Ouvrage consacré à l’histoire de l’Hôtel d’Ursel, résidence bruxelloise en hiver de la famille des ducs d’Ursel. Après maints soubresauts de l’Histoire, l’hôtel d’Ursel fut rasé en 1960. Une exposition lui est consacrée au château d’Hingene. Cliquez ici pour lire un article sur le sujet.
DEB
10 août 2018 @ 06:42
Ah l’exposition universelle de 1958 et l’image d’une Belgique à la pointe du progrès qu’elle voulait projeter a provoqué bien des dégâts dans la ville!
À tel point que le terme bruxellisation est adopté en architecture pour décrire les villes qui abattent sauvagement leurs anciens bâtiments et détruisent les perspectives de leurs rues.
Si le percement de boulevards et de tunnels fut nécessaire,que dire du saccage, par exemple, des avenues Louise ou Molière où de magnifiques hôtels particuliers furent détruits pour faire place à des immeubles à appartements sans âme ?
Il faudra attendre les années 70 pour que des comités de quartier s’insurgent et les Belges se souviennent du combat des Marolles ( un quartier populaire près du palais de justice) qui résista et gagna contre les promoteurs.
Le mal avait gangrené la ville et personne ne reconstruira, par exemple, la maison du peuple d’Horta, près du Sablon.
Triste !
LPJ
10 août 2018 @ 11:32
C’est avenue Louise que les Napoléon vécurent durant leur exil belge à la fin du 19è jusqu’à la moitié du 20è. Le Prince Victor y habita ainsi avec son épouse la Princesse Clémentine de Belgique et leurs deux enfants. C’est dans l’hôtel particulier de l’avenue Louise que le Prince Victor rassembla ses nombreuses collections dont beaucoup de pièces sont aujourd’hui dans les musées français. Le Prince Louis et sa soeur ainée la Princesse Clotilde y vécurent toute leur enfance (avec un intermède en Angleterre auprès de l’impératrice Eugénie entre 1914 et 1918), leur adolescence et le début de leur vie de jeunes adultes. Dans les années 50, la Princesse Clémentine décédée, la Princesse Clotilde installée en France, le Prince Napoléon se partageant entre Paris et la propriété familiale des Napoléon en Suisse, l’hôtel particulier fut mis en vente. Et il a subi le même sort que d’autres : démolition pour être remplacé par un immeuble.
Xavier
11 août 2018 @ 14:46
L’avenue Molière n’a quasiment pas été saccagée, à l’exception de quelques immeubles à certains coins de rue, dans les années 60-70. Et c’est heureux!
Plus récemment, trois hôtels particuliers dont les intérieurs n’avaient rien d’exceptionnel ont été détruits, à l’exclusion de la façade, et entièrement reconstruits, quelques éléments décoratifs des intérieurs d’origine (cheminées, boiseries) ayant été conservés.
Soyez assuré qu’en tant qu’habitant de l’avenue Molière je suis attentif aux menaces qui pèsent sur le patrimoine.
Mais vous confondez sans doute avec l’avenue Winston Churchill, ex-avenue de Longchamp, parallèle à l’avenue Molière, qui a, elle, été horriblement défigurée, et a vu tous ses petits châteaux (vu les hectares de jardin, on ne pouvait plus parler d’hôtels particuliers au sens bruxellois du terme) remplacer par des immeubles sans âme à partir d »s années 50.
DEB
14 août 2018 @ 15:53
Non Xavier, je ne confonds pas.
Je parle bien de l’avenue Molière.
Comme quoi, la perception de chacun est différente !
Philibert
12 août 2018 @ 10:23
L’hôtel d’Ursel a été vendu et démoli en 1960, donc APRES l’Expo 58.
C’était le dernier hôtel du centre-ville. La famille aurait bien voulu que l’hôtel survive, mais les autorités n’étaient pas intéressées à la sauvegarde de ce patrimoine. C’était une autre époque, dont Bruxelles a beaucoup souffert.
Guy Coquille
10 août 2018 @ 09:08
La destruction de ‘hôtel d’Ursel n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres du vandalisme officiel de Bruxelles, asservie aux spéculateurs. Pensons au palais de Charles de Lorraine, le gouverneur des Pays-bas, qui fut réduit à rien en quelques tours de passe-passe. Il y a des moments où on comprend Baudelaire.
Xavier
11 août 2018 @ 14:48
La partie néo-classique du palais de Charles de Lorraine a été conservée (certes reconstruite) , les restes de l’hôtel de Nassau voisin , hélas fort malmenés au XIXème siècle, ont effectivement disparu dans les années 50, à l’exception de la très belle chapelle palatine.
Zorro
10 août 2018 @ 09:45
Bruxelles, Berlin et de Bucarest sont les trois villes européennes qui ont le plus souffert au cours du XXe.
Si Berlin a été en grande partie détruite par les bombardements de 1944-45, Bucarest suite au tremblement de terre de 1977 et à la dictature de Ceausescu, Bruxelles, elle a été livrée par les pouvoirs publics démissionnaires et incompétents aux mains des promoteurs immobiliers privés.
Léopold II avait entrepris de transformer la ville médiévale en une ville moderne typiquement belle époque : percement des boulevards centraux dans le style Haussmannien, création des avenues Louise et de Tervuren ainsi que de nombreux parcs (Josaphat, Cinquantenaire, etc.).
Au début du 20e siècle, la fameuse jonction reliant les gares du Nord et du Midi a démoli ce qui restait de la ville médiévale. Beaucoup d’immeubles et de monuments ont été rasés. Par exemple l’ancien Palais Granvelle, un chef d’œuvre de la renaissance construit au XVIe siècle a été impitoyablement démoli en 1931. L’exposition Universelle de 1958 (une des dernières grandes expositions universelles du XXe siècle) a aussi été l’occasion de grands travaux, c’est-à-dire destruction-reconstruction, percement de tunnels, construction de tours de bureaux et d’autoroutes urbaines. A cette époque également, Bruxelles devint un important centre de décision politique dans le monde : siège de l’OTAN, de la CECA (ancêtre de l’UE), etc. Les institutions européennes se sont implantées en plein cœur du quartier élégant et homogène : le quartier Léopold qui a vu quasi tous ses hôtels de maitre de 19e siècle disparaitre les uns après les autres, au profit d’immeuble de bureau à l’architecture médiocre. Dans les années ’60, on trouvait beau les tours de bureaux. Ca faisait moderne et américain. La fameuse maison du Peuple de Victor Horta qui était jugée vieillotte a été rasée en 1967 pour y construire une tour de bureaux. Un célèbre professeur d’architecture de La Cambre (célèbre école bruxelloise) alla même jusqu’à dire à ses élèves qu’il fallait éradiquer l’art nouveau de Bruxelles. Que ce style n’avait aucune valeur !
Heureusement, la démolite aïgue dont a été victime Bruxelles semble être stoppée. Malheureusement, les pouvoir publics ont pris conscience de leurs manquements trop tardivement. Les pertes sont irrémédiables.
Maria
10 août 2018 @ 21:29
Triste
Xavier
11 août 2018 @ 14:49
Le mépris entourant l’Art nouveau n’a pas été propre à Bruxelles, à Paris à la même époque on raillait le « style nouille »….
Gibbs from N.C.I.S. 🐕
10 août 2018 @ 10:30
Source « Riebedebie.be »
Le château d’Ursel actuel… Quid ?
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=4&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwi9v7ukleLcAhVmyoUKHVjsCb4QFjADegQIBxAB&url=http%3A%2F%2Fwww.riebedebie.be%2Ffr%2Fattraction%2Fkasteel-dursel-ch%25C3%25A2teau-dursel&usg=AOvVaw29-0dHhbSARU77FYoc7A1W
Vieillebranche
10 août 2018 @ 12:02
Bravo pour cet article et les commentaires qui suivent – je n’ai découvert que tardivement cette ville et ignorais le degré des saccages!
Gérard
10 août 2018 @ 14:33
Hôtel qui fut remplacé par une banale mais très haute tour, tellement banale et tellement haute qu’elle fut détruite et remplacée par une autre tour plus élégante et bien moins haute.
Xavier
11 août 2018 @ 14:51
La tour qui remplaça la tour de la Loterie nationale (ex-hôtel Westbury), construite à l’emplacement de l’hôtel d’Ursel, est très loin d’être élégante! Tout au moins peut-on remercier François-Xavier de Donnéa, ancien bourgmestre de Bruxelles, d’avoir exigé qu’elle ait une hauteur fort réduite!
Gérard
12 août 2018 @ 11:42
En fait il fallut détruire la première tour pour construire la deuxième qui me paraît plus élégante que la première.