Né en 1830, le petit-fils du grand Méhémet Ali gouverne l’Égypte de 1863 à 1879. Mais alors que son grand-père, un Turc illettré de Macédoine, conquiert le pouvoir par les armes, Ismaïl se voit offrir sur un plateau une Égypte prospère et stratégiquement bien placée sur la route des Indes.
La voie est donc toute tracée pour que ce pays se modernise et se rapproche des grandes puissances européennes : Ismaïl Pacha mène à bien la percée du Canal de Suez en 1869, mais il améliore aussi considérablement l’enseignement, le système judiciaire, les voies de communication et l’équipement urbain. Mais s’il dépense beaucoup d’énergie pour réformer son pays, il dépense bien plus encore en trésorerie !
Gaspillant une fortune pour arracher à la Sublime Porte le titre de khédive qui devient alors héréditaire, il conduit l’Égypte à la ruine financière – ce qui le contraint à abdiquer en 1879.
D’une plume enlevée, Robert Solé revient sur la vie de cette figure controversée et paradoxale. Ni hagiographique ni diabolisante, cette biographie passionnante fait la lumière sur la véritable personnalité du grand Ismaïl Pacha. »
« Ismaïl Pacha. Khédive d’Egypte », Robert Solé, Perrin, 2021, 300 p.
Robespierre
22 septembre 2021 @ 09:52
J’aime bcp Robert Solé, il nous raconte dans ses livres l’histoire d’une Egypte qui n’existe plus et où vivaient en coexistence pacifique diverses communautés. Les chrétiens, les musulmans et les juifs s’entendaient bien et les habitants invitaient parfois leurs voisins de religion différente à des fêtes de famille.
Je ne me souviens pas si c’est cet Ismail Pacha qui a dilapidé les finances qui dût vendre ses parts du Canal de Suez. La France fit la bêtise de refuser de les racheter et les Anglais qui avaient regardé avec dédain la construction du Canal, sautèrent sur l’occasion comme la faim sur le monde pour racheter les parts en question. Dès lors l’Angleterre devient « le gardien » de l’Egypte et s’immisca dans sa politique et le pays ne fut jamais plus vraiment independant.
Pascal
23 septembre 2021 @ 15:46
On peut dire aussi » comme la vérole sur le bas clergé » , je l’ai entendu en Bretagne .
Antoine
22 septembre 2021 @ 10:02
Ismaïl Pacha a des liens avec la Belgique. Il est à l’origine de l’extraordinaire ascension sociale d’un natif de Jodoigne : Hector Defoër. Ce dernier sut gagner la confiance du Pacha, fut nommé Conseiller, puis Administrateur des domaines privés et obtint finalement la haute main sur tous les avoirs financiers de son employeur. Dans ces emplois, il amassa une fortune colossale… Rentré en Belgique en 1876, il fit bâtir l’imposant château des Cailloux à Jodoigne.
Sa principale héritière fut Elvire Sakakini, vraisemblablement sa fille illégitime née de sa longue liaison avec Joséphine Custot. Elvire épousa en 1896 le comte de Keroman après la rupture douloureuse de ses fiançailles avec Mlle d’Azincourt. Le mariage ne fut pas heureux et sans postérité. Elvire de Keroman était un personnage haut en couleur. Il en est question dans l’ouvrage de Violette Morris « Histoire d’une scandaleuse » de Marie-Josèphe Bonnet.
Je vais me procurer la biographie d’Ismaïl Pacha pour voir si Hector Defoër y apparaît.
Fabily
22 septembre 2021 @ 11:36
Merci Régine pour cet article et a Robespierre et Antoine pour vos commentaires, vous m’avez donne envie de lire le livre, je vais le commander sur Amazon
Jean Pierre
22 septembre 2021 @ 12:45
C’est lui qui offrit le diadème ?