Celui-ci était composé d’un ensemble de cours et de bâtiments, construits à partir du XVIe siècle le long de la muraille de Charles V jusqu’à la Bastille, où le roi de France faisait fabriquer les poudres et les canons pour son artillerie.
Devenu logis du marquis de Paulmy au XVIIIe siècle et écrin de sa magnifique collection de livres et de manuscrits, déclaré bibliothèque publique en l’an V (1797), ce lieu, ayant échappé aux tourmentes politiques comme aux destructions haussmanniennes, et conservant encore de précieux décors des XVIIe et XVIIIe siècles uniques en leur genre, reste malgré tout d’une extraordinaire permanence.
L’ambition du livre est bien sûr de « raconter » le monument, en mêlant histoire de l’architecture, de l’art, du décor et du mobilier, mais aussi de raconter une histoire sensible du site, en évoquant les grands événements historiques ou d’autres plus anecdotiques qui s’y sont déroulés, depuis le procès Fouquet, l’installation des archives de la Bastille ou la Commune.
Cet ancien hôtel, situé au cœur d’un vaste complexe technique et industriel, haut lieu du pouvoir royal dans Paris, mêlait soldats, savants et artisans.
L’installation de la bibliothèque en fit ensuite un lieu de rencontre d’érudits, d’artistes et d’écrivains qui animèrent le quartier au cœur de la vie parisienne. Il s’agit bien de peindre les hommes et les femmes, connus ou oubliés, qui ont occupé ce bâtiment pour y habiter, y exercer des fonctions officielles, collectionner, créer et conserver.
Ainsi, à l’histoire classique d’un monument historique vient se superposer une histoire vivante, permettant d’éclairer aussi la vocation contemporaine du site, fleuron de la Bibliothèque nationale de France ».
« L’Arsenal au fil des siècles. De l’hôtel du grand maître de l’artillerie à la bibliothèque de l’Arsenal », sous la direction de Sophie Guérinot et Olivier Bosc, Le Passage/Bibliothèque nationale de France, 2024, 260 p.
Val
26 décembre 2024 @ 08:28
C’est en allant à l’arsenal voir son ami Sully Allité que Henri IV a été assassiné. D’ailleurs le petit port de l’arsenal est une petite visite à faire .
Catherine
26 décembre 2024 @ 09:59
La bibliothèque n’est absolument pas à rater, riche en salles magnifiques mais intimes de demeure de la noblesse début XVII et en livres interessants et importants. J’ai eu la chance de la visiter plusieurs fois toujours avec le sentiment de se faire un petit cadeau. La BnF y organise des visites guidés deux fois par semaine https://www.bnf.fr/fr/visites-guidees-visiteurs-individuels#bnf-bnf-arsenal . L’Arsenal est l’un des bijoux cachés de Paris, il vaut une visite et ce livre est le bienvenu.
Robin des Bois
26 décembre 2024 @ 10:12
Napoléon offrit la résidence de l’Arsenal à Madame de Genlis, retour d’exil. Et une pension. Elle n’avait plus un sou, et par élégance il lui dit qu’il avait besoin d’elle pour écrire des rapports sur différents sujets. Comme elle aimait écrire cela ne lui déplut pas et elle put inviter des tas d’amis et avoir de bonnes conversations. Je ne sais plus si à la Restauration, elle resta là. Le duchesse d’Angoulême n’aima pas ses bons rapports avec l’Usurpateur et estimait qu’elle aurait dû rester à l’étranger.
Heureusement, Louis-Philippe revint vite, et sous son règne elle eut une bonne vie. Lui et sa soeur lui devaient leur niveau d’instruction exceptionnel. Grâce à cela en exil, le futur roi avait pu gagner sa vie comme précepteur.
Pendant la monarchie de Juillet, la reine Marie-Amélie étant peu instruite, l’alter ego intellectuel du roi fut sa soeur.
Passiflore
28 décembre 2024 @ 22:26
Le comte d’Artois avait rassemblé une collection de quelques milliers de livres de litttérature, d’histoire et de sciences. Conservés à Versailles, ils étaient confiés à la garde de l’abbé de Vauxcelles. Il avait préservé la bibliothèque du marquis de Paulmy (52.000 volumes), gouverneur de l’Arsenal, en l’acquérant en 1785, tout en lui en laissant l’usufruit, et racheta au marquis la dernière partie de la vente (30.000 ouvrages) du duc de La Vallière (petit-neveu de Louise). La bibliothèque du comte d’Artois s’enrichit de celle du prince de Soubise, en 1788 (quelque 5.000 volumes). Après la mort de Paulmy, qui logeait à l’Arsenal, une partie de la collection du comte d’Artois fut transportée de Versailles à l’Arsenal. Confisquée comme bien d’émigré en 1792, la bibliothèque devint publique en 1797. Elle s’enrichit de saisies d’abbayes. Madame de Genlis y habita entre 1801 et 1811, le conservateur de l’époque se plaignant de la trop grande animation de son salon agrémentée de morceaux de musique. En 1816, la bibliothèque fut restituée au futur Charles X, pour devenir, en 1824, la Bibliothèque publique et royale de l’Arsenal.
Robin des Bois
29 décembre 2024 @ 11:36
Merci pour ces renseignements. Dans ses mémoires, la comtesse de Genlis n’est pas très diserte sur son éviction de l’Arsenal, ou alors je ne me souviens pas. En tout cas il est certain qu’elle tenait salon là-bas, toute contente de retrouver ses amis de l’Ancien Régime. La Restauration n’a pas été un bon moment pour elle, car la duchesse d’Angoulême, belle-fille de Charles X, lui en voulait d’avoir eu une bonne vie sous l’Empire. Mais sous Louis-Philippe, son ancien élève, tout a été mieux. Avez-vous lu les mémoires de Madame de Genlis ?
aubépine
26 décembre 2024 @ 15:38
Charles Nodier était directeur de la bibliothèque de l’Arsenal au xix siècle où se réunissaient sainte-Beuve ,Hugo , Musset ,Vigny …..
Hervé J. VOLTO
19 janvier 2025 @ 17:38
Très beaux, les salons de l’Arsenal.