Le nouveau livre de Bertrand Deckers « Les folies amoureuses qui ont fait l’histoire » vient de paraître aux éditions Express Roularta. En 12 chapitres, l’auteur nous entraîne dans le sillage d’histoires d’amour mythiques qui ont traversé le temps et a conduit leurs protagonistes à toutes les folies : construction démesurée du Taj Mahal par l’Empereur Shah Jahan en souvenir de Muntaz Mahal trop tôt disparue, déclaration de guerre par Henri IV pour sa bien-aimée Charlotte-Marguerite de Montmorency ou combat désespéré de la tsarine Alexandra pour sauver son fils Alexis. (Merci à Sophie Lbm)
« Les folies amoureuses qui ont fait l’histoire », Bertrand Deckers, Express Roularta 2012, 282 pages, 18,50 eur.
Leonor
1 octobre 2012 @ 11:10
Ca n’est pas un bouquin qu’il y faut, aux « folies amoureiuses qui ont fait l’histoire », c’est une bibliothèque !
On savourera quand même, à l’occasion.
Sophie LbM
1 octobre 2012 @ 17:56
Leonor,
Comme vous avez raison ! Cf l’ouvrage de Guy Breton qui a consacré plus de 1000 pages – passionnantes au demeurant – aux « histoires d’amour de l’histoire de France ».
Bien à vous
Sophie
Mélusine
1 octobre 2012 @ 12:11
Parmi les folies amoureuses évoquées par cet ouvrage, la plus fascinante est certainement ce symbole d’une merveilleuse histoire d’amour que représente le mausolée du Taj Mahal.
En donnant naissance à son 14ème enfant, Muntaz Mahal, l’épouse favorite de l’empereur moghol Shah Jahan, meurt laissant celui-ci au comble du chagrin et du désespoir.
En mémoire de sa bien-aimée princesse, le fastueux empereur aux 5000 concubines fait alors bâtir un tombeau de marbre blanc couleur de deuil,le Taj Mahal, joyau architectural admiré encore aujourd’hui et pélerinage, avec Venise, des amoureux du monde entier.
Blouin
1 octobre 2012 @ 14:34
J’aime beaucoup ces hommes amoureux fous qui deviennent désespérés à la mort de leur femme après le 14ème enfant ! Il aurait dû commencer le mausolée de son vivant cela l’aurait « occupé » autrement et il aurait gardé sa bien-aimée ! Comment être admiratif d’une ineptie pareille même si le bâtiment est très beau. Quel prix payé !
Mélusine
2 octobre 2012 @ 11:24
Blouin
Dans le passé les enfants étaient considérés comme une bénédiction et, la mortalité infantile sévissant, il fallait en avoir beaucoup pour en garder quelques-uns.
Sur les 14 enfants auxquels la princesse Mumtaz donna naissance, seulement 4 garçons et 3 filles survécurent ! Mais elle-même y laissa la vie, à 38 ans, au cours d’un voyage pénible (en fin de grossesse), car elle accompagnait l’empereur dans tous ses déplacements.
A sa mort, en 1666, Shah Jahan fut inhumé auprès de Mumtaz, soit 35 ans après le décès de celle-ci.
Il ne se contenta pas d’être à l’origine de la construction du Taj Mahal. Submergé par le chagrin mais hédoniste infatigable, il s’attela vite à une autre tâche et c’est également sous son règne que furent élaborés « les jardins de Shalimar », près de Lahore. Véritables jardins des délices, en 16 hectares de plantations étagées sur trois terrasses ornées de vastes pièces d’eau, cascades et pavillons raffinés, parfait exemple de l’art paysager moghol à son apogée.
Ce lieu enchanteur inspira d’ailleurs au parfumeur Jacques Guerlain (en 1925) parmi ses meilleures créations, l’envoûtant « Shalimar », parfum mythique de fleurs et accents ambrés boisés mêlés, l’un des fleurons de la Maison Guerlain.
Dommage qu’elle n’ait rien connu de tout ceci, la belle princesse Mumtaz.
hubert
1 octobre 2012 @ 15:32
ma chère fée 5000 concubines!!!j’ai oubl ié ce détail ce n’est plu s un panthéon mais l’univers entier qu’il fallait à cet hom me infatigable et pourtant une seule dans sa vie a vraiment retourné son coeur .à bien y réfléchir il était tou t à fait dans la norme ce romantique! :)
*gustave
1 octobre 2012 @ 22:52
5000 concubines, ce qui lui donnait un peu plus de 13½ femmes par nuit à ce veinard de Shah Priape.
Mélusine
2 octobre 2012 @ 11:29
Gustave, à bon Shah bon haras.
hubert
2 octobre 2012 @ 12:13
et aussi mélusine et gustave: à bon shah belles souris :)
Mélusine
2 octobre 2012 @ 10:33
Cher Hubert, dans son excellent livre « la nuit du sérail » le prince Michel de Grèce raconte une autre histoire d’amour, celle d’une cousine de Joséphine de Beauharnais, Aimée Dubuc de Rivery, enlevée à 15 ans par les barbaresques et offerte au sultan de Constantinople, qui en tombe amoureux au point d’en délaisser les autres femmes de son harem. Romantique aussi, ce sultan !
L’influence de la belle et intelligente favorite sera telle qu’elle deviendra sultane sous le nom de Naksidil.
hubert
2 octobre 2012 @ 12:12
je connais cette incroyabl e aventure que je considère comme une des plus roma nesques de l’Histoire et je me suis toujours éton né qu’elle n’ait pas été porté e au cinéma ou au théâtre de manière majeure ma petite fée!
Mélusine
3 octobre 2012 @ 11:30
La mode étant aux films et téléfilms historiques, tout espoir n’est pas perdu, cher Hubert et nous verrons peut-être bientôt le destin d’Aimée la bien nommée porté scène ou sur écran.
Palatine
5 octobre 2012 @ 10:02
c’est vrai ce que vous dites, Hubert et Melusine. Michel de Grèce a je ne dis pas écrit, mais signé, un livre à ce sujet « La nuit du Serail ». Ds les années 80.
Sophie LbM
1 octobre 2012 @ 18:03
Mélusine,
Une légende dit que Shah Jahan avait envisagé la construction d’une second Taj Mahal, de couleur noire cette fois-ci, qui aurait été reliée à son jumeau par un pont…
Mélusine
2 octobre 2012 @ 10:37
En effet, mais cette thèse est contestée, pour des raisons financières, paraît-il et pratiques. Mais rien ne prouve que le projet n’ait pas été au moins envisagé.
Sophie LbM
2 octobre 2012 @ 18:48
Mélusine,
Vous remarquerez que j’ai employé le mot « légende » ce qui signifie qu’il n’y a aucune certitude ni preuve. Je n’ai jamais prétendu qu’il s’agissait d’une thèse.
Je dois dire qu’un second Taj Mahal ne m’aurait pas déplu!
Mélusine
3 octobre 2012 @ 11:54
Les légendes disent tant de choses, Sophie, qu’il est difficile de démêler le vrai du faux.
Il paraît donc, puisque Taj Mahal était uniquement dédié à la mémoire de Muntaz, que Shah Jahan avait projeté de se faire bâtir la réplique du Taj, en marbre noir effectivement, de l’autre côté de la rivière.
Mais les finances commençaient à diminuer et son fils Aurangzeb, aussi intransigeant, cruel et ambitieux, que Jahan était tolérant, ne l’entendant pas de cette oreille et pressé de prendre le pouvoir, fit assassiner ses deux frères (coutume assez fréquente, à l’époque, dans ces cours royales) et emprisonna Shah Jahan.
Lorsque Jahan mourut , son fils le fit donc tout simplement reposer auprès de son épouse Muntaz, dans le Taj Mahal. Pour l’éternité. Après avoir pris soin de remplacer (et récupérer) la grille d’or et de pierres précieuses que Jahan avait fait installer autour du tombeau de Muntaz, par une autre de marbre ajouré !
Leonor
1 octobre 2012 @ 23:34
5000 concubines !
Là, ça me pose quand même un problème arithmétique.
Voyons voir .
Posons un ratio modeste de consommation d’une concubine par jour. Ratio modeste, certes, mais raisonnable en termes d’endurance et de longueur de temps.
Nous savons par ailleurs qu’une année a 365 jours.
Il aurait donc fallu à ce Shah Jahan à peu près 14 ans ( arrondis), pour faire le tour de toutes ses concubines.
Dans ces conditions, comment a-t-il fait pour fabriquer 14 enfants à une seule d’entre elles ?
Quatorze enfants à raison d’un enfant une fois tous les quatorze ans ?
( la similitude des deux nombres 14 n’est ici qu’une coïncidence).
Bon, je sais bien que mon raisonnement est absurde, mais quand même…
Ce qui est étonnant, c’est que ce ne soit pas le Shah lui-même qui soit mort à la tâche.
Mélusine
2 octobre 2012 @ 11:01
Leonor,
comme vous le savez, les concubines étaient fort nombreuses, dans les riches harems, mais la plupart passaient leur vie à attendre un tour qui ne venait jamais.
Ils s’étaient mariés à l’âge de 20 ans pour Jahan et 19 pour Mumtaz, mais il semble que Mumtaz monopolisait son Shah. Née le 6 avril 1593 elle mourut le 17 juin 1631, à l’âge de 38 ans, après lui avoir donné 14 enfants.
L’empereur porta le deuil pendans un mois et fut inconsolable pendant deux ans.
aubert
2 octobre 2012 @ 20:17
…si l’on change l’orthographe du mot shah on ne sait plus très bien qui est le monopolisateur!
Caroline
2 octobre 2012 @ 00:41
Loool!! »Il n’est pas d’amour,mais il n’ est que des preuves d’amour » assurait Jean Cocteau!
Il y a aussi l’histoire du paysan suisse qui invente la césarienne pour sauver sa femme!
Qu’on se délecte de la lecture de ce livre plein de suspense avant notre coucher!Mdr!
Bonne nuit!
aubert
2 octobre 2012 @ 20:20
Caroline ce n’est pas si souvent que vous nous gratifiez d’autant d’humour malicieux que dans les deux dernières lignes de votre commentaires
Palatine
2 octobre 2012 @ 12:39
Les folies d’amour qui poussent à construire des palais, c’est bien. Mais il y a des passions destructrices et meurtrières. Et puisque Melusine évoque le Serail, n’oublions pas le sultan SOliman qui par amour pour son épouse Roxelane fit tuer son fils ainé et son premier vizir qui etait son meilleur ami. SIgnalons que Roxelane fut l’unique cas de mariage d’un monarque turc. Les favorites étaient toutes des concubines et Roxelane parvint à se faire épouser.
Elle voulait comme toute les favorites munies d’enfant mettre son fils sur le trone. Mais il y avait un ainé et il fallait s’en débarrasser. Elle y réussit et le couple Soliman-Roxelane, pour moi, représente ce que l’amour fou peut occasionner de plus immonde.
Mélusine
3 octobre 2012 @ 16:15
Il faut bien reconnaître, d’après ce que nous savons d’elles, qu’il y avait autant de similitudes entre Roxelane et Muntaz qu’entre une hyène et une tourterelle.
Roxelane, capturée très jeune et vendue comme esclave, puis catapultée dans le harem d’un sultan devient très vite une intrigante habile et totalement dénuée de scrupules.
Muntaz-uz-Zamani, dont le grand-père était le premier ministre de son futur beau-père, n’a jamais eu à se battre, le poignard entre les dents, afin d’assurer sa survie…et sa puissance.
Jahan et Muntaz se connaissaient et s’aimaient depuis l’adolescence et ils furent un couple uni. Mère prolifique mais également épouse dévouée, intelligente et influente, Muntaz accompagnait par monts et par vaux et soutenait son empereur de mari, plus féru d’arts et d’architecture que de combats politiques. On dirait aujourd’hui que c’était « un couple fusionnel ».
Cependant, l’une comme l’autre ne vécurent pas assez longtemps pour voir leurs fils accéder au trône. L’un des fils de la Sultane Roxelane, en digne fils de sa mère, devint Selim II, après avoir envoyé le frère gênant ad patres.
Quant à Aurangzeb, l’un des fils de Shah Jahan et Muntaz, issu d’une magnifique histoire d’amour, il ne s’en débarassa pas moins de ses deux frères et fit emprisonner son père, afin de prendre le pouvoir.
limaya
2 octobre 2012 @ 18:22
Et après ces deux années ou même , pendant ces deux années je suppose qu’il a pris du bon temps avec ses concubines (5000 il avait de quoi à meubler ses loisirs ) merci Mélusine et Leonor de m’avoir fait rire l’une et l’autre avec histoire et calculs
Mélusine
3 octobre 2012 @ 16:25
Loisirs d’autant plus difficiles à meubler, limaya, qu’à l’époque les distractions étaient rares et que la télévision avec les retransmissions de matchs de foot et autres n’existait pas encore !