Louis II de Bourbon, passé à la postérité sous le nom de Grand Condé, fut un homme de guerre dont la réputation et le prestige franchirent les frontières.
Cousin de Louis XIV et prince du sang, il prit les armes contre l’autorité royale pendant la Fronde et se mit au service de Philippe IV d’Espagne. Pour cela, il fut déclaré criminel de lèse-majesté par contumace en 1654, déchu de ses titres et privé de ses biens.
Après plusieurs années d’exil, il négocia son rétablissement dont les modalités furent précisées dans le traité des Pyrénées. Le jeune Roi-Soleil lui pardonna en 1660.
À l’origine de cette rupture politique et de cette trahison familiale, il y avait eu une brouille profonde avec Mazarin qui entraîna de lourdes conséquences politiques pour le royaume de France.
En racontant de façon inédite la rivalité entre un grand gentilhomme soucieux de son rang et un cardinal-ministre ambitieux prêt à tout pour assurer sa prépondérance politique et sa gloire, Xavier Le Person renouvelle notre connaissance de la période de la Fronde ».
« Le Grand Condé. un exil pour l’honneur », Xavier Le Person, Fayard, 2023, 528 p.
Philippe
28 août 2023 @ 06:32
J’ai toujours trouvé le personnage passionnant.
Mais j’ai toujours détesté le portrait qu’en fit David Teniers le Jeune, en 1653, et qui sert de couverture à ce livre.
C’est en fait un tout petit format (22×16), et l’ovale peint par l’artiste autour de son personnage (on ne le voit pas ici) est particulièrement laid.
Franchement, Condé méritait mieux !
Heureusement pour nous, Teniers a peint assez peu de portraits, et se montre plus inspiré quand il nous raconte les paysans flamands et leurs kermesses.
Mayg
28 août 2023 @ 14:00
En même temps, le grand Condé avait la réputation d’être quelqu’un de particulièrement sale…
Marie-Caroline de Bretagne
28 août 2023 @ 08:20
La Fronde est effectivement une période passionnante mais le titre du livre, « Un exil pour l’honneur », est un peu étonnant pour la biographie d’un prince du sang ayant pris les armes contre l’armée de son souverain.
Jean Pierre
28 août 2023 @ 08:32
Il n’était pas prince du sang mais premier prince du sang.
A lire très certainement.
aubert
29 août 2023 @ 07:07
Outre cette imprécision, le dernier paragraphe du texte de présentation semble pencher, par les qualificatifs employés, en faveur du prince félon.
Camille
28 août 2023 @ 08:39
Un ouvrage passionnant qui renouvelle l’historiographie. L’auteur est un authentique historien et a enseigné à la Sorbonne. C’est une valeur sûre.
Perlaine
28 août 2023 @ 13:55
Merci Camille – J’aime cette période de l’Histoire .
Passiflore
28 août 2023 @ 08:52
Le traité des Pyrénées, signé le 16 novembre 1659, dans l’île des Faisans sur la Bidassoa, comportait 124 articles, dont voici l’essentiel.
L’Espagne reconnaissait les droits de la France sur l’Alsace, avec deux places clefs sur le Rhin, Brisach et Philippsbourg. Elle lui concédait le Roussillon et la Cerdagne (moins Llivia) ; l’Artois (moins Aire et Saint-Omer) ; trois places en Flandre (Gravelines, Saint-Venant et Bourbourg) ; trois en Luxembourg (Montmédy, Thionville et Damvillers) ; deux en Hainaut (Le Quesnoy et Landrecies). L’Espagne voulait rétablir Condé dans ses biens et prérogatives alors que Louis XIV tenait à lui faire payer sa trahison. Mazarin dut s’incliner mais obtint en échange trois places de plus en Hainaut (Philippeville, Mariembourg et Avesnes). En dépit des consignes laissées par Richelieu, il consentit à rendre la Lorraine à la famille ducale, mais assortie de conditions très dures : cession du duché de Bar et des places de Clermont-en-Argonne, Stenay, Moyenvic, Dun et Jametz, démantèlement des fortifications de Nancy, droit de passage pour les armées françaises se rendant en Alsace. Il renonça à la conquête des Pays-Bas espagnols et restitua à l’Espagne toutes les autres places occupées et remit aux Anglais celle de Dunkerque, promise pour prix de leur alliance.
(d’après Simone Bertière)
JAusten
28 août 2023 @ 09:24
Ouh il était plus qu’un prince du sang, c’était le Premier prince du sang.
Brigitte Anne
28 août 2023 @ 16:21
Voilà un livre qui devrait m intéresser. Je note . Merci.
JAusten
29 août 2023 @ 12:20
Chère belle amie, j’ai lu celui de Simone Bertiere et je l’avais bien aimé. En général je lis d’autres bio sur le même personnage quand la première m’a laissé sur la faim, ce qui fait que comme Charlotte (de Brie), je ne sais pas si je vais me laisser tenter par la lecture de ce nouvel ouvrage 🙂
Josaint vic
28 août 2023 @ 17:37
Personnage flamboyant …..
Kardaillac
28 août 2023 @ 20:37
Sur la Fronde, les Mémoires du cardinal de Retz sont incontournables.
Charlotte (de Brie)
28 août 2023 @ 23:22
Ayant lu le livre de Simone Bertière : » Condé, le héros fourvoyé » je ne sais pas si j’ai envie de lire celui-ci.
Elle décrit tellement bien un homme qui avait tout pour lui, sauf être roi ! il accumula les exploits militaires et les fautes politiques.
Après la paix des Pyrénées, il se consacra à Chantilly dont il voulut faire un lieu de culture et de paix.
De plus Simone Bertière évoque avec humour des personnages tels que Gaston d’Orléans, Turenne, Mazarin, la régente, voire même le jeune Louis XIV à travers de piquantes anecdotes.
Le dernier mot revenant à Bossuet qui prononça l’oraison funèbre à Notre Dame de Paris en 1686 du : » Très Haut et très Puissant Prince Louis de Bourbon, Prince de Condé, Premier Prince du Sang »
PS : Je trouve inélégant d’avoir choisi pour la couverture de cet ouvrage à paraître la même image que celle de la couverture du livre de Simone Bertière
https://www.livredepoche.com/sites/default/files/styles/manual_crop_269_435/public/images/livres/couv/9782253175315-001-T.jpeg?itok=OoNlOp_V
Passiflore
29 août 2023 @ 09:38
D’après Jacques Wilhelm, l’inhumation du cœur du Grand Condé dans l’église des Jésuites (actuel lycée Charlemagne), Le 26 avril 1687, allait être l’occasion d’une solennité exceptionnelle. Son cœur avait été placé dans une cassette de plomb revêtue de vermeil doré et transporté en grande pompe. Le décor fut particulièrement soigné, ainsi que la musique. La cour, les gens de robe, une foule de deux cents jésuites, un clergé innombrable se rangeaient aux emplacements prévus, attendant l’arrivée des évêques et des princesses. Mme de Sévigné écrit à Bussy-Rabutin : « Je suis charmée et transportée de l’oraison funèbre de Monsieur le Prince faite par le P. Bourdaloue. Il se surpassa lui-même. »
Smithy
29 août 2023 @ 01:11
C’est lui le duc d’Enghien ?
Fusillé au château de Vincennes ?
Charlotte (de Brie)
29 août 2023 @ 11:52
Ouille ! il était bien duc d’Enghien mais il ne s’agit pas du même.
Le Grand Condé est mort à Fontainebleau en 1686 tandis que Louis-Antoine de Bourbon Condé, né en 1772 est mort fusillé dans les fossés de Vincennes en 1804.
N’ayant pas eu d’enfant de son mariage avec Charlotte de Rohan Rochefort, la Maison de Condé s’est éteinte avec lui.
Jean Pierre
30 août 2023 @ 10:41
En fait Charlotte, la maison de Condé s’est éteinte avec son père qui survécut de longues années à son fils et mourut dans les circonstances étranges que l’on sait, non sans avoir tester pour Aumale le fils de Louis Philippe.
Charlotte (de Brie)
31 août 2023 @ 14:04
Oui, vous avez raison, Jean Pierre.
Hervé J. VOLTO
30 août 2023 @ 21:35
Voilà un livre qui devrait m’intéresser à moi aussi. Merci.