Mais loin d’être une erreur de vieillesse, cette décision est dans le droit-fil de toutes ses positions antérieures. Élevé dans le culte de la grandeur et de la toute-puissance de l’Allemagne, il n’a jamais répugné à tomber dans l’excès voire l’extrémisme.
Couvert de gloire (largement usurpée) au début de la Grande Guerre alors même qu’il était déjà à la retraite, Hindenburg a ensuite constamment abusé de son image pour exercer le commandement suprême et surtout s’immiscer dans les affaires politiques, quitte à desservir les institutions et les personnes qu’il révérait pourtant le plus, rompant avec ses amis les plus proches et plaçant l’empereur Guillaume II lui-même dans des impasses.
Pur produit de la caste des Junkers, il intrigue pour pousser les chefs militaires et politiques à la démission. Il impose la guerre sous-marine à outrance et refuse toute paix de compromis.
Hindenburg a pris une large part aux malheurs de l’Allemagne et a été, après la guerre, le grand champion de la fiction du « coup de poignard dans le dos », l’argument massue des nazis pour fanatiser les foules allemandes. À partir d’une documentation de première main, le grand spécialiste des mondes germaniques qu’est Jean-Paul Bled donne ici la première grande biographie en français de cet homme largement néfaste. »
« Hindenburg. L’homme qui a conduit Hitler au pouvoir », Jean-Paul Bled, Tallandier, 2020, 336 p.
framboiz07
28 septembre 2020 @ 02:28
Voilà le type de livre que mon Père attendait! Bismarck, Hindenburg et ensuite Hitler , bon ,ça semble arrêté le mécanisme , mais tout n’est pas sur à 100°/° .
marianne
28 septembre 2020 @ 03:48
« LE » modèle pour les caricaturistes du teuton à casques à pointe !
jul
28 septembre 2020 @ 05:01
A propos du « coup de poignard dans le dos » je recommande la lecture de cet article qui permettra d’avoir des arguments pour protester :
https://www.cclj.be/actu/judaisme-culture/juifs-et-premiere-guerre-mondiale.
Pour ce qui est de l’arrivée au pouvoir d’Hitler, il est intéressant d’examiner le rôle d’Hindenbourg, mais il serait aussi bon de se poser une question complémentaire : Comment se fait-il que la coalition au pouvoir n’ait pas inspiré la confiance aux citoyens allemands, n’ait pas été reconduite par la réelection des députés centristes ?
http://www.slate.fr/story/155120/histoire-politiques-austerite-vote-victoire-nazis
Gwyllianne
28 septembre 2020 @ 16:07
Jul merci pour les liens , je n’ai pas pu ouvrir le premier car site non sécurisé, mais j’ai pu accéder au second sans problème .
Bambou
28 septembre 2020 @ 07:11
Ses petis-enfants devaient filer droit devant lui…!!!😗😗😗😗
Pierre-Yves
28 septembre 2020 @ 08:20
Autrement dit, le voilà taillé en pièces, ce vieux maréchal.
septentrion
28 septembre 2020 @ 08:42
Un regard et un visage très avenants, enfin on ne choisit pas.
J’apprécie de lire les livres qu’écrit Jean-Paul BLED.
Cosmo
28 septembre 2020 @ 09:05
A lire le résumé, le personnage n’inspire pas beaucoup de sympathie…
Vitabel
28 septembre 2020 @ 10:16
Toute l’amabilité du monde dans son regard…
Leonor
28 septembre 2020 @ 10:23
Poh, poh, poh, poh….
Vais m’empresser d’acheter ce livre.
MAIS, MAIS, MAIS …
Certes, les qualités d’historien de Jean-Paul Bled ne sont pas contestables.
Mais quelle idée lui a pris de mettre ce sous-titre » L’homme qui a conduit Hitler au pouvoir » ?
A moins que ce soit une volonté de l’éditeur, parce que nettement plus accrocheur que » Hindenburg » seul.
» Hindenburg » seul n’aurait pas dit grand’chose aux lecteurs français potentiels qui, pour s’intéresser à l’histoire, sont pour la plupart si peu au fait de l’histoire allemande ?
Il ne s’agit pas, dans ce que j’écris ici ( précautions oratoires ) de défendre Hindeburg, qui a été ce qu’il a été, en son temps et dans son univers .
Mais tout de même …
L’histoire de l’accession au pouvoir du NSDAP (*) et de Hitler est quand même autrement plus complexe que cela. Mettre cela – et les conséquences – sur le dos du seul Hindenburg est une simplification outrancière.
Lire plutôt Johann Chapoutot, ou , pour commencer, ceci :
https://www.europe1.fr/politique/la-rue-ou-la-bourgeoisie-qui-a-porte-adolf-hitler-au-pouvoir-3849692
(*) Parti national-socialiste
HRC
28 septembre 2020 @ 11:26
bande annonce pour faire vendre, Leonor.
HRC
28 septembre 2020 @ 17:45
Pas une bande-annonce. Mais un lancement par l’éditeur peut-être ?
Pastelin
28 septembre 2020 @ 12:41
J’adhère à tout ce que vous venez d’ecrire Leonor.. Enfin, moi aussi je vais mettre mon nez dans cet ouvrage..
Gatienne
28 septembre 2020 @ 13:17
Argument marketing bien connu, accroche un peu sensationnelle et forcément réductrice, faite pour appâter toutes les catégories de « chalands »:
Ceux qui ignorent tout du personnage et sont curieux de savoir.
Ceux qui connaissent l’auteur et lui font confiance au-delà de cette présentation.
Ceux qui connaissent le personnage et approuvent ou non ce qui est dit dans la présentation du livre.
Bref, un peu tous les lecteurs…😉
ciboulette
28 septembre 2020 @ 16:40
Je suis de votre avis , Léonor et HRC .
Naucratis
28 septembre 2020 @ 18:30
Commentaire parfait, Leonor. Merci !
LORDBHJ
30 septembre 2020 @ 11:00
Excellent commentaire Leonor.
Merci.
Kalistéa
28 septembre 2020 @ 11:03
Il y avait mieux à faire , à mon avis ! …
Karabakh
28 septembre 2020 @ 11:31
Si Monsieur Bled avait commis une vidéo sur les réseaux sociaux, son titre accrocheur aurait été immédiatement qualifié de « putaclic ». Naturellement, Hindenburg porte sa part de responsabilités dans la montée du NSDAP au pouvoir, néanmoins, le ranger sous le titre de l’homme qui a conduit Hitler au pouvoir, c’est sacrément réducteur. Je ne sais quelles sont ces documentations de première main mais, sans prendre la défense de Hindenburg, qui fut (je le répète et insiste) incontestablement un artisan de la montée des extrêmes, ces sources me semblent très partisanes, bien trop tranchées pour être considérées comme du pain béni et ne pas être passées au filtre de la critique.
Naucratis
28 septembre 2020 @ 18:32
Je suis d’accord avec vous. Bled est pourtant un historien sérieux. Peut-être une initiative de l’éditeur ?
Karabakh
29 septembre 2020 @ 18:49
Oui, je pense que c’est plus une initiative de l’éditeur que de l’auteur. Monsieur Bled est un historien de grande qualité.
Leonor
30 septembre 2020 @ 16:51
Nous sommes du même avis, Karabakh.
DEB
28 septembre 2020 @ 11:37
Pour moi, Hindenburg, comme Pétain, illustrent bien le drame des politiciens très âgés qui restent aux manettes.
Ils ont un passé glorieux mais plus de projection sur l’avenir et, dans les deux cas une forme de naïveté malvenue.
Esquiline
28 septembre 2020 @ 12:39
A part Pierre Grimal et Jacques Le Goff je ne lis jamais d’ouvrages ayant trait à l’histoire écrits par des auteurs français.
ciboulette
29 septembre 2020 @ 15:33
Pierre Grimal , bon souvenir de mes études !
Anastasia A 🙂
28 septembre 2020 @ 14:46
Quand on regarde la dureté de son visage et son air peu avenant , on comprend assez vite à qui on a à faire. Certains portent toute la douceur et la bienveillance dans leur regard et d’autres … 🙄
Gwyllianne
28 septembre 2020 @ 16:15
Le NSDAP y fut condamné en tant que personne morale et reconnu comme organisation criminelle lors du procès de Nuremberg.
D’après , mes amis allemands d’un certain âge , le peuple dans une misère avérée ne se tournait pas vers hitler (je ne mettrai jamais de majuscules à ce patronyme) mais vers le communisme .
Alors lui imputer la montée des nazis n’est pas exact .
HRC
28 septembre 2020 @ 17:59
Je vais radoter parce que je l’ai déjà écrit, mais outre la situation économique et sociale, les choix du parti communiste allemand ont été lourds. Ils excluaient leurs opposants en interne à leur ligne ultra dure. Leur guerre contre les socialistes à contribué à la montée du NSAPD. La pègre était forte à Berlin.
Je dirais bien que le traité de Versailles a joué un rôle plus grand que Hindenburg que je n’admire pas pourtant, et son fils encore moins.
Dennis
28 septembre 2020 @ 18:35
Pour de nombreux Allemands, Hindenburg était le héros de Tannenberg, qui chassa les Russes de la Prusse orientale en 1914/1915. Après son élection à la présidence de la République de Weimar en 1925, il s’est comporté de manière absolument constitutionnelle. Seule sa candidature en 1932 a empêché Hitler d’être élu président du Reich.
Le peuple allemand était responsable de la montée d’Hitler. En juillet 1932, 13,745 millions d’Allemands ont voté pour le NSDAP (37,3%), ce qui en fait de loin le parti le plus fort. Néanmoins, Hindenburg a refusé de nommer Hitler comme chancelier. Mais tant von Papen que von Schleicher ont échoué. En fin de compte, il ne restait plus qu’Hitler. Nous aurions sûrement une meilleure image de Hindenburg aujourd’hui s’il était resté ferme. Mais en août 1934, Hindenburg mourut. D’ici là, au plus tard, Hitler n’aurait plus pu être empêché.
LORDBHJ
30 septembre 2020 @ 11:03
Merci Dennis.
Il n’avait pas d’autre choix.
Leonor
30 septembre 2020 @ 16:52
Exactement.
HRC
2 octobre 2020 @ 09:50
Dennis et LORLBJ,
Juste une phrase extraite du livre de Nicolas Patin que je suis en train de lire : « à mesure que la voie légale porte ses fruits, il (Hitler) lâche la bride à la SA et fait renaître la violence des premières années du régime » .
une autre « il enferme les dirigeants ( de fin 1932 et janvier 33) dans un choix impossible (…..) s’ils ne lui donnent pas le pouvoir (..) auquel il a légitimement accès par son score électoral (1932), sa base risque de replonger l’Allemagne dans le chaos »
Page 169
un joie tenaille tactique entre rue et légalité.
Bled aurait dû surveiller son éditeur….
Vieillebranche
28 septembre 2020 @ 23:31
S’il vous plaît, ne mettez pas Bismarck en responsable par ricochet de l’élection de Hitler comme chancelier- Et la classe des Junkers a contribué au développement de l’ Allemagne – L’ histoire est toujours complexe et contradictoire : Hindenbourg tout seul n’avait guère de pouvoir,- La révolution spartakiste, l’ occupation de la Rhénanie par les français etc etc ont largement contribué à une radicalisation des allemands : pour le malheur de tout le monde, c’est le plus megalo des leaders qui est sorti des urnes –
HRC
29 septembre 2020 @ 08:22
Hindenburg comme d’autres maréchaux a profité des compétences de son chef d’état-major c’est à dire Ludendorff à l’est contre les Russes, à eu avec lui presque tous les pouvoirs, et l’a ensuite laissé tomber après l’échec de l’offensive de l’été 18. Il avait aussi validé l’offensive sous-marine, et pas prévu l’entrée en guerre des USA.
C’est beaucoup.
HRC
29 septembre 2020 @ 08:39
Une fois président, il a eu à gérer l’effondrement de 18 à 24… Hitler ne faisait que moins de 3% en 28.
Après… Crise mondiale.
Le patronat allemand a aussi choisi dans ce contexte. Hitler à fait faire des obsèques grandioses à Hindenburg, pour prendre le prestige d’un homme qui se méfait de lui, comme pour Rommel, Udet et autres…
Son fils par contre aurait accepté beaucoup d’argent du nouveau régime.
HRC
29 septembre 2020 @ 08:44
.. a fait faire.
La question de Jul sur l’échec de la coalition au Reichstag de 29 à 33 est très juste, mais la réponse ne peut pas être courte et simple !
LORDBHJ
30 septembre 2020 @ 11:06
Tout à fait exact.
Le sujet est bien complexe et demande de l’objectivité tout comme l’ensemble des faits.
HRC
29 septembre 2020 @ 08:47
Mon portable transforme les a en à….
Leonor
30 septembre 2020 @ 17:31
Permettez-moi de prolonger une partie de mon commentaire ci-dessus.
LORDBHJ écrit ci-dessus, avec raison :
» Le sujet est bien complexe et demande de l’objectivité tout comme l’ensemble des faits. »
J’évoquais Johann CHAPOUTOT.
S’il est UN historien français qui mérite d’être lu sur le sujet » accession au pouvoir des nazis », pourquoi et comment, c’est lui.
J’ai rarement lu quelque chose d’aussi intelligent, et ce n’est pas faute d’avoir avalé des bibliothèques.
Chapoutot , en historien véritable ET dénué de toute partialité, se pose la question de base , qui me hantait à souhait, comme d’autres personnes avides de comprendre, évidemment :
Comment cela a-t-il pu être possible qu’un peuple aussi cultivé, ayant produit autant d’immenses artistes, philosophes, écrivains, musiciens, théologiens, ait pu se donner au nazisme ? Comment ? Pourquoi ?
J. Chapoutot, sans aucun des habituels a priori franco-français, part de là. Et s’attaque aux archives. Aux vraies archives. Aux écrits du XIXe siècle. Il lit, parle, écrit l’allemand à la perfection, et, tout méridional qu’il est, lit l’écriture allemande gothique imprimée ET manuscrite. Il va à la source. Aux sources.
Et pas seulement en Allemagne. Parce que les sources du national-socialisme et de l’anti-sémitisme entre autres ne sont pas qu’allemandes, très loin de là. Elles sont bel et bien européennes.
Il va beaucoup plus loin et plus profond que les traditionnelles explications – exactes mais insuffisantes – , par la crise économique , le désastreux Traité de Versailles, et les poussées communistes .
C’est brillant. Etayé on ne peut mieux, faisant appel aussi bien à des données et une réflexion anthropologique, philosophique, historique bien sûr, et sociologique. Un spectre d’étude d’une largeur époustouflante.
Le nazisme vient de loin dans le temps, ses prémices étaient présentes un peu partout en Europe , dans toutes les couches des sociétés.
Hitler n’en a été » que » (!) l’émergence , le cristallisateur, arrivé au bon moment, et doté d’une éloquence, d’une capacité dramatique et d’un charisme peu ordinaires.
Vous trouverez sur Internet des articles sur Chapoutot, des interviews de lui , et bien sûr sa bibliographie.
Bon courage parce que c’est aussi rude ( à entendre ) que brillant .
HRC
2 octobre 2020 @ 10:05
« le nazisme vient de loin »
ça vous rassure, ça allège sérieusement les responsabilités diverses, mais, à mon sens ça blanchit un peu le régime.
Lequel n’a pu développer sa mythologie qu’une fois les pleins pouvoirs pris : la chancellerie, l’incendie du Reichstag, l’assassinat des SA, d’hommes politiques aussi, et la mort d’Hindenburg.
Après, comparer les mythologies c’est toujours séduisant…
HRC
1 octobre 2020 @ 15:05
Juste pour signaler le dernier livre que j’ai en main sur le sujet.
La catastrophe allemande, de Nicolas Patin. Passé par l’ENS, bilingue aussi. Prof à la fac de Bordeaux. Résumé de sa thèse. Il cite un livre de Johan Chapoutot parmi beaucoup d’auteurs dont une majorité allemands.
Son étude est centré sur les députés jusqu’à la prise du pouvoir réel c’est à dire l’incendie du Reichstag.
J’y suis dedans stabilo en main, comme Thierry Lhermite dans « quai d’Orsay »…c’est une coincidence, je l’ai depuis 15 jours.
HRC
1 octobre 2020 @ 15:23
Houps… Centrée. Et ce n’est pas le portable.
Mon message n’est pas une critique de Chapoutot, qu’on m’a cité hier soir pour son étude sur le management.
C’est pour revenir à Hindenburg et à ce qui a permis au nazisme de s’exprimer dans le pouvoir, c’est à dire la nomination de Hitler comme chancelier d’un président déjà vieux et atteint d’un cancer très avancé.
HRC
1 octobre 2020 @ 15:44
Bon sang, je corrige un message perdu par ma faute !
À refaire.. (…..)
J’ai en main depuis 15 jours où un peu plus un résumé de la thèse de Nicolas Patin, agrégé passé rue d’Ulm, prof à Bordeaux, Bx pour les locaux.
Il cite Chapoutot pour son » le nazisme et l’antiquité » Et surtout beaucoup d’études universitaires allemandes.
Son étude est sur la vie politique au Reichstag. » la catastrophe allemande « .
Stabilo en main comme Thierry Lhermite dans » quai d’Orsay « ..
Pas un succès de librairie mais une étude qu’il fallait faire.
HRC
1 octobre 2020 @ 17:13
à supprimer, avec tous mes regrets de ma maladresse; Régine.
HRC
1 octobre 2020 @ 15:42
Bon sang, je corrige un message perdu par ma faute !
À refaire.. (…..)
J’ai en main depuis 15 jours où un peu plus un résumé de la thèse de Nicolas Patin, agrégé passé rue d’Ulm, prof à Bordeaux, Bx pour les locaux.
Il cite Chapoutot pour son » le nazisme et l’antiquité » Et surtout beaucoup d’études universitaires allemandes.
Son étude est sur la vie politique au Reichstag. » la catastrophe allemande « .
Stabilo en main comme Thierry Lhermite dans » quai d’Orsay « ..
Pas un succès de librairie mais une étude qu’il fallait faire.
HRC
1 octobre 2020 @ 17:15
) supprimer encore. … honte à moi
HRC
1 octobre 2020 @ 15:47
2 messages perdus..
Je citais Nicolas Patin, de la fac de Bordeaux.
?
HRC
1 octobre 2020 @ 17:13
à supprimer encore….
HRC
2 octobre 2020 @ 12:32
Juré : je n’écrirais plus que de mon ordinateur, plus de mon téléphone portable.