Retrouver les saveurs de la cuisine romaine, en dépassant l’image mythique et un peu défraîchie des langues de flamants roses farcies, telle est l’intention de Nicole Blanc et Anne Nercessian, docteurs en archéologie et passionnées de cuisine.
Elles font appel à toutes les sources disponibles, sans s’arrêter aux analyses d’ossements et de pollens, a priori peu alléchantes. Elles s’emparent des écrits qui détaillent les spécialités régionales, décrivent les plats préférés de César ou Auguste, évoquent tel banquet mémorable. Elles explorent notamment le De re coquinaria, seul traité culinaire antique conservé, attribué au fameux Apicius, ce gourmet amateur de foie gras, contemporain de Tibère.
Elles ont ainsi testé et adapté plusieurs dizaines de recettes qu’elles expliquent avec leurs proportions et temps de cuisson…
Les images de la vie quotidienne romaine, parvenues jusqu’à nous par la vaisselle d’argent ou de terre, les fresques représentant des victuailles, les enseignes de boutiques… s’allient à l’archéologie, aux textes d’agronomie et à la poésie, pour illustrer de façon étonnamment vivante le recueil d’Apicius.
On découvre la modernité des goûts et des modes de consommation. Les produits voyagent dans cet empire méditerranéen, proche de notre univers mondialisé. On fait venir des poissons salés du Maroc, on compare les huiles de Bétique et de Liburnie, les jambons de Cisalpine et ceux des Ménapiens, on préfère les grosses asperges de Ravenne, on connaît de nombreuses variétés de pommes et de poires, on recherche le fromage frais tout juste sorti de sa faisselle…
L’antiquité gourmande émerge, avec ses plaisirs bucoliques, ses dégoûts, ses snobismes, ses régimes, ses modes exotiques et ses manières de table. »
« La cuisine romaine antique », Nicole Blanc et Anne Nercessian, Glénat, 2020, 232 p.
Mer déchaînée 🌊
5 septembre 2020 @ 01:15
Il doit être intéressant , pas à reproduire les recettes « » les langues de flamants roses « »
Je doute fort que cela me plaise .
Où que l » ont puissent en trouver sur les marchés . 😄
Mais J’aime bien cette époque pleine de richesses culturelles. 😊
Carolus
5 septembre 2020 @ 20:04
Ça fait chic sur un menu « langues de flamands roses » 😋
Charlotte (de Brie)
5 septembre 2020 @ 07:12
Les recettes remarquablement expliquées, sont parfaitement réalisables de nos jours.
Tenez par exemple que diriez-vous de :
Melon et pastèque au poivre
Moules d’Apicius ( les bouchots de la Baie du Mont Saint Michel arrivent !)
Patina de poires (genre de gratin)
Le tout arrosé de passum ( vin de paille du Jura ou … de Corrèze
Et à défaut de triclinium, il fait encore assez beau pour déguster les plats, nonchalamment étendus sur les chiliennes de la terrasse ou mieux du jardin.
Bon appétit !
Phil de Sarthe
5 septembre 2020 @ 09:15
Il y avait à Arles, un petit restaurant près des arènes, qui servait un » menu Romain’ mais il ne doit plus exister….
Le vin proposé était fabriqué dans un daine voisin, selon les techniques de l’époque…c’était une belle expérience.
Karabakh
6 septembre 2020 @ 21:26
En effet, ce restaurant n’existe plus. Il a été remplacé par un autre concept bien moins authentique. En revanche, je pense que le domaine viticole est le Mas des Tourelles, vers Beaucaire ; lui, il existe toujours. 😉
http://tourelles.com/
Phil de Sarthe
7 septembre 2020 @ 11:05
C’est tout à fait ça…
Merci 😉
Karabakh
10 septembre 2020 @ 17:14
Avec plaisir. 😉
Roselilas
5 septembre 2020 @ 08:04
Dans le musée archéologique de Naples, j’ai pu admirer de nombreuses mosaïques comme celle présentée dans cet article. Une pure merveille de finesse, des couleurs extraordinaires et de loin, j’aurai pu croire à un tableau finement peint car les espaces étaient d’une finesse égale à un cheveu. Incroyable.
Pascal
5 septembre 2020 @ 09:17
Et d’une grande précision naturaliste pour celle-ci , je crois reconnaître un Tadorne de Belon et une Sarcelle d’hiver.
ciboulette
5 septembre 2020 @ 17:37
Voici qui est plus vivant et plaisant ! Dès qu’il fait meilleur , je m’y mets !
Phil de Sarthe
5 septembre 2020 @ 09:15
Il y avait à Arles, un petit restaurant près des arènes, qui servait un » menu Romain’ mais il ne doit plus exister….
Le vin proposé était fabriqué dans un daine voisin, selon les techniques de l’époque…c’était une belle expérience.
Zeugma
5 septembre 2020 @ 10:09
Les Romains nous intéressent toujours car nous sommes leurs héritiers. Nous pouvons comprendre leur conception du monde car ils vivaient – comme aujourd’hui beaucoup de nos contemporains – dans un monde sans transcendance, sans au-delà, du moins jusqu’à leur conversion au christianisme. Leur vie quotidienne nous fascine. Le public cultivé (un peu âgé) a lu l’ouvrage de Jérôme Carcopino dont la première édition est parue à la fin des années 30. Le livre d’Albert Angela – « Une journée dans la Rome antique » a un énorme succès en Italie. Il est maintenant disponible en français chez Payot. Ce n’est pas un ouvrage sur la cuisine mais plusieurs chapitres évoquent le sujet et la façon de se nourrir dans les différentes classes de la société.
Claude
5 septembre 2020 @ 11:21
Les premiers romains pratiquaient la simplicité alimentaire, raves et bouillie de céréales.
Les lanistes nourrissaient ainsi leurs gladiateurs, dont le régime était à peine agrémenté d’une boisson de cendres infusées.
Menthe
6 septembre 2020 @ 17:43
Et on les revigorait avec la « posca », vinaigre additionné d’eau et, quelquefois, de jaune d’oeuf.
Muscate-Valeska de Lisabé
5 septembre 2020 @ 13:53
J’ai vu une émission anglaise sur Histoire concernant ce thème.
Leur vin était un vinaigre aux épices imbuvable et un bol de leur brouet d’avoine pouvait caler un titan.
On offrait aussi des mets riches et énergétiques,en mélange infâme,indescriptibles,aux esclaves gladiateurs avant un combat. Les pauvres.Quand on pense que c’était peut être leur dernier repas🤢.
Les recettes prétendues aphrodisiaques étaient aussi légion.
Karabakh
5 septembre 2020 @ 16:59
Pour celles et ceux qui en ont l’opportunité, c’est une belle découverte. Les plats de l’Antiquité romaine sont effectivement surprenants de modernité, en tout cas d’audace.
Teresa2424
5 septembre 2020 @ 22:39
Es en la cocina y en los cementerios donde encontramos la cultura de los pueblos ..