Traduction en français de l’imposant ouvrage « Les Cartier » ou l’incroyable histoire de trois frères qui ont transformé une humble bijouterie parisienne en un empire mondial du luxe sous la plume vive, connaisseuse et fouillée de Francesca Cartier Brickell, petite-fille de Jean-Jacques Cartier (1919-2010).
Ce dernier s’était marié en 1943 avec Lydia Baels, sœur de la princesse Lilian de Réthy, seconde épouse du roi Léopold III. L’auteure est la cousine de la princesse Esmeralda de Belgique.
Membre de la sixième génération Francesca Cartier Brickell a souhaité raconter cette saga familiale en l’enrichissant d’échanges qu’elle avait eus avec son grand-père, de la découverte de lettres dans une malle mais surtout en marchant dans les pas de ses ancêtres et en retournant en Inde dans les palais des maharadjas où Jacques Cartier avait séjourné, dans les mines de saphirs du Sri Lanka, dans les bazars du Moyen-Orient mais aussi à Londres, New York et Paris où la maison joaillière avait ses trois implantations.
C’est en 1847 que la maison Cartier voit le jour. Il s’agit alors d’une bijouterie artisanale mais les trois petits-fils du fondateur lui donnent une autre envergure.
Louis reprend la boutique parisienne de la rue de la Paix, Pierre s’installe à la 5ème avenue à New York et Jacques, fin connaisseur en gemmologie, s’établit à Londres pour être au plus près de la Cour à l’époque de l’empire britannique. C’est la naissance du style Cartier dont le roi Edward VII dira qu’il est le joaillier des rois et le roi des joaillers. La devise des trois frères ? Ne jamais copier, toujours créer.
Parmi les clients fidèles de Cartier, on retrouve la grande-duchesse Vladimir de Russie, la princesse Grace de Monaco, la famille royale britannique dont la reine Mary et la reine Elizabeth II, la princesse de Réthy, la duchesse de Windsor et le maharadja de Patiala.
L’auteure décrit justement la rencontre entre le maharadja de Patiala et Paul Muffat, un employé de la maison Cartier. Le prince indien est descendu à l’hôtel Claridge à Paris avec un imposant coffre de pierres précieuses qu’il souhaite faire monter de manière plus moderne.
Après trois ans de travail, les parures plus somptueuses les unes que les autres sont présentées au prince dont le célèbre collier dit du maharadja de Patiala. Il se composait de 2.930 diamants, monté sur platine et rehaussé de rubis birmans. Au centre, le diamant jaune de De Beers de la taille d’une balle de golf…
En 1948, il manque à l’inventaire du trésor royal de Patiala. Le diamant refait surface lors d’une vente en 1982 et une partie du collier est retrouvée chez un antiquaire à Londres. Cartier en a réalisé une réplique.
Des pièces spécialement créées pour le client mais aussi des collections comme celle des panthères qui avait conquis la duchesse de Windsor.
Catherine Middleton coiffa pour son mariage le diadème Halo de Cartier qui fut auparavant la propriété de la reine mère.
Tout cet agréable récit nous plonge aussi dans une époque révolue avec de riches héritières américaines comme Barbara Hutton ou Marjorie Merriwealther Post. Un style Cartier avec en toile de fond un monde qui évolue, où il faut sans cesse s’adapter. La maison fut vendue en 1974.
L’ouvrage contient une riche iconographie des créations au fil des ans, portées par altesses et milliardaires américaines. Cette partie, c’est l’histoire de Cartier comme on la connaît dans les grandes lignes.
La richesse de ce livre, c’est qu’il vous fera pénétrer dans une véritable affaire de famille aussi bien d’un point de vue créatif qu’affectif. La fin du voyage se passe au cimetière des Gonards près de Versailles où se dresse le caveau des Cartier. Sachant qu’il s’agissait d’une course contre la montre pour pouvoir encore rencontrer des personnalités qui avaient côtoyés ses aïeuls, Francesca Cartier Brickell a consacré plus de dix ans de travaux, recherches et rédaction à cet ouvrage empreint de la magie Cartier.
Voilà une idée pour un beau cadeau sous le sapin de Noël.
« Les Cartier », Francesca Cartier Brickell, 5 Continents-Les Arènes, 2022, 608 p.
Juliette d
19 décembre 2022 @ 03:57
La maison Cartier dut vendue en 1974. Qui a acheté?
Baboula
19 décembre 2022 @ 10:37
Je crois dans un premier temps le suisse Richemont, comme Van Cleef & Arpels et bien d’autres marques de luxe .
DEB
19 décembre 2022 @ 08:45
Livre sans doute intéressant.
plume
19 décembre 2022 @ 09:03
Je vais acheter ce livre qui me fera rêver.
Katellen🐈
19 décembre 2022 @ 09:09
Une saga très documentée qu’il me plairait de lire.
Pierre-Yves
19 décembre 2022 @ 09:13
L’époque où Marie-Chrsitine de Belgique sortait sagement aux cotés de ses parents. Ca a rapidement tourné vinaigre.
Camille
20 décembre 2022 @ 12:50
Est-ce la princesse Marie-Christine de Belgique que l’on voit en robe bleu ciel à côté du roi Léopard III ? Cette jeune femme était ravissante.
Baboula
19 décembre 2022 @ 11:08
Je crois dans un premier temps le suisse Richemont, comme Van Cleef & Arpels et bien d’autres marques de luxe .
Caroline
19 décembre 2022 @ 11:31
C’ est toujours intéressant de lire les livres sur les ‘ saga ‘ familiales !
Leonor
19 décembre 2022 @ 13:05
Je n’en sais rien. Mais dans l’histoire Cartier, il a bien dû y avoir au moins l’un des frères qui avait un sens commercial sacrément affûté.
Ce n’est pas une honte. Mais, même un bon produit ne se vend pas tout seul.
Baboula
20 décembre 2022 @ 10:55
L’installation de Cartier à New York, montre en effet le sens des affaires de la famille. La voici racontée par Paris Match .
https://www.parismatch.com/Vivre/Mode/Cartier-un-hotel-contre-un-collier-1133657
beji
19 décembre 2022 @ 15:27
La famille Cartier alliée à la famille du célèbre couturier Worth par alliance.
Alice
19 décembre 2022 @ 18:57
Très intéressant et certainement une lecture passionnante
Passifore
19 décembre 2022 @ 21:15
Pour son couronnement, le 9 août 1902, le roi Edouard VII commanda à Cartier 27 tiares. L’épée d’académicien de Jean Cocteau, dessinée par lui, en 1955, lui fut offerte, par ses amis ; les rubis et le diamant formant une étoile par Francine Weisweiller et l’émeraude de 2,84 carats au centre de la lyre, par Gabrielle Chanel, la lame en acier qui provenait d’une armurerie de Tolède par ses amis espagnols. Louis Cartier avait créé, en 1904, pour son ami l’aviateur brésilien Alberto Santos-Dumont, la « Santos », une des premières montres-bracelets qui remplaçait la montre à gousset impossible à utiliser en plein vol. Elle sera commercialisée en 1911.
Grâce au mécénat de la joaillerie Cartier, la galerie d’Apollon du Louvre a été réaménagée, en janvier 2020, pour présenter une partie des « Diamants de la couronne ». Parmi eux, le diadème en diamants et émeraudes de la Duchesse d’Angoulême et le Grand Nœud de Corsage serti de 2490 diamants et émeraudes de l’impératrice Eugénie.
Benoite
19 décembre 2022 @ 21:46
Je comprends maintenant pourquoi la tiare que porte ici, la princesse de Réthy fut vendue à Cartier, après le décès du roi Léopold III. Le bijou privé d’Elisabeth de Belgique, fut hérité par son fils Léopold III, et porté par son épouse Liliane. Il lui appartenait donc, et elle le fit acquérir par Cartier, pour sa Collection.
Une fois le roi disparu, son épouse et ses enfants n’avaient plus le même traitement financier… donc bijou vendu à Cartier — sans état d’âme– j’imagine.