delà de leur photographie et mise en scène très discutables, sont très dignes et respectables par leurs professions et activités charitables.
Je me souviens du fait divers concernant le sordide assassinat du père. Quel gâchis! Triste événement également que le décès du frère aîné anglo-suédois et précédant comte.
Merci beaucoup Gérard.
Gérard
4 décembre 2016 @ 21:25
Après la mort du comte assassiné la mort de son fils aîné provoqua une nouvelle grande émotion et le quotidien Le Monde prétendit qu’il était mort victime de la drogue. Une autopsie fut pratiquée et conclut à l’absence de stupéfiants. Il est probable que l’assasinat de leur père et la découverte plusieurs mois après de son corps en décomposition a été une terrible épreuve pour ces deux jeunes hommes.
Merci Juliette de votre mot aimable.
Robespierre
5 décembre 2016 @ 13:32
Je connais ce fait divers et je me dis que le comte devait vraiment être « out of his mind » d’épouser une femme offrant si peu de garanties de sérieux. En fait, l’excentricité ce n’est pas faire le guignol sur une échelle mais d’épouser une « hôtesse » de réputation douteuse. Et ça ne peut que finir mal.
Gérard
1 décembre 2016 @ 20:49
https://www.google.fr/amp/www.vanityfair.com/style/photos/2016/07/the-earl-of-shaftesburys-stunning-estate/amp
L’auteur du portrait du premier comte est Sir Godfrey Kneller, premier baronnet, originaire de Lübeck.
Damien B.
2 décembre 2016 @ 06:26
Merci Gérard pour ces renseignements. Pour ma part, j’aime bien le second degré qui transparaît à la vue de cette photographie.
laure 2
2 décembre 2016 @ 15:45
Merci on ne parle pas ici de petite bourgeoisie mais bien d’aristocratie .
Extravagance apparente et maintien des traditions .
Claude MARON
7 décembre 2016 @ 13:23
Moi aussi, j’apprécie le second degré mais apparemment, à voir ce qui précède, ce n’est pas le cas de tout e monde… Il aurait peut-être fallu qu’ils s’installent sur des fauteuils dorés, dans un grand salon, en grande tenue, longue robe et diadème pour elle, manteau de velours et d’hermine pour lui, avec les couronnes symboliques de leur statut sur un coussin, cela frappe plus les imaginations ça
Gérard
3 décembre 2016 @ 12:21
La photo 7 du lien supra : buste du 7e comte, l’ami des pauvres.
Photo 9 : dans le jardin autre statue d’Antéros.
jo de st vic
2 décembre 2016 @ 13:50
Vous ne devez pas aller souvent visiter les chateaux britanniques et rencontrer leurs propriétaires !!!! trés beau parquet d’origine of course
Anne-Cécile
2 décembre 2016 @ 15:03
L’aristocratie anglaise a une très haute opinion d’elle-même et se croit fermement la plus élevée du monde.
Mais n’est-ce pas aussi ce que pensent d’elles-mêmes, les aristocraties française et italienne?
Mon grand-père maternel avait coutume de dire : « La gentry anglaise cherche à être aussi digne que ses domestiques, l’aristocratie française cherche des domestiques qui lui soient dignes ».
Pierre-Yves
2 décembre 2016 @ 19:06
Surpris par nombre des vos commentaires. N’est-il pas dans l’ADN de l’aristocratie british de revendiquer une certaine dose d’excentricité et de non-conformisme ?
Leonor
3 décembre 2016 @ 12:24
C’est peut-être qu’ici, Pierre-Yves, à la lecture de l’image, il ne s’agit justement pas d’excentricité et de non-conformisme. Ces tenues et ces attitudes sont juste convenues et d’un conformisme complet .
C’est en tout cas ainsi que, pour ma part, je les perçois.
Quelques-uns des Britanniques qu’il m’est donné de fréquenter avec un infini plaisir , pour n’être pas aristocrates, savent cependant autrement démontrer ce que peuvent être l’excentricité et l’anti-conformisme anglais ( + gallois , voire écossais, mais anglais surtout) . Ah, Sue, Mary, Phil, Olga, Elizabeth, et Marc, Marc surtout….. Marc sera du déjeuner de Noël, ça promet !
Juliette
3 décembre 2016 @ 21:44
Sans nul doute. C’est même ainsi que j’interprète les tenues parfois excentriques des princesse d’York, Béatrice et Eugénie, qui me sont fort sympathiques.
Gérard
3 décembre 2016 @ 20:43
Marc Roche dans M le magazine du Monde écrivait en 2012 : « […] Si jouer à l’aristocrate anglais n’a rien de difficile, acquérir la patience inimitable et comprendre les codes reste bien plus ardu. La noblesse demeure hermétique à l’argent trop vite acquis et au clinquant. […] La pauvre Carole Middleton, mère de la duchesse de Cambridge, en fait régulièrement les frais. […]
L’armée demeure très marquée par sa filiation avec le pouvoir aristocratique. Les officiers qui portent des noms à rallonge sont affectés aux régiments de prestige à l’instar des grenadiers et cavaliers de la garde royale. Et les gens du monde tiennent l’immense secteur philanthropique, une activité très importante outre-Manche. […] »
Le romancier anglais Louis de Bernières pose cette question : « Les Anglais sont-ils fous, vraiment ? Sans doute, mais non pour ce que leur conduite frise parfois le baroque ou le ridicule. Plutôt parce que, chez eux, il serait considéré comme anormal de vivre normalement. »
Baboula
5 décembre 2016 @ 03:56
Tout ça pour dire que la veste rouge ne vient pas d’un stand de flea market mais du grenier de St Gile House.
Baboula
5 décembre 2016 @ 07:28
Et surtout vous êtes Gérard ,un excellent diseur d’Histoire !
Sylvie-Laure
7 décembre 2016 @ 07:43
Gérard, vos informations relatées ici nous ont donné toutes les précisions sur ce jeune couple. Précisemment, vous avez sû redonner identité familiale à ces personnes décriées dans un premier temps.
Je lis agréablement toutes ces données, sur l’origine des titres, les situations patrimoniales et familiales qui permettent de mieux cadrer et de se montrer moins bêtes après lectures, qu’à la découverte des 1ers comms.
Pour l’assassinat sordide du 10e comte en 2004, les journaux Niçois avaient relaté le crime, et 7/7 également avec un reportage plus complet.
Merci Gérard, d’avoir pris un temps nécessaire pour apporter ici , les précisions qui s’imposaient.