Avec le prince Baudouin, fils du comte de Flandre et frère du roi Albert I, le prince Charles de Belgique est certainement le prince le plus méconnu de la famille royale belge. A l’occasion des 75 ans du début de sa régence, réédition de la biographie qui lui avait été consacrée par Vincent Leroy, passionné d’histoire belge contemporaine et auteur de différents ouvrages sur les membres de la famille royale.
Cette biographie au ton neutre et agréable, se lit avec un très réel plaisir et permet au lecteur de découvrir de la naissance à sa mort en 1983 le destin princier de Charles de Belgique, premier « souverain » constitutionnel qui permit très certainement de maintenir la monarchie en Belgique. Lui-même se plaisant à dire : « J’ai sauvé le brol » (expression belge).
Deuxième fils d’Albert I et d’Elisabeth de Belgique, Charles est né le 10 octobre 1903 à Bruxelles. Il est prénommé Charles Theodore Henri Antoine Meinrad. Il porte le prénom de son grand-père maternel le duc Carl Theodor en Bavière, célèbre ophtalmologue et filleul de l’impératrice Sissi.
Tout jeune enfant, Charles a déjà un caractère vif. Dans son échange de correspondance avec son épouse, Albert I (alors prince héritier) indique que l’enfant a été désobéissant et qu’il a dû lui « donner une raclée ». (expression belge signifiant fessée)
Charles est très proche de sa sœur Marie José qui deviendra reine d’Italie. En 1920, ils accompagnent leurs parents lors d’un séjour à Paris. Le couple royal fait halte à l’hôtel des Réservoirs à Versailles. Ils ont prévu de sortir pour le dîner. Charles et Marie José, comme le raconte cette dernière dans son livre « Albert et Elisabeth : mes parents », décident de passer commande pour un bon festin. Ils choisissent le plus cher à la carte : caviar, huitres, asperges à la sauce hollandaise et glace au chocolat, le tout arrosé de champagne. Alors qu’ils se préparent à déguster ces mets raffinés, le roi et la reine sont de retour. Sans un mot, ils s’attablent et mangent les plats servis sous le regard médusé de Charles et Marie José…
La princesse Clémentine de Belgique, cousine du roi Albert I, avait beaucoup de tendresse pour le prince Charles qu’elle décrivait ainsi : « Il possède l’intelligence et l’humour caustique des Saxe-Cobourg, mêlé à la sensibilité des Wittelsbach, mais il se montre plus fantaisiste et moins raisonnable que Léopold (NDLR futur roi Léopold III) »
Pendant la Première Guerre Mondiale, Charles est en Angleterre. De nature sensible, il aurait ma vécu la rigueur d’une gouvernante, selon son frère Léopold III.
Début des années 1920, il séjourne à plusieurs reprises chez sa tante la princesse Henriette de Belgique, duchesse de Vendôme en son château de Tourronde à Evian. Henriette qui est sa marraine, parvient à lui arracher quelques confidences. Charles se sent négligé par les siens, surtout par sa mère. Il a le sentiment que tout le monde s’occupe de son frère aîné Léopold. Son éducation culturelle laisse aussi à désirer. Il se rend compte que le duc de Nemours, fils d’Henriette, est quant à lui très érudit.
Diplômé du Royal Naval Militaire College de Greenwich en 1926, il mène ensuite une vie assez douce avec quelques obligations officielles. Il achète des terres à Raversijde à la Côte belge qui était si chère à Léopold II.
En 1934 au décès de son père à Marche-les-Dames, on oublie de le prévenir…Il revient en urgence d’Ostende. Malgré les querelles père-fils, Charles conservera toujours son père en haute estime.
Le 8 octobre 1939, Charles devient père. Il a eu une relation avec Jacqueline Wehrli, fille d’un pâtissier de la rue Neuve à Bruxelles. Le bébé se prénomme Isabelle. Jacqueline Wehrli se mariera en 1942 avec Arthur Wyboo, faisant désormais de la fillette Isabelle Wyboo. On a beaucoup spéculé sur le fait que la mésentente entre Léopold III et Charles s’était aggravée en raison du refus du roi que son frère épouse une roturière alors que lui-même épousa ensuite Lilian Baels. Il n’a jamais pu être démontré quoique ce soit à ce sujet et surtout si Charles avait un jour tout simplement eu l’intention d’épouser la mère de sa fille unique avec qui il a entretenu des relations tout au long de sa vie.
Sans s’appesantir sur la position du roi Léopold III au cours de la Seconde Guerre Mondiale, qui fit choix de ne pas partir en exil comme les autres souverains, ni de suivre le gouvernement à Londres, le prince Charles est donc nommé régent en raison du fait que son frère et les siens (sauf la reine Elisabeth) ont été finalement emmenés par les Allemands et sont retenus prisonniers en Autriche.
Ce qui devait être un intermède va en fait se prolonger jusqu’en 1950. C’est ce que l’on appellera « La Question royale ».
Comme le mentionne l’auteur, l’historien Christian Cannuyer souligne « Dans l’exercice de sa fonction, le prince Charles révéla une compétence inattendue et une séduction certaine, surtout dans le domaine international. De Gaulle lui-même pourtant avare de louanges, reconnut son habileté ».
Charles gagne aussi la confiance des partis politiques y compris des socialistes. Comprenant que son frère s’est mis à dos une partie des formations politiques et par extension de la population, il a pour objectif de faire durer la régence le plus longtemps possible afin de passer le flambeau à son neveu Baudouin qui lui pourrait repartir sur des bases vierges. Certains partis évoquant même la fin de la monarchie.
Le régent entretient d’excellentes relations avec Winston Churchill. Pendant sa régence, il se rendra aussi au Congo belge.
Il entreprend un vaste chantier de réaménagement du Palais royal de Bruxelles entouré par des amis artistes qu’il aime fréquenté. Les relations avec sa mère se stabilisent progressivement après une brouille de plusieurs mois, Elisabeth ayant pris le parti de Léopold III.
Le 12 mars 1950, les Belges sont invités à voter lors d’un référendum pour le retour du roi Léopold III. Le résultat est de 57,68 % en faveur de Léopold III mais lorsque l’on analyse par région, le résultat coupe la Belgique en 2 : plus de 70% en Flandre mais seulement 51% à Bruxelles et 57% en Wallonie. Dans certaines régions industrielles en Wallonie, on passe même sous la barre des 30%.
Le 15 avril, Léopold III annonce qu’il délègue temporairement ses pouvoirs à son fils Baudouin qui devint roi l’année suivante.
Le prince Charles s’efface. Il pense un temps s’installer à Argenteuil où Léopold III s’établira en 1960 mais finalement opte pour sa modeste demeure de Raversijde. Il doit quitter le Palais royal de Bruxelles, poussé par son frère Léopold III. Une déchirure pour lui. Une de plus.
Charles n’assiste ensuite plus à aucun acte officiel. Il entretient des relations éparses avec son neveu le prince Albert. Le roi Baudouin et la reine Fabiola le visitent à l’hôpital après une chute mais il n’y a pas de relation poussée.
Dans les années 60, il a des contacts avec son frère Léopold III en France ainsi qu’à Argenteuil puis les liens se distendent visiblement à nouveau.
Il renonce à sa liste civile avant de faire marche-arrière puis d’y renoncer définitivement. On a souvent décrit sa vie très modeste à Raversijde. La maison de pêcheur est en effet loin d’être un palais aussi bien au niveau du confort que de la superficie mais à la fin de sa vie, le prince dispose encore de suffisamment d’argent malgré des déconvenues et mauvais placements.
Il s’investit pleinement dans la peinture et organise des expositions que visite d’ailleurs la princesse Paola.
On a évoqué un mariage (uniquement religieux) avec Jacqueline Peyrebrune mais rien ne l’atteste et aucune photo n’existe d’eux. La dame a écrit un ouvrage très à l’eau de rose racontant ce qui aurait été leur relation.
Charles de Belgique, comte de Flandre qui signait ses toiles comme « Karel van Vlaanderen » s’éteint le 1er juin 1983. Son frère Léopold III ne participe pas aux funérailles nationales mais vient se recueillir longuement au Palais royal. Il en ressort très profondément affecté. Il meurt lui-même en septembre.
Lors du repas qui est donné après la messe des funérailles, le roi Baudouin place à sa droite André de Staercke qui fut le secrétaire du régent. Charles de Belgique repose en la crypte royale de Laeken.
Mark Eyskens, fils du Premier Ministre Gaston Eyskens, décrivait le prince Charles comme suit : « Le prince Charles se comportait comme ce que nous attendons aujourd’hui d’un monarque constitutionnel. »
« Le prince Charles », Vincent Leroy, Editions Imprimages, 2019, 170 p.
camille
17 juin 2019 @ 06:58
un homme fascinant !!!!
clementine1
17 juin 2019 @ 07:53
voilà un article qui donne envie de lire la bio de ce personnage intéressant qui sort de l’ordinaire, méconnu par moi certainement.
Gibbs 😉
17 juin 2019 @ 08:00
Mark Eyskens était vicomte comme son père.
Il a aussi été premier ministre.
Une histoire triste pour moi lorsque l’on considère une personne tel un mouton noir.
Le prince régent a pourtant sauvé la monarchie belge.
La reine Elisabeth aurait pu penser que son époux était roi alors que cadet suite au décès de son frère.
S’il était arrivé la même chose à Léopold III, Charles aurait été roi.
Mary
17 juin 2019 @ 08:24
Une vie pas très gratifiante, sauf par le sentiment du devoir accompli, ce qui est déjà quelque chose. L’ingratitude de son frère et de sa famille n’est pas à leur honneur !
Jean Pierre
17 juin 2019 @ 08:33
Qui pourra mieux en parler que Patrick Roegiers dans sa “Spectaculaire histoire des rois des belges” ?
Gauthier
18 juin 2019 @ 15:08
Qui pourrait mieux en parler? Un véritable historien, sans nul doute.
Clara
17 juin 2019 @ 08:46
Charles Théodore filleul de Sidi ? C’est possible mais c’est avant tout son FRÈRE.
Clara
17 juin 2019 @ 14:04
…de Sissi… (Bien sûr… Ah, maudits correcteurs !)
Karabakh
18 juin 2019 @ 12:54
Elisabeth en Bavière, c’est plus long mais les correcteurs comprennent mieux.
Menthe
17 juin 2019 @ 09:30
J’ai lu avec plaisir et intérêt ce résumé de la biographie du prince Charles de Belgique.
Au jeu des ressemblances, je trouve que son petit neveu l’actuel Grand Duc Henri de Luxembourg lui ressemble,au vu du buste de la première photo.
LPJ
17 juin 2019 @ 09:33
Le Prince Charles se mit en marge de sa famille et de son milieu d’origine. Il est amusant de constater que l’un de ses filleuls eut une démarche similaire. Il s’agit du Prince Charles Napoléon né en 1950 et petit-fils de la Princesse Clémentine de Belgique.
COLETTE C.
17 juin 2019 @ 10:04
Intéressant de découvrir la personnalité de ce prince.
Vik
17 juin 2019 @ 10:55
Superbe article, merci. Le prince Charles a servi son pays avec toutes ses qualités malgré les difficultés qu’il a eu pour les cultiver. Un exemple de dépassement, en espérant qu’il était aussi désintéressé.
Actarus Zanzi
17 juin 2019 @ 11:36
Le titre du livre, combiné au nom de l’auteur, donne une actaruse. ;-)
Caroline
17 juin 2019 @ 11:46
Très intéressant et triste ! Le prince Charles avait un faux air du grand-duc de Luxembourg.
Qui sont les descendants de Isabelle, sa fille naturelle ?
Karabakh
17 juin 2019 @ 20:15
Dans l’ordre des choses, ces plutôt Henri de Luxembourg qui possède un faux air de son grand-oncle Charles de Belgique.
Isabelle Wybo-Werhli n’a pas de descendance.
Karabakh
18 juin 2019 @ 12:53
Hier soir, il me semblait bien que j’avais fait une faute de frappe.
[…] c’est plutôt Henri […]
Désolé.
Alix-Emérente
18 juin 2019 @ 21:26
Effectivement, le Prince Charles a hérité des traits de sa mère la Reine Elisabeth de Belgique, alors que Léopold III ressemblait davantage à son père le Roi Albert.
Karabakh
20 juin 2019 @ 16:25
Oui. 🙂
Patricio
17 juin 2019 @ 11:47
Reportage très intéressant, je ne connaissais que très peu ce prince de Belgique.
Merci Régine
Amitiés
Patricio
Gibbs 😉
17 juin 2019 @ 11:53
Je vais me procurer ce livre.
aubépine
17 juin 2019 @ 12:57
ce prince a été mal aimé dans sa jeunesse et jalousé par son frère Leopold III au caractère spécial , pourtant il a fait ses preuves en tant que régent à une époque qui n’était pas facile , ce fut une victime de la politique ……
Karabakh
18 juin 2019 @ 12:55
Plus craint que jalousé. 😉
Mayg
17 juin 2019 @ 13:26
Je lui trouve une ressemblance avec le grand duc Henri de Luxembourg.
Caroline Mathilde
17 juin 2019 @ 13:36
A chaque génération ou niveau le même schéma se reproduit dans la famille royale.
Philippe /Astrid -Laurent.
Charles /Leopold III
Albert Ii ses fils .
Albert I et Charles non prévenu de son décès.
Albert et Delphine vs Charles et Isabelle.
Charles prié par Leopold d aller vivre ailleurs. ..
Le même Leopold qui sera obligé de quitter Laeken avant le retour de noces de son fils Baudoin. …
Et je ne remonte pas plus haut. ..
Leopold II mériterait une encyclopédie à lui seul !
La psychogenealogie transgenerationelle met en avant ces schémas récurent. …
Sans parler du poids des prénoms etc.
Autre point : la ressemblance incroyable entre le Régent et l adorable prince Emanuel !!!
Karabakh
18 juin 2019 @ 13:03
Clairement, c’est Emmanuel qui a récupéré le plus de Charles.
Je lui souhaite d’être mieux considéré que son arrière-grand-oncle. Il me semble que c’est en bonne route : Philippe est conscient de l’héritage familial lourd, et me semble ne pas vouloir reproduire les erreurs des générations d’avant.
Il y a quand même encore des freins.
Ellen
17 juin 2019 @ 15:28
il est incroyable de penser que ce prince avait 24 ans à la mort de la princesse Charlotte de Belgique,(petite-fille de Louis-Philippe), la veuve de Maximilien d’Habsbourg .
Les parents emmenaient régulièrement leurs enfants encore petits, rendre visite à la princesse Charlotte et ils étaient fascinés de la voir arroser les fleurs des tapis avec un arrosoir.
Karabakh
18 juin 2019 @ 13:04
J’ai ouïe dire que Charles faisait régulièrement allusion à cette tante, zinzin mais attachante. Apparemment, il l’appréciait énormément et je pense qu’elle rendait bien cela.
Delphine
19 juin 2019 @ 11:47
Avant d’être la petite-fille de Louis-Philippe la princesse Charlotte était avant tout la fille du roi Léopold Ier de Belgique et de la reine Louise-Marie de Belgique (fille de votre cher Louis-Philippe roi des français).
Karabakh
20 juin 2019 @ 16:26
Excellente remarque.
beji
17 juin 2019 @ 16:06
Charles Napoléon,petit-fils de Clémentine, s’est mis en marge de sa famille;compte tenu de ses idées politiques celle-ci n’a pas dû le regretter.
Régine est-ce que son mariage avec Béatrice de Bourbon-Siciles était uniquement civil au vu de ses convictions ?
Régine
18 juin 2019 @ 11:32
oui uniquement civil
Karabakh
18 juin 2019 @ 13:16
Ce sont plus des idées religieuses, que des idées politiques qui ont amené le prince Charles Bonaparte à se mettre en retrait de sa famille. Il est clairement athée.
Par expérience, je sais que les convictions religieuses peuvent être assez destructrices dans les familles, surtout lorsque l’histoire les a fait cheminer aux proches côtés des instances religieuses ; sans aller jusqu’à l’athéisme, la simple conception différentielle peut rapidement se transformer en une guerre de tranchées au sein de la famille et, pour celles issues de lignages historiques, en incident diplomatique. Puis c’est sans compter sur les regards extérieurs qui ne comprennent pas que, descendant de tel personnage historique, connu pour sa profonde piété, on n’emboîte pas les mêmes pas. Au XXIème siècle, cela reste un terrain miné.
Charles Bonaparte demeure un homme très sympathique.
Gérard
19 juin 2019 @ 22:55
Charles est à mon sens demeuré assez soixante-huitard et c’est sans doute à cette époque qu’il s’est opposé à son père pour des raisons à mon avis essentiellement politiques. Après le concile Vatican II l’Église avait profondément évolué et les antagonismes étaient surtout à l’intérieur de l’Église plutôt qu’à l’extérieur.
Karabakh
22 juin 2019 @ 22:54
Charles a gardé des stigmates de 1968 mais, de source sûre, il n’a jamais été un fervent catholique – bien avant 68. Le problème est bien religieux, avant tout. Je maintiens.
Guy Coquille
17 juin 2019 @ 16:28
Il avait l’habitude de s’entourer de gens contestables. Cet André De Staerke, par exemple, dont les mémoires sont une suite d’indignités. Si le Prince Charles, malgré ses qualités, a trouvé en face de lui tant d’ennemis, c’est en partie à cause de cela.
Ghighi
17 juin 2019 @ 19:37
Mark Eyskens EST Baron. Pourquoi employer l’ imparfait ?
Gibbs 😉
18 juin 2019 @ 15:11
Bien Madame !
Il est aussi possible de l’écrire poliment.
Votre hargne vous fait transformer le vicomte en baron !
Delphine
19 juin 2019 @ 11:50
@Ghighi : Mark Eyskens est vicomte pas baron
Ghighi
17 juin 2019 @ 19:40
Mark Eyskens EST Vicomte. Poursuoi employer l’ imparfait ?
Gibbs 😉
18 juin 2019 @ 14:59
Désolée pour « était » s’agissant de Mark Eyskens.
Il est en vie âgé de 86 ans mais il est bien vicomte titre transmissible de mâle en mâle par ordre de primogéniture.
aggie
18 juin 2019 @ 05:58
et une visite du domaine du Prince Charles par Noblesse et Royautés en 2014 : http://www.noblesseetroyautes.com/raversijde-dans-lintimite-du-prince-charles/
camille
18 juin 2019 @ 06:58
le grand pere maternel du prince n’est pas le filleul de Sissi mais son frere, c’est sa mere la reine Elisabeth qui est la filleul de Sissi
Raversijde , pres d’Ostende est un magnifique domaine, avec la maison »musé » et les restant des batteries et defences cotiere, je ne pense pas qu’il y a une descendance
HRC
18 juin 2019 @ 08:36
Le roi Baudouin a peut-être contribué à l’oubli du rôle de son oncle, mais c’est bien à l’intelligence politique de Charles qu’il doit d’avoir gardé la couronne, très menacée dans l’après-guerre par les erreurs de Léopold III.
Comme le roi Albert a été plus intelligent que Baudouin dans sa fonction royale.
Yode
18 juin 2019 @ 11:16
est-ce Baudouin ou est-ce dû à Fabiola (car je ne la trouvais pas « franche du collier ») ???
Karabakh
18 juin 2019 @ 13:25
Baudoin fut porté sur le trône du vivant de son père et son oncle, tous deux décédés en 1983. Il lui était sans doute difficile de rendre à Charles sa véritable place dans l’histoire politique de la Belgique. D’ailleurs, Baudoin est lui-même décédé un peu moins de 10 ans après Léopold III ; c’est très court pour entamer une réhabilitation politique, si tant est qu’il l’ait voulu (nous ne savons pas tout).
Après, le rôle de Fabiola n’est pas non plus à minorer. Cette femme s’est mêlé de problématiques nationales, auxquelles elle n’entendait souvent rien. Elle a sans doute trouvé à dire sur Charles, qu’elle n’appréciait clairement pas – et c’était réciproque.
Delphine
19 juin 2019 @ 12:01
Le grand-duc Henri a rendu hommage à plusieurs reprises à son père de son vivant donc c’est une fausse excuse que vous avancez là par rapport à l’attitude du roi Baudouin envers son oncle le régent Charles. Le roi Baudouin a pris pendant des lustres son père le roi Léopold III pour le saint des saint et a rendu responsable la terre entière de l’abdication de ce dernier. Ce n’est qu’après son mariage avec la reine Fabiola qu’il a pris distance avec son père au point de ne plus lui adresser la parole et d’exiger la même attitude peu chrétienne soi dit en passant pour un soi disant grand catholique des autres membres de la famille royale belge. le roi Léopold III était le grand-père et le parrain du roi Philippe de Belgique mais il n’a pas eu la chance de connaître ni de voir grandir son petit-fils et neveu, celà de part l’attitude rancunière et infantile du roi triste et de son épouse. Personnellement je n’ai pas une grande estime pour le 5ème roi des belges et j’ai toujours eu une préférence pour son jeune frère le roi Albert II et ce malgré ses casseroles.
DEB
20 juin 2019 @ 12:23
Baudouin voyait toujours son père, même après son mariage avec Fabiola.
Karabakh
20 juin 2019 @ 16:33
Si vous (re)lisez bien, j’ai émis des réserves car il est particulièrement difficile d’affirmer quoi que ce soit, dès lors qu’il s’agit de Baudoin. Je conserve mon point-de-vue, tout en respectant le vôtre.
J’ai également un avis sur Albert et, si vous me lisez sur ce blog, je pense que vous en connaissez la teneur.
Généralement, je pense être une des personnes les plus lucides à propos de la famille de Belgique.
Karabakh
22 juin 2019 @ 23:06
DEB,
Delphine rapporte ce que la presse et certains familiers de bout de table ont colporté mais, en grattant un peu, il est facile de se faire une idée du monticule d’absurdités débitées sur la famille royale belge, Baudoin en tête… mais aussi comprendre à quel point le cinquième roi des Belges fut un personnage complexe, à en être parfois insupportable.
HRC
18 juin 2019 @ 16:07
Baudouin n’avait pas épousé Fabiola par hasard.
Baudoin trouvait son père indiscutable comme roi, ce qui prouve qu’il n’a jamais compris, ou admis, ce que les Belges et les Alliés, reprochaient Léopold. Donc il n’a jamais compris que son oncle avait sauvé la couronne de Belgique.
Gauthier
18 juin 2019 @ 15:06
Il est assez hasardeux de comparer un règne de plus de quarante ans avec un règne de vingt ans, sans compter qu’ils se déroulèrent dans des circonstances fort différentes.
Delphine
19 juin 2019 @ 11:52
Je partage entièrement votre point de vue HRC.
Gérard
18 juin 2019 @ 11:20
Le roi Baudouin avait donné sa part totale de l’héritage de son oncle le prince Charles à la fille illégitime de celui-ci Isabelle Wybo-Wehrli.
Le prince Laurent l’invita le 3 octobre 2013 au vernissage de l’exposition sur les robes de cour de la reine Marie-José d’Italie à Bruxelles.
Le prince Charles aima beaucoup son père malgré parfois les apparences et surtout sa tante la duchesse de Vendôme. Il aima aussi cette enfant.
Isabelle ne s’est pas mariée et vit à Bruxelles. Elle a été historienne de l’art au service de la Société Générale de Belgique comme archiviste du patrimoine. Elle est spécialiste de l’histoire des banques et de l’histoire de Bruxelles.
Elle est née à Strasbourg le 8 octobre 1938. Son prénom rappelle qu’elle est la petite-fille d’Élisabeth.
Elle n’a jamais été reconnue par le prince qui fut dit-on son parrain, mais la reine Élisabeth et la reine Marie-José s’intéressèrent à elle. C’est elles et Robert baron Goffinet principal collaborateur et meilleur ami du prince, qui firent en 1942 se marier sa mère Jacqueline Wehrli, que le prince Charles ne voulait pas épouser car elle était roturière, et que Léopold III s’y opposait, elle était fille d’un pâtissier de la rue Neuve, fournisseur de la Cour.
Elle fit donc un mariage blanc avec Arthur Wehrli un ancien officier du Palais alors malade et qui ne pouvait plus vivre seul. Isabelle avait alors 4 ans.
Jacqueline Wehrli tomba malade, Charles prit soin d’elle, mais elle mourut quand sa fille avait 8 ans et Isabelle fut élevée par sa famille maternelle, cependant le comte de Flandre s’intéressait à elle, il la voyait souvent et ils s’entendaient bien, et manifestement Isabelle tout au long de sa vie a été reçue dans les palais royaux comme un membre de la famille.
http://www.unofficialroyalty.com/october-10-1903-birth-of-prince-charles-count-of-flanders-prince-regent-of-belgium/
Ludovina
18 juin 2019 @ 13:26
Merci Gérard.
Karabakh
18 juin 2019 @ 13:27
Elle est aujourd’hui retraitée de la SGB. 😉
Gibbs 😉
18 juin 2019 @ 14:50
« Brol » (belgicisme) vient de brocanteur.
« Raclée » ;
Familier : volée de coups. Synonyne : correction
Au figuré : défaite complète. « Ils ont pris une raclée aux élections ».
Gérard
18 juin 2019 @ 16:27
Jacqueline (de) Peyrebrune naquit le 16 février 1921 à La Réole (Gironde), fille d’Alfred Peyrebrune et de Marie-Madeleine Triaut, Charles l’épousa religieusement en l’église Saint-Pierre-de-Montrouge à Paris le 14 septembre 1947.
Le faire-part de mariage du comte de Flandre était ainsi rédigé selon l’épousée :
« S.A.R. le prince Charles Théodore de Belgique, Comte de Flandre vous prie de vous unir d’intention à la bénédiction religieuse privée qui sera donnée à l’autel du Sacré-Cœur en l’église Saint-Pierre de Paris
« Madame Louise Marie Jacqueline Peyrebrune vous prie de vous unir d’intention à la bénédiction religieuse privée qui sera donnée à l’autel du Sacré-Cœur en l’église Saint-Pierre de Paris
« Le consentement d’union sera reçu et béni par le Père Marcelino Carrera le mercredi 14 septembre 1977 à 11 h en présence du Père (Alfred) Keller de la paroisse, de la comtesse Annie de Bergeret et de Madame Marie Jeannette Aurélie Menahes, les témoins. »
Le faire-part donne également l’adresse du prince à Ostende au domaine royal de Raversyde et celle à Paris de Mme Peyrebrune.
Une attestation a été établie par le père Carrera : « La bénédiction privée unissant devant Dieu Charles Théodore comte de Flandre et Louise Marie Jacqueline Peyrebrune a été donnée à Saint-Pierre à l’autel du Sacré-Cœur le 14 septembre 1977. Le consentement mutuel a été reçu par votre humble frère dans le Christ en présence du Père Keller et des témoins. » La pièce est signée aussi par les conjoints et les témoins et a été communiquée par Mme Peyrebrune aux auteurs de L’Allemagne dynastique (tome VII) et au Bulletin du CEDRE. Le mariage n’apparaît pas dans les registres paroissiaux.
Mme Peyrebrune était alors veuve depuis huit mois de Georges Schaack (1901-1977), ingénieur civil luxembourgeois. Elle est décédée à l’âge de 93 ans en septembre 2014 à Saint-Hilaire-de-la-Noaille (Gironde), et son avis de décès parut à La Réole. Elle est parfois prénommée Marthe Louise Marie Jacqueline. Elle a publié deux ouvrages de souvenirs tirés en particulier des cahiers de son époux.
Chaque année on pouvait voir une gerbe qu’elle faisait porter sur la tombe du comte de Flandre avec la mention « à mon cher époux ».
Le père Alfred Keller (1894-1986) fut très investi dans le catholicisme social.
Gibbs 😉
20 juin 2019 @ 07:03
Gérard,
Puis-je vous demander si 1947 et 1977 sont exacts ?
Je vous remercie.
Gérard
20 juin 2019 @ 13:48
Il y a une faute de frappe en effet Gibbs il faut lire 1977. Veuillez m’en excuser.
LPJ
18 juin 2019 @ 19:22
Beji,
Le caractère purement civil du mariage garantissait la continuité dynastique dès lors qu’il y avait accord du chef de famille. En effet les Bonaparte sont à ma connaissance la seule famille souveraine ayant dès la moitié du 19ème siècle considérée qu’un mariage non religieux était dynaste. Cela découle en effet du statut de famille adopté sous le Second Empire. Ainsi pour être dynaste l’union doit être civile, acceptée par l’empereur (ou le chef de famille) et contractée avec une personne non divorcée. Le Prince Napoléon (Louis) s’est donc appuyé sur le statut de la famille impériale pour considérer que son fils le Prince Charles (divorcé de la Princesse Béatrice) et se remariant avec une divorcée perdait de facto ses droits dynastiques qui étaient alors transmis au Prince Jean-Christophe. Celui-ci est donc devenu tout naturellement chef de famille et Prince Napoléon au décès de son grand-père en 1997.
L’actuel Prince Napoléon en épousant en octobre la Comtesse Olympia von und zu Arco-Zinneberg remplit donc pleinement les conditions du statut familial : il va s’unir à une non divorcée. L’ascendance familiale de la fiancée et le mariage religieux ne sont que des qualités non obligatoires.
Gérard
19 juin 2019 @ 22:59
N’oublions pas qu’à côté de la lettre il y avait l’esprit et que le catholicisme de l’impératrice Eugénie et de son fils était très fort. C’est pourquoi l’impératrice rejeta le prince Napoléon (Jérôme) qui était très anticlérical malgré son épouse si religieuse, et soutint leur fils le prince Victor du vivant de son père.
ciboulette
2 février 2021 @ 17:23
Il est dommage que l’on ne connaisse pas mieux le prince Charles , régent de Belgique , qui semble avoir souffert de l’indifférence de sa mère , de la jalousie de son frère , et de l’ingratitude de Baudouin . Fabiola a sans doute joué un rôle néfaste , peu de membres de la famille de Baudouin ont trouvé grâce à ses yeux .