Parution en espagnol de ce livre « La infanta y el cardenal. La verdadera historia del matrimonio morganático de don Luis de Borbón y Farnesio y María Teresa de Vallabriga » (traduction : L’infante et le cardinal. lL vraie histoire du mariage morganatique de don Luis de Bourbon y Farnèse et Maria Terese de Vallabriuga » par Angel Alcala.
En 1713, le roi Felipe V gagne la guerre de succession et fait acter par les Cortès que tout successeur devra être né en Espagne. A la mort de son fils Carlos III, ce n’est pas à Carlos IV (né à Naples) que le trône doit donc revenir mais à son frère cadet l’infant don Luis
Le livre raconte les intrigues de la Cour pour éjecter don Luis au profit de Carlos III. Nommé cardinal de Tolède et de Séville, don Luis y renonce pour mener la vie que bon lui semble. Le prince est forcé de se marier sur ordre de son frère Carlos III avec Maria Teresa de Vallabriga, qui est roturière, contractant ainsi un mariage morganatique qui l’éloigne définitivement du trône.
Luis formera alors sa propre Cour entouré d’artistes peintres dont Goya et de musiciens. De cette union sont nés : Luis, comte de Chinchon et marquis de San Martin de la Vega (1777-1823), Maria Teresa (1779-1828), marquise de Sueca mariée à don Manuel de Godoy y Alvarez de Faria, duc de Alcudia et Maria Luisa (1780-1846) mariée au duc de San Fernando de Quiroga. Don Luis s’est éteint en 1785 à Avila.
Pierre-Yves
3 février 2015 @ 09:23
C’était donc, si je comprends bien, un temps où on ne semblait guère s’offusquer que les cardinaux se marient et aient des enfants …
Philippe
3 février 2015 @ 13:25
Cher Pierre-Yves,
Luis Antonio Jaime de Borbon y Farnesio n’était plus cardinal quand on l’a autorisé à se marier !
Il manifestait depuis bien longtemps, en fait depuis la mort de son père (1746), son désir de quitter l’état ecclésiastique.
Il reste aujourd’hui le détenteur du record du plus jeune cardinal de l’histoire de l’Eglise catholique. A huit ans, il était archevêque de Tolède, primat des Espagnes, et dans la foulée … cardinal.
C’est plutôt là que se trouvait le scandale …
On le voit, les Bourbons du XVIIIè siècle étaient des princes complètement sur leur planète, et parfaitement irresponsables, tant en Espagne qu’en France …
Bien à vous.
jul
3 février 2015 @ 19:42
Tout à fait d’accord avec vous Philippe, sauf votre dernière phrase :)
Comment qualifier Infant Louis de Bourbon d’irresponsable sachant qu’il n’avait pas choisi de devenir ecclésiastique ?
Qu’est-ce qui vous fait dire que les Bourbons étaient irresponsables tant en France qu’en Espagne ?
On ne peut pas dire que Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII, Charles X, Philippe V, Charles III et Charles IV aient fui devant leurs responsabilités…
Cosmo
4 février 2015 @ 12:41
Jul,
Louis XV fut un monarque médiocre auquel on doit d’avoir perdu les Indes, le Canada et de s’être « battu pour le roi de Prusse ». Louis XVI fut incapable d’endiguer la révolution qui grondait depuis 1780. Charles X fut nullissime.
Cosmo
Philippe
5 février 2015 @ 18:41
Certes, cher Jul, le pauvre enfant n’avait rien demandé … mail il s’est en revanche trouvé autour des lui des adultes Bourbons pour estimer normal de confier un archevêché et un chapeau de cardinal à un enfant ! …
Pour le reste, et avec talent, Cosmo a tout résumé.
A toutes les erreurs politiques majeures évoquées par notre ami, se sont ajoutées mille et une petites satisfaction d’orgueil, comme les titres ronflants de cet enfant, et de nombreuses expressions d’un amour immodéré de l’argent et du plaisir facile.
Vous voulez des exemples, au hasard et dans le désordre ?
les scandales sexuels du Régent et de Louis XV,
les scandaleuses grossesses de la fille du Régent, gracieusement logée au Luxembourg, et trois fois enceintes après et malgré son veuvage,
la spéculation de l’affreux prince de Conti avec Law,
le pari de la construction de Bagatelle par le comte d’Artois,
La vie tumultueuse de Louis de Condé, abbé de Saint-Germain-des-Prés, et père lui même de plusieurs petits abbés, dont Sainte-Beuve
dira qu’il était » un des spécimens les plus frappants, les plus amusants (…), les plus choquants (…) des abus du régime du bon plaisir et du privilège » …
… et la liste serait longue si l’on voulait s’en donner un peu
la peine.
Tout cela était bien peu digne des Fils de Saint-Louis que les Bourbons prétendaient être, ce n’est pas votre avis ?
Bien à vous.
Francine du Canada
4 février 2015 @ 21:03
Alors la je suis entièrement d’accord; faire d’un enfant de huit ans l’archevêque de Tolède, c’est complètement ridicule. Amitiés, FdC
Guyard
3 février 2015 @ 13:59
Nous ne sommes plus à la Renaissance : don Luis a été fait cardinal à 8 ans (le plus jeune de l’histoire du Sacré Collège) et a ensuite renoncé à la poupre à 27 ans.
Vincent
3 février 2015 @ 09:25
Finalement ce n’est pas très différent de l’histoire de Louis de Bourbon et de Catherine d’Egmont, régente de Gueldre où Louis XI cassa le mariage, ordonna à son cousin, duc de Bourbon de prendre la mitre et déclara ses enfants batards… On dit que le Roi était furieux car il voulait mettre cette femme dans son lit et sa fuite et son mariage secret ne fut pas de son goût. La filiation illégitime exclut automatiquement la descendance de Louis de la maison de France, mais d’aucuns prétendent que Louis et Catherine avaient été mariés, et leurs trois fils légitimés. C’est à mon avis très louche, surtout pour un évêque, et les Bourbon-Busset se sont d’ailleurs toujours comportés en bâtards de Bourbon. Mais s’ils étaient légitimes, alors ils seraient passés devant Henri IV en 1589 à l’extinction des Valois.
COLETTE C.
3 février 2015 @ 14:48
Je découvre ce couple.
Caroline
3 février 2015 @ 23:00
Merci pour cet article surprenant!
cisca
4 février 2015 @ 06:30
Histoire peu connue et passionnante.
ML
4 février 2015 @ 15:37
De l’art de se débarrasser d’un prétendant encombrant !