Tous les moyens étaient bons pour faire avancer la cause de l’unification italienne et obtenir le soutien de la France dans le conflit opposant le Piémont à l’Autriche.
Les choses n’ont guère traîné : la belle Italienne, devenue sans perdre de temps la maîtresse de l’empereur et la coqueluche du Tout-Paris, a ensuite traversé les années du Second Empire et de la IIIᵉ République comme une diva en tournée, poursuivie par des nuées d’amants à ses ordres, tout en veillant à immortaliser son incomparable beauté par des centaines de photos destinées à marquer son époque.
Puis, l’âge venant, elle a affronté le déclin avec la dignité d’une héroïne tragique.
Ce livre raconte aussi une autre histoire. En se fondant sur de très nombreux documents inédits, il dessine le portrait d’une femme assoiffée de liberté, refusant toute emprise masculine : « Comme la justice est faite par les hommes, c’est l’injustice pour la femme. » Bafouant les règles du siècle bourgeois, la Contessa ne renonça jamais à son indépendance, fidèle uniquement à ses changeantes passions.
En reconstruisant ce destin, grâce à ses propres témoignages et à ceux de ses proches, Benedetta Craveri nous convainc que la devise de la Castiglione, « Moi, c’est moi », n’est pas tant une revendication préféministe que le cri d’une personnalité insaisissable et farouche. Une éternelle fugitive qui se dérobe à toute explication convenue. »
« La contessa », Benedetta Craveri, Flammarion, 2021, 512 p.
🇨🇦 Mer Limpide 🌊
22 novembre 2021 @ 02:25
C’est très bien , elle ne se laissait pas intimider .
Sachant, qu’avec sa beauté, toutes les portes s’ouvraient devant elle .
Grâce à sa beauté elle pouvait se jouer de ses messieurs,
Cosmo
22 novembre 2021 @ 08:06
La signature de Benedetta Craveri est un gage de sérieux quant aux recherches et d’intérêt quant à la lecture. Narcissique et excentrique, le comtesse de Castiglione fut femme du monde qui sur se servir de sa beauté et de ses talents, avec “le cœur un peu bas” selon l’impératrice Eugénie.
Pascal
22 novembre 2021 @ 17:07
Cela me rappelle indirectement une citation de mon cher Alphonse :
» Un baiser est une demande adressée au deuxième étage pour savoir si le premier est libre »
L’Ami des Bêtes
23 novembre 2021 @ 13:22
Excellent…
Jérôme
22 novembre 2021 @ 19:13
Benedetta Craveri est en effet une excellente historienne. Bien que la comtesse de Castiglione ne me passionne pas, j’ai acheté immédiatement l’ouvrage de Madame Craveri que je lirai dès que le livre en cours sera terminé. Je ne doute pas qu’il sera intéressant.
Robespierre
22 novembre 2021 @ 08:48
Benedetta Craveri est une historienne de qualitéet écrit de bons livres. J’en ai lu un ou deux, mais Virginia de C. ne m’intéresse pas. C’était une femme égoïste, une mauvaise mère qui oublia son fils dès sa naissance (il fut élevé par son père) et n’avait pas une personnalité attachante. B. Craveri surfe sur la vague de l’indépendance de la femme, très actuelle, en la présentant comme une héroïne de la liberté. Je crois que l’éphémère maitresse de Napoléon III aimait surtout avoir les hommes à ses pieds et briller au premier plan. Tous ses amants n’empêchèrent pas que dans sa vieillesse elle se retrouva seule et démunie. La perte de sa beauté fut pour elle une catastrophe. Elle n’avait rien d’autre. Et certainement pas du coeur. Aucun de ses amants ne s’attacha à elle, et elle ne suscita aucune passion. Ou alors je ne suis pas au courant. Je n’aime pas ce personnage, mais je suppose qu’un ouvrage sur la comtesse permet de représenter cette société disparue du Second Empire et ses personnages.
Je me souviens qu’une chanson paillarde d’étudiants italiens parlait d’ elle (« la contessa di Castiglione dava il c… a Napoleone », etc etc) et à cet égard elle est passée à la postérité.
Aldona
22 novembre 2021 @ 09:26
Je pense intéressant à lire, le reflet d’une époque, d’une société
Muscate-Valeska de Lisabé
22 novembre 2021 @ 11:31
Ben moi aussi 😁.
Cette phrase ne veut rien dire .
Kalistéa
22 novembre 2021 @ 12:10
Celle qui avait « le coeur un peu bas » …(Je suis paresseuse et laisse à quelqu’un d’autre le soin de raconter l’anecdote.) Le mot est de l’impératrice Eugénie.
Florence Bouchy-Picon
22 novembre 2021 @ 23:40
Lors d’un bal costumé à la cour, elle portait une robe ornée des figures des jeux de cartes et il s’avère que le coeur était sur son ventre et même un peu plus bas. D’où la réflexion de l’Impératrice avisant la dame : « le coeur est un peu bas »;…
Jean Pierre
23 novembre 2021 @ 10:54
Malheur à la belle femme qui devint laide.
Mimi avec Majuscule
23 novembre 2021 @ 11:49
Sa beauté résultait surtout de ses somptueuses tenues et coiffures artistiquement mises en scène, car son visage était dur, presque vulgaire avec une bouche pincée et peu souriante. Plus encore que l’âge c’est le manque de moyens pour créer de nouveaux artifices qui a assuré son déclin. Sa grande passion, c’était multiplier les photographies de sa personne dans toutes sortes de tenues et d’arrangements. Une instagrammeuse avant l’heure.
Robespierre
23 novembre 2021 @ 12:58
C’est bien vrai ce que vous dites. J’ai été choqué quand j’ai vu son visage, pas du tout agréable, avec en effet une bouche pincée. Mais elle devait avoir des talents cachés. Que l’Impératrice, bien plus belle, n’avait sans doute pas, pour son Napoléon.
Mimi avec Majuscule
25 novembre 2021 @ 20:48
Sa mission a été facilitée par plusieurs complices dans la place, car en réalité elle était en service commandé au bénéfice de l’Italie et avait ordre de convaincre l’empereur d’appuyer l’unification italienne. Il y a eu deux séries de photos durant sa vie, celles avant 30 ans et celles après 50 ans, où il paraît qu’elle n’était plus que l’ombre d’elle-même, sans cheveux et sans dents. En effet, elle a arrêté de se photographier au décès de son mari qu’elle a perdu très jeune.