Réédition en version poche chez Folio de l’ouvrage de Pierre Assouline « Le Dernier des Camondo », une édition revue et enrichie par l’auteur depuis la première parution en 1999.
« Le dernier des Camondo » raconte le parcours de la famille de comtes de Camondo, anoblie par le roi d’Italie. Le comte Moïse de Camondo (1860-1935) à la tête d’une importante fortune et des affaires familiales surtout après le décès de son cousin, épouse la ravissante Irène Cahen d’Anvers, issue comme lui d’une riche famille juive qui a pignon dans le monde des affaires à Paris. Le couple qui divorce en 1901, a deux enfants Nissim et Béatrice.
Le comte Moïse de Camondo réside dans un élégant hôtel de maître de la rue de Monceau à proximité immédiate du parc Monceau . Son fils, son héritier, son espoir, meurt lors de la Première Guerre Mondiale en 1917.
C’est la brisure de vie pour le comte de Camondo. Il prend ses dispositions pour que sa demeure et toutes les collections qui s’y trouvent soient léguées dans leur intégralité à l’Etat français et soient ainsi préservées et puissent perdurer.
La Deuxième Guerre Mondiale verra l’extermination de sa fille Béatrice mariée à Léon Reinach, fils de celui qui fit créer la villa Kerylos. Avec son époux dont elle était séparée et leurs deux enfants, ils mourront dans les camps de concentration.
La demeure du comte de Camondo fut préservée pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Moïse n’eut pas la douleur de voir la fin tragique de sa fille et de sa famille. Décédé en 1935, il repose au cimetière de Montmarte avec son fils Nissim.
Aujourd’hui, la demeure du dernier des Camondo se visite toujours (Cliquez ici pour voir le reportage consacré à cette résidence-musée) comme son propriétaire en avait le souhait. Une demeure où tout est resté à l’identique comme si Moïse de Camondo allait revenir.
Dans l’entrée, une plaque commémorative indique que son fils Nissm est mort pour la France, de même que sa fille Béatrice. Comme l’écrit si bien Pierre Assouline, si le fils Nissim est en effet mort pour la France, Béatrice de Camondo et les siens sont en revanche morts par la France, ayant été dénoncés.
« Tout est là pour l’éternité, gravé dans le marbre. Tout sauf la détresse d’un père à jamais écrasé de chagrin. Tout sauf la solitude d’un homme convaincu d’être le dernier des siens. Celui qui rompu définitivement la chaîne », conclut Pierre Assouline.
Un très beau récit de l’histoire d’une famille au fil de l’Histoire, de son évolution et de ses bouleversements.
« Le dernier des Camondo », Pierre Assouline, Folio, 2014, 338 p.
Corsica
30 janvier 2015 @ 06:47
Encore une famille touchée cruellement par la folie des hommes .
Jeanne
30 janvier 2015 @ 08:22
Le musée, la maison plutôt est splendide. Et on y ressent toute cette douleur, ces solitudes écrasées de chagrin. Cela illustre aussi hélas qu’on a beau avoir l’argent, beaucoup d’argent et de relations, tout cela reste vain et inutile face à la perte de ses êtres chers.
Dans le musée, on explique qu’Irène n’a pas fui comme on le lui conseillait, persuadée qu’après tout ce que son père avait fait pour la France, elle était intouchable… Vanité, vanité… face à la folie meurtrière et aux jalousies des hommes.
Jeanne
30 janvier 2015 @ 08:23
Pas Irène, mais sa fille Béatrice.
Palatine
30 janvier 2015 @ 08:23
Ce n’est pas un très gros livre, mais il est dense et intéressant et je le conseille. Cela fait des années qu’il est en livre de poche.
Le sort réservé à la fille du comte de Camondo est une honte pour la France. Une plaque commémorative, dans l’entrée dit qu’elle a été arrêtée par la police française, ensuite ce fut la déportation et tout ce qui s’ensuit. On a déja parlé ici de l’hôtel de Camondo qui est tout meublé et décoré en 18e S.
Le comte avait meublé cette luxueuse demeure pour son fils unique. Et quand il mourut à la guerre 14-18, il offrit l’hôtel à la France, puisque son fils ne pourrait plus y résider. Si sa femme a survécu à l’Holocauste, c’est parce qu’elle avait divorcé et s’était remariée, et portait un nom français. Elle ne fut donc pas arrêtée.
Vincent
31 janvier 2015 @ 09:36
On voit d’autant plus qu’il s’agissait d’un crime raciale. La belle-sœur du comte, Élisabeth fut déportée à Auschwitz malgré le fait qu’elle s’était converti au catholicisme depuis cinquante ans.
Caroline
30 janvier 2015 @ 09:09
J’ai été bien attristée par la fin de ce très beau livre!Pas de ‘happy end’!
Arielle
30 janvier 2015 @ 09:16
Grand merci pour ce rappel.
JAY
30 janvier 2015 @ 10:21
ironie de l histoire si on peut dire c est Irène Cahen d’Anvers, qui herita des biens de la famille apres la guerre et les dilapida…..
Elle était restée cachée a Paris pendant la guerre et portait le nom italien de son 2e mari.
La demeure est magnifique.
Triste destinée
Severina
30 janvier 2015 @ 10:29
Merci Régine, j’ai commandé le livre tout de suite. J’ai aimé beaucoup le livre de Edmund de Waal « La Mémoire retrouvée » et j’espère connaitre mieux l’histoire des ces familles et le climat social et culturel de l’époque de leus splendeurs.
Trianon
30 janvier 2015 @ 10:50
le Musée Camondo est superbe!! et le jardin très agréable!
j’ai le souvenir de porcelaines de Sevres de toute beauté
Princesse Alberta
30 janvier 2015 @ 11:37
Je vais souvent dans ce ravissant musée nanti de fort belles collections. On peut y voir aussi la cuisine, la salle de bains et tous les accessoires d’origine. Cette demeure est restée extrêmement vivante. Et il y a fort peu de monde, c’est une balade très agréable…
Anne Souris
30 janvier 2015 @ 11:54
Excellent livre que je recommande vivement, ainsi que la visite du musée Camondo à côté du parc Monceau à Paris. Une saga familiale incroyable, à l’ascension fulgurante et à la fin foudroyante. A lire !
flabemont8
30 janvier 2015 @ 12:53
Les deux guerres ont été des déchirements pour les familles françaises, y compris et surtout les familles juives . Avoir versé son sang et donné sa vie en 14-18 n’a hélas pas empêché ces dernières de payer le prix fort en 39-45 . Sur France2, le 27 , j’ai apprécié l’hommage aux victimes de la Shoah, qui poussa jusqu’au bout de l’horreur imaginable le délire d’une poignée d’hommes .
Corsica
31 janvier 2015 @ 14:28
Flabemont, vous avez tout à fait raison et votre raisonnement est valable pour les juifs allemands . Visitant dans la même année, certains cimetières de la Première Guerre Mondiale puis de la Seconde, j’avais pu constater que dans les cimetières de 14-18, de nombreuses tombes de soldats allemands portaient l’étoile de David alors qu’elles étaient absentés dans ceux de la Seconde, et pour cause … Dans la même veine d’ingratitude, lors de sa campagne d’extermination des aliénés, Hitler n’a pas hésité à faire gazer ou mourir de faim des soldats victimes de la Première guerre . Ils étaient internés pour des stress post traumatiques, pour des psychoses où leurs esprits avaient préféré se réfugier devant la folie d’un champ de bataille ou tout simplement pour des épilepsies graves consécutives à des blessures à la tête . Je me suis toujours dit qu’un homme capable de gazer d’anciens compagnons d’armes, est capable de tout . Il nous l’a prouvé . Bonne fin de journée .
Marie Paule Barco Florit
30 janvier 2015 @ 15:42
Merci pour cette information.
J’ai visité l’hôtel particulier du Comte de Camondo car j’adore les œuvres de Gustave Moreau qui sont bien représentées dans ce lieu.
C’est un très bel endroit, pas très connu, me semble-t-il.
J’ignorais l’œuvre de Pierre Assouline à ce sujet et je vais donc le commander.
Marnie
31 janvier 2015 @ 11:12
Des oeuvres de Gustave Moreau ??? euh, dites-moi si je me trompe, mais il n’y a pas d’oeuvres de Gustave Moreau au musée Nissim de Camondo dont les collections (meubles, objets d’art, tableaux ou sculptures) sont consacrées aux XVIIe et surtout XVIIIe siècle.
COLETTE C.
30 janvier 2015 @ 17:00
Que de tragédies dans cette famille !
marie claude
30 janvier 2015 @ 19:35
J’ai lu ce livre lors de sa sortie en 1999, j’avais trouvé très interessant, et, surtout très bien documenté
Kardaillac
30 janvier 2015 @ 19:41
Le Musée Nissim de Camondo est merveilleux.
63, rue de Monceau, Paris VIII°
Cosmo
31 janvier 2015 @ 11:55
Livre superbe, triste histoire !
Les Camondo, comme beaucoup de Juifs en Allemagne et ailleurs en Europe, ne croyaient pas possible ce qui allait se passer. Chez eux, ils ne pouvaient imaginer que non seulement on voudrait les faire partir mais que leur extermination avait été programmée par la folie de certains, avec la complicité d’autres.
Freud, lui-même, ne dut la vie qu’à la générosité de Marie Bonaparte, qui « l’acheta » aux nazis autrichiens. Il ne quitta Vienne que le 4 juin 1938.
En cette période de commémoration, la nouvelle édition de ce livre ne pouvait mieux tomber.
Francine du Canada
2 février 2015 @ 03:05
Merci Régine; ce livre m’intéresse et je vais me le procurer. FdC
l'Alsacienne
1 septembre 2016 @ 08:34
Histoire tragique pour cette famille.
« Après tout ce que son père a fait pour la France… » logique naïve de la part de Béatrice de Camondo. Et l’ingratitude ?
Je vais me procurer ce livre, connaître et ne pas oublier cette famille.
Cervetti
15 juillet 2017 @ 21:31
L’argent ne fait pas le bonheur ?La biographie est trés interessante, j’irai c’est sur visiter le musée !!!