Loin d’avoir toujours vécu dans des palais meublés selon l’austère style Empire, Napoléon a connu des atmosphères variées, qui scandent les étapes de son ascension vertigineuse puis de sa brutale chute.
En cinquante et une années de vie, de sa jeunesse corse jusqu’à sa triste fin à Sainte-Hélène, l’empereur a vécu dans d’innombrables demeures. Certaines sont devenues emblématiques de sa légende, comme la maison natale d’Ajaccio, les garnisons de Valence et d’Auxonne, le palais Serbelloni, le palais d’Elfi Bey du Caire, l’Élysée ou Compiègne, sans oublier la résidence des Mulini de l’île d’Elbe.
D’autres sont plus éphémères mais tout aussi emblématiques : général puis empereur itinérant, Napoléon a passé de longs mois hors de France, que ce soit en Italie, en Égypte, mais aussi en Allemagne, en Autriche et en Russie, logeant chez ses adversaires ou séjournant chez ses alliés.
Le château de Potsdam et celui de Schönbrunn, tout comme le Kremlin, sont des lieux napoléoniens, au même titre que la tente de campagne, « demeure » provisoire sous laquelle il logea à de nombreuses reprises au soir des grandes victoires, les navires où il campa plusieurs semaines d’affilée, et bien sûr les lieux de passage, châteaux réquisitionnés, hôtels particuliers, monastères, auberges, cabanes et relais de poste.
Parmi ces dizaines de résidences, certaines, où il travailla, médita ses grands projets et prit quelques-unes de ses plus importantes décisions, ont parfois été, pendant plusieurs jours d’affilée ou simplement pour quelques heures, le centre du monde.
En soixante-six lieux, ce tour d’horizon inattendu éclaire sous un autre jour l’homme et sa légende. À l’aide d’archives inédites, de témoignages d’époque et de plans d’architecte, complétés par un examen in situ des œuvres d’art, des objets et des meubles utilisés pendant des années par Napoléon, Charles-Éloi Vial s’attache à restituer les véritables décors de l’épopée, esquissant un portrait biographique d’un genre nouveau tout en revenant aux sources du mythe impérial ».
« Les lieux de Napoléon« , Charles-Eloi Vidal, Perrin, 2025, 560 p.
framboiz 08
1 janvier 2025 @ 05:35
» Alléchant ! «
Passiflore
1 janvier 2025 @ 10:49
Le 4 mai 1814, Napoléon débarque officiellement à Porto Ferraio, capitale de l’île d’Elbe. Dès le lendemain, il choisit sa demeure, un pavillon nommé « Les Mulini » surplombant la mer. Il avait acquis, par ailleurs, la villa San Martino. Il reçut plusieurs visites, celles de Pauline, de Madame Mère et de Marie Walewska, accompagnée de son frère, de sa soeur et du jeune Alexandre. Au cours de ses 300 jours à la tête de l’île d’Elbe, Napoléon ordonna et supervisa des améliorations massives des infrastructures : construction de routes et drainage des marais, stimulation de l’agriculture et développement des mines, ainsi que refonte des écoles de l’île et de l’ensemble de son système juridique.
Le 16 février 1815, le colonel Campbell quitte l’île d’Elbe pour Livourne via Florence pour rendre visite à sa maîtresse, la comtesse Miniaci. Il prévient qu’il ne sera pas encore rentré pour assister au bal de Pauline Bonaparte, le 26 février. Napoléon en déduit donc que lui-même doit quitter l’île au plus tard d’ici cette date. Il quitte l’île d’Elbe, le 26 à 9 heures du soir, sur le brick « L’Inconstant ». Six autres navires l’encadrent mais naviguent isolément, afin de ne pas attirer l’attention des nombreux vaisseaux croisant sans cesse entre la Corse et l’Italie. Environ 1.150 hommes suivent Napoléon (la Vieille Garde, les Lanciers polonais, le bataillon corse, 50 gendarmes italiens et corses, 100 civils (serviteurs).
Esquiline
2 janvier 2025 @ 18:10
Il en a fait des choses en moins d’un an ce grand homme.
Aristocrate
1 janvier 2025 @ 11:27
Charles-Éloi !!! 👏
Passiflore
1 janvier 2025 @ 12:57
Le 14 septembre 1812, Napoléon fait son entrée à Moscou. Le lendemain, l’Empereur s’installe au Kremlin, le palais des tsars situé au milieu de la ville, le maréchal Mortier étant nommé gouverneur de cette capitale. Le 20 octobre, Napoléon déclare : « Je fais sauter le Kremlin, le 22 à trois heures du matin ». Je ne sais pas la suite.
Passiflore
1 janvier 2025 @ 19:18
Je ne sais pas si Charles-Eloi Vial a pu faire le tour de toutes les escales plus ou moins prolongées de Napoléon, il y en a des centaines.
Il semble que Napoléon ait séjourné à l’abbaye de Melk (Autriche), la nuit du 9 novembre 1805 et la nuit du 7 au 8 mai 1809. On peut voir à Gyor (ou Raab, en Hongrie) une « Maison Napoléon où l’Empereur avait passé la nuit du 31 août 1809 ». Il s’installa 19 jours à Vilnius dans le palais épiscopal (actuel palais présidentiel), du 28 juin au 16 juillet 1812. L’île d’Aix fut son dernier refuge en terre de France, du 12 au 15 juillet 1815, dans la maison du commandant de la place. Il arrivait de Rochefort. Sur la plage de Fouras (Charente-Maritime), une stèle indique : « Ici, le 8 juillet 1815 Napoléon a quitté le continent pour l’exil. L’empereur a été porté jusqu’à la baleinière par le marin Beau natif de Fouras ». J’ai une amie qui descend dudit marin et que j’avais donc fait entrer dans mon association napoléonienne.
Caroline
1 janvier 2025 @ 23:02
Ras- le bol avec les nouveaux livres de Napoléon !!!
Ce livre est donc destiné à la nouvelle génération et aux futurs historiens !
Aristocrate
2 janvier 2025 @ 10:30
Je vois parfois Charles-Éloi dans des émissions historiques de type « Secrets d’Histoire ». Il est toujours très intéressant et plutôt mignon, ce qui ne gâche rien ;-)
Passiflore
2 janvier 2025 @ 13:25
J’ai assisté à plusieurs de ses conférences.
Pascal Hervé
2 janvier 2025 @ 13:56
J’avoue que c’est le Napoléon qui m’intéresse, loin de l’épopée.
Napoléon et ses bibliothèques, Napoléon et ses meubles semble tout aussi intéressant.
Toutefois il faudrait aussi évoquer la Malmaison où je crois qu’il se plaisait beaucoup.
Pascal Hervé
2 janvier 2025 @ 13:59
Mais il est vrai qu’elle semble illustrer la couverture ?
Je parlais pour la présentation du livre et aussi parce qu’on a ici récemment un peu exagérément critiqué l’impératrice Joséphine .