Parution le mois prochain de ce livre « La guerre de succession d’Espagne. La fin tragique du Grand Siècle » par Clément Oury.
Cette décision arrime le royaume d’Espagne, immense mais à bout de souffle, à celui de France, première puissance du continent. Pour les autres États d’Europe, cette alliance est inacceptable. Le conflit qui s’ensuit représente la plus longue et la plus difficile épreuve du règne de Louis XIV.
La guerre de Succession d’Espagne oppose, de 1701 à 1714, les deux rois de la Maison de Bourbon à une vaste coalition dirigée par l’Angleterre, la Hollande et l’Empereur.
La France dispose alors de la plus forte armée d’Europe, invaincue depuis plus d’un demi-siècle, et d’une direction stratégique unifiée. Elle va pourtant subir une série de désastres sans précédent face aux troupes alliées commandées par le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie. La ceinture de fer érigée par Vauban est entamée, les frontières du royaume occupées.
C’est à l’étude de cette catastrophe que se consacre Clément Oury. Dans la lignée d’une histoire militaire renouvelée, il étudie la conduite des opérations depuis Versailles ou La Haye, dans les cabinets des ministres ou sur le champ de bataille. Il s’intéresse au quotidien du soldat comme à son expérience du combat ‑aux souffrances des populations dans les zones de conflit ‑aux réactions des opinions publiques qui, sidérées ou enthousiastes, voient s’effondrer l’image d’un Roi-Soleil invincible et menaçant.
Il analyse enfin les ressorts de la résilience du royaume. Alors que le désastre paraît consommé, les dissensions entre Alliés permettent d’obtenir une paix de compromis. Celle-ci bouleverse l’agencement des pouvoirs en Europe, avec l’affirmation de la Grande-Bretagne et de la Maison d’Autriche. On ne craint plus que le royaume de Louis XIV ne prétende à l’hégémonie. Des décombres du conflit s’impose un principe diplomatique nouveau : l’équilibre des puissances. »
« La guerre de succession d’Espagne. La fin tragique du Grand Siècle », Clément Oury, talalndier, 2020, 528 p.
Régine ⋅ Actualité 2020, Bourbon, Espagne, France, Livres 13 Comments
Jean Pierre
20 février 2020 @ 09:06
Après une soirée et une nuit agitées comme seuls les étudiants savaient en faire, je dus plancher pendant 6 heures sur le sujet suivant : « 1713 ».
C’était plus le moment de chanter « Malbrough s’en va-t-en guerre ».
Et je séchais lamentablement. Ne pensant qu’à aller me recoucher, au bout de 3 heures je quittais la colle non sans avoir conclu par une phrase en forme de pirouette qui me reste encore en mémoire : « 1713, paix en Europe, paix aux Amériques, mais pour combien de temps encore ! »
J’en rigole encore.
Pascal
20 février 2020 @ 09:45
Il m’arrive de m’enthousiasmer pour un livre lors de sa recension sur N&R et puis de ne pas l’acheter .
Mais si celui-ci tient ses promesses je devrais sans doute le lire tant cette guerre hante l’histoire de l’Europe au XVIIIe siècle.
L’aspect « résilience du royaume de France » me paraît tout particulièrement intéressant car je pense qu’il a duré jusqu’à Valmy et même au-delà.
Cosmo
20 février 2020 @ 10:25
Une fin tragique qui eût pu être évitée mais l’orgueil l’a emporté !
Mayg
20 février 2020 @ 13:02
Oui mais l’enjeu était de taille. l’Espagne possédait à l’époque de nombreuses colonies.
Laurent
21 février 2020 @ 11:57
En quoi l’orgueil l’a emporté ?
Louis XIV a eu raison d’accepter que son petit fils devienne roi d’Espagne .
Enfin la France n’était plus cernée par les possessions des Habsbourg .
Évidemment cela déplaisait souverainement aux anglais ,ce qui pour moi est une preuve que c’était une bonne chose pour la France .
Ce qui est tragique ce sont les morts et les destructions que cela a entraîné .
Mais une fois de plus si les anglais ne s’en étaient pas mêlés tout ce serait bien passé .
Reprenez l’histoire et vous verrez que les anglais ont passé la majeure partie de leur histoire à se battre avec les français .
Maintenant ils ont le Brexit grand bien pour eux
Leonor
21 février 2020 @ 17:38
Et la France a passé la majeure partie de son histoire à elle à se battre avec tout le monde. Tout dépend du point de vue .
Les Anglais en guerre sont loin d’être des petits saints. Les Français ne le sont pas non plus.
Une fois ces choses dites , rappelons ceci : la Bataille d’Angleterre. c’était en 1940. D’accord,ils défendaient d’abord leur île. Mais ce faisant, ils ont posé le premier acte de la défense et reconquête du continent .
L’histoire européenne, c’est un peu plus compliqué que de taper sur une seule nation. Le monde en blanc et noir, ça n’existe pas.
Laurent
22 février 2020 @ 19:15
Merci pour votre leçon d’histoire
Je n’ai jamais que les français étaient des saints
Mais les anglais ont toujours mus la pagaille partout
aubert
21 février 2020 @ 13:50
..et cet orgueil continue d’envenimer les échanges sur N&R.
c’est quasi le coup de l’aile du papillon. Toute proportion gardée. N&R n’est pas le monde !
Jean Pierre
21 février 2020 @ 14:00
Tiens, cher Cosmo, j’aurais parié que vous nous parleriez des renonciations annexées au Traité d’Utrecht.
Personne pour lancer le débat ?
Caroline
20 février 2020 @ 16:36
Ce livre doit être très intéressant à lire, mais mieux apprécié par les lecteurs férus d’ histoire militaire !
ciboulette
20 février 2020 @ 19:39
Une autre guerre tragique , celle de 30 ans , a laissé des traces profondes dans les esprits et dans ma région , alors alliée de L’Autriche et en butte , à ce titre , aux exactions des terribles Suédois ( entre autres ) .Pensez aux dessins de Jacques Callot .
J’ai eu le privilège (?) de voir la fenêtre de la Défenestration de Prague , point de départ du conflit .
kalistéa
20 février 2020 @ 21:25
En fin de compte la question restait posée:y avait il encore des Pyrénées?
Clara
21 février 2020 @ 01:41
La guerre se terminera plutôt en 1713, par des négociations préliminaires entre le Prince Eugène et le Maréchal de Villars, réunis à Rastatt dans le château construit par Louis de Bade (mort de ses blessures en 1707) cousin d’Eugène… l’Autriche n’avait plus les moyens financiers de poursuivre la guerre, le parlement d’Angleterre ne voulait plus accorder de crédits, Villars venait de remporter deux victoires pour une France exsangue et en faillite financière, on peut dire que le combat cessa faute de combattants. La paix basée sur l’équilibre européen construit l’année suivante à Utrecht on la croyait durable mais elle ne durera que quatre décennies puis renaitra de ses cendres en 1756.