Parution du livre de Chantal Thomass « L’échange des princesses« . En 1721, Philippe d’Orléans est Régent, dans l’attente que Louis XV atteigne la maturité légale. L’exercice du pouvoir est agréable, il y prend goût. Surgit alors dans sa tête une idée de génie : proposer à Philippe V d’Espagne un mariage entre Louis XV, âgé de onze ans, et la très jeune infante, Maria Anna Victoria, âgée de quatre ans – qui ne pourra donc enfanter qu’une décennie plus tard. Et il ne s’arrête pas là : il propose aussi de donner sa fille, Mademoiselle de Montpensier, comme épouse au jeune prince des Asturies, héritier du trône d’Espagne, pour conforter ses positions.
La réaction à Madrid est plus que positive, et les choses se mettent vite en place. L’échange des princesses a lieu début 1722, en grande pompe, sur une petite île au milieu de la Bidassoa, la rivière qui fait office de frontière entre les deux royaumes. Tout pourrait aller pour le mieux. Mais rien ne marchera comme prévu. (Source : Maison d’édition Seuil – merci à Anne P.)
« L’échange des princesses », Chantal Thomass, Seuil, 2013, 348 p.
LPJ
24 octobre 2013 @ 18:18
Ah ces Orléans, qui « traumatisés » par leur statut de cadets, lorgnaient sur la couronne ou pour le moins sur le pouvoir royal.
C’est vrai pour le Régent.
C’est vrai aussi pour Philippe Egalité dont « l’activisme » durant la révolution française est bien connue.
C’est vrai encore pour Louis-Philippe, qui n’hésita pas à ramasser la couronne qu’une révolution avait fait perdre à la branche ainée des Bourbon.
Et à l’époque contemporaine, pas de chance pour nos Orléans : alors qu’ils pensaient enfin prétendre seuls, une branche espagnole est venue leur contester l’héritage !!!
Tonton Soupic
24 octobre 2013 @ 18:48
Mon Dieu ! De l’échangisme maintenant ! Je soupçonne l’autrice d’être légitimeuse pour écrire de telles horreurs sur Monseigneur le Régent d’Orléans, comte de Versailles, duc de France.
R-N
28 octobre 2013 @ 00:10
Pas besoin d’être Légitimiste !
Renly
24 octobre 2013 @ 20:16
Je me réjouis que de telles pratiques qui portent atteinte à la dignité de la femme n’existent plus de nos jours où les princesses font, fort heureusement, des mariages d’amour…
Tonton Soupic
26 octobre 2013 @ 13:59
Renny, vos propos me donnent mal au ventre. Que faites-vous donc de la tradition monarchique ? Que je susse, c’est grâce à elle que la paix entre la France et la Magne a été conclue, par le mariage de Mgr le Comte de Paris, Duc de France et de Mademoiselle la Princesse de Wurtemberrg-Joinville.
Lady Chatturlante
27 octobre 2013 @ 23:09
Ah oui c’est vrai, au milieu du XXe siècle on a échangé Marie-Thérèse de Wurtemberg contre Diane de France.
Une fois j’ai failli pratiquer l’échange de maris avec une de mes belles-soeurs. Nous étions mariées à deux frères.
J’y ai renoncé après une brève liaison avec mon beau-frère. Il n’en valait pas le coup.
Renly
28 octobre 2013 @ 00:05
Je vous rejoins, certes, sur ce point, M. Soupic. Mais je préfère encore à cette dictature maritale les mariages consanguins (qui ont le mérite, au moins, de préserver le sang royal sur des bases d’amour).
spotlostie62
24 octobre 2013 @ 20:39
On « échangeait » déjà des bébés à cette époque-là???
Lady Chatturlante
24 octobre 2013 @ 20:40
C’est incroyable de passer ainsi de l’univers de la mode à celui de l’histoire. C’est fascinant.
Corsica
25 octobre 2013 @ 22:04
Chère lady Chatturlante, je comprends que votre lingerie joue un rôle important dans vos vies conjugales, mais ici il s’agit de Chantal Thomas, écrivain et universitaire . Je suis persuadée que vous étiez consciente de cela et que votre post se voulait simplement humoristique, mais au cas où …
Rose
24 octobre 2013 @ 22:45
Chantal Thomass revient sur deux princesses méconnues ce qui est suffisamment rare pour nous donner envie de lire le livre : elle parvient à nous intéresser mais pas à nous passionner…
Dans la même veine, je vous conseille le livre de Claude Pujade-Renaud (editiosn acte Sud) « la nuit, la neige » sur la princesse des Ursins et Marie-Louise de Savoie.
Tonton Soupic
25 octobre 2013 @ 13:29
J’ignorais que Poujade avait écrit sur la Princesse des Oursins, je vais me procurer ce magnifique ouvrage sans tarder. Merci de cette référence précieuse.
Caroline
24 octobre 2013 @ 23:39
Je pense que c’est un livre interéssant sur les projets matrimoniaux d’autrefois!On pourrait dire des mariages d’affaires entre les royaux et princes!
Philibert
25 octobre 2013 @ 00:22
Mélanger fiction et réalité n’est pas très heureux : il est difficile de faire la part des choses…
Corsica
25 octobre 2013 @ 00:26
Ce roman, en lice pour le prix Goncourt, doit être émouvant car- à partir de ces deux cas particuliers – il nous renvoie aux destins de toutes ces enfants ou très jeune femmes qui, sur une décision politique, ont du quitter famille et pays pour affronter un destin royal ou tout simplement être jetées aux oubliettes de l’Histoire .
Cosmo
25 octobre 2013 @ 00:37
L’Infante Maria-Anna, qui dût rentrer à Madrid sans avoir épousé Louis XV, comme Louise Elisabeth d’Orléans, la veuve de Louis Ier de Bourbon, roi d’Espagne, dut rentrer en France, est l’ancêtre de beaucoup de maisons souveraines actuelles par son mariage avec Joseph Ier du Portugal. On compte dans sa descendance le roi d’Espagne, le roi des Belges, le Grand-duc de Luxembourg et le comte de Paris entre autres. La reine d’Espagne, née Mademoiselle de Montpensier, mourut en 1742 oubliée de tous, ou presque.
Cosmo
25 octobre 2013 @ 00:43
Et j’oubliais l’actuelle Maison d’Autriche.
marie.françois
26 octobre 2013 @ 18:04
Heureusement que ces tractations matrimoniales, d’un point de vue génétique, ne soient pas aller jusqu’au bout.
Marie Leczinska a apporté un peu de sang neuf à tous le Bourbons de l’époque. C’est peut etre sa principale contribution à la Couronne.
Ne le pensez vous pas, Cosmo ?
Cosmo
27 octobre 2013 @ 16:23
marie.françois,
Je ne sais pas trop ce qu’a pu apporter Marie Leszczynska en dehors sa sympathique et bonne personne. Cela dit le sang neuf de la reine Marie n’a pas pu nuire, bien au contraire.
En réalité, il a fallu attendre la fin du XXème siècle pour voir du sang neuf dans les familles royales et compte tenu de l’incroyable endogamie entre les Bourbons de toutes les branches et les Habsbourg, je trouve que le résultat est plutôt bon. Combien de dégénérés en tant de générations ? Fort peu ! Et si vous prenez le roi et la reine d’Espagne et leurs enfants, purs produits de l’endogamie, ne trouvez-vous pas le résultat admirable ?
Je ne recommanderai pas l’endogamie mais elle a fait moins de dégâts qu’on ne le dit habituellement.
Amicalement
Cosmo