Parution en janvier 2016 du livre « Joséphine, le paradoxe du cygne » par Pierre Branda. En voici le résumé : « Au-delà des images et des caricatures toujours reproduites, la découverte d’une autre Joséphine, attachante et troublante.
Elle ne s’appelait pas Joséphine de Beauharnais, mais Marie-Joseph-Rose de Tascher de La Pagerie. C’est par la grâce de Napoléon qu’elle prit le nom de Joséphine, puis le titre d’impératrice. Ce premier mystère en cache beaucoup d’autres, dont Pierre Branda lève successivement les voiles.
Certes, la Créole avait la grâce du cygne, dont elle se fit un instrument efficace, au point d’être désignée comme « l’incomparable », de sa naissance à la Martinique en 1763 jusqu’à sa mort à Malmaison en 1814. Mais, bien plus que ses prouesses et ses trahisons amoureuses réelles ou supposées, l’auteur fait valoir la femme de réseaux, d’influence et d’argent, l’hostilité jamais démentie du clan Bonaparte à son égard et envers ses deux enfants, son goût pour la nature et les arts, et surtout ce lien complexe et indéfectible avec Napoléon dont elle accompagna la vertigineuse ascension sans connaître la chute ultime.
Loin de la légende noire comme des potins anecdotiques, Pierre Branda redonne vie à une femme de tête autant que de corps aux prises avec la grande histoire, dont elle sut tirer parti tout en subissant ses coups. »
« Joséphine, le paradoxe du cygne », Pierre Branda, Perrin, 2016, 464 p.
kalistéa
9 décembre 2015 @ 10:48
Prise dans les désordres et l’horreur de la Révolution Française , Joséphine , grace à la passion de Napoléon qui avait su découvrir en elle « l’incomparable », se fit une place dans l’Histoire .Elle sut occuper le trône de France avec une grâce , une majesté , et un panache que « la fille des césars » qui lui succéda, n’atteint pas!
aubert
9 décembre 2015 @ 12:57
Au souvenir de Marie-Antoinette on peut penser que même chez les Habsbourg bon chien ne chasse pas de race.
Cosmo
9 décembre 2015 @ 13:35
Très juste, Dear K !
Marie-Louise ne trouva un rôle à sa dimension que dans le petit duché de Parme, dont elle fut toutefois bonne gestionnaire, et l’amour que dans les bras de second couteaux. Elle fut somme toute plus Bidermeier qu’impériale.
Amicalement
Cosmo
flabemont8
9 décembre 2015 @ 18:39
En effet , et il semble que les Français , qui ont la dent dure , aient bien aimé Joséphine .
Ami des Bataves
9 décembre 2015 @ 14:28
Sincèrement, je sature ! Un livre de plus sur Joséphine. On n’a pas découvert de nouveaux documents, de nouvelles correspondances donc c’est du rabâchage présenté autrement. Je sais bien qu’elle avait un charme fou. Un grand sens de la diplomatie et un caractère agréables. Mais elle était menteuse, ce n’est pas moi qui le dit mais son illustre époux.
Quant à la fille des césars, elle avait énormément d’érudition, parlait toute une série de langues (celles de l’empire de son père). Contrairement à Joséphine elle utilisait son temps libre à lire et se cultiver. Quand elle est arrivée en France, Strasbourg, je crois, où Caroline etait venue l’accueillir, elle a pu parler en latin aux autorités de la ville. Elle laissait à sa dame d’honneur le soin de lui commander ses vêtements et lui faisait confiance, et elle n’était pas plus mal habillée qu’une autre. Je sais que du côté français il est de bon ton de vilipender Marie Louise, mais du côté germanique, on voit les choses autrement.
La xénophobie française a toujours démoli les princesses étrangères.
Napoléon s’est tout de suite attaché à Marie Louise, il a vu que ce n’était pas une cruche.
Pour lire une bonne bio de Marie Antoinette, vaut mieux lire des biographes étrangers. Pour lire une bonne bio de Marie Louise, il faut faire la même chose.
Damien B.
10 décembre 2015 @ 07:47
Je suis bien d’accord avec votre commentaire Ami des Bataves.
Pierre-Yves
10 décembre 2015 @ 13:38
C’est vrai que l’historiographie française n’a pas été tendre avec nos reines.
Certaines pourtant ont fait l’objet de livres intéressants et n’édulcorant pas leurs qualités, je pense par exemple à Jean Orieux ou Ivan Cloulas sur Catherine de Medicis, ou Régine Pernoud sur Blanche de Castille.
Ami des Bataves
11 décembre 2015 @ 08:35
La bio de Jean Orieux sur Catherine de Medicis était excellente et remettait les pendules à l’heure. Car elle avait une mauvaise réputation, et on lui collait encore une étiquette d’étrangère. Dans la mémoire collective. Or c’était une grande reine.
Leonor
11 décembre 2015 @ 12:32
Après lecture des commentaires d’Ami des Bataves et de Pierre-Yves , sur l’approche essentiellement négative des historiens français par rapport aux souveraines de France les plus récentes .
Hypothèse :
Nous avons tous, en France, été tellement modelés, voire formatés par un récit historique élaboré sous la IIIe République, dans l’esprit de la Révolution , qu’il est possible que nul n’en soit sorti indemne, pas même les historiens de métier.
Or, Marie-Antoinette et Marie-Louise étaient des Autrichiennes – les ennemis de l’époque . Les Français avaient carrément décapité la première, ils n’allaient quand même pas se dédire et faire mea culpa . Il était donc important que l’opprobre continue à peser sur elles , entre autres.
On n’est d’ailleurs toujours pas sorti de la déification de la Révolution française.
Cet aveuglement est grave.
Zorro
14 décembre 2015 @ 11:07
Absolument Leonor,
L’historiographie française au sujet au sujet de leurs dynasties mais plus largement de l’Ancien Régime en général est très influencée par le prisme révolutionnaire, même encore maintenant. Les rois sont vus, en gros, comme des tyrans ou des profiteurs ou encore des faibles manipulés par des courtisanes ou par un clergé corrompu, en gros. Les manuels scolaires, les documentaires, de même que quantité de films, de téléfilms ou de séries françaises dont l’action se déroulent avant 1789 sont généralement biaisés et font passer la France d’Ancien Régime comme un régime épouvantable où régnaient la misère, l’arbitraire, la superstition, l’ignorance, etc. et que les Lumières sont arrivées pour mettre fin à cette période sombre et inique.
Pour moi, la République française repose essentiellement sur des mythes, voire des mensonges qui commencent à se voir de plus en plus. Il est urgent que les français se réapproprient leur histoire de manière impartiale. La désinformation et le bourrage de crâne a été tel que je ne suis guère optimiste !
framboiz07
10 décembre 2015 @ 14:40
Ami des Bataves , la xénophobie ou plutôt la mesquinerie de la vie de cour ou encore la goujaterie de rois élevés pour dominer tout & tous y compris leur épouse ?
Concernant Marie-Antoinette, j’avais lu une biographie favorable à la reine de Jean Chalons .
will34
10 décembre 2015 @ 19:34
Joséphine n’était pas parfaite, loin de là, mais elle était bonne et aimée à ce titre…
J’ai réalisé par contre, il y a peu de temps, qu’elle était détestée à la Martinique….
will34
10 décembre 2015 @ 20:07
Ami des Bataves, les comparaisons ne sont pas toujours nécessaires. Marie-Antoinette était relativement peu instruite et un brin futile, mais elle a eu, dans l’adversité, une conduite admirable. Marie-Louise, était peut-être plus instruite, comme vous le dites, et je veux bien le croire, mais dans l’adversité, elle a été assez médiocre, notamment vis-vis de son fils…. Tout n’est pas une question de culture générale….
Ami des Bataves
10 décembre 2015 @ 21:16
Marie Antoinette a été admirable, mais ce sont les étrangers qui ont le mieux écrit sur elle, lui montrant de la compassion pour ce qu’elle a subi. Je pensais à Antonia Fraser. Anglaise. Marie-Louise a dû obéir à son père et elle avait Metternich comme ennemi. Elle n’a pas abandonné son fils, mais Metternich lui a fait un chantage, lui laissant miroiter le duché de Parme pour son fils plus tard. A condition de le laisser à Vienne pour qu’il ait l’éducation d’un prince autrichien. Mais c’était un leurre.
Je ne parle de Marie Antoinette que parce qu’une chose m’a étonné : c’est une historienne étrangère qui a parlé d’elle avec le plus de compassion.
Ami des Bataves
11 décembre 2015 @ 08:40
Joséphine était considérée comme bonne et généreuse. Et les Français l’aimaient. Le bémol viendrait de Napoléon. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène que vous avez sûrement lu, l’empereur parle de la générosité de Joséphine et dit qu’elle vivait dans l’abondance et le luxe et pour elle donner était facile. Mais il disait qu’elle l’aurait peut-être moins été, généreuse, si elle avait dû se priver pour donner. Cette réflexion m’avait surpris, et je vous la transmets.
Leonor
11 décembre 2015 @ 12:37
( j’ai tenté une explication un peu plus haut, en réponse à votre précédent post).
>> Vu que les Français ont proprement coupé le cou à Marie-Antoinette, ils ne pouvaient pas , ensuite, lui trouver des qualités ou des excuses : il aurait fallu qu’ils regardent en face leur propre férocité, l’abomination de la Terreur, le déni des valeurs qu’ils avaient eux-mêmes proclamées.
Impossible. Le coq gaulois doit cocoricoter haut et fort, et surtout ne pas regarder le fumier sur lequel il est perché.
Francine du Canada
9 décembre 2015 @ 16:11
Merci Régine; ce livre m’intéresse et je vais me l’offrir pour le Nouvel An et je connaîtrai ainsi des heures de plaisir. FdC
Denis
9 décembre 2015 @ 16:29
Et encore une bio de Joséphine ! que peut-on bien trouver de nouveau à écrire sur un personnage si souvent dépeint ? Mystère de l’édition en maqque de livres à succès !
kalistéa
9 décembre 2015 @ 17:29
excusez-moi: « n’atteignit « pas.
Sylvie-Laure
10 décembre 2015 @ 08:39
Au sujet de la 1ère impératrice, que nous ayons eu, chez nous, j’ai lu cet été, un livre qui s’intitulait « Joséphine : l’obsession de Napoléon », qui disait entre autre, que la cérémonie de son mariage civil, signée par des témoins était juste légalement acceptable, et qu’il fallut pour que le couple se fasse sacrer, enfin l’époux tout au moins, soit uni religieusement, et là cela ce « corsait » :) un peu, les signatures douteuses ayant eu besoin d’un support de taille, pour que le couple consentit à une union religieuse discrète, avant la journée du 2 décembre 1804. Mais le livre m’interessa beaucoup en dehors de ce détail là.
Ami des Bataves
10 décembre 2015 @ 14:40
Oui, c’était un drôle d’acte de mariage où la fiancée s’était rajeunie et le fiancé, par galanterie, s’était vieilli.
Leonor
10 décembre 2015 @ 15:38
Peut-on se lasser de Joséphine ?
Nous, oui, sous la plume de mauvais écrivains ( remarque générale qui ne s’adresse pas à l’auteur de ce livre, que je n’ai pas lu).
Napoléon, non.
Lui, il était raide(!) dingue de Joséphine.
Bonaparte, de Vérone, 1er frimaire An V, à la citoyenne Bonaparte :
« Je vais me coucher, ma petite Joséphine, le coeur plein de ton adorable image, et navré de rester tant de temps loin de toi; mais j(‘espère que dans quelques jours, e serai plus heureux et que e pourrai à mon aise te donner des preuves de l’amour ardent que tu m’as inspiré. (…)
Tu sais bien que je n’oublie pas les petites visites; tu sais bien, la petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j’attends avec impatience le moment d’y être, tout à toi. » (…)
Vivre dans une Joséphine, c’est vivre dans l’Elysée. Baiser à la bouche, aux yeux, sur l’épaule, au sein, partout, partout ! «
Ami des Bataves
11 décembre 2015 @ 08:45
Les lettres de Bonaparte à Joséphine, nous sommes nombreux à les avoir lues. Mais la passion ne dure pas… Napoléon n’a plus jamais écrit ce genre de lettres. Bonaparte c’est Bonaparte et Napoléon c’est Napoléon.
Leonor
12 décembre 2015 @ 16:03
1807:
» Adieu, mon amie, je t’aime, e pense à toi et désire te savoir contente, gaie et heureuse. Tout à toi. »
« » Ne doute jamais de l’amour que je te porte. »
1810
» Ne doute jamais de toute la vérité de mes sentiments pour toi; ils dureront autant que moi; tu serais fort injuste si tu en doutais.. »
Ami des Bataves
13 décembre 2015 @ 10:50
Ce sont des lettres tendres, mais pas passionnées, on est loin du langage de Bonaparte. En 1810, il lui parle de « mes sentiments pour toi », mais il ne lui dit pas qu’il l’aime comme un fou. Il l’a répudiée et veut lui montrer qu’il a encore beaucoup de tendresse pour elle. Et en 1807 il veut la rassurer parce que des bruits de répudiation commencent à circuler.
Toutefois, Napoléon a toujours eu des sentiments pour Joséphine, là on est bien d’accord. Il les avait d’autant plus qu’il n’était plus aveuglé par la passion comme au début. Mais ne dit-on pas que la passion dure trois ans ? C’est ce qui vient ensuite qui compte. Je crois Napoléon quand il dit qu’il ne voulait divorcer que pour avoir un héritier. Joséphine lui convenait très bien et elle le comprenait.
kalistéa
11 décembre 2015 @ 17:16
napoléon a aimé Joséphine jusqu’à son dernier souffle.Quelques heures avant sa mort il a dit à son fidèle Bertrand: « cette nuit Josèphine est venue ; elle était assise là (il montrait une chaise ».) je l’ai vue comme je vous vois : elle était souriante « .