La postérité a pourtant effacé de l’histoire celle qui succéda à la belle Gabrielle d’Estrées aux côtés d’Henri IV.
Maîtresse royale, criminelle de lèse-majesté, femme d’affaires : le parcours de cette figure d’exception, qui d’inconnue parvint en quelques mois à polariser l’attention de tous à la cour de France et au-delà, bouscule les conventions.
La faveur du roi lui permit d’obtenir fortune, influence et pouvoir, mais provoqua aussi discrédit, déception, voire trahison. Car vint bientôt le temps des complots, durant lequel elle fut accusée, confrontée à la justice royale autant qu’à la vindicte de ses contemporains. Ce n’est qu’après la mort du monarque qu’elle se révéla sous un nouveau jour, à la manière d’une veuve, durant vingt-trois années passées entre ses enfants, ses domaines et ses œuvres charitables.
Flavie Leroux restitue pour la première fois la trajectoire de cette figure centrale du règne d’Henri IV, longtemps méprisée, souvent ignorée, encore détestée, pourtant remarquable ».
« La marquise de Verneuil. Maîtresse d’Henri IV », Flavie Leroux, Fayard, 2023, 320 p.
Stéphanie
6 mars 2024 @ 04:19
Où l’on se rend compte, en regardant son portrait, que les critères de beauté évoluent suivant les époques …
Pascal Hervé
6 mars 2024 @ 09:27
C’est exactement ce que je me suis dit en voyant ce portrait.
Actarus
7 mars 2024 @ 00:19
Disons plutôt qu’ils changent.
Si l’on considère que l’évolution est synonyme de progrès, dans ce cas, cela s’applique.
Hier j’écoutais à la radio un segment qui parlait des « progrès technologiques ». Ce terme ne peut être employé à toutes les sauces. S’il s’agit des progrès de la médecine, et de tout ce qui peut rendre la vie humaine plus supportable, je suis d’accord. En revanche, s’il est question de l’armement, et toutes les guerres produisent des effets en ce domaine, mieux vaut parler de changements ou de mutations technologiques. Tout ce qui peut anéantir la vie ne peut être considéré comme un « progrès » ou « d’évolution ».
Désolé, j’ai dérivé…
Pour en revenir au sujet, en 2024 la marquise de Verneuil serait retouchée comme la reine d’Espagne ou la princesse de Monaco qui, pourtant, n’avaient nul besoin de recourir à ces progrès technologiques. 😉
Pascal Hervé
7 mars 2024 @ 11:58
Je ne peux que vous donner raison.
Pour moi l’Évolution est fille de lois qui nous échappent, il n’y a pas de Progrès avec un P majuscule mais des petits progrès, ou pas ….
La méprise ridicule de notre époque est de confondre changement et progrès.
Elisabeth-Louise
7 mars 2024 @ 09:51
Je pense que, plutôt que les critères de beauté, on peut prendre en compte les techniques picturales du temps : à détailler le visage, les yeux sont beaux, bien dessinés et un peu en amande, le nez fin et aquilin, et le sourire esquissé un peu énigmatique; teint de porcelaine…..Alors bien sûr la coiffure ne pardonne rien, et la raideur de l’ensemble non plus…..
suzy
6 mars 2024 @ 06:44
Un parcours loin d’être élégant : la vertu de la jeune fille négociée avec le roi contre 100000 écus, participation à un complot contre le futur Louis XIII en faveur de son bâtard. Si elle a été méprisée, c’est qu’il y eut quelques raisons…
Robespierre
7 mars 2024 @ 11:12
Celui qui est méprisable, c’est l’acheteur.
Henry IV fut détesté de son vivant par le peuple. Mais son assassinat par Ravaillac redora si on peut dire son blason. Il devint alors « le bon Roy Henry ». La versatilité des peuples est incroyable. Ca me fait penser à ceux qui pendant les Cent Jours accueillaient avec des vivats Napoléon retour d’Elbe, pour encenser Louis XVIII peu de temps après.
suzy
7 mars 2024 @ 13:03
Bien sûr l’acheteur et fautif et comme il est roi, on préfère fermer les yeux. Mais cela n’en fait pas une sainte.
Auberi
8 mars 2024 @ 13:47
Bien d’accord avec vous. L’opinion d’un peuple peut changer en 24h après le buzz d’un événement politique, tout comme un banc de poissons qui prend une soudaine direction là où on ne l’attendait pas. D’ailleurs tous les politiques qui veulent le rester se calent sur l’opinion dominante, comme par exemple pour la loi sur la liberté aux femmes d’avorter votée par tous les partis car majoritairement favorables pour plus de 80% de français.
Aujourd’hui en ce 8 mars elle est scellée constitutionnellement.
Belle victoire ! 👏
Kalistéa
6 mars 2024 @ 07:10
On ne peut pas dire que c’était une beauté !
Mayg
6 mars 2024 @ 15:48
Si toutes les maitresses royales étaient des beautés, ça se saurait…
Eratodeux
6 mars 2024 @ 08:50
Heureuse de cette nouvelle biographie. Je trouve les travaux biographique de la collection Fayard toujours très intéressants.
Benoite
6 mars 2024 @ 09:04
son visage n’est pas trop gracieux, (enfin sur ce portrait) mais je n’aurai pas aimé croiser son chemin… le Vert Galant, était le surnom du roi Henri IV, qui ne fut pas sacré à Reims, mais à la cathédrale de Chartres. DE religion protestante, il avait pris la religion catholique pour ceindre la Couronne Royale.
Pastelin
6 mars 2024 @ 13:17
6 fois converti quand-même…
Lllaude Patricia
6 mars 2024 @ 15:20
Paris vaut bien une messe,
Mariage célèbre dehors de la cathédrale…
Actarus
7 mars 2024 @ 00:26
Henri IV avait fait quelques allers-retours entre le catholicisme et le calvinisme. Il ne s’est pas converti pour ceindre la couronne royale dont il était de droit le dépositaire, mais pour mettre un terme à la guerre civile et pouvoir enfin entrer dans Paris.
S’agissant de son sacre à Chartres, l’onction fut faite avec la sainte ampoule de l’abbaye de Marmoutier. Hélas, celle-ci fut emportée dans les ravages de 1792… https://www.persee.fr/doc/bsnaf_0081-1181_1982_num_1980_1_8869
Lllaude Patricia
8 mars 2024 @ 13:15
Merci beaucoup pour votre message
Baboula.
7 mars 2024 @ 07:50
Nous savions que” Paris vaut bien une messe ”
Antoine 1
6 mars 2024 @ 10:52
Quel joli nez ! Il ressemble furieusement au mien…)))
Pascale
6 mars 2024 @ 12:49
Je suis ravie de la présentation de ce livre. Cette marquise de Verneuil avait fait construire un magnifique château dans un village de l’Oise qui s’appelle maintenant Verneuil-en-Halatte, et où j’ai passé 10 années de mon adolescence. C’est au milieu de la forêt d’Halatte, qui jouxte les autres belles forêts de Compiègne et de Chantilly. Ces 3 forêts étaient le terrain de chasse des rois, pour le sanglier et la chasse à courre. J’ai beaucoup vécu cette dernière lors de promenades en forêt. Henriette d’Entragues s’était fait construire à Verneuil-en-Halatte un magnifique château de style renaissance. Il n’en reste plus que des ruines qui, depuis plusiers dizaines d’années, ont été dégagées et partiellement restaurées par des amateurs locaux d’archéologie et de vieilles pierres. Vous pouvez voir de nombreuses représentation du château d’origine, et des ruines actuelles, en tapant « château de Verneuil-en-Halatte » entre guillemets sur votre moteur de recherches. Il y a en effet un certain nombre d’autres « châteaux de Verneuil » dans toute la France, qui n’ont rien à voir. Sur Google, en 7ème ligne, vous trouvez la photo d’un autre petit château, mais il n’a rien à avoir et a été détruit pendant la dernière guerre.
Merci Régine, je vais m’acheter ce livre.
Val
6 mars 2024 @ 13:27
C’était une sacrée mégère…
Robespierre
8 mars 2024 @ 13:14
Et lui un obsédé. Pourquoi toujours accuser les femmes ? Si elle a rempli son escarcelle et fait construire un château, c’est que le roi était accro’ à ses charmes. Elle en a profité. Il y a aussi des mariages avantageux , mais après l’aval de monsieur le Maire tout est considéré normal.
Pascale
10 mars 2024 @ 11:21
A l’époque du féminisme pur et dur des années 70 que j’ai bien connue comme étudiante, on appelait cela de la prostitution officialisée ou légalisée. De nos jours, à l’époque de l’argent roi, on ne critique (presque) plus, mais cela existera toujours. La différence actuelle est qu’il existe un nombre croissant de femmes bien pourvues financièrement,, et qui se font harponner par ce que l’on appelait autrefois des coureurs de dots.
Robespierre
11 mars 2024 @ 09:40
C’est vrai.
Passiflore
6 mars 2024 @ 22:53
Henriette d’Entragues a eu deux enfants d’Henri IV, Gaston-Henri (1601-1682) et Gabrielle-Angélique (1603-1627). Ils furent légitimés par Henri IV en 1603.
Gaston-Henri de France ou de Bourbon-Verneuil fut évêque de Metz de 1612 à 1652, bien que jamais ordonné, et démissionna de son poste en faveur du cardinal Mazarin. Il fut, ensuite, abbé des Vaux de Cernay, puis de Saint-Germain des Près. Il fut créé duc de Verneuil en 1663, ambassadeur en Angleterre, en 1665, et gouverneur du Languedoc, en 1666. Il se maria, en 1668, à Charlotte, fille du chancelier Pierre Séguier, et veuve de Maximilien François de Bethune, 2e duc de Sully.
Gabrielle-Angélique de France épousa Bernard de Nogaret de Foix, Duc de La Valette et d’Épernon.
Actarus
7 mars 2024 @ 11:23
C’était Henriette d’Intrigues. 😉
Pascale
7 mars 2024 @ 17:07
Excellent ! Mais les intrigues historiques sont toujours passionnantes à lire.
Robespierre
8 mars 2024 @ 13:15
Pour paraphraser Gide, je crois, ce n’est pas avec de bons sentiments qu’on fait de la bonne littérature/histoire.
Pascale
9 mars 2024 @ 12:33
D’accord une fois de plus avec vous, Robespierre. Mais ici, il ne s’agit pas de bons sentiments, mais d’intrigues de « plumard », fortement monnayées de surcroît.
Hervé J. VOLTO
1 avril 2024 @ 20:20
D’accord avec suzy et Pascale.