Prochaine parution du livre « Le monde selon Napoléon » dont voici un descriptif : « Napoléon a parlé, écrit, dicté, tout au long de sa vie, abordant tous les sujets de son temps. Ses jugements et ses opinions ont été soigneusement recueillis par les contemporains. Ils conservent encore une brûlante actualité : le droit du sol, la femme, Dieu, l’emprunt, la guerre, le Coran…
Il lui arrive même de se contredire, notamment sur l’esclavage. Ce recueil fournit une masse de citations dont l’origine a été soigneusement contrôlée et dont l’authenticité ne semble pas douteuse. On ne sera pas étonné par la hauteur de vue et par le bon sens dont fait preuve Napoléon. »
« Le monde selon Napoléon », Jean Tulard, Tallandier, 2015, 352 p.
Philippe
3 septembre 2015 @ 05:19
On ne sera surtout pas étonné par le parti pris de Jean Tulard !
Bonaparte n’aurait été grand que s’il avait eu l’intelligence
de rétablir une monarchie constitutionnelle et de se mettre à son service.
Au lieu de cela, il a préféré jouer le rôle du calife à la place du calife.
Ce type était un monstre, au sens premier du terme, et je ne comprends pas comment on peut lui vouer un culte.
De tous ceux qui ont régné sur la France, il est le seul à l’avoir rendue plus petite que quand on la lui a confiée. C’était bien la peine de mettre l’Europe à feu et à sang !
Il a bien mérité ses années d’exil à Sainte-Hélène. Encore y est-il resté trop peu de temps et a-t-il trop peu souffert …
J’espère bien que les anglais nous ont joué un tour, et que le cadavre qui repose aux Invalides est celui d’un quidam.
Pierre-Yves
3 septembre 2015 @ 11:28
Ce que j’aime bien chez vous, Philippe, c’est que vous allez toujours au delà de ce que vous pensez vraiment, pour le seul plaisir de secouer, de faire réagir.
Vous aimez la colère, après tout, il y en a de saines, mais je ne saurais dire pourquoi j’ai du mal à prendre les vôtres totalement au sérieux, pourquoi je sens un sourire derrière …
Philippe
3 septembre 2015 @ 19:53
Je vous assure, cher Pierre-Yves, que je n’étais pas en colère
en écrivant ce message, qui n’est plein que de vérités … mais
je vous accorde néanmoins que le sourire n’est jamais
très loin !
Vous lire, en tous cas, m’a bien fait (sou)rire !
Très cordialement,
Mélusine
3 septembre 2015 @ 19:59
Eh bien voilà, Philippe, il suffisait de le dire ! ça va mieux, à présent ? :)
Cosmo
4 septembre 2015 @ 09:05
Cher Philippe,
Je pense qu’il y a au moins un hommage que vous pouvez rendre à Napoléon. C’est grâce à lui que chacun peut vivre sa sexualité en toute liberté en France, depuis deux siècles. Il fallut attendre au Royaume-Uni, la fin du XXe pour que soit mis fin à la discrimination pénale.
Si Napoléon avait choisi François-Régis de Cambacérès comme Archi-Chancelier de l’Empire, ce n’était pas par hasard.
Quant à mettre l’Europe à feu et à sang, je me permets de vous rappeler que ce fut le « Manifeste de Brunswick » qui en 1792 déclencha les hostilités contre la France, qui eut à se défendre, République et Empire réunis, contre sept coalitions destinées à mettre fin aux acquits de la Révolution. Si ceux-ci furent conservés, in fine, en 1814, ce fut grâce au Tsar Alexandre Ier et à l’intelligence de Louis XVIII, qui avait compris que l’on ne remonte pas le temps et que le legs administratif de son prédécesseur méritait d’être conservé.
Enfin, les Anglais ostracisèrent Hudson Lowe à son retour en Angleterre en 1821, lui reprochant la manière ignoble dont il avait traité l’empereur des Français. Il ne fut plus qu’un paria dans son propre pays, de 1821 à sa mort. Le jugement du duc de Wellington à son sujet est définitif : « Stupide »
Amicalement
Cosmo
Philippe
4 septembre 2015 @ 13:52
Cher Cosmo,
Oui, on peut juste reconnaitre que Bonaparte n’est pas revenu sur la législation de 1791 qui, bien avant lui donc, dépénalisait déjà
la sodomie … de là à dire que son régime ait été un paradis de
la liberté sexuelle, il y a une marge ! …Cambacérès ou pas !
Quant à la pression de l’Europe coalisée contre nous, vous ne me ferez jamais croire qu’elle justifiait d’envisager une seule seconde l’envahissement de l’Angleterre ou d’aller se battre jusqu’à Berlin, Vienne,
Madrid et Moscou … au prix de centaines de milliers de vies humaines …
Puisqu’il était si intelligent, après une ou deux victoires éclatantes,
la diplomatie, et un retour bien négocié vers une monarchie constitutionnelle, sous les hospices de nos princes légitimes
évidemment, auraient certainement pu suffire à ramener la paix
sur le continent…
Au lieu de cela, son orgueil incommensurable lui a fait préférer
assassiner le duc d’Enghien, lâchement et sans raison aucune,
et jouer aux chaises musicales avec tous les
trônes d’Europe ! … Pour paraphraser Wellington, c’était « stupide » …
Sans parler des dégâts causés pendant deux siècles par la disparition du Saint-Empire romain germanique, grandement responsable de la croissance qui s’en suivit, exponentielle et criminelle, du nationalisme prussien …
Vous m’apprenez le sort qui fut celui du geôlier de Sainte-Hélène.
Je l’ignorais et j’en suis navré pour lui. Pauvre homme …
Les anglais ont eu bien tort d’avoir le moindre scrupule.
La vraie question est pourquoi diable Bonaparte n’a-t-il pas tout simplement croupi en prison, dans une cellule de trois mètres sur trois, avec des barreaux aux fenêtres, au pain et à l’eau ? … je vous le demande ?
Etait-il d’une nature différente des autres hommes pour qu’il n’ait pas à expier véritablement ses crimes ?
Excusez moi, je n’appelle jamais cet individu par son prénom, c’est
un privilège que je réserve aux rois, aux vrais. En plus, ce prénom est
moche à un point qu’il est difficile de croire qu’il ait jamais pu exister !
A mes yeux, il est et restera Bonaparte, et rien d’autre.
Vous l’aimez, je le hais, c’est comme ça. Ni vous ni moi n’y pouvons rien.
Bien à vous.
Cosmo
4 septembre 2015 @ 15:35
Cher Philippe,
L’invasion du Palatinat comme la Guerre de Succession d’Espagne, ou la Guerre de Succession d’Autriche, ou la Guerre de Trente ans, toutes faites sous les auspices de princes légitimes, Bourbons, Habsbourg ou Hohenzollern, étaient-elles plus utiles ? N’ont-elles pas ravagé l’Europe et fait, elles aussi, des centaines de milliers de morts quand on ajoute toutes ces boucheries ?
Ont-elles contribué à la paix entre les peuples ?
Quant aux coalitions, les voici :
« Première coalition (1792-1797)
Elle est formée par la Prusse et l’Autriche en mai 1792, suite à la déclaration de guerre lancée par l’assemblée législative à l’empereur d’Allemagne François II. S’y rallient ensuite l’Angleterre et la Hollande (février 1793) puis l’Espagne (mars 1793), le Portugal, le royaume des Deux-Siciles et le royaume de Sardaigne.
Deuxième coalition (1798-1802)
C’est l’Angleterre qui prend l’initiative de réunir cette coalition. Elle s’y emploie de septembre 1798 à mars 1799, obtenant les alliances russe (à la suite de la prise de Malte, dont le Tsar Paul Ier est le protecteur, par les troupes françaises en route vers l’Égypte), ottomane (en réponse à l’invasion de l’Égypte), autrichienne (après la déclaration de guerre du Directoire, en mars 1799, consécutive au libre passage offert par le Saint-Empire aux troupes russes), napolitaine et suédoise. Quelques principautés allemandes complètent le dispositif.
Troisième coalition (1805)
A peine un an après le traité d’Amiens, le 16 mai 1803, les relations sont à nouveau rompues entre la France et l’Angleterre. Celle-ci se met alors à la recherche d’alliés et les trouve parmi les grandes puissances européennes mécontentes de la politique interventionniste de Napoléon Bonaparte : recès impérial de mars 1803 qui modifie de fond en comble l’équilibre politique de l’Allemagne, Acte de médiation du 19 février 1803 qui réorganise la Suisse, création du royaume d’Italie en mai 1805.
La troisième coalition se constitue finalement en juillet et août 1805, regroupant, autour de l’Angleterre, la Russie, l’Autriche, Naples et la Suède.
Quatrième coalition (1806-1807)
Elle se constitue lorsque la Prusse – qui refuse la réorganisation de l’Allemagne effectuée par Napoléon 1er – rejoint les pays qui sont restés en guerre avec la France à la fin de la troisième coalition (octobre 1806).
Cinquième coalition (1809)
Les premiers échecs de Napoléon Ier, en Espagne, amènent l’Autriche à céder aux sirènes anglaises et à rallumer la guerre (avril 1809).
Sixième coalition (1813-1814)
Elle se conclut en février et mars 1813, aussitôt après le désastre de la campagne de Russie, entre les Russes, les Prussiens et les Anglais. Autrichiens et Suédois s’y joignent en août, la Bavière et d’autres états allemands de second ordre en octobre.
Septième coalition (1815)
Toute l’Europe se ligue aussitôt contre Napoléon Bonaparte évadé de l’île d’Elbe : Angleterre, Autriche, Espagne, Portugal, Prusse, Russie, Suède, Pays-Bas, Saxe, Bavière, Bade, Wurtemberg, Suisse, Naples, etc… »
Bien sûr Napoléon a eu des torts mais il ne fut pas le seul à faire la guerre.
Je ne l’aime pas spécialement, malgré les liens étroits que ma famille avait avec la famille impériale, mais je trouve certaines critiques exagérées, comme je trouve exagérées les critiques faites à l’encontre des Orléans, que je défends sans avoir aucune raison de les aimer.
Mais votre haine ne peut être raisonnée car vous allez jusqu’à railler son prénom.
Cordialement
Cosmo
Philippe
4 septembre 2015 @ 19:31
Cher Cosmo,
En tous cas bravo !
Avec votre permission, je conserverai ce condensé
brillant de l’épopée du monsieur.
J’avoue que, même en classe, la succession de ces
coalitions me faisait bailler d’ennui …
Là, c’est clair, concis, et presque possible à mémoriser.
Pardonnez-moi d’avoir éventuellement blessé des sentiments familiaux, j’ignorais vos liens avec la
famille impériale … laquelle, aujourd’hui, vous me l’accorderez, est plus Bourbon que Bonaparte ! …
Très amicalement.
Cosmo
5 septembre 2015 @ 10:23
Cher Philippe,
Je vous remercie pour votre ton conciliateur. Vous n’avez pas du tout blessé mes sentiments familiaux car Napoléon Bonaparte appartient à l’Histoire et chacun peut en penser ce qu’il veut. Il n’y a pas si longtemps, j’avais tendance à penser comme vous. Puis j’ai cherché à en savoir un peu plus sur cette période, et j’ai réalisé que tout n’était ni noir ni blanc. Les guerres de l’Empire furent parfois une nécessité mais furent aussi, surtout en ce qui concerne l’Espagne et la Russie, l’effet d’une mégalomanie. L’Empire fut dans un certain sens un tyrannie et dans l’autre une réorganisation magistrale de la France, sur laquelle nous vivons encore. Il n’était pas nécessaire que Napoléon se couronnât empereur mais il le fit. Il aurait pu garder cette couronne mais ni lui, par ses propres démons, ni ses ennemis, par les leurs, ne le permirent.
Les trônes attribués à la famille impériale furent des trônes de complaisance, voire de comédie, mais cela n’enlevait rien à la valeur des individus comme Jérôme, Lucien, Elisa ou Caroline.
Il y eut du bon, du moins bon et du mauvais dans cette période. Mais n’est-ce pas le propre de toutes les périodes historiques et de tous les régimes ?
Je conçois que chacun ne garde de cette période que ce qui correspond le plus à sa sensibilité. D’aucuns détestent la Révolution française en bloc, d’autres voient un héros en Robespierre et d’autres enfin, les plus nombreux, comprennent qu’elle fut nécessaire mais n’aurait jamais du être aussi sanguinaire. Certains voient des martyrs en Louis XVI et Marie-Antoinette, d’autres voient dans leur mort une juste punition des erreurs de leurs ancêtres.
Vous détestez Bonaparte. Pourquoi pas ?
Je n’arrive pas à détester un personnage historique, Hitler, Lénine et Staline mis à part. Le temps fait son oeuvre et couvre bien des erreurs pour ne laisser que le souvenir d’une certaine gloire.
Je vous accorde volontiers que la famille impériale actuelle est bien plus Bourbon, Habsbourg ou Saxe-Cobourg que Bonaparte. Et cela rend le prince Jean-Christophe encore plus sympathique car il porte en lui tous les grands noms de l’Europe.
Amicalement
Cosmo
Francine du Canada
5 septembre 2015 @ 21:04
Et bien Cosmo, si vous arrivez à détester Hitler, Lénine et Staline… je comprends mal que vous ne détestiez pas également Bonaparte car, ses « heures de gloire » sont tout de même un peu teintées de sang??? FdC
Cosmo
6 septembre 2015 @ 09:38
Chère Francine,
Je suis surpris que vous fassiez un tel amalgame. Je ne déteste pas Lénine, Hitler ou Staline pour les guerres mais pour les idéologies qu’ils ont véhiculées. Car si nous ne devons parler que du sang versé, tous les monarques et tous les peuples ont leur lot à parts égales. Et nous devons tous les détester.
Napoléon n’a en fait d’idéologie véhiculé que les acquits de la Révolution française qu’il a consolidés. Il a établi des institutions sur lesquelles nous vivons encore car immédiatement reprises par Louis XVIII.
Et je vous rappelle comme je l’ai fait ci-dessus à Philippe que les Anglais, les Autrichiens, les Russes et les Prussiens sont au moins aussi responsables que Napoléon de ce qui s’est passé de 1792 à 1815 et de tous les morts. Les coalitions n’ont pas été le fait de la France mais contre la France, par des régimes monarchiques absolus qui refusaient l’idée même de la Révolution française. Napoléon a certes commis des erreurs et des atrocités mais il ne fut pas le seul.
Amicalement
Cosmo
Francine du Canada
6 septembre 2015 @ 19:15
Merci pour ces explications Cosmo; je viens de relire votre post à Philippe et effectivement le condensé de 1792 à 1815 est vraiment intéressant et votre point de vue bien illustré et fort défendable. Bonne journée, FdC
LPJ
4 septembre 2015 @ 16:07
Haïssez donc mais en silence si vous ne devez être que dans l’outrance !
Napoléon, comme tout personnage historique de premier plan, a sa part d’ombre (qu’il ne faut pas nier) et sa part de lumière.
Cosmo
4 septembre 2015 @ 19:22
Exactement ce que je pense, LPJ !
Philippe
4 septembre 2015 @ 19:32
Allons bon, voilà un nouveau dictateur ! …
Personne ne vous oblige à me lire … ni moi à écouter vos injonctions.
Désolé.
Lisabé
3 septembre 2015 @ 09:10
Les citations,tirées de l’expérience des grands hommes et des autres,sont toujours intéressantes,voire édifiantes,et parfois,peuvent devenir des devises à vivre…
J’aimerais bien connaître l’avis de Napoléon sur ….tout!
Il écrivait beaucoup et ne pensais pas pas moins!
Mélusine
3 septembre 2015 @ 20:27
Concernant les citations attribuées à l’Empereur, Lisabé, en voilà une qui va sûrement plaire à Philippe : « Il y a différentes manières d’assassiner un homme : par le pistolet, par l’épée ou l’assassinat moral. C’est la même chose, au définitif, excepté que ce dernier moyen est le plus cruel ».
Mais je préfère « la vie est un songe qui se dissipe ». Il savait aussi être délicat, notre Napoleone ! :)
Lisabé
5 septembre 2015 @ 08:33
Pour l’assassinat moral,je ne peux qu’être d’accord avec Napoléon…Et ce ne sont pas les assassins du genre qui manquent!Ceux-là ne sont jamais ou peu punis,mais parfois,leur propre toxicité met fin à leurs méfaits…
Oui,Napoléon savait être délicat et a d’ailleurs laissé une correspondance amoureuse(à Joséphine et Maris-Louise,notamment,ce qui peut laisser à penser qu’il aimait cette dernière sincèrement)très dense,poétique et passionnée.
De belles lettres,reprises dans nombre de ses biographies.
Amitiés à vous,Mélusine.
Jean Pierre
3 septembre 2015 @ 18:02
Je crois que Tulard a inventé Napoléon.
Philippe
4 septembre 2015 @ 12:51
Excellent ! l’éclat de rire du jour ! … merci.
Stella
4 septembre 2015 @ 06:56
( …Mais où est dons passé Cosmo, le grand défenseur du petit caporal qui m’a si gentiment « interpellée » il y a peu?…)
Craindrait-il de se mesurer à Philippe?
Cosmo
4 septembre 2015 @ 08:51
Puisque vous posez la question, je vais vous répondre.
Pierre-Yves a parfaitement défini l’intervention de Philippe. Je n’avais rien à ajouter après lui. Une telle outrance n’appelle pas de réponse. Mais pour vous faire plaisir, je vais y remédier.
Le « Petit Caporal » a laissé à la France suffisamment de preuves de son intelligence, qui parlent d’elles-même.
Vous êtes bien placée pour savoir que je ne crains personne.
Cosmo
Stella
4 septembre 2015 @ 11:05
Allons, allons, Cosmo!…
Je sens bien, à chacune des réponses que vous me faites, que votre clavier tremble de crainte …
( C’est d’ailleurs pour cela que, dans ma grande mansuétude, je modère mes posts à votre destination et ce, afin de ne pas trop vous effaroucher…)
Cosmo
4 septembre 2015 @ 14:47
Merci pour votre mansuétude…Et comme je fais de même, nous voilà quitte.
Stella
4 septembre 2015 @ 17:04
( Et c’est ainsi qu’en notre douce terre de France, tout finit par des chansons!…)