Très tôt en effet, celui qui n’est alors que comte de Provence comprend qu’elles sont indispensables à la construction de sa figure princière, puis royale.
L’étude se concentre autour des princesses de sa famille : Marie-Josèphe de Saxe, sa mère; Mesdames Clotilde et Élisabeth, ses sœurs; Marie-Thérèse Charlotte de France, sa nièce ; Marie-Joséphine Louise de Savoie, son épouse; Marie-Antoinette enfin, sa belle-sœur, avec qui ses rapports étaient ambigus.
Sans oublier ses favorites : la comtesse de Balbi et la comtesse du Cayla, chacune très ambitieuse.
Toutes ont servi d’une manière ou d’une autre l’ambition du roi, la construction de sa propre image et, plus largement, celle d’une monarchie fragile, restaurée en 1814, héritière d’une tradition d’Ancien Régime mais obligée de composer avec l’héritage de la Révolution et de l’Empire.
Ces femmes, de l’ombre et dans la lumière, sont essentielles au discours royaliste, et Louis XVIII, fin politique, l’a parfaitement saisi. »
« Les femmes de Louis XVIII », Matthieu Mensch, Perrin, 2024, 352 p.
Benoite
21 mai 2024 @ 06:32
Déjà malheureusement ici, la silhouette féminine en a perdu sa tête.. Visiblement la condition féminine, même encore dans le 1er quart du XXI e siècle, considère encore celles ci comme peu de choses, (en reliure d’édition ici) quoi en penser ?? de l’éditeur PERRIN.
Robespierre
21 mai 2024 @ 14:04
Je ne peux plus compter les ouvrages et biographies de ce genre où la tête de la dame n’est pas coupée. C’est une constante.
Katellen
22 mai 2024 @ 06:17
Je trouve aussi cette première de couverture plutôt désagréable dans le message passé : une femme sans tête donc multiple car remplaçable, l’important étant le corps et non la tête. A revoir pour l’éditeur Perrin.
Elisabeth-Louise
21 mai 2024 @ 07:50
Je suis en train de lire les « Mémoires d’Eléonore Adèle de Boigne, née d’Osmond » ; l’époque de la Restauration y donne lieu à des portraits pittoresques 🙄
Le ton change subitement lorsque Adèle de Boigne évoque le Duc d’Orléans….🧐
Jean Pierre
21 mai 2024 @ 10:16
Très savoureux ouvrages, beaucoup moins emberlificotés que les Mémoires de Saint-Simon mais tout aussi vachards.
Robespierre
21 mai 2024 @ 10:26
Ces mémoires sont excellents et je les recommanderais à tout le monde.
Mayg
21 mai 2024 @ 14:06
Ah ?
JAusten
21 mai 2024 @ 19:13
Excellentes mémoires ! À lire et relire car c’est dense.
Lili3
21 mai 2024 @ 08:50
Bizarres ces couvertures dont on occulte les visages
Denis
21 mai 2024 @ 14:12
La Duchesse d’Angoulême peinte par Caminade a ecore été martyrisée… Honte au maquettiste !
Hervé J. VOLTO
21 mai 2024 @ 09:12
-Ces femmes, de l’ombre et dans la lumière, sont essentielles au discours royaliste, et Louis XVIII, fin politique, l’a parfaitement saisi.
Tout est dit…
Passiflore
21 mai 2024 @ 09:32
Si je ne me trompe pas, le comte de Provence avait 16 ans quand il épousa, le 14 mai 1771, Marie-Josèphine de Savoie, âgée de 18 ans, à Versailles.
Il fit aménager par l’architecte Chalgrin un magnifique jardin miniature anglo-chinois, entre 1785 et 1787, pour Anne de Caumont la Force, comtesse de Balbi.
Dans son exil, Louis XVIII fit deux séjours au château des ducs de Courlande à Mitau (actuelle université d’agriculture). C’est là qu’eut lieu le mariage de sa nièce, Marie-Thérèse de France, avec son fils le duc d’Angoulême, le 10 juin 1799, célébré par l’abbé Edgeworth de Firmont qui avait assisté Louis XVI au moment de sa mort (n’étant pas français, il n’était pas soumis à la Constitution Civile du Clergé). Le prêtre est mort à Mitau, le 22 mai 1807, après avoir été soigné par Marie-Thérèse. J’avoue avoir été très déçue par la ville de Mitau (actuelle Jelgava) dont j’ignorais qu’elle avait été détruite à 90%, en 1944.
Je ne sais pas si une autre biographie a été écrite sur Madame Clotilde que celle de Dominique Sabourdin-Perrin, « Marie-Clotilde de France, la sœur oubliée de Louis XVI ». De nombreux livres ont été écrits sur Madame Elisabeth dont le postulateur de la cause en béatification est l’abbé Xavier Snoëk.
Jean Pierre
21 mai 2024 @ 10:13
Le duc d’Angoulême était le fils du futur Charles X et donc le neveu de Louis XVIII.
Passiflore
21 mai 2024 @ 10:42
Oui, Jean-Pierre, je ne suis pas relue !
Robespierre
21 mai 2024 @ 10:41
Le comte de Provence n’était pas très intéressé par les femmes mais il fit tout pour faire croire le contraire. Sous l’Ancien Régime il troussait quelques madrigaux élégants pour se faire passer pour un joli coeur. Sous la Restauration il fit croire à une liaison avec Madame de Caylus, qui profita grandement de l’intérêt du Roi pour elle. Il passait du temps avec elle, et des courtisans disaient que le Roi s’intéressait à la dame « jusqu’à la taille » mais pas plus loin. On aurait dit que pour Louis XVIII il était nécessaire qu’un roi eût une maîtresse.
Il avait de l’esprit, et ne manquait pas de bon sens, et il était plus cérébral qu’autre chose. On a voulu le faire passer pour un homosexuel de placard, vu son attachement pour le duc Decazes, mais je crois qu’il était tout simplement asexuel. Un asexuel lettré, disons.
Grâce aux bontés du roi, Madame de Cayla de petite noblesse put avantageusement marier sa fille dans une grande famille du pays. Il y avait aussi un château à la clé. Qu’elle n’aurait pu acheter sans le roi.
Il y aurait bcp à dire sur Louis XVIII et aussi son épouse, mais je laisse la plume aux autres pour compléter mon post.
Passiflore
21 mai 2024 @ 14:22
La fille de Madame du Cayla, Ugoline née en 1806, a épousé, le 5 mai 1825, Edmond de Bauveau-Craon, dont la famille était propriétaire du château d’Haroué.
Robespierre
22 mai 2024 @ 14:15
Le château dont je parle est celui de Saint-Ouen.
« le 29 octobre 1822, le roi Louis XVIII cède le château (qui lui appartient) pour 400.000 francs à Madame du Cayla »
« La comtesse meurt en 1852 et en 1869 une partie du mobilier du château de Saint-Ouen est transféré au château d’Haroué »
source : Wikipedia
Maintenant, la question à mille francs or : où et comment la comtesse trouva-t-elle les 400.000 francs ?
Pascal Hervé
22 mai 2024 @ 11:34
A l’heure où il n’y en a plus que pour les trangenres et les non binaires il est surprenant que les asexuels n’aient pas droit de cité.
Pourtant je crois qu’ils existent.
Même s’ils ne sont pas très nombreux. (Comme les poissons volants )
Cosmo
21 mai 2024 @ 15:23
J’ai eu la chance de visiter un autre château de Courlande, Rundale, il y a une vingtaine d’années, en plein hiver guidé par la conservatrice, ravie d’avoir deux visiteurs. Une splendeur !
Passiflore
22 mai 2024 @ 10:32
Cosmo, il me semble que le château de Rundale, réhabilité, se trouve sur les circuits touristiques de Lettonie. Pour aller voir le palais de Mitau, j’avais pris un minibus avec des villageoises au départ de la gare routière de Riga. Et pas question de visiter quoi que ce soit puisque c’est une université. Je me disais : un roi de France a vécu ici et tout le monde s’en f…
Cosmo
23 mai 2024 @ 21:28
En fait, j’ai visité Rundale à la fin du siècle dernier. Aucun touriste et beaucoup de neige. Le bonheur !
Gab-Pnth
21 mai 2024 @ 10:18
L’homosexualité de Louis-Stanislas ne fait aucun doute, et aucun fervent écrit ne viendra remettre cela en cause. Le roi a néanmoins, c’est vrai, utilisé les femmes de son entourage à ses fins personnelles d’une part, et politiques d’autre part et évidemment.
La relation avec Zoé, comtesse du Cayla était clairement platonique et pour ma part, je pense que Louis n’a pas éprouvé de réel amour pour elle, mais uniquement une attirance pour son esprit ; attirance certes profonde mais totalement dénuée de charnalité. Il n’est pas le seul dans la petite et la grande histoire, a s’être amouraché d’un esprit et seulement de cela.
Mme du Cayla avait un réel ascendant sur le roi et sans doute qu’au-delà des charmes spirituels, la possession des Confessions du Marquis de Favras ont aidé Zoé à s’installer auprès du roi et le manipuler à sa guise. Il est d’ailleurs très clair que Charles X en a tiré parti, sans machination mais à dessein, et sciemment ; il se dit qu’il n’appréciait pas la comtesse plus que cela mais c’est assez court et, connaissant un peu la ruse du roi, cela dissimule une ambiguïté très calculée.
La duchesse de Berry appréciait très clairement Mme du Cayla. Si le duc avait vécu et régné, il est certain que Zoé aurait joué un rôle discret mais essentiel dans la gouvernance par le truchement de la “reine”.
La duchesse a vraisemblablement souffert que le destin ne lui ait pas permis de régner. C’est peut-être ce qui l’a poussée à s’entourer d’esprits très développés, après l’assassinat de son époux.
Zoé née Talon fut l’épouse d’Achille de Baschi du Cayla (1775-1851), comte du Cayla et de Saint-Estève, et marquis d’Aubais – fils d’Hercule de Baschi du Cayla (1747-1826), chevalier de l’ordre de Saint-Louis, pair de France (1815), général et homme politique. Achille est le frère de Philippine du Cayla (1801-1877), née d’une seconde union du comte Hercule et fondatrice d’un hospice de vieillards (le nom des EHPAD à cette époque) à Courbevoie. La totalité de sa fortune héritée de son père a été léguée à la municipalité de Courbevoie. C’est encore à ce jour, le plus gros legs reçu par la commune (qui en reçut d’autres, notamment de Consuelo Fould et du prince Stirbey).
La sépulture de Philippine et ses parents se trouve toujours à Courbevoie.
Isobel
21 mai 2024 @ 15:47
Zoé Talon épouse Achille… L’Histoire peut parfois se révéler drôle à postériori.
Denis
21 mai 2024 @ 14:16
Pour confirmer l’attirance de Louis XVIIi pour les beaux messieurs, on rappellera sa passion pour le duc Decazes à qui il écrivait des lettres codées qui ne laissent aucun doute sur la nature de ses sentiments…
Robespierre
22 mai 2024 @ 12:56
Encore fallait-il pouvoir « fonctionner ». Le roi était dans un piètre état. C’était peut-être des élucubrations qui ne se concrétisèrent que dans l’imagination du gros poussah qu’il était devenu. Ce sont souvent ceux qui écrivent le plus sur l’amour qui le font le moins.
Cosmo
21 mai 2024 @ 15:36
Il y eut aussi le beau Decazes qui, certes, n’était pas une femme mais au charme duquel succomba le roi.
chicarde
21 mai 2024 @ 20:49
Quelle robe , quel luxe !!