Parution en avril 2022 de la biographie « Le maréchal de Richelieu. Libertin et seigneur de guerre au temps des Lumières » par Benoît Florin.
En voici le résumé : « Contrairement à son arrière-grand-oncle le célèbre cardinal-ministre, Louis-Armand, troisième duc et maréchal de Richelieu (1696-1788), n’a pas eu de rôle politique éminent.
Si le jeune homme ne passe pas inaperçu dans la brillante société du XVIIIe siècle, c’est en partie à ses duels et ses séjours à la Bastille qu’il le doit. Mais ses conquêtes féminines ont également contribué à établir sa notoriété. En effet, quel que soit leur rang, nombreuses sont les femmes à avoir succombé aux avances de ce grand séducteur : Mademoiselle de Valois, la fille du régent Philippe d’Orléans ; la fameuse marquise du Châtelet, l’égérie de son ami Voltaire ; ou encore la sulfureuse du Barry, la dernière maîtresse de Louis XV… mais la liste est bien plus longue !
Il faut toutefois se garder de réduire le portrait du duc à celui d’un casanova français, car il est aussi un courtisan accompli, un ambassadeur habile et un administrateur talentueux.
Passant avec aisance des parquets de Versailles à la boue des champs de bataille, ce valeureux chef de guerre se révèle à Fontenoy en 1745. Son sens de l’offensive lui vaut d’ailleurs le maréchalat, à une époque où la France compte bien peu de généraux compétents. Décédé un an avant la Révolution française, Richelieu – qui a vécu les règnes de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI – incarne donc à merveille une époque et un milieu qui s’éteignent en même temps que lui.
S’appuyant sur d’abondantes sources dans lesquelles il puise avec rigueur, Benoît Florin fait revivre dans cette passionnante biographie un homme flamboyant qui, pour reprendre les mots de l’historien Jacques Levron, « eût manqué au XVIIIe siècle s’il n’avait pas existé ». »
« Le maréchal de Richelieu. Libertin et seigneur de guerre au temps des Lumières », Benoît Florin, Perrin, 2022, 416 p.
Beque
7 mars 2022 @ 10:18
Louis François Armand de Vignerot du Plessis, arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, était le plus célèbre prisonnier de la Bastille. Marié de force à 15 ans à Anne-Catherine de Noailles, le duc de Fronsac – comme on l’appelait alors – délaissa sa femme qu’il trouvait trop laide. Son père exigeait qu’on lui fasse un petit-fils. Non, lui répondit le jeune duc de Fronsac. Son père obtint son emprisonnement à la Bastille, le 20 mai 1711, avec pour instructions que son « épouse devra lui rendre régulièrement visite et qu’il ne sortira de la prison que lorsque celle-ci sera enceinte. » Elle mourut sans enfants, en 1716. Le duc de Fronsac fut nommé premier gentilhomme de la Chambre du Roi. Il avait été élu à l’Académie française à l’âge de 24 ans quoique sachant à peine l’orthographe. Il prit le nom de duc de Richelieu après la mort de son père, ne se remaria qu’en 1734 avec Marie-Élisabeth-Sophie de Lorraine. Ils eurent deux enfants dont Sophie et Louis-Antoine dont le fils, Armand-Emmanuel, fut le fondateur d’Odessa.
Jean-Marie Rouart disait du duc de Richelieu :« On dit que Choderlos de Laclos s’est inspiré de lui pour le personnage de Valmont. Mais Valmont apparaît comme un adolescent naïf et un sentimental en comparaison de ce corsaire de l’amour sans foi ni loi. Il aime les bourgeoises qui, elles, ne sont pas libertines ; il aime violenter leurs principes, vaincre leurs scrupules, attiser leurs remords. »
Charlotte (de Brie)
7 mars 2022 @ 15:01
Jean-Marie Rouart est décédé ?
Je taquine Beque, prenez le ainsi, je vous prie. L’ambiance actuelle est tellement pesante qu’un peu de légèreté n’est pas à négliger.
Beque
7 mars 2022 @ 19:35
Charlotte, vous avez raison, j’emploie souvent le verbe imparfait au lieu du présent.
Beque
7 mars 2022 @ 10:22
Armand-Emmanuel du Plessis, duc de Richelieu (1766-1822) était le petit-fils de Louis-François Armand du Plessis. Catherine II l’avait fait colonel et Paul 1er général major, en 1796. Il part pour Vienne et revient en Russie, invité par le nouveau tsar Alexandre. Tous deux détestant Napoléon, Alexandre lui offre une terre en Courlande. En 1803, le tsar le nomme gouverneur d’Odessa et de la Russie méridionale. Il doit assurer la sécurité du territoire face aux Ottomans et aux Cosaques.
Fondée en 1793, Odessa était une petite bourgade tatare de 4 à 5.000 habitants polonais, arméniens, juifs, tatars. Elle manquait de tout et était mal famée. Il trouve sur place des émigrés français. Le duc va obtenir des résultats spectaculaires. Il la réorganise complètement, développe l’agriculture de la Novelle-Russie et allège les taxes sur les produits circulant par le port d’Odessa. Celle-ci devient l’une des plus belles villes d’Europe et, en 1814, la plus grande ville de la Russie méridionale. On peut voir une statue du duc de Richelieu à Odessa.
(j’ai déjà écrit ce commentaire mais étant donné la triste actualité…)
Bételgeuse70
7 mars 2022 @ 17:22
Vous avez bien raison d’évoquer Odessa et ses merveilles. Au rythme o vont les choses, elles ne seront bientôt plus que dans les guides touristiques et la mémoire de ceux qui ont pu la visiter. Quant à la statue du duc de Richelieu, il n’en restera sans doute pas grand chose. « Quelle saloperie, la guerre. »
Pastelin
7 mars 2022 @ 17:37
Merci Beque
Beque
8 mars 2022 @ 14:07
Merci, Pastelin. Maintenant plus question de visiter Odessa ! Quel drame !
Martine C
7 mars 2022 @ 10:23
… Et en lieu avec la -triste- actualité : savez-vous qu’il fut gouverneur de la ville d’Odessa ? « Il est reconnu comme l’artisan du développement de la ville d’Odessa, petit village qu’il a transformé en capitale de cette province conquise aux Turcs. La « perle de la mer Noire » garde encore en souvenir sa statue en haut de l’escalier qui domine le port4. Il reste une figure particulièrement populaire auprès de la population de cette ville, en ce début de xxie siècle » (Wikipedia)
Martine C
7 mars 2022 @ 10:24
« En lien » et non « en lieu ». Trop de précipitation… ;-)
Esquiline
7 mars 2022 @ 13:35
Josè de Ribas, noble napolitain d’origine espagnole a réussi à convaincre Caterine la Grande de l’importance stratégique et économique pour l’empire d’avoir un port débouchant sur la mer Noire.
1794 est la date de la fondation de la cité qui dès le début hébergea une colonie italienne si importante que pendant plus d’un siècle l’italien fut la langue la plus parlée par la population.
Le premier opéra de la ville, malheureusement détruit par un incendie et d’autres édifices furent construits sur des projets de l’architecte napolitain Francesco Frapoli.
On trouve dans la ville une statue de Ribas et au port un buste qui commémore le bicentenaire de la fondation de la ville.
Pour la petite histoire c’est à Odessa que fut composé en 1898 par Eduardo di Capua un des plus célèbres hymne à l’italianité, O sole mio.
Selon un article du “Mattino” et d’autres sources, dont les souvenirs récoltés il y a longtemps dans cette ville où je m’étais sentie si bien.
DEB
7 mars 2022 @ 16:50
Merci à vous trois.
Très intéressant.
Pastelin
7 mars 2022 @ 17:39
Merci Esquiline
Beque
7 mars 2022 @ 19:56
C’est intéressant, ce que vous dites, Esquiline. Je devais visiter Kiev, Odessa, la Moldavie et la Transnitrie, l’année dernière, mais j’ai dû annuler ce voyage. Je pense fort à ces populations menacées.
Baboula
8 mars 2022 @ 00:45
Ah l’escalier d’Odessa ,appelé Escalier Richelieu,immortalisé par Eisenstein dans le film »Cuirassé Potemkine « Clin d’œil à l’histoire puisque c’est ici qu’auraient débuté le mouvement qui engendra la Révolution Russe d’après l’Histoire revue et très corrigée de la Russie .
Aldona
7 mars 2022 @ 11:33
Pour cette époque, il a vécu longtemps ( 92 ans ), c’est exceptionnel d’avoir connu les 3 rois de France
Robespierre
8 mars 2022 @ 18:29
Et il est mort au bon moment. Un an avant la Révolution.
Robespierre
7 mars 2022 @ 11:36
Désirée Clary , épouse de Bernadotte, princesse héritière de Suède développa une passion folle et non payée de retour pour le duc de Richelieu. Elle le suivait partout en voiture. Il le savait et endurait en silence. Ce fut elle qui comprit la première qu’il n’allait pas bien. Un peu avant qu’il ne décède. Normal, elle voyait constamment
Le duc avait été marié encore adolescent avec une gamine noble qui resta au couvent jusqu’à l’âge de consommer le mariage. Quand le duc la revit, elle était bossue et il s’évanouit. Il avait déjà des bossues dans sa famille . Le mariage ne fut pas consommé et la jeune fille lui proposa une annulation. Il refusa.
Robespierre
8 mars 2022 @ 19:56
Evidemment je ne parle pas de l’homme du portrait mais de son descendant qui fut ministre sous Louis XVIII. Au grand dam de Talleyrand en disant que c’était l’homme qui connaissait le mieux Odessa, pour se moquer de son manque d’expérience dans les affaires.
Mayg
7 mars 2022 @ 13:25
La vie du personnage me parait intéressante mais je me demande bien ce que toutes ces femmes ont bien pu lui trouver…
Ciboulette
7 mars 2022 @ 21:30
Moi de même . On prétend qu’il resta amateur de femmes jusque dans son grand âge , et qu’il se mettait des escalopes crues sur les joues pour protéger la fraîcheur de son teint !
A propos d’Odessa , le grand escalier sert de cadre à un film d’Eisenstein , peut-être » Octobre » , où on voit des soldats en marche littéralement mettre en pièces un petit landau qui descend lui aussi l’escalier . . .c’est tragique et rien n’a changé . . .
Marnie
8 mars 2022 @ 10:53
Le film c’est « Le Cuirassé Potemkine ». A chaque fois qu’on parle d’Odessa c’est ça qui me vient à l’esprit. Le landau dévale après que la mère a été tuée.
Ciboulette
8 mars 2022 @ 19:39
C’est exact , merci , Marnie , pour le corrigé . Moi aussi , je pense à cet escalier quand on évoque Odessa .
Pascal avec un champignon
7 mars 2022 @ 17:26
Jean François Parrot lui a donné une belle part dans ses livres de fiction , mais selon lui qui s’est sans doute fié aux mémorialistes , il « sentait un peu fort » , abus de musc ?
Ciboulette
9 mars 2022 @ 20:56
Ou il ne se lavait pas . . .les gens étaient sales à l’époque .
Charlotte 78
7 mars 2022 @ 20:33
Mayg , le charme ne transparait pas forcément dans un portrait de cour lol !
En tous cas , l’apport des intervenants me donnent envie d’acheter le livre.Merci à eux et à Madame SALENS;
Mayg
8 mars 2022 @ 15:24
Il me semblait au contraire que les peintres avaient tendance à embellir les modèles peints.
Charlotte 78
9 mars 2022 @ 16:51
Euh… si on pense aux tableaux de Goya pas toujours Mayg !
Charlotte (de Brie)
7 mars 2022 @ 23:21
Odessa : un mélange de cultures méditerranéenne, juive, slave, Arcadia (quartier branché), son festival de l’humour et du rire.
Jumelée avec Marseille, Odessa a offert en 2017 à Marseille « l’Ancre de coeur » une sculpture en alliage de cuivre réalisée par l’artiste ukrénien Shvechenko, depuis mardi dernier, elle trône devant l’Hôtel de Ville.
(Mairie de Marseille, le 1er mars 2022)
Ciboulette
8 mars 2022 @ 19:41
Je confirme , je viens de regarder une émission sur France 3 où cette ancre trône en majesté devant l’hôtel de ville .
Mimi avec Majuscule
8 mars 2022 @ 07:25
La mémoire du maréchal de Richelieu a fait l’objet d’une campagne de calomnies et de diffamation par un révolutionnaire post-1789 nommé Soulavie. Ce dernier a publié des faux Mémoires du maréchal de Richelieu dans le but de discréditer la royauté française. Bref sa réputation de Casanova immoral a été exagérée. Reste à voir dans quelle mesure ce livre y donne crédit.
Gérald
9 mars 2022 @ 13:25
@Mimi avec Majuscule
Soulavie n’a jamais fait illusion et n’a trompé personne.
La réputation de Casanova du maréchal est due à lui et à ses correspondants et aux nombreux mémorialistes de l’époque.
Un ouvrage très intéressant à lire est « La Véritable vie privée du maréchal de Richelieu » :
« La Véritable vie privée du Maréchal de Richelieu », contenant ses amours et intrigues, et tout ce qui a rapport aux divers rôles qu’à joués cet homme célèbre pendant plus de quatre-vingt ans — trois volumes in-8°, formant 1400 pages imprimés sur caractères de M. Didot à Paris, chez Buisson, rue d’Hautefeuille n° 20 —, paru en février 1791.
Avec une également très intéressante introduction dont voici un extrait :
Introduction à « La Véritable vie privée du maréchal de Richelieu » par Élisabeth Porquerol
Sur la fin de sa vie le vieux maréchal ne manquait pas de laisser entendre et de faire répéter qu’il travaillait, avec le secours de secrétaires, à une histoire de son existence tumultueuse et bien remplie. Les documents qu’il avait en sa possession ne pouvaient manquer de donner à cet ouvrage un aperçu saisissant sur les faits du dernier règne. En avril 1783, les rédacteurs de la correspondance secrète de Métra allèrent jusqu’à annoncer à leurs abonnés que le maréchal laisserait vingt-huit volumes de sa main.
En effet, moins de deux ans après sa mort, en 1790, étaient mis en vente chez le libraire Buisson quatre premiers volumes d’une oeuvre qui ne devait pas en comporter moins de neuf — les derniers parus en janvier 1793 — sous les titre « Mémoires du Maréchal de Richelieu ». L’engouement pour les ouvrages qui apportaient autant de révélations sur une cour qui allait disparaître fit de celui-ci un succès de librairie. Le fils du maréchal protesta publiquement à la fois contre l’inauthenticité du texte et contre l’usurpation du nom de son père. Un échange de correspondance s’ensuivit entre lui et l’auteur qui ne pouvait plus longtemps, et d’ailleurs ne tenait pas, à garder l’anonymat.
On lit dans le Journal de Paris du 1er semestre 1790 : « Ces ‘Mémoires’ sont-ils véritablement du Maréchal de Richelieu ? C’est la question, qu’on entend répéter sans cesse depuis la publication de cet ouvrage. On y peut répondre affirmativement et négativement à la fois. Le maréchal de Richelieu conservait dans ses portefeuilles de nombreux matériaux pour l’histoire des évènements dont il a été témoin, souvent très actif pendant soixante-dix ans. Ils consistaient en renseignements et anecdotes écrits de sa main, et en une infinité de lettres, pièces originales et autres manuscrits de toute espèce. Les ‘Mémoires’ qu’on vient de publier ont été rédigés en grande partie d’après ces matériaux vraiment précieux ; mais quoi qu’on l’y fasse parler à la première personne, ce n’est pas lui qui les a rédigés. (On sait qu’une telle besogne ne lui convenait d’aucune façon.) C’est Monsieur l’abbé Giraud de Soulavie qui a employé trois ans dans sa bibliothèque à faire le choix de tout ce qu’il a jugé utile à cette entreprise. Il assure que le maréchal a exigé que l’ouvrage portât un nom, et a voulu paraître y prendre la parole, ‘comme si, dit le rédacteur, il eût raconté lui-même les évènements’. »
Quelques mois après, le même Journal de Paris (12 septembre 1790) annonçait que M. Sénac de Meilhan, maître des requêtes ancien intendant de Hainaut, établi à Londres, allait publier, par souscription, des « Mémoires sur le vie du maréchal de Richelieu », s’étant engagé à livrer l’ouvrage complet en neuf volumes le 15 mars 1791. Mais le 21 avril de la même année, de Londres, Sénac de Meillhan faisait connaître que la publication était remise et que les souscripteurs seraient remboursés. En fait elle ne parut jamais.
Par contre en février 1791, avait paru concurremment à la publication de l’abbé Soulavie, malgré ses protestations, et chez le même libraire Buisson, en trois volumes in-octavo, « La Véritable vie privée du maréchal de Richelieu » dont le rédacteur garde toujours, lui, l’anonymat. Dans ses articles du Mercure, des 2, 9 et 16 avril 1791, sur « La Véritable vie privée du maréchal de Richelieu », Chamfort affecte de croire que le maréchal a tenu lui-même la plume. Affirmation gratuite et publicitaire ? Le livre n’en avait pas besoin, il connut un tel succès qu’il provoqua une réédition en 1792, des contrefaçons en Belgique et les louanges de la presse qui souligna son impartialité et l’exactitude de ses renseignements.
L’abbé Soulavie fut, sous la Révolution, à la tête d’une véritable « usine » d’ouvrages historiques. Celui qui lui valut le plus de faveur auprès du public fut, sans conteste, les « Mémoires de Richelieu ». Réédité, cité, démarqué, il a laissé des traces dans tous les écrits sur le XVIIIe siècle. Il n’est cependant plus personne pour lui reconnaître une valeur d’authenticité.
« La Véritable vie privée du maréchal de Richelieu » demande une autre attention. On attribue ce livre, soit à Jean-Benjamin de Laborde, premier valet et favori de Louis XV, devenu fermier général, amateur de musique et de belles-lettres, soit à Faur, ancien secrétaire du duc de Fronsac. Pour un historien de la qualité de A. de Boislisle, l’ouvrage s’appuie sur des documents tirés des dossiers du maréchal. Bon nombre de passages sont conformes à ceux des « Mémoires authentiques » et aux papiers officiels parvenus jusqu ‘à nous. Les expressions, le style sont parfois identiques. Le récit semble bien être l’oeuvre de quelqu’un ayant connu de très près le maréchal — de Laborde fut un de ces intimes — et parfaitement renseigné. Enfin, n’oublions pas que « La Vie privée » fut publiée comme une réponse aux pseudo-Mémoires de Soulavie et patronnée en quelque sorte par le nouveau duc de Richelieu.
Le mélange des aventures galantes et des actes officiels du héros, qui a été reproché au livre, serait plutôt un argument en faveur de la représentation fidèle du personnage. Le maréchal de Richelieu, s’il avait pris lui-même la plume, aurait-il pu donner autre chose que cet aimable roman d’allure licencieuse, dans le plus pur style de son temps, imbriqué dans un reportage extrêmement vif sur les affaires politiques et militaires dans lesquelles il a joué un rôle ?
Charlotte (de Brie)
8 mars 2022 @ 21:31
Je reviens sur Odessa.
Comme vous le savez, j’habite en Seine et Marne, je l’ai assez dit, et puis « de Brie »… la Seine et Marne est un grand département et on dit souvent Seine et Marne Nord, Seine et Marne Sud, la plus prestigieuse ! Fontainebleau, Vaux le Vicomte, Barbizon… le Nord n’a pas à rougir, mais ce n’est pas le sujet.
Je suis du Nord, mais je vais vous parler du Sud : Melun.
Cette ville compte une grande communauté ukrainienne, dans les années 1920-25 tout d’abord des émigrés fuyant le bolchévisme, puis la famine criminelle organisée par Staline « l’Holodomor » reconnue par le Parlement Européen en 2006 comme « un crime effroyable perpétré contre la population et l’humanité » enfin après 1945
Une figure : Michel Kamkanecki, patron du café du quartier de l’Almont pendant plus de 50 ans, auto proclamé « Maire de la commune de l’Almont » en 1989 et offrant pour l’occasion une tournée générale de « horilca »: pire que la vodka !
citoyen d’honneur de la ville de Melun, chanteur, peintre,chorégraphe ( il fonda le ballet ukrainien: Arkan ) écrivain : » De l’Ukraine à l’Almont » » Un Ukrainien dans la ville » et « Les Cosaques à Melun »
Dans l’un de ses livres, il rappelle le lien historique qui lie Melun à l’Ukraine via Anne de Kiev. « C’est au château royal de Melun qu’elle mit au monde Philippe 1er ».
Elle serait morte à Melun mais on ignore où est son lieu de sépulture.
Tout ça pour en revenir à Odessa j’y pense fort ce soir et en fouillant dans les CD j’ai retrouvé ceci :
« Je laisse derrière
Toute une famille qui pleure
Je passe les frontières
Et plus rien ne me fait peur
Je quitte mon pays
Et me voilà de nulle part
J’ai pas un ami
Et ma vie change d’histoire
Et je repense à Odessa
Sylvie Vartan 1998