Résumé : « Octobre 1771. Fuyant son pays en insurrection, la petite princesse polonaise Helena Massalska, orpheline, arrive à Paris. Riche héritière, éduquée parmi l’élite de la noblesse versaillaise, elle est mariée à 16 ans à Charles-Antoine de Ligne, le fils du puissant prince de Ligne, cet immense mémorialiste et diplomate adulé autant par la cour des Habsbourg que par celle de Catherine II.
Obstinée, déterminée à connaître le bonheur, elle le quitte cependant au bout de onze années de vie commune pour s’enfuir avec Vincent Potocki, noble polonais dont elle est éperdument amoureuse et qu’elle épousera en 1792.
Mais l’orage plane sur l’Europe. Entre Révolution française, partage de la Pologne et guerres impériales, de Bruxelles à l’Ukraine en passant par Vienne et Varsovie, Helena Potocka vivra l’exil, la mort de ses proches, la mélancolie.
Grâce à la redécouverte de sa correspondance inédite, Michel Figeac nous entraîne sur les pas de cette aristocrate tiraillée entre esprit des Lumières et sensibilité du romantisme naissant, en un temps où toute une société semble s’effondrer autour d’elle ».
« Helena Potocka. Une princesse européenne au temps des révolutions », Michel Fijeac, Vendémiaire, 2023, 336 p.
Benoite
8 mai 2023 @ 05:14
La rubrique ici, Livres est toujours fort intéressante. Nous découvrons des auteur (e)s parfois inconnus qui nous portent à connaissance des personnes et histoires qui font des lectures passionnantes. On voyage, remontons le passé, et ce plaisir qui fait du bien (la lecture) nous permet de rêver , ou profiter d’un loisir bien paisible.
Ludovina
8 mai 2023 @ 07:25
Si je n’ai pas fait d’erreur dans mes recherches, la fille unique issue de son 1er mariage, Sidonie (1786-1828), a épousé le fils de Vincent Potocki (1749-1825), Franz Stanislaus (1788-1853) issu de la 1ère des 3 unions de son père avec Ursula Maria Zamoyska (1750-1806).
L’actuel chef de la maison médiatisée de Ligne descend du frère puîné de Charles Antoine (1759-1792), Louis Eugène (1766-1813), ce dernier était l’arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père de Michel, 14ème prince de Ligne né le 26/06/1951.
Caroline
8 mai 2023 @ 09:52
Ludovina,
Merci pour votre ‘ recherche ‘ 😁 !
aubert
8 mai 2023 @ 11:51
Si je ne me trompe pas la Maison de Ligne, jamais souveraine, n’a pas été médiatisée. Les d’Arenberg, à l’origine commune, l’ont été au titre de leur principauté souveraine.
Ludovina
8 mai 2023 @ 19:59
Bonsoir aubert, vous avez raison, je me suis précipitée sans vérifier, en bon bélier que je suis.
Cordialement
Mayg
8 mai 2023 @ 12:06
C’est quand même particulier d’épouser le beau-fils de sa mère.
Muscate-Valeska de Lisabé
8 mai 2023 @ 19:27
L’Amour ne connaît aucun barrage .
Jean Pierre
8 mai 2023 @ 07:46
Tiens Michel Figeac, j’ai fait mes études avec son épouse.
Tout jeune, il s’intéressait beaucoup au Bordeaux du XVIII° siècle….il a visiblement changé son angle de recherches.
Tous ces gens ont fait de brillantes carrières, dans le même temps j’ai mal tourné !
aubert
8 mai 2023 @ 11:56
Tous vos copains de N&R, fiers de leur appartenance au site, pensent qu’être apprécié parmi eux vous dispense de croire que vous avez mal tourné.
…n’a-t-on pas cru longtemps que c’est le soleil qui tournait…
Baboula
8 mai 2023 @ 17:12
Magnifique Aubert ,mieux qu’un compliment une reconnaissance que je partage .
Passiflore
8 mai 2023 @ 10:16
Hélène Massalska est recueillie par son oncle, le prince évêque de Vilnius en Lituanie, Ignacy prince Massalski, et élevée à l’Abbaye aux Bois à Paris.
Son mariage avec le prince de Ligne eut lieu le 29 juillet 1779. Sidonie naît le 8 septembre 1786. Helena part à Varsovie, en 1788, régler d’importantes affaires mais doit laisser la petite Sidonie, 2 ans, aux soins de sa grand-mère.
Vincent Potocki avait épousé, en premières noces, Ursule Zamoyska, nièce du roi Stanislas-Auguste. Ils n’eurent pas d’enfants et divorcèrent. En 1786, Vincent s’était remarié avec la comtesse Anna Mycielska qui lui donna deux fils. Au moment de la naissance du second fils, le comte fut appelé à la cour de Varsovie, la comtesse restant en Ukraine sur ses terres pour raisons de santé.
Le grand chambellan rencontre Helena chez ses cousines Potocka.
A la fin de 1790, rétablie, Anna Potocki rejoint son mari à Varsovie. Elle découvre les liens qui l’unissent à Helena. Vincent et Helena demandent le divorce chacun de leur côté, trois courriers partant pour la comtesse Anna, le prince de Ligne et le prince évêque de Vilnius. Le comte propose à sa femme Anna de lui rendre ses deux fils en échange du consentement au divorce et lui offre une pension considérable. La princesse réclame sa fille Sidonie et à son oncle demande de l’aide pour régler ses affaires.
La comtesse Anna exige le retour de Vincent auprès d’elle. La famille de Ligne répond : « Comme nous ne savons plus si la princesse Charles de Ligne existe, nous ne pouvons faire aucun arrangement avec elle. ».
En 1792, Charles de Ligne, revenu dans l’armée autrichienne avec le grade de colonel, reçoit un boulet français à la tête et meurt à 34 ans.
Avant de mourir, il avait fait son testament. « Je lègue à ma fille Sidonie le portrait de sa mère, afin qu’elle se ressouvienne de ne pas l’imiter ».
et « On aura bien soin d’ôter (de Beloeil) le portrait de ma femme qu’on mettra au garde-meuble. »
Passiflore
8 mai 2023 @ 10:17
En janvier 1793, le mariage d’Helena et de Vincent est célébré à minuit dans la chapelle du couvent des Bernardins près de Werky.
Ils reviennent tous deux en Ukraine. Sidonie, oubliée de sa mère, avait 13 ans et François, le fils de Vincent en avait 11. Après quelques mois, un petit Alexis agrandit la famille.
Des patriotes polonais s’emparèrent de Varsovie et font prisonnier le prince évêque, considéré comme partisan des Russes, qu’ils pendent, le 28 juin 1794. Helena venait d’accoucher d’un petit Vincent.
En 1795, elle met au monde une petite fille qui meurt six semaines après. Elle perd, à leur tour, ses deux fils Alexis et Vincent. Le comte Potocki commet plusieurs infidélités et Helena veut le quitter, ce que lui déconseille son beau-père le prince de Ligne.
Elle se rend compte qu’elle a dépouillé sa fille Sidonie de son héritage, ayant donné tous ses biens à son mari Vincent, dont hériterait François, le fils de celui-ci. Alors, elle décide de marier Sidonie et François, ce qui eut lieu le 8 septembre 1807. En 1810, les Potocki achètent le château de Saint-Ouen. Le prince de Ligne décède en 1814 et Helena le 30 octobre 1815.
(d’après Lucien Perey, Histoire d’une grande dame du XVIIIe siècle)
Pistounette
8 mai 2023 @ 11:58
Passiflore,
Intéressant que vous mentionniez cette source… j’ai lu ce livre il y a quelques années et il m’a passionnée. Je l’avais trouvé, relativement abîmé, dans un vide grenier
Bonne semaine à vous
Passiflore
8 mai 2023 @ 19:56
Pistounette, Lucien Perey était le pseudo de Claire-Adèle-Luce Herpin (1825-1914), écrivaine et historienne d’origine suisse, Perey étant le nom de famille de sa mère. Ce livre a été édité en 1888. Ses autres ouvrages, publiés également par Calmann-Lévy entre 1881 et 1905 sont : « L’abbé F. Galiani, correspondance », avec Gaston Maugras ; « Une femme du monde au XVIIIe siècle, vol. I : La Jeunesse de madame d’Épinay’, d’après des lettres et des documents inédits, avec Gaston Maugras ; « Une femme du monde au XVIIIe siècle, vol II : Dernières années de madame d’Épinay, son salon et ses amis », d’après des lettres et des documents inédits, avec Gaston Maugras ; « La Vie intime de Voltaire aux Délices et à Ferney, 1754-1778 », d’après des lettres et des documents inédits, avec Gaston Maugras ; « Un petit-neveu de Mazarin, Louis Mancini-Mazarini, duc de Nivernais » ; « La Fin du XVIIIe siècle ; le duc de Nivernais, 1754-1798 » ; « Le Président Hénault et Madame du Deffand. La cour du régent, la cour de Louis XV et de Marie Leczinska » ; « Une princesse romaine au XVIIe siècle, Marie Mancini Colonna », d’après des documents inédits ; « Le Roman du grand roi ; Louis XIV et Marie Mancini », d’après des lettres et documents inédits ; « Charles de Lorraine et la cour de Bruxelles sous le régence de Marie-Thérèse » ; « Une reine de douze ans : Marie Louise Gabrielle de Savoie, reine d’Espagne ».
Robespierre
8 mai 2023 @ 12:42
Merci pour ces explications (et péripéties) . On a l’impression d’assister deux siècles en avance à une série B américaine, mariages, divorces, infidélités, changement de partenaires, remariages.
Esquiline
8 mai 2023 @ 12:10
On l’on s’aperçoit que les infidélités et les divorces ne datent pas d’aujourd’hui.
Erato deux
8 mai 2023 @ 13:21
Merci pour l’ information et toutes les précisions des contributeurs, je ne connaissait pas beaucoup dette princesse. Je me ferais un plaisir de lire le livre.
Marie DM
8 mai 2023 @ 14:12
Merci de nous mentionner des livres qui me font connaître des pages d’histoire.
Elisabeth-Louise
8 mai 2023 @ 15:20
La couverture est un portrait d’Helena Potocka par Elisabeth Vigée Lebrun
j’espère que le lien va fonctionner =
https://i.pinimg.com/564x/e9/c7/e2/e9c7e22a734562f786e375909ebd5346.jpg
Passiflore
9 mai 2023 @ 12:55
Elisabeth-Louise, il me semble que Mme Vigée Le Brun se trouvait en Suisse quand elle a peint, en 1808, ce portrait d’Helena Potocka : je ne sais pas où elle l’avait rencontrée : en Russie (entre 1795 et 1801 ?) ou, avant la Révolution, en France ?
Elisabeth-Louise
9 mai 2023 @ 14:35
En Russie, certainement Passiflore, Mme Vigée Lebrun y a passé plusieurs années après avoir émigré à la Révolution; je parle de la rencontre, je n’ai pas la datation du portrait;
Elisabeth-Louise
9 mai 2023 @ 14:35
En Russie, certainement Passiflore, Mme Vigée Lebrun y a passé plusieurs années après avoir émigré à la Révolution; je parle de la rencontre, je n’ai pas la datation du portrait;
Hervé J. VOLTO
9 mai 2023 @ 19:17
Ellefut successivement l’épouse de Charles-Joseph-Antoine de Ligne, puis du comte Vincent Potocki. Elle est notamment connue pour ses Mémoires d’enfance, qui relatent son éducation à Paris à l’Abbay-aux-Bois entre 1771 et son premier mariage en 1779.
La Maison de Ligne -D’or à la bande de Gueules- est une ancienne et illustre famille de la noblesse belge dont la filiation prouvée remonte au xiie siècle. Elle doit son nom au village de Ligne, en Belgique, situé entre Ath et Tournai.
Elle ne doit pas être confondue avec d’autres familles homonymes, comme par exemple la famille française Jonglez de Ligne (noblesse pontificale).
Ce livre est très interessant : outre les affaires de f… ausses amours, on découvre toute la vie diplomatique de l’époque…