En réalité, l’Empereur a longtemps pensé qu’il pourrait revenir et reprendre sa carrière là où il l’avait laissée. Il faut attendre 1818, soit trois ans avant sa mort, pour que les puissances européennes statuent sur son sort : il restera à Sainte-Hélène.
Cette décision retire à Napoléon ses derniers espoirs. Commence une vie qu’il n’avait jamais expérimentée, celle, selon ses propres termes, d’un « homme et rien que cela ».
C’est le récit de ces deux dernières années, quasiment jour par jour et heure par heure, que fait Michel Dancoisne-Martineau, le conservateur des Domaines français de l’île de Sainte-Hélène depuis 1987.
Il dévoile un individu méconnu, qui dépense son temps et son énergie à la création et à l’aménagement d’un jardin, à la lecture, cette passion qui jamais ne l’avait quittée, à des promenades à cheval, à l’organisation et à la décoration de son intérieur, bref c’est un Napoléon pour ainsi dire « domestique », redevenu, pour la première fois depuis l’enfance, homme parmi les hommes, qui ne court plus ni après la gloire, ni après le pouvoir, que l’on découvre. Voici révélée la part la plus intime de l’homme le plus célèbre du XIXe siècle ».
L’ouvrage sera présenté à la Fondation Napoléon à Paris le mardi 7 janvier 2025 à 18 heures lors d’une rencontre-dédicace de Michel Dancoisne-Martineau. Inscriptions préalables indispensables à partir du jeudi 2 janvier 2025 auprès d’Emmanuelle Duprez, par courriel : ce@napoleon.org ; par téléphone au 01 56 43 46 00.
« Le dernier Napoléon 1819-1821 », Michel Dancoisne-Martineau, Passé/composé, 2025, 336 p.
Gilles de Bise
27 décembre 2024 @ 05:44
J’admire le général Bonaparte; j’ai plus de réticence pour Napoléon. Les empires se créent et s’écroulent car non viables pour les peuples.
Philibert
4 janvier 2025 @ 22:13
Dans ses conquêtes, Napoléon aurait dû se limiter à la Sarre, à la Belgique et éventuellement aux Pays-Bas.
Avec un peu de clairvoyance, il aurait dû se douter que la France, sur le long terme, était bien incapable de dominer durablement l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la Pologne et la Russie. Je sais bien qu’à l’époque, l’Italie et l’Allemagne n’étaient qu’une mosaïque de principautés, mais quad même…
Catherine
27 décembre 2024 @ 09:50
Merci! Ouvrage passionnant: j’y serai.
Framboiz 08
27 décembre 2024 @ 11:55
Oui,Gilles,mais quel parcours, il a refait la France après la révolution et elle était bien faible,malgré les acquis de liberté !N oublions pas que l Angleterre l’a poussé à des guerres perpétuelles.Hélas !
Kalistéa
27 décembre 2024 @ 13:16
ça doit être pour cela cher Gilles de bise que l’Europe a tant de mal à s’organiser et … à fonctionner !
KAYLEEN
27 décembre 2024 @ 17:54
Gilles de Bise entièrement d’accord avec vous comme les royautés actuellement elles n’ont rien à dire mais là uniquement pour la parade
Passiflore
28 décembre 2024 @ 10:08
Etrange destin que celui de Michel Dancoisne-Martineau !
L’actuel consul honoraire de France à Sainte Hélène est né dans la Somme, en 1965. Il entre au lycée agricole d’Amiens puis étudie les lettres à la faculté de Besançon mais revient à son terrain d’origine : l’agriculture à Amiens. Il découvre alors une biographie de Lord Byron par un certain Gilbert Martineau, consul de France à Sainte-Hélène. À 19 ans, Michel Dancoisne entame une correspondance avec lui ; sa vie en est bouleversée. L’année suivante, après une violente dispute avec l’un de ses frères, il s’enfuit du milieu familial et rencontre, au Havre, celui qui va devenir son mentor. Gilbert Martineau, sans descendance, propose au jeune homme de l’adopter et de lui suggérer prendre sa succession à Sainte-Hélène.
Le 28 novembre 1985, à 20 ans, Michel Dancoisne-Martineau débarque à Jamestown. En 1987, il postule pour devenir conservateur des domaines français à Sainte-Hélène, puis consul en 1990. En 1996, le ministère l’informe, mobilité géographique et fonctionnelle de ses agents oblige, qu’après neuf années à Sainte-Hélène, ses indemnités de résidence, pour les trois années suivantes, seront amputées de plus de moitié. Mais il bénéficie de l’amitié de l’écrivain-journaliste Jean-Paul Kauffmann, rencontré à Sainte-Hélène trois ans plus tôt, auteur de « La chambre noire de Longwood ». En 1997, Bernard Chevalier (tragiquement décédé en juin 2024), le directeur du Musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau, vient à Sainte-Hélène et fait un rapport élogieux sur les compétence et réussites du consul. En 1998, le quai d’Orsay accepte finalement, « à titre exceptionnel et dérogatoire », une entorse à la règle de mobilité de ses agents. Thierry Lentz, le directeur de la Fondation Napoléon, débarque à Sainte-Hélène, en 2003, en compagnie de Bernard Chevalier et, à son retour en France, attire l’attention de Dominique de Villepin, ministre des affaires étrangères et passionné de Napoléon, sur Sainte Hélène. Une exposition sur le mobilier de Longwood est organisée au Musée de l’Armée, en 2016.
(d’après Richard Hiault pour « Les Echos »)
Antipolitaine
28 décembre 2024 @ 11:23
Chère Passiflore,
Je vous ai mis un nouveau message à ‘Exposition Merveilles’… il est en ‘waiting…’
Belle fin d’année.
Amitiés
Antipolitaine
Passiflore
29 décembre 2024 @ 12:55
Chère Antipolitaine,
J’ai répondu à tous vos messages mais, en retard, car j’étais absente de chez moi entre le 23 et le 27 et n’ayant ni smartphone ni tablette je n’étais pas connectée à N&R. A vous aussi et à votre fille je souhaite la meilleure année possible.
Amitiés
Passiflore
Esquiline
28 décembre 2024 @ 13:50
Quel incroyable destin!
Pascal Hervé
29 décembre 2024 @ 14:05
Je crois qu’il a lui même raconté tout cela dans un livre dont il avait été question ici et que j’ai lu grâce à cela .
Un parcours hors du commun.
aubépine
28 décembre 2024 @ 11:50
Encore un énième livre sur l’empereur !!!
Kalistéa
28 décembre 2024 @ 17:37
Chère Passiflore, merci pour ces détails sur Michel Dancoisne Martinot que je croyais
fils biologique de Gilbert Martinot et dont j’ai lu les intéressants ouvrages. J’ai bien connu Bernard Chevalier qui était également conservateur de la maison Bonaparte à Ajaccio, et l’annonce de sa disparition m’a beaucoup peinée<; Vous dites "tragiquement décédé" :pourquoi? Un accident qui aurait pu être évité ?
Passiflore
29 décembre 2024 @ 13:08
Chère Kalistea, oui Bernard Chevalier a été fauché par une voiture, le 10 juin dernier, à l’âge de 80 ans, et n’a pas survécu. Le service religieux a été célébré le lundi 24 juin en la chapelle de la Fondation Eugène-Napoléon. Faisaient part de son décès ses fils Emmanuel et Rodolphe Chevalier. L’inhumation aura lieu dans la plus stricte intimité, le 26 juin, dans le village familial en vallée Bance (Eure).
Robin des Bois
28 décembre 2024 @ 19:37
J’aimerais voir la bibliographie de cet ouvrage. S’est-il inspiré des mémoires du général Bertrand qui est resté avec son maître et grand homme jusqu’à la fin ? Ces mémoires on a mis du temps pour les déchiffrer car le Général voulait qu’ils ne soient pas faciles à lire. Ils sont aussi difficiles à trouver. Chez quelques libraires d’ouvrages anciens, cela doit être possible.
Catherinear
29 décembre 2024 @ 14:46
Quel est le titre de l’ouvrage?
https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb36274913s
Il vient d’être partiellement réédité en 2021, l’année 2021 étant totalement inédite:
https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb46812996q
Robin des Bois
30 décembre 2024 @ 12:07
J’avais lu l’édition de 1949 (trouvée dans une brocante, je précise) et l’ai offerte à un ami plus intéressé par Napoléon que moi. J’ignorais qu’on avait réédité les Carnets. Excellente initiative.
Catherinear
29 décembre 2024 @ 15:11
Voici une fort interessante interview avec l’éditeur scientifique de 2021 qui explique les critères de rédaction des carnets et les différences d’avec l’édition de 1949:
https://www.napoleon.org/magazine/interviews/francois-houdecek-les-cahiers-de-sainte-helene-du-general-bertrand-on-est-reellement-dans-la-chambre-de-longwood-a-cote-de-napoleon-qui-vit-ses-derniers-instants/
Robin des Bois
30 décembre 2024 @ 12:20
Merci pour ce lien super intéressant que je viens de lire.
Bertrand était un homme intègre et pas du tout un homme de cour, obséquieux et flagorneur. Sa femme, qui avait quasiment été obligée de l’épouser et refusait au debut une alliance à son avis peu valorisante, s’attacha passionnément à lui. Le couple fut très heureux.
C’est vrai qu’elle n’aimait pas Ste-Hélène et désirait rentrer en France. Quand Napoléon est mort, on discutait d’un départ. Mais mettez-vous à sa place. Napoléon avait envie de l’avoir comme maîtresse et la dame aimait son mari… On dit que Madame de Montholon n’eut pas ce genre de scrupules et elle et son mari, plus souples, ou complaisants, étaient mieux traités.
Avant de mourir, Napoléon fit comprendre à Bertrand que sa femme lui avait toujours été fidèle et n’avait pas démérité.
Kalistéa
29 décembre 2024 @ 11:40
Roby les écrits originaux de la main de Bertrand sont indéchiffrables et exposés dans un musée de Lyon .
alceste
29 décembre 2024 @ 15:58
le pauvre Bernard Chevallier, un collègue et ami très cher, a été percuté par une voiture folle en bas de chez lui ; il n’y a pas survécu.
Kalistéa
30 décembre 2024 @ 12:40
merci de votre réponse chère passiflore; je suis désolée de la fin brutale de l’ami délicieux qu’était Bernard Chevallier .
Hervé J. VOLTO
19 janvier 2025 @ 17:26
Oui, l’Empereur a longtemps pensé qu’il pourrait revenir et reprendre sa carrière là où il l’avait laissée. Sachant que les Français ne le voulait plus après les Cent jours, il avait pensé, selon ses mémoires, venir s’installer à Parme et faire de la ville aux violettes vanté par Sthendhal la capitale de son nouvel Empire. Toute une géopolitique de la Couronne est décrite dans ses mémoires.
Il faut attendre 1818, soit trois ans avant sa mort, pour que les puissances européennes statuent sur son sort : il restera à Sainte-Hélène, d’où il ne pourrait reveni à la nage comme de l’île d’Elbe.