Mai 1897, les dames de la noblesse et de la bonne société se pressent au Bazar de la Charité rue Jean-Goujon à Paris. Chacune y tient un stand dont les recettes sont destinées à supporter des œuvres de charité. On connaît la suite désormais tristement célèbre : un incendie réduit en poussière les lieux en moins de 15 minutes. Plus de 120 personnes (des femmes essentiellement) y perdent la vie. Parmi elles, la duchesse d’Alençon, née duchesse Sophie-Charlotte en Bavière, sœur de l’impératrice Sissi, qui fut fiancée au roi Louis II de Bavière avant que celui-ci ne rompe.
L’auteur Gaelle Nohant dresse ici une fresque romanesque mettant en scène la duchesse d’Alençon en proie à ses démons et qui s’est plongée dans la vie caritative et la vie mystique pour fuir une vie quotidienne où elle ne se sent plus à sa place. Coupable d’avoir voulu vivre une relation hors mariage, la duchesse a été internée avant de reprendre son rang auprès de son époux.
Si les faits de l’incendie sont évidemment exacts, le reste est romancé. Mais le lecteur plonge rapidement dans ce roman-intrigue où évoluent la jeune Constance d’Estingel qui a mis un terme à un projet de mariage et la comtesse Violaine de Raezel, veuve, qui traîne une réputation sulfureuse. Dans un monde de bonnes convenances, ces deux héroïnes essaient de trouver leur place grâce à la duchesse d’Alençon. Toutes les trois se retrouvent en effet malgré tout à cette manifestation très importante au niveau du prestige social mais le drame est au rendez-vous…
« La part des flammes », Gaelle Nohant, Editions Héloïse d’Ormesson, 2015, 496 p.
Lisabé
16 juin 2015 @ 07:17
Je ne déteste pas,pour ma part,qu’un ouvrage romance la réalité,même basé sur des faits historiques…Et se transforme alors…en roman.
Du moment qu’on le sait dès le départ,pour ne pas aller clabauder de »fausses vérités » après,aux quatre vents,en clamant:
-« Mais siii,c’est écrit dans le livre!! » ;-))
Caroline
16 juin 2015 @ 17:16
Lisabe,bravo pour votre critique ‘visionnaire’!
D’après la devise de mes chers parents,ne croyons toujours pas à ce qui est imprimé!
Lisabé
17 juin 2015 @ 08:23
Il y a des jours où je me sens visionnaire,chère Caroline…D’autres…Nettement moins!…OU PAS….Comme dirait Francine: »hahaha! »
Eh oui,tout ce qui est écrit n’est pas… »paroles d’Evangile »…Et même là,euh…oui,enfin,’s’pas…ça dépend comment c’est lu! ;-))
A vous une belle et heureuse journée,Caroline!
beji
16 juin 2015 @ 07:44
très intéressant.
Cosmo
16 juin 2015 @ 08:18
Il semble bien que, comme sa soeur, la reine de Naples, la duchesse d’Alençon ait eu une aventure extra-conjugale. Elle a bien été internée. Cela n’est donc pas de la romance. D’une égale beauté, Sophie-Charlotte avait probablement une personnalité attachante, plus sans doute que ses soeurs Elisabeth et Marie.
Grandes beautés, inetlligentes, non conventionnelles, aux unions malheureuses sauf Hélène, toutes les soeurs Wittelsbach eurent un destin tragique.
Robespierre
16 juin 2015 @ 08:26
Pourquoi un roman, alors que cette histoire vraie se défend par elle-même ?
Mais c’est vrai que la duchesse d’Alençon a eu un « coup de coeur » pour un autre homme que son mari. Ensuite, les choses sont rentrées dans l’ordre.
Caroline
16 juin 2015 @ 10:43
Je n’aime pas qu’on déforme une partie ‘dramatique’ de l’Histoire d’autrefois pour écrire un livre romancé!
Ayons du respect pour les nombreuses victimes de cet atroce incendie!
Régine
16 juin 2015 @ 11:11
Ce n’est pas déformé. Le fait historique demeure mais avec des héroines qui sont elles inventées
aubert
16 juin 2015 @ 12:06
Rassurez-vous Caroline, l’auteur ne place pas la duchesse d’Alençon dans les bras d’un pompier pyromane.
Lisabé
17 juin 2015 @ 08:24
Alors là:Super,Aubert! Bravo ;-)) MDR!!!
Augustine
18 juin 2015 @ 12:15
Aubert, vous m’avez bien fait rire ! chapeau bas !
DENIS
16 juin 2015 @ 12:26
Encore une production parfaitement évitable…si l’on veut connaître la réalité historique de la vie de la Dsse d’Alençon , on lira , avec profit , l’ouvrage définitif de Dominique Paoli, paru , en 1997, aux editions Racine , dans lequel aucun des épisodes de sa vie n’est occulté, notamment sa liaison avec le photographe autrichien Edgar Hanfstaengl. Les romans historiques sont un genre décidément redoutable et bien malheureusement non encore en voie d’extinction .
COLETTE C.
16 juin 2015 @ 14:02
Sait-on avec qui elle a eu cette relation « coupable » ?
Jean Pierre
16 juin 2015 @ 16:04
L’incendie du bazar de la charité est une tragédie qui peut tout à fait être l’objet d’un roman. Mais au delà de la catastrophe ce qui historiquement est plus intéressant, c’est son impact dans l’opinion et son retentissement ou son exploitation ensuite.
Quant à la pauvre duchesse d’Alençon, elle semblait atteinte de Bovarysme, maladie aujourd’hui heureusement éradiquée, le dernier exemple étant celui de Lady Diana. Il ne faut jamais trop surestimer les relations extra conjugales et en faire tout un plat. Soit on accepte, soit on divorce.
lolline
16 juin 2015 @ 16:35
D accord avec vous Régine
un roman ou des films ont à la base une histoire vraie agrémentée de personnages fictifs
Elisabeth
16 juin 2015 @ 16:42
J’ignore si je lirai ce roman historique; mais je viens d’apprendre l’intrigue hors mariage de Sophie-Charlotte, et peut-être cette lecture serait-elle l’occasion d’autres découvertes;
La très belle couverture du livre est un tableau de Jean Bérard « Après la faute »;
Il faut préciser qu’hélas, d’après les historiens, si les victimes de l’incendie furent essentiellement des femmes ce fut car elles furent bousculées et écrasées par un certain nombre d’hommes, dans la bousculade et la panique; que cette remarque ne heurte pas les lecteurs et commentateurs masculins de ce site; elle est fondée je pense sur des faits exacts, et sans aucune arrière pensée = il y avait foule ce jour là, et je ne doute pas que les hommes, en majorité, ont ont fait ce qu’ils ont pu pour aider les gens à fuir !
La Duchesse d’Alençon est inhumée dans la Chapelle Royale de Dreux ( si ma mémoire est bonne) et le gisant sur sa tombe, à l’origine, sculpté de façon à la fois réaliste et tragique la représentait cheveux dénoués et raidie dans la souffrance; tant et si bien qu’on le remplaça par une sculpture moins saisissante et plus conventionnelle; la sculpture d’origine fut conservée dans les caves et elle vient d’être exposée au Musée des Arts Décoratifs; (pardon si j’oublie le nom des deux sculpteurs et ne suis plus très sûre du nom du musée……!!! je reviendrai compléter si je peux)
Elisabeth
16 juin 2015 @ 18:15
Pardon ! ( deux lapsus c’est beaucoup)
Il s’agit bien de Jean BERAUD ( et non Bérard) et voici un lien pour le gisant de la Duchesse d’Alençon, désormais exposé à Dreux même ( et non au musée des Arts décoratifs); http://www.le-perche.fr/19050/eure-et-loir-lincroyable-histoire-du-gisant-de-la-duchesse-dalencon/
Actarus
16 juin 2015 @ 17:19
Un téléfilm allemand sur la duchesse d’Alençon a été tourné en 2001 : Sophie – Sissis kleine Schwester (Sophie, petite soeur de Sissi).
La duchesse Ludovika y apparaît comme plus conforme à la réalité, loin de la gentille maman personnifiée par Magda Schneider 45 ans plus tôt. On y voit une femme imbue de son rang, une fille de roi que son mariage avec un cadet a déclassée et qui cherche sa revanche en essayant de marier ses filles à des princes illustres (l’empereur d’Autriche, le roi des Deux-Siciles, le roi de Bavière…).
Sophie y a une liaison avec un photographe prénommé Edgar et qui sera, selon cette histoire sentimentale, le grand amour de sa vie. En vain sa famille veut la caser avec Louis II de Bavière, qui préfère Wagner, puis avec un prince de Portugal. Ferdinand d’Orléans, duc d’Alençon, représente un « second best » comme on dit en anglais. Bien sûr, le couple n’est pas heureux car Sophie n’a jamais oublié Edgar et vice-versa. ^^
Le comble de ce téléfilm est le « happy end » final : Sophie échappe aux flammes et retrouve son homme ; j’ai oublié s’il s’agissait de l’époux ou de l’amant, tant je fus troublé par l’invraisemblance. ;-)
Lisabé
17 juin 2015 @ 08:25
Hummm…votre trouble nous trouble,Actarus! ;-))
Antoine
16 juin 2015 @ 17:46
Ceux qui veulent tout savoir sur ce tragique fait divers liront avec profit un vieil ouvrage de Jean-Paul Clébert paru chez Denoël en 1979 sous le titre « l’incendie du bazar de la Charité ». Du plan du « bazar » jusqu’aux grands noms qui tenaient les comptoirs, tout y est. Mais on aurait pas voulu y être : c’est saisissant de réalisme.
Albane
16 juin 2015 @ 20:29
Le duc d’Aumale, quand il a appris le décès tragique de Sophie-Charlotte et de tous les autres, a été fou de douleur et ne s’en est pas remis. Il est mort peu après.