Mais, aussi étonnant que cela paraisse, aucune – hormis certaines très anciennes et parcellaires – n’a jusqu’à présent raconté son histoire. Une histoire riche et passionnante, se déroulant sur quelque mille ans, étroitement liée à celle de la France, faite de multiples rebondissements, avec ses dynasties, ses périodes de gloire, nombreuses, et ses malheurs.
Plus qu’un livre d’histoire, le présent ouvrage se présente comme un roman « vrai », où tout ce qui est raconté repose sur des sources fiables et tenant compte des dernières découvertes scientifiques.
On y trouvera aussi des révélations à partir de nouveaux documents inédits. Dans cette immense fresque, on voit défiler certains de nos plus grands monarques – Henri IV, Louis XIII, Louis XIV ou Louis XV –, des figures illustres comme Anne de Montmorency, le célèbre mécène de la Renaissance, le Grand Condé, Le Nôtre, Molière, La Fontaine, Racine, Bossuet, Mme de Sévigné, Buffon ou la comtesse du Barry. Mais aussi des personnages moins connus, comme Vatel, au destin non moins extraordinaire.
On comprend également comment le château est devenu ce lieu unique, deuxième musée d’art français après le Louvre, avec une des plus belles bibliothèques de France et un parc d’exception. On découvre en même temps ses secrets, multiples, comme l’énigme du fantôme de la belle Louise de Budos, la dernière passion d’Henri IV, l’invention de la crème Chantilly, les incongruités du fils du Grand Condé qui, entre autres, passait des nuits entières à hurler à la lune car il se croyait transformé en loup, le pacte diabolique avec Talleyrand et Louis-Philippe ou la mort mystérieuse du duc de Bourbon. Et, à l’appui de sources inédites, la malédiction qui semble s’acharner contre le duc d’Aumale et l’a conduit à faire de Chantilly ce qu’il est : un chef-d’œuvre préservé des aléas politiques et du temps ».
« Le roman secret de Chantilly. Mille ans d’histoire de France », Emmanuel Maury, Perrin, 2024, 416 p.
18 mars 2024 @ 09:27
Henry 1er de Montmorency, 59 ans, veuf d’Antoinette de La Marck, épousa, le 29 mars 1593, Louise de Budos, 18 ans. Ils eurent deux enfants, Charlotte-Marguerite et Henri II de Montmorency. La beauté de Louise séduisit Henri IV au cours de l’année 1598 mais, semble-t-il, pour une courte durée, le roi restant très attaché à Gabrielle d’Estrées et surtout en raison de la mort de Louise, le 26 septembre 1598, à Chantilly. Elle avait 26 ans.
Le château qui avait été confisqué par le roi après la révolte d’Henri II de Montmorency contre Louis XIII, fut restitué à Charlotte de Montmorency, épouse d’Henri de Bourbon, prince de Condé. Leur fils, le « grand Condé », en hérita et organisa à Chantilly une vie de cour aussi brillante qu’à Versailles.
18 mars 2024 @ 10:19
Emmanuel Maury a déjà évoqué quelques secrets de Chantilly dans son ouvrage : » Le dernier des Condé ».
Chantilly c’est le Château (et ses carpes), le Musée, les Ecuries, les Courses hyppiques prestigieuses, la crème évidemment mais c’est aussi la dentelle.
En 1683 Anne de Bavière épouse du prince de Condé fonde la première école de dentelle à Chantilly.
Sa confection s’inspire de la dentelle de Lille, de la dentelle d’Arras et du point de Paris.
La duchesse de Longueville contribue à sa promotion en ornant ses toilettes de cette fine dentelle qui reprend les motifs floraux connus aussi sur la porcelaine du même nom. La comtesse du Barry et Marie Antoinette en raffolent.
La révolution interrompt sa production. Le Premier Empire privilégie les « indiennes » la dentelle n’a plus la côte.
Sous le Second Empire, en revanche, l’impératrice Eugénie relance la mode à travers, châles, ombrelles et éventails.
En 1851 on compte entre 8 et 9 000 dentellières dans la région.
Après 1870 la procuction mécanique remplace la manufacture.
Depuis 2000, certains couturiers, comme Dior, Givenchy ou Lacroix utilisent la dentelle noire pour réaliser manchettes, mantilles, cols parfois robes longues.
Le Musée de la Dentelle présente plus de 1000 pièces de collection.
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19 mars 2024 @ 12:04
Malheureusement, les édiles successifs de Chantilly n’ont jamais pensé à déposer des brevets pour déposer la désignation « dentelle de Chantilly ». Et le savoir-faire qui va avec. Résultat, la prétendue dentelle de Chantilly actuelle vient souvent de Chine et est en nylon ou synthétique. Calais a par contre protégé très tôt la propriété intellectuelle liée à sa dentelle. Résultat, elle vient bien de Calais et est aussi magnifique que hors de prix. De plus la ville de Calais perçoit des droits sur la désignation et la vente de la véritable dentelle locale. Détail amusant: la dentelle noire bon marché se vendait apparemment beaucoup au USA au 19eme siècle, notamment dans les maisons closes. Certaines dames de ces établissements se faisaient même appeler « Chantilly lace ». Le terme n’étant toujours pas protégé, il désigne désormais des chevaux de courses et des espèces de fleurs.
18 mars 2024 @ 10:22
Avant que Lilli3 ne s’offusque : merci de lire : « Après 1870, proDuction » et non…
18 mars 2024 @ 12:31
😉
18 mars 2024 @ 10:54
Merci Régine pour cette information. Comme j’ai passé ma jeunesse dans les environs, je vais immédiatement commander le lèvre.
18 mars 2024 @ 12:32
le lèvre
18 mars 2024 @ 17:50
Je vais chasser le livre, pas le lièvre !!!
18 mars 2024 @ 11:07
C’est sûrement un beau livre historique avec beaucoup de suspense et de surprises à lire !!!
18 mars 2024 @ 11:22
La mort mystérieuse du Duc de Bourbon….pas si mystérieuse que ça.
Quant au duc d’Aumale, il avait aussi ses caprices acrobatiques.
18 mars 2024 @ 11:59
Oui, le duc d’Aumale, aussi superstitieux que moi, refusa de léguer le domaine à ses neveux parce qu’il estimait qu’un bien mal acquis ne profite jamais. La mort du duc de Bourbon ne fut jamais éclaircie et Louis-Philippe n’eut pas un beau rôle dans cette affaire. Je pense que le duc d’Aumale eut raison. Ce magnifique domaine que serait-il devenu, morcelé, par la vaste descendance de Louis-Philippe ?
Toutes les hypothèses sont permises
21 mai 2024 @ 10:35
Ouvrage passionnant. Superbement écrit. Merci !