Parution début mars 2023 de ce livre « Les grands ministres des Habsbourg du XVIIe siècle à la chute de l’Empire » par Jean-Paul Bled.
Voici le résumé : « La grandeur de l’Autriche est d’abord l’œuvre de ses souverains, les empereurs qui se succédèrent de 1450 à 1918. Mais ceux-ci n’auraient pu accomplir leur mission sans le concours des ministres qui les assistèrent. C’est toute l’originalité de ce livre qui propose neuf portraits de grands serviteurs de l’État habsbourgeois.
Il commence à la fin du XVIIe siècle quand l’Autriche accède au statut de grande puissance européenne après les victoires sur les Turcs et la reconquête de la Hongrie qui forme dorénavant un ensemble compacte avec le noyau austro-bohême.
Il s’ouvre avec la brillante figure du prince Eugène de Savoie. Puis viennent le prince Wenzel Anton von Kaunitz, le principal collaborateur de Marie-Thérèse et le père de l’alliance avec la France de Louis XV ; le prince Klemens Wenzel von Metternich, le vainqueur de Napoléon ; le prince Félix zu Schwarzenberg, le restaurateur du pouvoir monarchique après la révolution de 1848 ; Alexander von Bach, la figure emblématique de l’ère néoabsolutiste ; le comte Friedrich Ferdinand von Beust, l’artisan du compromis austro-hongrois de 1867 ; le comte Eduard von Taaffe qui pratiqua une politique des compromis permanents, la mieux adaptée à la nature pluraliste de l’Autriche-Hongrie ; le baron Max Wladimir von Beck, le dernier grand ministre de François-Joseph, qui fit voter l’adoption du suffrage universel. Cette galerie s’achève avec le Premier ministre hongrois, le comte Istvan Tisza, partisan résolu du dualisme dont la mort en octobre 1918 coïncide avec l’effondrement de la double monarchie ».
« Les grands ministres des Habsbourg du XVIIe siècle à la chute de l’Empire », Jean-Paul Bled, Perrin, 2023, 368 p
Pelikan du Danube
30 janvier 2023 @ 06:54
Je me demande s’il y a eu de grands souverains sans grands ministres et si le sort malheureux de certains ne vient pas de ce qu’ils n’ont pas pu ou su bien s’entourer ?
Mais il faut que le souverain reste sacré, intouchable sinon gare au syndrome d’Iznogoud .
Cosmo
30 janvier 2023 @ 12:26
Cher Pelika,
Je crois que vous avez raison. Un souverain seul ne peut rien faire. Un souverain bien conseillé peut faire de grandes choses mais un souverain mal conseillé mène à la catastrophe, comme le comte Czernin auprès de l’empereur Charles.
Cela dit dans l’entourage des souverains, il n’y a pas que des ministres, il y a aussi des conseillers, dont le rôle peut être déterminant, comme Joseph von Sonnenfels auprès de la grande Marie-Thérèse.
Bonne semaine
Cosmo
Bastide
30 janvier 2023 @ 18:49
Un roi aujourd’hui doit surtout respecter les lois votées.
Pelikan du Danube
31 janvier 2023 @ 07:20
Je pensais aux rois de jadis naturellement et aussi aux reines bien sûr.
Louis XIII et Richelieu par exemple ou au Shah d’Iran .
Pour les rois d’aujourd’hui je pense de plus en plus que Teddy a raison .
Caroline
30 janvier 2023 @ 22:48
Pelikan du Danube,
C’est autre chose avec les vizirs de l’empire ottoman!
C’ est certainement un bon livre intéressant à lire !
Caroline
30 janvier 2023 @ 22:54
Jean- Paul Bled est- il en famille avec les auteurs du fameux Bled ‘ bleu ‘, notre manuel scolaire d’ antan en orthographe?
Pelikan du Danube
31 janvier 2023 @ 07:15
Il faudrait vérifier mais je crois que oui .
Pelikan du Danube
31 janvier 2023 @ 12:02
Après vérification la réponse est : OUI.
Je trouve cela très intéressant, j’ai beaucoup de sympathie pour les fortunes acquises par droits d’auteur (🙄) et je pense qu’il a eu un bel héritage et en plus il a acquis par son travail et ses mérites une notoriété personnelle incontestable.
Hanna 33
30 janvier 2023 @ 08:27
Jean Paul Bled !?
Je me souviens du « Bled » de l’école primaire pour bien apprendre français !!!!
Marie-Caroline de Bretagne
30 janvier 2023 @ 10:20
Jean-Paul Bled est un historien de grande qualité, auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels j’ai lu et apprécié ses biographies de François-Joseph, de l’impératrice Marie-Thérèse, de Frédéric II, de Bismarck et celle de François-Ferdinand. Mais aussi son Rodolphe et Mayerling; L’agonie d’une monarchie : Autriche-Hongrie, 1914-1920; ou bien encore Les Lys en exil ou la seconde mort de l’Ancien régime; et Histoire de la Prusse. Je ne résisterai pas au désir de lire « Les grands ministres des Habsbourg » pour apprendre encore sur ce fascinant empire …
Pelikan du Danube
31 janvier 2023 @ 12:59
Oui ,je pense que pour moi ce serait une bonne introduction.
Et ensuite son livre sur la grande Marie-Thérèse et celui sur François Ferdinand.
Je possède précieusement son livre sur François-Joseph , on ne peut tout lire ,il faut choisir les livres d’heures qui correspondent à notre sensibilité.
Dans beaucoup de domaines il n’y a pas je crois de ”science” il n’y a que des chapelles.
Roxane
30 janvier 2023 @ 12:12
Très intéressant. Dans le lot, je suis particulièrement intéressée par Eugène de Savoie, qui fut gouverneur des Pays-Bas autrichiens, nos régions. Son ministre plénipotentiaire, le Marquis de Prié, ne fut pas apprécié de la population, c’est le moins qu’on puisse dire.
Passiflore
30 janvier 2023 @ 12:16
Je ne sais pas si le prince Eugène de Savoie (1663-1736, fils d’Eugène-Maurice de Savoie-Carignan et d’Olympe Mancini), a eu le titre de ministre mais il avait une influence considérable sur l’empereur d’Autriche. Il était gouverneur général du Milanais et, après qu’il ait négocié la paix de Rastatt avec Villars (1714), l’empereur Charles VI le nomma gouverneur des Pays-Bas méridionaux. L’empereur Joseph 1er lui avait promis après ses grandes victoires une donation de 300.000 florins qui furent portés à 400.000 par Charles VI après la paix de Rastatt.
Anthoine Béthouart écrit dans « Eugène de Savoie » (Perrin) : « Le 19 mars 1714, Eugène est rentré à Vienne au comble de la gloire et de sa puissance. (…) Après la famille impériale, le prince Eugène de Savoie est le premier personnage de l’Etat. L’ambassadeur du Luc dit de lui : « Il n’a qu’à se louer de la politesse et des attentions du prince Eugène qui conserve en France de grandes relations (…) Sa table est sans contredit la meilleure et la plus délicate de Vienne. »
Passiflore
30 janvier 2023 @ 14:04
Le prince de Ligne écrit à Kaunitz, le 10 novembre 1789 : « Mon prince, c’est parce que la France existe encore un peu, que je crois qu’on peut s’en servir encore pour une bonne paix. Elle pourrait se faire avant que la Porte sût que le Roi est détrôné ; car Louis XVI aux Tuileries est même en chemin pour l’échafaud, pensée horrible et chose si incroyable que j’ai assuré à l’archiduc que cela n’était pas vrai. Ce n’est que lorsqu’il m’a montré la lettre de l’empereur que je l’ai cru. »
Plus tard, Axel de Fersen raconte : « Chez Kaunitz, homme extraordinaire et affectant encore plus de l’être ; sa seule manie est de monter tous les jours au manège (…) je lui ai remis la lettre du Roi (de Suède) qu’il mit dans sa poche sans la lire. Au bout d’une demi-heure il vint me demander des détails sur le départ du Roi (de France). Comme il y avait du monde, je fus très laconique et il ne me poussa pas. »
Danielle
30 janvier 2023 @ 14:18
Très belle couverture pour ce livre.
Hervé J. VOLTO
30 janvier 2023 @ 15:39
Surement très interessant et très instructif.
Hervé J. VOLTO
30 janvier 2023 @ 15:40
Tout à fait d’accord avec Pelikan du Danube !
Mini
30 janvier 2023 @ 17:07
Il paraît clair que le Tsar Nicolas II était entouré de ministres peu compétents, issus de l’aristocratie russe, de même pour les généraux de l’armée qui avaient ribambelles de médailles, mais peu de service actif ce qui conduisit à la catastrophe de l’été 1914, illustrée par Alexander Soljenitsyne.
Pelikan du Danube
31 janvier 2023 @ 07:32
Oui ,je pensais aussi à Nicolas II mais là il y eut beaucoup de sa faute , je crois que son règne fut empoisonné par le souci de maintenir l’autocratie .
Il y avait aussi l’influence des grand-ducs , de l’impératrice, son éducation par Pobedonodtsev …
Mais Piotr Stolypine passe plutôt pour un homme capable, lucide et loyal ,sa fin est non seulement un peu mystérieuse mais n’est pas à l’honneur de Nicolas II et je crois que Witte qui avait été remarqué par Alexandre III n’était pas totalement incompétent.
J’ai déjà lu Août 14 ,je dois m’attaquer à la suite ,est-ce aussi passionnant ?
Cosmo
31 janvier 2023 @ 15:13
Vous avez raison pour Stolypine et de Witte ! Mais Alexandra veillait, toute démarque de l’autocratie était une crime de lèse-majesté. Et puis Raspoutine sut y mettre une couche de plus.
Toutefois en 1914, grâce aux fameux emprunts russes et à ses richesses naturelles, encore d’actualité, le pays avait atteint un développement économique égal à celui des États-Unis. On connait la suite.