Prochaine parution en août d’une biographie consacrée à Joseph Bonaparte, frère de l’empereur Napoléon Ier. En voici le descriptif : « Joseph Bonaparte (1768-1844) a joué un rôle considérable pendant la Révolution puis sous le gouvernement de son frère cadet, Napoléon. Un simple survol des fonctions qu’il occupa durant ce quart de siècle suffit à en prendre la mesure : président du district d’Ajaccio, commissaire des guerres, ambassadeur, député, conseiller d’État, sénateur, grand électeur de l’Empire, roi de Naples, roi d’Espagne, lieutenant général de l’empereur en 1814, président du Conseil des ministres durant les Cent-jours.
Son rôle politique actif fut donc de premier plan, marqué par une relation très particulière avec Napoléon dont il fut peut-être le seul ami. Après 1815, sa position ne fut pas non plus secondaire, malgré son départ d’Europe pour un long exil de près de 25 ans aux Etats-Unis où il devint un personnage très en vue, jusque dans les milieux officiels.
Il demeura de plus une sorte de régent moral pour le compte du roi de Rome puis, après la mort de celui-ci (1832), devint prétendant au trône impérial. L’âge venant, il se raidit dans cette position et se heurta à son neveu Louis-Napoléon, le futur Napoléon III. Inhumé à Florence après sa mort dans cette ville, en 1844, il rejoignit son frère sous le dôme des Invalides en 1862. »
« Joseph Bonaparte », Thierry Lentz, Perrin, 2016, 752 p.
Muscate
7 juillet 2016 @ 10:32
Un homme passionnant et grand amoureux.
Je l’aime beaucoup.
Caroline
7 juillet 2016 @ 11:08
Ce livre intéresserait les passionnés de l’histoire de la célèbre famille Bonaparte!
Leonor
7 juillet 2016 @ 11:30
Voilà un sujet fort intéressant.
Sous l’angle psychologique : comment un aîné se » soumet »-il à l’autorité voire au gouvernement d’un cadet ?
Car nombre de cadets voire de derniers de fratries visent ou tout au moins finissent par occuper des places en vue. Il serait bien étonnant que ce ne soit qu’un hasard.
Donc, comment aîné(e) et cadet(te) réagissent-ils et agissent-ils l’un(e) vis-à-vis de l’autre ?
Le livre doit être intéressant. Perrin n’a pas l’habitude de publier n’importe quoi.
Claude MARON
7 juillet 2016 @ 12:00
J’ai vu il y a quelques semaines (mois ?), sur la chaîne « Histoire » ou sur « Arte » un beau reportage lui consacré. Je pense même qu’il a essayé de faire s’évader son frère avant son départ pour Saint-Hélène.
LPJ
7 juillet 2016 @ 14:17
D’autant que l’auteur, Thierry Lentz, est un napoléonien érudit.
Mary
7 juillet 2016 @ 14:23
Mais Léonor,
Le cadet ayant réussi,il pistonne l’aîné qui file doux par intérêt ,logique.
aubert
7 juillet 2016 @ 17:17
… et surtout, le directeur de la Fondation Napoléon n’écrit pas n’importe quoi
Corsica
7 juillet 2016 @ 18:04
Effectivement Leonor, un sujet d’autant plus intéressant que Joseph, celui dont Tayllerand disait « Aussi suffisant qu’insuffisant »», n’a pas sauté de joie quand il a du quitter son royaume de Naples pour devenir le roi « intrus » et détesté d’Espagne. Je pense que je vais rajouter cette biographie dans ma pile de livres à lire.
Ami des Bataves
7 juillet 2016 @ 12:40
Quand Joseph Bonarparte partit pour le Nouveau Monde, il avait dans son sillage un menuisier ou ébéniste qui s’appelait Bouvier. C’est l’ancêtre direct de Jacquelines Kennedy, elle si fière d’être d’ascendance française.
*Gustave de Montréal
7 juillet 2016 @ 14:53
Joseph vivait à Bordentown au New Jersey. Il avait acheté de vastes étendues forestières dans le nord de l’état de New York dont Lake Bonaparte qui porte son nom dans les Adirondacks. Je crois qu’il avait plusieurs maîtresses chez ses esclaves car il existe toujours aujourd’hui des familles noires portant le nom de Bonaparte.
framboiz07
7 juillet 2016 @ 14:57
Th Lentz est juriste de formation, il préside l’Institut Napoléon & publie beaucoup sur les Bonaparte ,il a aussi écrit un livre , sur la mort de John Kennedy .
Gérard
7 juillet 2016 @ 15:28
On voyait déjà un peu cet aspect dans le livre de Gabriel Girod de l’Ain mais il s’intéressait surtout à la vie privée de Joseph.
Les rapports entre Joseph et Napoléon paraissent avoir été plus faciles qu’avec Lucien ou avec Louis mais Joseph, s’il reconnaissait les grandes qualités de son cadet, ne manquait pas avec une certaine ironie de lui rappeler dans ses lettres qu’il avait déjà accompli les gestes que Napoléon voulait lui voir accomplir. Et bien entendu de tous les frères et beaux-frères de Napoléon il fut celui qui eut la tâche la plus difficile qui était celle de régner sur l’Espagne.
À cet égard Joseph ne manquait pas à l’occasion d’une inventivité qui pouvait déplaire à Napoléon car il s’inspirait de la philosophie des Lumières et souhaitait être un roi démocrate. On trouve ceci dans l’ouvrage de Vincent Haegele, Napoléon et Joseph Bonaparte, le Pouvoir et l’Ambition, publié chez Tallandier en 2010.
Les auteurs peuvent exploiter effectivement les nombreux écrits de Joseph et les correspondances entre les deux frères.
Mais quoiqu’il en soit de ses propres idéaux Joseph ne trahit jamais son frère qu’il aima toujours beaucoup.
Cosmo
8 juillet 2016 @ 15:50
Cher Gérard,
Il semble que Joseph Bonaparte n’ait pas laissé un trop mauvais souvenir en Espagne malgré l’odieuse guerre imposée par son frère.
Dans la fratrie Bonaparte, Joseph et Napoléon étaient les plus proches en âge et en sentiments. Ils sont partis ensemble à Autun pour y être pensionnaires.
Le temps passant, on commence à rendre justice aux Bonaparte.
Amicalement
Cosmo
Gérard
9 juillet 2016 @ 19:32
Pas que Joseph n’était pas aussi bête que Talleyrand voulait le dire qui était une mauvaise langue.
Effectivement je crois que Napoléon et Joseph s’aimaient profondément.
Gérard
9 juillet 2016 @ 19:33
Lire : je crois que Joseph…
COLETTE C.
7 juillet 2016 @ 18:28
Je crois que je vais me laisser tenter.
J’ignorais qu’il était aux Invalides ; près de Napoléon, il y a le roi de Rome .Où est Joseph ?
Gérard
8 juillet 2016 @ 18:59
Joseph repose dans l’église du Dôme aux Invalides au-dessus de la crypte de l’empereur Napoléon Ier. Son frère Jérôme y repose également et notamment aussi l’Aiglon, Turenne, Vauban, Foch et Lyautey.
Le sarcophage gris, noir et blanc est majestueux sous une coupole décorée de fresques dans une des chapelles de la rotonde, aujourd’hui la chapelle Saint-Augustin. Ce tombeau est l’œuvre de l’architecte Alphonse-Nicolas Crépinet (1826-1892). Le marbre est du marbre Grand Antique, extrait dans la vallée de Lez près d’Aubert, un village proche de Saint-Girons, en Ariège, qu’on appelait alors du marbre Grand Deuil.
Joseph en 1844 avait d’abord été inhumé dans la basilique Santa Croce de Florence où reposait déjà sa fille Charlotte et où reposera sa femme Julie dont les dépouilles y sont toujours, mais lui fut transféré aux Invalides le 14 juin 1862 à la demande de son neveu l’empereur Napoléon III. Il est indiqué sur le tombeau Joseph Napoléon Ier, puisque c’est sous ce nom qu’il régna d’abord à Naples puis à Madrid.
Robespierre
8 juillet 2016 @ 09:36
Je ne sais plus dans quelles mémoires de contemporains j’ai lu que Joseph Bonaparte, c ‘était, question physique, exactement comme Napoleon mais en plus beau.
Robespierre
8 juillet 2016 @ 12:53
Je crois me rappeler qu’il était très cultivé et aimait la compagnie des hommes et femmes de lettres. Qu’il recevait chez lui.
COLETTE C.
8 juillet 2016 @ 18:40
Gustave de Montréal, il avait donc reconnu les enfants de ses maitresses noires ?
*Gustave de Montréal
9 juillet 2016 @ 16:16
Je l’ignore, ma chère. Mais le nom de Bonaparte qui se perpétue chez des noirs dans le nord de l’état de New York est assez étonnant.
*Gustave de Montréal
9 juillet 2016 @ 16:24
Je retrouve 80 Bonaparte abonnés au téléphone dans cette région américaine!
framboiz07
11 juillet 2016 @ 14:07
Il faut leur téléphoner , pour savoir !
En France, on a donné des noms négatifs aux esclaves libérés ( cf, Sarpédon, Blanchette , Crétinoir ) Est-ce le même état d’esprit ?
Gérard
11 juillet 2016 @ 11:32
Joseph avait souhaité être inhumé à Santa Croce près de sa fille Charlotte mais en cas de rétablissement de l’Empire être transporté en France et il le fut donc en présence de son petit-fils Joseph, prince de Musignano. Et ce retour il le devait donc à ce neveu aventureux dont il considérait, lui qui était bon et raisonnable, qu’il était responsable de la mort de son frère Napoléon-Louis, qui était le gendre de Joseph, et Joseph n’avait pas non plus apprécié, c’est le moins qu’on puisse dire, les tentatives de Strasbourg et de Boulogne.
Joseph a eu de nombreuses maîtresses d’autant plus qu’il fut souvent éloigné de sa femme. Il a certainement eu aussi pas mal d’enfants naturels mais il semble que l’on n’en recense que sept (ou huit).
Tout d’abord d’Élisabeth Dozolle, veuve du capitaine Lamy mort pour la France, il eut une fille dont on ne connaît pas le prénom et qui mourut à Naples en 1806 à l’âge de quelques semaines.
Il eut ensuite une liaison très amoureuse avec Giulia (Maria Giulia) Colonna, noble des princes de Stigliano (1783-1867), patricienne de Vérone, dame de la cour de la reine Julie, qui fut duchesse d’Atri le 4 novembre 1804, elle était la fille aînée de don Andrea Colonna (1748-1820), troisième prince de Stigliano, prince d’Aliano et de Galatro, marquis de Castelnuevo, etc., grand d’Espagne de la première classe, lieutenant général, grand chambellan du roi Joseph, grand aigle de la Légion d’honneur, grand dignitaire de l’Ordre royal des Deux-Siciles, grand-croix de l’Ordre de Saint-Janvier, et de donna Cecilia Ruffo di Calabria (1759-1833), noble des princes de Sant’Antimo, princesse della Motta San Giovanni Bagnara.
Elle avait épousé donc le 4 novembre 1804 don Girolamo Acquaviva d’Aragona (1786-1848), 23e (ou 22e) duc d’Atri, comte de Conversano, auquel elle devait donner une fille et trois fils.
De Joseph elle eut deux enfants :
Giulio Antonio Acquaviva d’Aragona (né à Naples en 1807-mort à Palerme en 1836), lieutenant de la garde royale des Deux-Siciles, qui ne se maria pas,
et Teresa (Teresa Maria Giulia) Acquaviva d’Aragona qui mourut à Naples en 1808 à l’âge d’un mois.
Il eut une liaison en Amérique avec Annette (ou Anna) Savage, née à Philadelphie en 1800, morte à New York en 1865, qui descendait de la princesse indienne Pocahontas (de la tribu des Powhatans), et des Quakers qui fondèrent Philadelphie. Elle devait par la suite se marier deux fois, d’abord avec Charles Joseph Gellhand Delafolie, dit parfois de la Folie, protestant, négociant en soie, puis avec Henry Horr, de New York.
De cette liaison Joseph eut deux filles (et peut-être aussi un garçon en 1821 ?) :
Pauline Joséphine Anne Holton, née à Philadelphie en 1821 (ou en 1819 ?), morte à quatre ans accidentellement à Bordentown (New Jersey, dans la propriété de Point Breeze que Joseph avait fait édifier) en 1825, tuée par une jarre de fleurs qui lui tomba sur la tête.
Il eut aussi d’Annette, Caroline (Caroline Charlotte) Delafolie, qui fut adoptée par son beau-père Charles Delafolie et qui fut légitimée par décret impérial français en 1869. Elle était née à Philadelphie en 1822 et mourut le 25 décembre 1890 à Richfield Spring, dans l’État de New York. Elle était séparée du colonel Zebulon (Zeb) Howell Benton (1811-1893), qu’elle avait épousé en 1839 à Watertown (New York) dont elle eut sept enfants parmi lesquels deux moururent jeunes. Il n’est pas certain que sa postérité soit éteinte.
Joseph eut également une liaison avec Émilie Hémart, Mme Félix Lacoste « de Balmès », dame de compagnie de la princesse Charlotte fille de Joseph. Elle était née à Paris en 1798 et mourut à Paris en 1879. Elle était fille de Louis (Claude Nicolas Louis) Hémart, commissaire-priseur parisien et de Françoise (Amélie Françoise) Doberseq. Elle avait épousé en 1819 à Paris Félix Lacoste qui fut sous-lieutenant puis commerçant, titulaire de la Légion d’honneur.
Émilie donna deux fils à Joseph, Joseph Henry Léon Lacoste né en 1820 à Paris et Félix Joseph Lacoste (1825-1850) qui fut receveur des finances à Thionville, ne se maria pas, mais a peut-être eu une postérité.
Cosmo
11 juillet 2016 @ 15:30
Cher Gérard,
Il est amusant que vous parliez de don Andrea Colonna, un lointain parent pour moi.
J’admire votre capacité à relier tous ces individus entre eux.
Amicalement
Cosmo
Gérard
13 juillet 2016 @ 21:50
La Terre est un village mon Cher ami Cosmo…
JAusten
11 juillet 2016 @ 19:50
Une petite idée de Joseph aux US
http://www.adirondackalmanack.com/2015/06/the-battle-of-waterloos-adirondack-legacy.html
(les deux époux étaient séparés mais ont été enterrés ensemble).
un extrait de la descendance : en español por favor
https://books.google.fr/books?id=L3phfyQB59AC&pg=PA314&lpg=PA314&dq=colonel+Zebulon+(Zeb)+Howell+Benton&source=bl&ots=w8S4Qbzjzy&sig=veUXXuew6vtT7QE0oqT5kZDFNF8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiX7JP2h-zNAhVLvBoKHY4nD_UQ6AEISTAG#v=onepage&q=colonel%20Zebulon%20(Zeb)%20Howell%20Benton&f=false
Gérard
13 juillet 2016 @ 21:52
Très intéressant Chère JAusten.
Robespierre
12 juillet 2016 @ 09:19
Quelle santé, ce Joseph !
Gérard
13 juillet 2016 @ 21:54
Un sacré tempérament en effet.