Ce livre « La princesse Palatine, protectrice des animaux » est certes paru en 2012 mais il vaut le détour. Voici la note de l’éditeur : « De sa participation à la vie de cour à Versailles, entre 1671 et 1722, la Palatine nous a laissé une extraordinaire correspondance où percent son franc-parler et ses antipathies notoires (elle surnommait Madame de Maintenon la « vieille ripopée ») mais aussi une réelle passion pour les animaux qui se double d’un engagement pour leur défense. Par exemple en critiquant la théorie de Descartes sur les « animaux-machines », simples « mécanismes d’horlogeries », vision qui prévalait alors dans toute l’Europe.
A travers cet intérêt, c’est toute la place des animaux de compagnie à Versailles qui se dessine sous la plume de N. Milanovic, dans cet ouvrage sans précédent. Imaginez en effet le château traversé de chats, de chiens, de magots (ces petits singes), d’oiseaux rares, jappant, miaulant, caquetant… Ils participent à l’éducation des jeunes princes et ceux-ci s’y attachent durablement. Ils se font peindre avec leur petit chien préféré dans les bras ou auprès d’un oiseau ou d’un perroquet. La princesse Palatine amuse son petit-fils en lui donnant un spectacle approprié à son âge : « Un char de triomphe où est assise une chienne nommée Adrienne. Un gros chat traîne le char, un pigeon fait le cocher, deux autres font les pages, et un chien fait le laquais… ».
Résultat : à la fin du XVIIe siècle, les animaux sont les maîtres de Versailles ! Chiens et chats ont droit à des écuelles en porcelaine fine, à des colliers ornés de pierres précieuses ou à des niches en marqueterie de bois précieux. Ils font leur sieste sur les belles robes des courtisanes qui s’en plaignent. Un gros chat eut même l’idée de se lover au fond de la chaise percée de Louis XVI, ce qui provoqua une scène très drôle lorsque le roi voulut se soulager. Louis XV et Marie Leszczynska, eux, sont fous de leurs chats et réprimandent tous ceux qui ne les respecteraient pas !
Mais la Princesse ira plus loin encore en éduquant les esprits et sensibilisant ainsi à la douleur de l’animal auquel on ne reconnaît plus désormais qu’une différence de degré par rapport à l’homme. Cette attention nouvelle préfigure la naissance des premières sociétés protectrices des animaux au XIXe siècle.Nicolas Milanovic est conservateur du patrimoine au château de Versailles. Il participe à la réalisation de nombreuses expositions.
*gustave de montréal
18 janvier 2014 @ 05:57
Mon adorable petite chatte, Mouchette, sera contente de lire ça.
June
18 janvier 2014 @ 09:05
Merci de nous signaler ce beau livre .
marie-Françoise
18 janvier 2014 @ 10:17
Merci Régine de me faire découvrir ce livre, je suis également une amie des animaux très engagée dans différentes associations de protection, j’ai cinq chats, je vais m’empresser d’aller acheter cet ouvrage.
marianne
18 janvier 2014 @ 10:18
Je ne connaissais pas ce côté sympathique de la Princesse Palatine .
« De simples mécanismes d’ horlogerie » ?
Nous avons fait du chemin …
agnes
18 janvier 2014 @ 11:48
Nous avons la reine Palatine ici. toujours un régal de la lire.
aggie
18 janvier 2014 @ 11:53
merci pour cette information ; j’adore la Princesse Palatine et je possède un livre où figure une partie de ses mémoires ; fantastique plongée au sein de la cour de Louis XIV grâce a cette femme « nature » qui appelait un chat un chat ; c’est souvent très drôle et on apprend beaucoup grâce à elle.
JAusten
18 janvier 2014 @ 12:17
Je ne sais pas si notre princesse Palatine à nous (Noblesse & Royatée fellowships) aime les animaux à ce point, dans ce cas le livre pourrait lui être dédicacé.
Corsica
18 janvier 2014 @ 12:46
Jolie couverture qui me fait penser à Flabemont (que je salue). Pou le reste je préfère lire la princesse dans le texte . En ce qui concerne l’avant dernier paragraphe, je ne vois pas de différence entre les excès du XVIIe siècle et le nôtre . Il suffit de se promener dans certains pays ou dans certains quartiers pour voir des chiens affublés de manteaux griffés, de colliers de joailliers ou d’habits et chapeaux assortis à ceux de leurs maîtresses . C’est un peu pathétique mais au moins cela crée du chiffre d’affaires et, je l’espère de l’emploi, dans le secteur des produits et services aux animaux .
Corsica
18 janvier 2014 @ 12:47
Désolée il fallait lire Pour .
flabemont8
3 février 2014 @ 21:26
Merci pour votre aimable pensée ! Je vous réponds avec retard, j’espère que vous me lirez ! Bien amicalement .
Pierre-Yves
18 janvier 2014 @ 15:34
Je vois déjà nombre de nos amies internautes frissonner de satisfaction à la lecture de cet article !
La protection de animaux et les rafistolages esthétiques (sans lien particulier entre les deux, bien sûr !) sont les sujets qui agitent le plus les lectrices de N&R.
Livia
18 janvier 2014 @ 20:31
Elle serait bien déçue la spirituelle princesse: le droit des animaux en France est quasi inexistant! Un vrai sandale!
MELUSINE REVENEZ VITE SVP!!!
Livia
18 janvier 2014 @ 20:31
scandale…désolée…
Alexandre
20 janvier 2014 @ 06:49
C’est vrai Livia, mais aller jusqu’à leur mettre des « colliers ornés de pierres précieuses »… Amicalement. VG.
Livia
20 janvier 2014 @ 17:56
Ah mais je ne suis pas pour MG mais à tout prendre je préfère cela aux supplices dont ils sont victimes partout!
Caroline
19 janvier 2014 @ 01:30
Je crois que la princesse Palatine s’est consacrée exclusivement au bien-etre des animaux,n’ayant pas été très heureuse dans sa vie personnelle!
Gibbs
19 janvier 2014 @ 11:53
L’appellation de « Princesse Palatine » a été donnée en France à plusieurs princesses des XVIIe et XVIIIe siècles, descendantes d’électeurs palatins. On trouve parmi elles :
Élisabeth de Bohême (1618-1680), fille de l’électeur palatin Frédéric V et correspondante de Descartes.
Anne de Gonzague de Clèves (1616-1684), dont Bossuet prononça l’oraison funèbre.
Élisabeth Charlotte de Bavière (1652-1722) fille de l’électeur palatin Charles Ier, épouse de Philippe de France (1640-1701), frère de Louis XIV ; c’est aujourd’hui la plus célèbre des princesses palatines à cause des nombreuses Lettres qu’elle a adressées à ses proches en Allemagne.
Élisabeth Charlotte d’Orléans (1676-1744), fille de la précédente et épouse du Duc Léopold Ier de Lorraine.
Anne de Bavière (1648-1723), petite-fille de Frédéric V, fille d’Anne de Gonzague et cousine germaine de Charlotte-Élisabeth, épouse de Henri Jules de Bourbon-Condé (1643-1709), prince de Condé et premier prince du sang.
À Paris, la rue Palatine est nommée d’après Anne de Bavière qui résida à proximité, tandis que la Croix palatine, dans le Trésor de Notre-Dame de Paris, doit son appellation à sa donatrice Anne de Gonzague.
Livia
19 janvier 2014 @ 19:33
Intéressant chère Gibbs mais une seule est très célèbre pour son talent littéraire et son humour incomparable!
La cour de France avait tout sauf de l’hygiène et ses lettres sur le sujet sont à mourir de rire!
Mary
22 janvier 2014 @ 00:15
Bravo à la princesse Palatine !
Le nouveau pape,qui se réfère au « poverello » d’Assise,n’a pas encore eu un mot pour proscrire le scandale des animaux en batterie,le massacre des dauphins et des requins et j’en passe.J’attends qu’il en parle.Respecter les animaux,c’est aussi de l’écologie !