Parution du livre « Isabelle la Catholique » par Marie-France Schmidt, maître de conférence honoraire d’études hispaniques à l’université de Paris IV Sorbonne. En voici le descriptif : « Née en 1451, Isabelle la Catholique accède au trône de Castille après une longue guerre civile avec son demi-frère Henri IV. Alors qu’elle ne connaît rien du pouvoir, elle va l’exercer avec une autorité et une compétence reconnues par tous.
Aidée par son mari, Ferdinand d’Aragon – l’histoire les appellera les Rois Catholiques –, elle bataillera pour que l’Espagne ne fasse plus qu’une seule nation, sous l’égide de la Castille et de l’Aragon, tout en respectant de nombreux particularismes locaux.
Dans le domaine religieux, elle unifie sans états d’âme la Castille en expulsant les juifs et en exigeant la conversion des Maures de Grenade au christianisme après la conquête de cet ultime bastion de l’islam en 1492. Elle mène à bien la réforme administrative du pays grâce à une refonte des institutions dans un sens plus centralisateur, crée l’Inquisition, qui échappera au contrôle du pape et fera de l’Espagne le chef de la catholicité. La reine apporte enfin un soutien sans failles à Christophe Colomb et contribue à l’ouverture économique du pays.
A sa mort en 1504, une nouvelle Espagne est née, moins repliée sur elle-même, plus moderne et dominatrice. Charles Quint, son successeur, s’emparera de ce legs pour en faire une des premières puissances européennes des XVIeme et XVIIeme siècles, à laquelle la France se heurtera si souvent. »
« Isabelle la Catholique », Marie-France Schmidt, Editions Perrin, 2014, 350 p.
Cosmo
29 octobre 2014 @ 10:34
Un des grands personnages de l’Histoire de l’Europe, qui aujourd’hui serait condamné pour crimes contre l’humanité.
Zeugma
29 octobre 2014 @ 10:51
Isabelle est évidemment la figure emblématique de l’Espagne ;
de l’Espagne d’avant, que j’ai bien connu.
Celle d’aujourd’hui est très différente, heureusement pour nos amis et voisins Espagnols.
Zeugma
29 octobre 2014 @ 13:19
Isabelle était une guerrière, un peu – mutatis mutandis – comme Jeanne d’Arc.
J’assistais hier après-midi à une conférence de l’école des chartes (dans ses nouveaux locaux de la rue de Richelieu) donnée par un grand savant, M Michel Rouche, sur les archaïsmes du haut Moyen-Age.
Il a longuement évoqué le rôle guerrier des femmes et notamment des reines-mères. (Aucune allusion à la reine-mère Carmen puisque la conférence s’arrêtait, chronologiquement, au traité de Verdun de 843 …)
Tout particulièrement dans l’Europe du Nord, mais pas seulement, les reines-mères donnent la vie mais aussi la fureur guerrière, les reines Teutons étant peut-être les plus féroces.
Quant à Clotilde, femme de Clovis …. elle n’y allait pas avec le dos de la cuillère, mais, bon, elle a fini sa vie en dévotion
Le conférencier a cité plusieurs auteurs à l’appui de son point de vue : Strabon, Grégoire de Tours, Fustel de Coulanges …
« On ne naît pas femme : on le devient ». Dans « le deuxième sexe », paru après la libération, Simone de Beauvoir brise l’image de la femme qui s’était formée depuis quelques siècles, celle de la douceur, de la « féminité ».
C’est par pure convention sociale argumente Simone de Beauvoir que le rôle de la femme fut longtemps strictement limité à la vie domestique : enfants, cuisine, église selon l’adage allemand.
Les choses ont changé. Les femmes travaillent et jouent un rôle croissant dans la société, même s’il y a encore beaucoup de progrès à faire (en France).
Isabelle la Catholique – de ce point de vue – apparaît, paradoxalement, comme une femme moderne.