Le titre de cet ouvrage historique résume bien la destinée de Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, neveu des rois roi Louis XVI et Louis XVIII, second fils du roi Charles X, qui était destiné à devenir à son tour roi de France.
Le prince voit le jour le 24 janvier 1774 au château de Versailles. Ses parents le comte d’Artois et la princesse Marie-Thérèse de Savoie ont déjà deux enfants. Sa naissance conforte la continuité dynastique des Bourbon car Louis XVI et Marie-Antoinette n’ont toujours pas de descendance à cette époque.
Charles-Ferdinand grandit au sein d’un foyer où ni son père, ni sa mère ne joue un quelconque rôle parental. Son père est connu pour son gaspillage sans retenue d’argent. Il est l’un des hommes les plus riches du royaume, il mène un très grand train grâce à l’apanage considérable que lui a donné son frère Louis XVI lors de son mariage : des terres, des résidences, le vicomté de Limoges, les duchés d’Auvergne, de Mercoeur et d’Angoulême qui lui génèrent une rente annuelle de plus de 200.000 livres, en plus de domaines personnes dans le Berry, en Ile de France, en Normandie, dans le Poitou, sans oublier le palais de Bagatelle, des appartements à Versailles et le château de Beauregard.
C’est dans cette atmosphère d’opulence que grandit le prince. En 1781, Louis XVI a enfin un premier fils.
Le comte d’Artois muni de l’autorisation de son frère le roi Louis XVI quitte la France avec ses fils Charles-Ferdinand et Louis-Antoine à qui l’on s’est bien gardé d’expliquer que le pays vit une révolution. Après avoir atteint Valenciennes, le convoi princier arrive à Mons.
C’est l’empereur Joseph II qui gouverne alors les Pays-Bas où est incluse la Belgique. Il est fait savoir aux princes qu’ils ne sont pas les bienvenus. Ils se rabattent sur Bruxelles où il est toléré qu’ils mènent une vie discrète, s’installant au château de Laeken.
La famille se pose quelques semaines plus tard à Turin où la vie est bien austère en raison des restrictions financières.
C’est au palais de Moncalieri que Charles-Ferdinand est instruit bien qu’il soit plus un sportif qu’un intellectuel. La famille s’installe ensuite en Angleterre où Charles-Ferdinand entame une liaison avec Amy Brown avec qui il aura deux filles Charlotte et Louise.
En 1814, à la chute de Napoléon I, les Bourbon reviennent en France. Son oncle monte sur le trône en tant que Louis XVIII. Ce dernier n’a pas de descendance, la continuité passera donc par Charles-Ferdinand. Son frère aîné le duc d’Angoulême a épousé sa cousine la princesse Marie-Thérèse, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, une union sans postérité.
Charles-Ferdinand, duc de Berry épouse en 1816 la princesse Marie-Caroline de Bourbon-Deux-Siciles, fille du roi François I des Deux-Siciles. Le couple eut quatre enfants dont deux moururent bébés.
Le 13 février 1820, jour du Mardi gras, le duc de Berry se rend à l’opéra rue de Richelieu à Paris. Il est poignardé à sa sortie vers 23 heures par un ouvrier bonapartiste Louis Pierre Louvel, qui veut ainsi mettre un terme à la lignée des Bourbon.
Le duc de Berry agonise pendant près de sept heures. Son épouse est appelée à son chevet. Il lui avoue l’existence de ses deux filles nées de sa relation avec Amy Brown. C’est alors que l’on apprend aussi que la duchesse de Berry est enceinte.
Le duc de Berry s’éteint à l’âge de 42 ans, demandant la grâce pour son meurtrier. L’opéra fut rasé sur ordre de Louis XVIII pour effacer le lieu de cette tragédie.
Le 29 Septembre 1820 au Palais des Tuileries, la duchesse de Berry met au monde l’enfant dit du miracle prénommé Henri et titré duc de Bordeaux. Il est l’avenir de la dynastie.
Les événements en décideront autrement. Louis XVIII meurt en 1824, son frère Charles lui succède comme Charles X. Il règnera jusqu’en 1830. Avant de partir en exil à jamais, il tente de faire imposer son petit-fils le duc de Bordeaux avec la régence de son cousin Louis-Philippe d’Orléans. Le parlement choisit ce dernier qui devient le roi des Français.
La lignée des Bourbon s’est éteinte en 1883 avec le duc de Bordeaux devenue ensuite le comte de Chambord.
Le duc de Berry représentait avec la Restauration tous les espoirs de la monarchie. Il n’était certes pas un habile politique mais il fut un excellent militaire, un grand amateur d’Art et une personnalité décrite comme simple, très apprécié de la population. Son côté noceur et galant le rendant fort sympathique. Il aurait probablement été un bon roi pour la France.
Son assassin qui fut guillotiné, espérait par son acte éteindre la lignée des Bourbon, ignorant que la duchesse de Berry était enceinte.
Sa mort raviva la flamme des Bonapartistes. Toutes sortes de rumeurs se propagèrent : le duc avait été tué sur ordre d’une ancienne maîtresse, sur ordre d’un mari jaloux,…
Cet ouvrage bien documenté permet de remettre en lumière un prince qui aurait dû être roi.
« La vie brisée du duc de Berry », Michel Bernard Cartron, Via Romana, 2022, 318 p.
Bambou
18 juillet 2022 @ 05:17
Je ne connaissais pas la vie d’errance de Charles X et de sa famille….ni que le frère aîné de de Charles-ferdinand avait épousé sa cousine germaine, la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette. Que sont ils devenus à la fin de la révolution ?
Sais t’on ce que sont devenues les deux demi-soeurs du Comte de Chambord, si elles ont eu une descendance ?
En tout cas merci pour cet article fort intéressant et éclairant.
Quant on voit, une fois de plus, le train de vie mené par Charles X, rien d’étonnant que le peuple se soit révolté, à juste titre….
Guy Coquille
18 juillet 2022 @ 07:51
Il ne s’agissait pas de Charles X mais du Comte d’Artois. Au contraire, c’est sous Charles X que l’on eut les finances les plus rigoureuses, avec des budgets excédentaires.
Bambou
18 juillet 2022 @ 09:07
Lisez bien l’article. C’est bien Charles X qui a eu vie d’errance avec sa famille, pendant la révolution, avant de monter sur le trône….bien sûr à cette époque il était Comte d’Artois … !
Charlotte (de Brie)
18 juillet 2022 @ 22:47
Charles X ou Comte d’Artois : une seule et même personne.
En tant que comte d’Artois, les finances du royaume n’étaient pas son souci principal.
En tant que Charles X pour ce qui est des finances, je me souviens surtout du « milliard des émigrés » pas très populaire…
Mais surtout en politique, l’abolition de la liberté de la presse avec le rétablissement de la censure et une restriction du droit de vote, en partie pour en exclure la bourgeoisie
Ciboulette
22 juillet 2022 @ 19:52
J’ai vu le manteau de son sacre au musée du Tau , à côté de la cathédrale de Reims .Que de splendeur , que de futilité ! Ce roi a laissé un très mauvais souvenir dans les mémoires , il est inhumé à l’étranger , surtout , qu’il y reste !
Ghislaine
18 juillet 2022 @ 08:13
Merci Guy Coquille pour cet éclaircissement –
Beque
18 juillet 2022 @ 08:34
Les deux filles du duc de Berry et d’Amy Brown sont :
– Charlotte de Bourbon (1808-1886), comtesse d’Issoudun, mariée le 1er octobre 1823, à Ferdinand, prince de Faucigny-Lucinge, dont cinq enfants. Elle est l’ancêtre d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing.
– Louise de Bourbon ((1809-1891), comtesse de Vierzon mariée, le 16 juin 1827, avec Athanase de Charrette, baron de La Contrie, le 16 juin 1827,
Dont 11 enfants, le plus célèbre étant Athanase, capitaine des Zouaves Pontificaux, blessé à la bataille de Castelfidardo (1860) et héros de la bataille de Loigny avec le Général de Sonis.
Cosmo
19 juillet 2022 @ 09:52
Une de mes amies en descend aussi.
Pascal Hervé 🍄
18 juillet 2022 @ 08:44
Je trouve cet article particulièrement bien rédigé 👏.
Beque
18 juillet 2022 @ 09:09
Il y aurait tant à dire sur Madame Royale, Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Prisonnière au Temple, elle fut remise, le 26 décembre 1795, au gouvernement autrichien en échange de prisonniers français. Elle retrouvera son oncle le comte de Provence, en exil à Mittau (en Courlande, autrefois possession de la Russie et actuellement de la Lettonie) et y épousa son cousin germain, Louis-Antoine d’Artois, duc d’Angoulême, le 10 juin 1799, devant l’abbé Edgeworth de Firmont, confesseur de Louis XVI et de Madame Elisabeth et qui avait suivi le comte de Provence à Mittau. Atteint du choléra, l’abbé fut soigné par Marie-Thérèse et mourut à Mittau. La duchesse d’Angoulême vécut, ensuite, en exil au château de Frohsdorf, en Autriche jusqu’à sa mort, se consacrant à l’éducation de son neveu le comte de Chambord.
Jean Pierre
18 juillet 2022 @ 10:08
Becque, Sigismond ne va pas être content puisqu’il m’a déjà corrigé la dessus.
En exil Madame Royale n’était plus duchesse d’Angoulême mais la Dauphine comtesse de Marnes.
Beque
18 juillet 2022 @ 12:37
Jean-Pierre, il m’a également corrigée sur cette question ou une autre, mais il faut bien que nous l’occupions, Gisismond ! Il est peut-être au chômage ou à la retraite parce qu’il est très réactif sur le site.
Sigismond
18 juillet 2022 @ 19:50
Effectivement Beque, comme Jean Pierre le souligne, à partir de 1824 Marie-Thérèse n’est plus duchesse d’Angoulême, car elle reçoit le prestigieux titre de dauphine de France. Et à partir de 1830, elle prend le titre d’exil de comtesse de Marnes, qu’elle conservera jusqu’à sa mort en 1851. À partir de 1844, elle devient reine de France « de jure », en se faisant toujours appeler Madame la comtesse de Marnes.
Sigismond
19 juillet 2022 @ 10:59
Grosse erreur de ma part, c’est à partir du 6 novembre 1836 que la comtesse de Marnes devient reine de France « de jure ». Mille excuses pour cette grossière erreur de date !
Robespierre
18 juillet 2022 @ 09:46
Je suis content qu’on ait coupé la tête de Louvel. Le duc de Berry était un homme bien et aurait pu faire de bonnes choses.
Mais comme dirait Louis XV c était un titre qui ne portait pas chance.
Louis XVI fut duc de Berry à sa naissance.
Le messager qui alla annonce au grand- pere Louis XV la naissance du duc de
Berry arriva à bride abattue de je ne sais plus où et tomba mort en descendant de cheval. Il y a d’autres exemples auxquels pensa le Roi Louis XV.
Difficile de ne pas être superstitieux.
Actarus
18 juillet 2022 @ 15:47
De quoi se monter le berrichon ! ^^
will34
18 juillet 2022 @ 19:42
Robespierre,
Je ne pense pas que les derniers Bourbons, de la branche ainée, dont le duc de Berry, aient été de grands politiques…. C’est la cause de leur chute et, par suite, le succès provisoire des Orléans qui ont eu ensuite leurs propres problèmes.
Charlotte (de Brie)
18 juillet 2022 @ 23:01
Il y a des similitudes étranges si l’on compare les destins des trois derniers héritiers de nos monarques du XIXè siècle.
Le duc d’Orléans, le duc de Berry, le prince Impérial
Trois jeunes hommes en qui monarchie et empire étaient en droit de croire car ils étaient chacun porteur d’espoir de par leur cursus si j’ose dire.
Pour le prince impérial on connait un peu moins ses projets pour la France, encore qu’il ait laissé des écrits qui laissaient à penser qu’il aurait été un réformateur.
Tous trois ont connu une fin tragique.
Tous trois de ce fait ne peuvent que nous être sympathiques puisqu’ils n’ont jamais été confrontés à la dure loi du pouvoir.
Nous avons donc d’eux une belle image que rien ne vient ternir et c’est bien.
Sigismond
19 juillet 2022 @ 15:45
Votre comparaison est étrange, car le duc de Berry n’était pas l’héritier de Charles X. C’est son frère aîné, le dauphin Louis-Antoine, qui était l’héritier. Mais il connut lui aussi un destin tragique, car ignominieusement bafoué par son propre père, qui lui ordonna de « renoncer » à ses droits (1830). Et quand il put enfin être roi « de jure », en 1836, il n’en profita guère car il mourut relativement jeune, à 68 ans.
Charlotte (de Brie)
20 juillet 2022 @ 11:28
Rien d’étrange lorsque l’on est une ignare patentée, qui gobe ce qui est écrit dans la présentation d’un sujet.
Par exemple ici : « Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry qui était destiné à devenir à son tour roi de France »….
Sigismond
21 juillet 2022 @ 16:21
Comme je l’explique dans un autre commentaire ci-dessous, on comprend difficilement pourquoi l’article imagine que le duc de Berry était destiné à devenir roi de France !? À moins qu’il n’ait survécu à son frère aîné, ce qui n’allait pas forcément de soi, Charles-Ferdinand, fils cadet, n’était pas destiné à régner !
Actarus
22 juillet 2022 @ 12:45
Il aurait pu succéder au duc d’Angoulême sur ses vieux jours, comme un prince brésilien… ^^
Jean Pierre
18 juillet 2022 @ 10:19
Était il bigame ?
will34
18 juillet 2022 @ 19:36
Jean-Pierre,
C’est possible
Mayg
18 juillet 2022 @ 14:03
Sa mort changea le cours de l’histoire. Sans cela, pas de Louis-Philippe roi des Français…
Lili3
19 juillet 2022 @ 17:40
Pourquoi ? Quel rapport ?
Mayg
20 juillet 2022 @ 14:58
Et bien parce que s’il n’était pas mort assassiné, il serait devenu roi.
Lili3
21 juillet 2022 @ 18:44
Mais vous oubliez les Trois Glorieuses !
Anne-Laure
18 juillet 2022 @ 21:07
Merci pour cet article intéressant.
Mais j’ai du mal à voir en quoi le côté « coureur et galant » du duc de Berry le rendait sympathique… J’aurais plutôt tendance à plaindre sa femme, et ses nombreux enfants illégitimes non reconnus.
Si j’en crois Wikipédia, en plus de ses 2 enfants issus de son mariage et des 2 filles qu’il avait eues avec Amy Brown, il avait eu au moins 6 enfants illégitimes… dont 3 autres enfants posthumes en plus du comte de Chambord (2 au moins étant nés quelques jours avant ou après le comte de Chambord).
S’il n’avait pas été assassiné, peut-être aurait-il fini par mourir de la syphilis…
Robespierre
19 juillet 2022 @ 09:22
Sa femme Marie-Caroline semblait très bien accepter les galipettes de son mari. Le couple s’entendait bien. . Après sa mort quelques femmes (du peuple) de la région de Bordeaux vinrent à Paris pour demander quelques subsides, elles prétendaient être enceintes des oeuvres du duc de Berry qui avait fait un voyage quelque temps avant sa mort dans cette région. On pensait que la duchesse les enverrait aux choux. Pas du tout. Elle fit un rapide calcul et dit « c’est possible ». Je ne me rappelle pas la fin de l’histoire, mais je ne crois pas que ces femmes retournèrent bredouilles dans leur région.
Jean Pierre
19 juillet 2022 @ 11:09
S’il y a quelqu’un à plaindre ce n’est surement pas cette rebelle de duchesse de Berry dont on sait qu’elle donna naissance à une fille lorsqu’elle était en prison.
Robespierre
19 juillet 2022 @ 12:49
Et les enfants qu’elle eut de son second mari le comte de Lucchesi Palli montrent une bonne santé et beaucoup d’entrain.
Anne-Laure
20 juillet 2022 @ 10:20
Je ne comprends pas bien le lien entre le fait d’avoir d’autres enfants et la « bonne santé » (sinon on pourrait dire que Claude de France, qui a eu 7 enfants entre ses 15 ans et ses 24 ans, resplendissait de santé, ce qui n’était pas tout à fait le cas ;-) )
Anne-Laure
20 juillet 2022 @ 10:15
Oui mais la fille en question est née 13 ans après la mort du duc de Berry, pas pendant son mariage avec celui-ci, et elle a été vilipendée pour cela (comme s’il avait fallu qu’elle porte le deuil de son mari pour le restant de ses jours…)
Robespierre
20 juillet 2022 @ 11:27
Oui c’est vrai, la duchesse d’Angoulême sa puritaine belle-soeur (qui n’avait jamais pu consommer son mariage) était furieuse de cette naissance chez les Lucchesi Palli. C ‘est par ironie que je parle de cela. La fille de Louis XVI aurait dû être contente que Marie-Caroline continuât la lignée du comte italien. Elle existe encore de nos jours.
Sigismond
19 juillet 2022 @ 13:15
Pour que Charles-Ferdinand devienne roi de France (comme le suggère l’article) il aurait fallu qu’il vive plus longtemps que son frère aîné, ce qui même sans Louvel n’allait pas forcément de soi : par exemple, la jeune sœur de Louis XVIII et Charles X, Madame Clotilde de France (reine de Sardaigne) est morte en 1802, bien avant ses deux frères plus âgés qu’elle.
Plus probablement, sans la révolution de 1830, le dauphin serait devenu roi sous le nom de Louis XIX, et il aurait appliqué une politique bien différente de celle de son père Charles X. Ce qui aurait permis à la monarchie française de s’adapter pour épouser les aspirations du siècle. Et Louis XX régnerait aujourd’hui (en admettant que le duc de Bordeaux n’ait pas eu de fils).
Kardaillac
19 juillet 2022 @ 18:28
Dans cette dynastie finissante, il est resté un « homme » qui s’appelait Marie-Caroline. Tous les autres étaient à l’orangeade.
Guy Coquille
22 juillet 2022 @ 09:59
Le milliard des émigrés n’était qu’une petite compensation après les confiscations injustifiables de la révolution. Il n’était pas populaire en effet, chez ceux qui approuvaient cette iniquité et pensaient comme Decazes qu’il fallait « laisser la plaie ouverte ». Mais malgré ce « milliard » (un peu plus de la moitié, en réalité), il n’empêche que la gestion budgétaire des ministères Villèle fut exemplaire. En ce qui concerne les lois sur la presse, c’est précisément parce que Charles X les avaient libéralisées inconsidérément que la censure fut rétablie. Il faut dire que la presse de l’époque flirtait volontiers avec la diffamation, voire le chantage. En ce qui concerne le suffrage, je vous rappellerai que l’aile droite du parti ultra soutenait le suffrage universel, qui aurait été plus favorable à la monarchie que le suffrage censitaire, à la condition de faire preuve d’un peu d’ouverture, ce qui ne veut pas dire esprit de compromis.