Parution le 5 septembre 2024 de cet ouvrage « Le marquis de Sade. le libertin enchaîné ». Résumé : « Le marquis de Sade (1740-1814) est aujourd’hui surtout connu comme l’auteur des livres les plus scandaleux de l’histoire littéraire.
Dès ses premiers textes, cet écrivain hors du commun avait voulu s’insérer à l’intersection des révolutions philosophique et scientifique de son temps, tout en explorant un sujet qui jusqu’alors avait davantage été cantonné aux sciences naturelles, ou bien ravalé du côté de la simple pornographie : la sexualité.
Détenu à Vincennes puis à la Bastille par lettre de cachet pour des raisons de mœurs, il vécut l’enfermement comme une expérience traumatisante, avant d’être transformé par l’écriture : « Oui, je suis un libertin, je l’avoue ; j’ai conçu tout ce qu’on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n’ai surement pas fait tout ce que j’ai conçu et je ne le ferai jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier. »
Cet aristocrate issue d’une illustre lignée tenta de vivre de sa plume en publiant ses textes scandaleux, tout en s’engageant en politique, devenant un fervent révolutionnaire, appelant à la mise à bas de l’Eglise et des valeurs morales de l’ancienne société, avant d’être finalement rattrapé par la Révolution elle-même, et de finir à nouveau jeté en prison sous la Terreur.
Au cœur de ce XVIIIe siècle finissant, Sade fut le premier à s’interroger sur la question du désir, dénonçant aussi, près d’un demi-siècle d’avance sur les Romantiques, le fantasme de l’amour idéalisé et sublimé.
La vie de Sade est un véritable roman dont la réalité a pourtant été longtemps masquée par la fiction. Ses livres, un peu trop rapidement décrits comme pornographiques, sont bien plus réfléchis qu’on le prétend, son œuvre demeurant aussi novatrice qu’audacieuse sur la question de la liberté sexuelle.
La « Bibliothèque des illustres » se devait de revenir sur cet écrivain hors du commun, la Bibliothèque nationale de France conservant les vestiges de ses papiers de famille, ainsi que sa correspondance, qui constitue un témoignage exceptionnel des conditions de détention dans les prisons d’État de la fin de l’Ancien Régime.
Ses manuscrits comptent parmi les plus fascinants de la littérature française, tels celui des Contes et surtout l’extraordinaire manuscrit des 120 journées de Sodome, texte dans lequel le marquis s’interroge sur le désir d’une manière suprêmement dérangeante, qui a été acquis par la Bibliothèque nationale en 2022. Comme toujours, la richesse et la variété de l’illustration éclairent la limpidité du texte ».
« Le marquis de Sade. libertin enchaîné », Christian Lacombe, Perrin, 2024
Pascal Hervé
2 août 2024 @ 06:17
Il me semble que si sa famille a demandé une lettre de cachet c’était surtout à cause de sa propension à faire des dettes .
L’imaginaire républicain a outrageusement utilisé ces fameuses lettres .
Il me semble qu’elles visaient principalement des personnages un peu importants, des nobles et certainement pas le menu peuple.
Et d’ailleurs souvent avec de bonnes raisons.
Passion furieuse de ces robins qui voulaient monopoliser la Justice ,privilège évident des rois et ont eu ,comme le disaient justement Mitterrand, la peau de l’ancien régime.
helme12
2 août 2024 @ 08:55
C’est tout à fait ça…
Julise
2 août 2024 @ 09:00
Absolument. Les lettres de cachet, toujours conservées si ma mémoire est bonne, visaient essentiellement à « protéger » Sade de sa propension aux dettes. Dans le terme « mœurs » de l’époque, il faut premièrement entendre le train de vie, car l’on pensait alors qu’une personne dispendieuse menait forcément une vie dissolue. Au départ, Sade est un flambeur ; son intérêt pour le sexe est assez tardif et semble s’être révélé lors des séjours en prison.
Robespierre
2 août 2024 @ 10:28
C’est vrai.
Cosmo
4 août 2024 @ 09:51
Ne croyez-vous pas que l’Ancien Régime a été capable d’avoir sa peau tout seul ? Ses dernières années furent une danse sur le volcan, quasiment un suicide collectif. Tous les corps privilégiés, noblesse d’épée, noblesse de robe et clergé ont refusé les réformes que Louis XVI voulait imposer et dont la nécessité était évidente. Il eût fallu que ces corps anticipassent la nuit du 4 août avant pour éviter la Révolution.
Pascal Hervé
5 août 2024 @ 15:18
Sans doute …
Je me plaçais du côté du gouvernement et du Roi .
Mais les parlements ne faisaient-ils pas partie de ces ”corps privilégiés” ?
Bastide
8 août 2024 @ 08:25
La noblesse de robe est citée.
particule
2 août 2024 @ 08:18
A lire.
Caroline
2 août 2024 @ 09:54
Est- ce à cause du marquis de Sade qu’ on avait inventé le mot ‘ sadique ‘ dans la langue de Molière?
Kardaillac
2 août 2024 @ 11:09
De mémoire, Jean-Baptiste Poquelin est mort avant que naisse le marquis de Sade.
Aristocrate
2 août 2024 @ 11:15
Absolument :
https://www.cnrtl.fr/etymologie/sadisme
Christae
2 août 2024 @ 11:31
Exactement Caroline !
DEB
2 août 2024 @ 11:47
Oui.
Auberi
2 août 2024 @ 12:45
https://www.lechodusud.com/post/l-%C3%A9trange-origine-du-mot-sadique-l-histoire-d%C3%A9concertante-du-marquis-de-sade
😊
Menthe
2 août 2024 @ 15:11
Oui, Caroline
G de G
2 août 2024 @ 17:16
Je pense qu’il y a un peu de ça effectivement !
Valois
3 août 2024 @ 18:26
Personnellement, j’ai lu plusieurs de ses ouvrages et j’ai ressenti un certain ennui. Principalement dans les 120 journées de Sodome. Les listes à base de « Unter arrache les yeux d’untel,… » font tomber le livre des mains. Et ça dure des pages !
May Plas
6 août 2024 @ 09:09
Chèr(e) Valois,
Sans doute parce que la monomanie génère toujours l’ennui !
Bonne et belle journée à tous
Hervé J. VOLTO
13 août 2024 @ 19:06
Absolument, Caroline.
Marquis Donatien Alphonse François de Sade, communément appelé le Marquis de Sade, né le 2 juin 1740 à Paris et mort le 2 décembre 1814 à Charenton-Saint-Maurice, aujourd’hui Saint-Maurice dans le Val-de-Marne, fut un homme de lettres, romancier, philosophe, révolutionnaire, voué à l’anathème en raison de la part accordée dans son œuvre à l’érotisme et à la pornographie, associés à des actes de violence et de cruauté (tortures, incestes, viols, pédophilie, meurtres, etc.). L’expression d’un athéisme anticlérical virulent est l’un des thèmes les plus récurrents de ses écrits.
Détenu sous tous les régimes politiques (monarchie, République, Consulat, Empire), il est resté enfermé —sur plusieurs périodes— pendant vingt-sept ans sur les soixante-quatorze années que dura sa vie. Lui-même, en passionné de théâtre, écrit : « Les entractes de ma vie ont été trop longs (Jean-Jacques Pauvert, Sade vivant, t. 3 : « Cet écrivain à jamais célèbre… », 1793-1814) ». Il mourût en détention à l’asile d’aliénés de Charenton.
Une de nos amies à Nice prétendait être descendante d’une des servantes du Marquis de Sade étant restée enceinte après avoir subi ses « attentions » quelque peu… extrêmes. Elle parti vivre à Andorre et, depuis, on ne plus plus vue. Elle se reconnaîtra surement : Salutti, AM !