L’un des plus anciens palaces de France est l’hôtel Cap-Eden-Roc situé au Cap d’Antibes. Il a été fondé en 1870. Un livre-album sous la plume d’Alexandra Campbell retrace toute son histoire, son évolution et sa clientèle internationale, mondaine et princière.
Tout commence en 1865 lorsque Jean Hyppolyte Delaunay de Villemessant, propriétaire du journal « le Figaro » décide de faire construire la « Villa Soleil », havre de paix qui abritera des artistes et écrivains pour se ressourcer.
En 1870, un ancien capitaine des hussards de la garde impériale russe Alexis de Pestcheyeff fait ériger le Grand Hôtel du Cap mais sa société est rapidement au bord du gouffre en raison de la grande dépression.
En 1882, la reine Victoria découvre Nice et sa région, c’est le début de l’engouement des Anglais pour ce qu’ils nomment la Riviera.
Il faudra attendre le rachat par l’hôtelier italien Antoine Sella pour que le lieu commence à écrire sa légende. Sella s’appuie sur un bailleur de fonds important lord William Onslow, ancien gouverneur de Nouvelle-Zélande (1853-1911).
Les travaux visant à entreprendre la modernisation de l’hôtel avec le chauffage central et ascenseur peuvent enfin commencer. En échange de son soutien, lady Onslow fait créer une roseraie dans le parc ainsi qu’un cimetière canin qui existe toujours.
En 1914, l’hôtel est renommé Eden Roc. Tout au long de la guerre, l’hôtel abrite un centre de convalescence de la Croix-Rouge américaine. Il faut ensuite relancer les activités, la guerre a aussi vu la chute des empires dont celui des Romanov, les grands-ducs qui ont échappé à la révolution n’ont plus les moyens d’antan.
C’est un couple de riches américains car la clientèle a évolué de princière à bohème chic, va lancer le tourisme d’été. Jusqu’alors on venait sur la Côte d’azur pour échapper aux frimas de l’hiver. Gerald et Sara Murphy louent l’hôtel et tout son personnel à l’été 1923.
En 1929, des cabanes sont placées sur la plage, permettant de se reposer et de profiter du sol au sortir de la mer. Le prince de Galles, éphémère roi Edward VIII, commence à séjourner à l’Eden-Roc dès 1930. Il y reviendra régulièrement après son abdication en 1936 et son mariage avec Wallis Simpson, duchesse de Windsor.
La vie reprend vite ses droits. En 1946, c’est le lancement du premier Festival de Cannes en marge duquel le comte et la comtesse d’Herbemont donnent une grande soirée à l’hôtel.
C’est au restaurant de l’hôtel Eden-Roc que le prince Ali Khan, fils de l’Aga Khan III, chef spirituel des ismaéliens tombe sous le charme de l’actrice Rita Hayworth.
En 1969, l’hôtel est acheté par Maja et Rudolph Oetker dont le groupe familial compte aujourd’hui parmi ses autres fleurons le palace Bristol à Paris.
En 1987, on change le nom en Cap-Eden-Roc, des suites ont été ajoutées.
Côté gastronomie, pas moins de 6 restaurants et bars sous la houlette du chef étoilé Fréchon. 150 ans après sa naissance l’hôtel-palace du Cap-Eden-Roc n’a pas fini de faire rêver entre ses jardins luxuriants et le bleu de la mer en contre-bas. L’hôtel ferme chaque année d’octobre à avril. Comptez 1.150 € de base pour une chambre standard.
« Hôtel du Cap-Eden-Roc, la légende éternelle de la Riviera », Alexandra Campbell, Flammarion, 2021, 312 p.
Régine ⋅ Actualité 2021, France, Hôtels de légende, Livres 4 Comments
Pistounette
19 juillet 2021 @ 04:54
Chaque année, à la fin du Festival de Cannes, se tient le gala de l’amfAR (qui récolte des fonds pour la recherche contre le sida), animé depuis plusieurs années par Sharon Stone. Cette année, exceptionnellement, il a eu lieu à la Villa Eilenroc, vendredi 16 juillet.
ghislaine
19 juillet 2021 @ 07:32
C’est un livre que j’aimerais bien lire .
Agnese
19 juillet 2021 @ 09:39
Cet hôtel est une pure merveille attirant des clients du monde entier.
Ciboulette
19 juillet 2021 @ 13:18
J’y suis allée boire un verre avec des amis , j’espère que l’auteur du livre ne m’a pas oubliée parmi les personnalités !