De ses frères et sœurs il a fait des rois et des reines et en épousant la fille de l’empereur d’Autriche, il espérait faire entrer sa descendance dans le cercle le plus fermé, les antiques et illustres familles régnantes. Mais rien ne s’est passé comme il l’avait voulu.
Certes l’enfant, né en 1811, titré roi de Rome, était un mâle, certes il ne manquait pas de dons, certes sa première éducation a été très soignée mais bien vite le rêve qu’il puisse un jour régner se mua en cauchemar.
Il n’avait pas quatre ans que les armées étrangères foulaient le sol français et que la Fortune abandonnait Napoléon. Le roi de Rome ne fut Napoléon II que quelques jours. Quasiment kidnappé sur ordre de son grand-père maternel, il ne devait jamais revoir son père. Élevé comme un Autrichien sous la très lointaine tutelle de Marie-Louise, privé peu à peu de son entourage français, celui qui allait devenir duc de Reichstadt (pas même archiduc !) allait passer à Vienne plus d’une quinzaine d’années avant de mourir en 1832 de la « poitrine », otage impuissant et souvent inconscient de manœuvres voire de complots sur fond de relations internationales.
Enfermé dans sa cage dorée, empêché de s’émanciper, frustré dans ses aspirations, en particulier militaires car sa fragile santé l’handicapait, il est mort à vingt et un ans. Tout semblait montrer qu’il serait vite oublié, mais pourtant il devint presque aussitôt un mythe, lié à celui de son père.
Cette tragique destinée a hanté tout le XIXe siècle, le siècle du romantisme, le siècle aussi de la légende napoléonienne, jusqu’à ce que Edmond Rostand écrive sur le jeune homme l’une des pièces les plus jouées en France. À la tête d’une exceptionnelle documentation en partie inédite et avec une rigueur et une sensibilité peu communes, Laetitia de Witt nous révèle la personnalité de l’Aiglon et montre à quel point il a été, de sa naissance au transfert de ses cendres à Paris sur ordre de Hitler, un sacrifié de l’histoire. »
« L’Aiglon. Le rêve brisé de Napoléon », Laetitia de Witt, Tallandier, 2020, 496 p.
PATRICIA
15 juillet 2020 @ 08:20
Il était très près des enfants de Sophie de Habsbourg (belle mère de la fameuse Sissi), je crois, de qui il était très apprécié. J’ai découvert à travers le livre « Sophie de Habsbourg », une femme d’une grande sensibilité, qui a vécu la perte de plusieurs de ses enfants, et qui a été (contrairement à ce que montre la trilogie des Sissi) très patiente et attentive à l’encontre de l’impératrice Elisabeth d’Autriche. Elle a toujours été d’un grand soutien pour son fils et a perdu une bonne partie des forces qui lui restaient à la mort de son fils Maximilien exécuté au Mexique.
l’Aiglon étaiit souvent près de ses enfants et faisait , selon ce que j’ai compris, un peu figure de grand-frère.
Les termes de votre article sont très parlants, il vivait dans une prison dorée et a été sacrifié par sa famille pour des « besoins » égoïstes » ou dynastiques, ou pour le protéger peut-être ? La discussion est ouverte.
Cosmo
15 juillet 2020 @ 17:31
Patricia,
J’écris actuellement une biographie de l’archiduchesse Sophie et je consacre de nombreuses pages à la relation qu’elle a eu avec l’Aiglon. En fait, il n’a connu que François-Joseph. Cousin germain du jeune archiduc, il disait de lui “qu’il ressemble à une glace à la fraise surmontée de crème fouettée”.
Son destin fut triste, et non tragique, mais il connut tout de même de grands moments de bonheur avec sa famille autrichienne – l’autre, il ne la connaissait pas – et surtout avec son grand-père, l’empereur qui l’adorait.
Cosmo
PATRICIA
16 juillet 2020 @ 13:17
Merci COSMO, c’est rassurant de savoir qu’il soit en fait rester en dehors de ces querelles familiales et qu’il ait eu une vie heureuse bien que courte.
Bon courge pour votre biographie. Ce doit être passionnant.
PATRICIA
17 juillet 2020 @ 12:22
Courage*
Leonor
17 juillet 2020 @ 17:52
Encouragements dans vos travaux d’écriture, Cosmo.
LPJ
15 juillet 2020 @ 08:45
Laëtitia de Witt descend par sa grand-mère paternelle de Jérôme Bonaparte le plus jeune frère de Napoléon.
En effet son père le Comte Baudoin de Witt est le fils de la Princesse Marie-Clotilde Napoléon. Celle-ci était la fille du prince Victor Napoléon, chef de la famille impériale jusqu’en 1926 et de la Princesse Clémentine de Belgique. Elle était par ailleurs la filleule de l’impératrice Eugénie.
A noter que sa grand-mère et le grand-père de l’actuel Prince Napoléon étaient frère et soeur.
Laëtitia a été bercée dans un univers napoléonien puisque son père a créé au château de la Pommerie en Dordogne un musée avec une partie des souvenirs familiaux.
Elle est docteur en histoire et a écrit il y a quelques années une biographie sur son aieul le Prince Victor.
Elle est mariée au Comte de Villelume et a deux enfants : Tamara et Hélie.
PATRICIA
15 juillet 2020 @ 11:37
Merci beaucoup pour ce récapitulatif. cette jeune femme me semble très intéressante par sa formation
kalistéa
16 juillet 2020 @ 10:44
Loetitia de witt est Corse par sa mère née Isabelle de Roca-Serra .La famille de Roca-serra est une famille d’hommes politiques influents dans le Sartenais et Porto-Vecchio.Par son mariage , Baudouin de Witt a réinjecté du sang corse dans la descendance du roi Jérôme .
septentrion
15 juillet 2020 @ 09:25
Il faudra en effet attendre le 27 août pour pouvoir se le procurer.
C’est dommage, les vacances sont aussi un temps précieux pour lire.
Menthe
15 juillet 2020 @ 09:29
Triste vie pour ce garçon arraché si jeune à son père !
COLETTE C.
15 juillet 2020 @ 10:29
Napoléon n’a pas eu le chagrin de voir mourir son fils.
Je retiens la date de parution de ce livre.
COLETTE C.
15 juillet 2020 @ 10:32
Sait-on comment Laetitia de Witt descend des Bonaparte ?
Régine
15 juillet 2020 @ 11:17
par la princesse Marie Clotilde, fille du prince Victor Napoléon et de la princesse Clementine de Belgique
LPJ
15 juillet 2020 @ 11:49
Pour compléter Régine, la Princesse Marie-Clotilde descend de Jérôme Bonaparte, plus jeune frère de Napoléon 1er et le seul à avoir connu le règne de Napoléon III. Si en préambule de l’article il est dit que Napoléon voulait ancrer sa famille dans le cercle fermé des royaux européens, il est amusant de constater que seul de la fratrie, Jérôme y a réussi. En effet il eut pour épouse une fille du roi de Wurtemberg. Son fils épousa la fille du premier roi d’Italie, son petit-fils celle du deuxième roi des Belges. A la génération suivante, le Prince Napoléon (Louis ) s’unit dans la noblesse française. Le prince Charles épousa une Princesse de Bourbon-Siciles. Le fils de ce couple, l’actuel Prince Napoléon, a épousé en octobre dernier la Comtesse Olympia von Arco-Zinneberg, apparentée aux principales dynasties ayant régné sur l’Europe.
Ce que Napoléon ne put faire, Jérôme l’a accompli !
Lionel
15 juillet 2020 @ 12:18
Certes mais Jérôme s’est « contenté » d’épouser Catherine de Wurtemberg. Il n’est, évidemment, pour rien dans les mariages royaux de ses descendants.
LPJ
16 juillet 2020 @ 14:53
Bien évidemment les mariages de Jérôme et de son fils furent des mariages arrangés politiquement, servant la cause pour le premier de Napoléon 1er, pour le second de Napoléon III.
Ce qu’a en fait « accompli » Jérôme c’est de s’être plié aux volontés de son frère. Il aurait pu s’entêter dans son union avec Elisabeth Patterson, comme l’a fait son frère Lucien et sa destinée ainsi que celle de sa famille auraient été bien différentes !
aubert
19 juillet 2020 @ 13:47
Peut-être aimait-il moins Elisabeth Patterson que Lucien aimait Christine Boyer.
Mary
15 juillet 2020 @ 16:22
Bonjour LPJ,
Plus de nouvelles de nos jeunes mariés Napoléon ?
kalistéa
16 juillet 2020 @ 10:47
Oui , LPJ , on peut dire que Jérôme Bonaparte a eu toutes les chances , même post mortem .
Teresa2424
15 juillet 2020 @ 18:08
No entiendo:los hijos de Sofía suegra y tía se Sissi por parte de madre: tuvo hijos mucho más grandes que el hijo de Napoleón…..
Blouin
15 juillet 2020 @ 10:58
Le héros de mon adolescence et pour lequel j’ai toujours un faible.
ciboulette
15 juillet 2020 @ 11:48
Une destinée bien tragique , mais un prince de légende !
Charlotte (de Brie)
15 juillet 2020 @ 12:25
Ciboulette je vous ai laissé un message sur le sujet « la fête nationale belge »
ciboulette
16 juillet 2020 @ 16:10
Merci , Charlotte , j’y cours !
ciboulette
16 juillet 2020 @ 17:56
Désolée , Charlotte , je n’ai pas retrouvé l’article en question ! Pouvez-vous me préciser le jour de sa parution ? Pardon de vous ennuyer , mais il y a des jours comme ça où je ne retrouve rien . . .
ciboulette
16 juillet 2020 @ 19:24
A moins que . . .ce soit un article daté du 14 juillet et intitulé » Guillaume et Stéphanie de Luxembourg remercient « , et là , effectivement , je vous ai répondu ! Si c’est bien de cet article qu’il s’agit , vous trouverez à la fin de ma réponse une jolie surprise que je viens de contempler . . .
Muscate-Valeska de Lisabé
15 juillet 2020 @ 12:52
Cher Amour…François. 😔😔🙏
Léa 33
15 juillet 2020 @ 15:08
Bonjour
Merci pour les précisions qui illustrent cet article.
Le destin du fils de Napoléon est hélas bien triste. Il fut l’enjeu d’une guerre diplomatique et fut effectivement un « otage » même pour son grand-père l’empereur d’Autriche.
Il a connu Sophie de Habsbourg qui fut une femme de caractère mais très très loin de l’image donné par les films « Sissi » (rien à voir avec l’Histoire et la réalité sur Elizabeth d’Autriche). J’attends ce livre avec impatience.
n
15 juillet 2020 @ 17:05
Merci,Régine !
PATRICIA : je suis en train de lire « Sophie de Habsbourg », il est intéressant de voir d’après son journal, qu’elle n’était pas une ennemie de Sissi.
PATRICIA
16 juillet 2020 @ 13:13
Oui, tout à fait, n, elle respectait les choix de Sissi et restait en dehors des causes de désaccord dans le couple. vous avez raison.Elle sort vraiment grandie de ce portrait et c’est très bien. C’était nécessaire je pense de rétablir une certaine vérité.
COLETTE C.
15 juillet 2020 @ 17:09
n = COLETTE C. !
Cosmo
15 juillet 2020 @ 17:38
Ecrire « celui qui allait devenir duc de Reichstadt (pas même archiduc !) » est un contresens. En effet, n’étaient archiducs ou archiduchesses d’Autriche que les enfants de l’empereur ou d’un archiduc. Franz, son prénom à Vienne, s’il était le fils d’un empereur et d’une impératrice des Français, il n’était à Vienne que le fils d’une archiduchesse. Marie-Louise ne pouvait donc pas lui transmettre le titre d’archiduc et l’empereur ne pouvait en aucun créer les créer archiduc d’Autriche.
En le créant « duc de Reichstadt « , il faisait pour son petit-fils le maximum de ce qu’il pouvait faire.
Le duc de Reichstadt était aimé par tous les membres de sa famille. Il a été connu de sa grand-mère, la reine Marie-Caroline de Naples, soeur de Marie-Antoinette, qui, malgré ses préventions contre Napoléon, a été conquise par le jeune enfant, qu’elle n’a connu que fort peu de temps, étant morte à Vienne, le 8 septembre 1814.
Leonor
17 juillet 2020 @ 18:11
Oui. Comme j’aime à vous lire, ami Cosmo.
Cette légende du duc de Reichstadt triste et mal-aimé, il faudrait commencer par se demander d’où elle vient .
Aurait-il été si heureux, d’hériter d’un empire napoléonien fondu, disparu , et qui avait été détesté de toute l’Europe ? D’hériter d’une population française excédée, et épuisée par les guerres incessantes , et les ordres de mobilisation mangeurs d’hommes ?
Ce sont les accros de la saga napoléonienne qui ont créé et entretenu cette légende, je pense . Puis plus tard, Edmond Rostand , et Sarah Bernhardt dans le rôle-titre , en 1900, dans l’esprit des décennies d’après la défaite française de 1870, et la nostalgie des gloires passées .
Ce n’est pas de maltraitance qu’il est mort, mais de tuberculose, il me semble ,comme tant d’autres alors. Mais mourir à 20 ans, ça vous octroie tout aussitôt une auréole de martyr.
Si ce jeune homme a peut-être souffert dans sa psyché, cela peut certes être de n’avoir pas connu son père ou si peu. Mais surtout du quasi abandon de sa mère, occupée ailleurs à d’autres amours et d’autres progénitures. Et non d’une quelconque persécution ou de désamour , ou négligence de la part de sa famille autrichienne.
Pour autant que je sache, les régnants Habsbourg autrichiens de quelque époque que ce soit étaient plutôt de bons pères et mères de famille et de bons éducateurs.
Cher Cosmo, reprenez-moi si je me trompe. Je vous lirai avec intérêt.
Cosmo
15 juillet 2020 @ 17:40
Errata
Au lieu de lire « ne pouvait en aucun créer les créer archiduc d’Autriche ».
il faut lire, « ne pouvait en aucun cas le créer archiduc d’Autriche. »
Caroline
15 juillet 2020 @ 22:23
Bien triste !
Napoléon n’ avait- il pas pensé à avoir d’ autres enfants pour assurer sa succession au trône impérial ? Autrefois, c’était fréquent que les enfants mouraient jeunes.
Mary
16 juillet 2020 @ 13:03
Il n’en a pas eu le temps : exilé à l’île d’Elbe, Mariilou ne l’a pas rejoint et après Waterloo, Marilou n’a pas fait comme dans la chanson » Waterloo ! Finally facing my love for you! », Marilou,elle, a décidé qu’elle ne l’aimait pas et s’en est vite allée coucher avec Neipperg, puis avec un autre …
Sacrée Marilou, va !
Ghislaine-Perry
18 juillet 2020 @ 10:26
j’arrive comme les carabiniers mais comme j’avais apprécié cet article , je vous le fais partager
https://www.lefigaro.fr/culture/encheres/2013/02/28/03016-20130228ARTFIG00351-l-unique-journal-intime-de-l-aiglon-sous-le-marteau.php
A Vienne , j’avais pu comprendre qu’on l’avait « lobotomisé » sur son origine française .
Maria
18 juillet 2020 @ 22:56
Apprezzo anche io quest articolo!merci
Ghislaine-Perry
19 juillet 2020 @ 12:00
Vi prego che sia stato un piacere per me