Les mémoires du comte de Rambuteau. Résumé : « Donner aux Parisiens de l’eau, de l’air, de l’ombre » ! Économiquement plus modeste que le cycle haussmannien, probablement moins fertile en contradictions et sans plan d’ensemble, le programme de Claude-Philibert Barthelot de Rambuteau (1781-1869), préfet de la Seine de 1833 à 1848, visa à l’aération des zones de forte densité et à l’agrément de la capitale, tout autant qu’à distraire les Parisiens de l’agitation politique.
Maisons frappées d’alignement, restauration des monuments, plantations d’arbres, remaniement des égouts, nivellement des Boulevards, achèvement de la ligne des quais, percement de la rue Rambuteau…
Sans augmentation des charges des contribuables ni endettement de la Ville, ses travaux d’hygiène, de voirie et d’embellissements préparèrent le terrain de son notoire successeur.
Ses Mémoires éclairent tout autant la transformation du Paris de la monarchie de Juillet que l’imposante galerie des personnalités de son époque et ses propres activités antérieures : du chambellan de Napoléon au préfet, du député au conseiller d’État. « Vous aurez une belle et longue carrière, vous verrez tomber plus d’un ministre, vous laisserez un nom et des souvenirs » prophétisa Adolphe Thiers. »
« Mémoires du comte de Rambuteau », édition présentée et annotée par Sandrine Fillipetti, Temps retrouvé, 2024, 464 p.
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Lunaforever
27 septembre 2024 @ 03:20
Un homme qui a fait quelque chose de bien dans sa vie.
Mini
27 septembre 2024 @ 08:06
Un précurseur de la modernisation de Paris? Suivi par le Baron Haussmann. A eux deux, ils firent la réputation de Paris, « la plus belle ville du monde ». Rambuteau réalisa les premiers travaux en faisant appel à des fonds apportés, notamment, par les banquiers Pereire, sans grever les finances de la ville. En revanche, Haussmann dépensa de façon dispendieuse ce qui inspira à Offenfach un opéra-bouffe « les comptes fantastiques d’Hoffman ». Paris leur doit les grandes perspectives, les aménagements des bois de Vincennes et de Boulogne, le parc des Buttes Chaumont, où les collines, totalement artificielles, furent réalisées grâce à la terre excavée lors des percées dans Paris. Cependant, selon la formule consacrée, ces deux modernisateurs de Paris doivent se retourner dans leur tombe », au vu de ce qu’est devenue la ville: saleté, pauvreté, des trous dans tous les sens…et au prix d’un endettement incommensurable, chassant les familles de la capitale. Mais, pendant les Jeux Olympiques, la maire s’est débrouillée pour « masquer » tous ces problèmes en « déménageant» temporairement les squatts, les drogués, les sans papiers.. en les transférant en province ou au large de l’Ile de France.
Baboula
27 septembre 2024 @ 08:36
Les grandes réalisations de son successeur ont estompé le mérite de ce précurseur du Paris moderne. Je connaissais sa rue ,vivante et très commerçante, mais j’ignorais qui il était.
Passiflore
27 septembre 2024 @ 09:09
Merveilleuse collection que celle du « Temps retrouvé » !
Rambuteau fut chambellan de Napoléon Ier, comte d’Empire, préfet du Simplon en 1813, de la Loire en 1814 et préfet de la Seine sous Louis-Philippe en 1833. Il estimait que les rues étroites, tortueuses et insalubres du centre de Paris favorisaient le développement de la maladie. Il lança le percement d’une voie de 13 mètres de largeur, une nouveauté, dans le centre de la capitale : la rue Rambuteau, qui recevra le nom du préfet dès 1839. Il fait planter des arbres dans les jardins, sur les places et le long des nouvelles avenues parisienne. Pour d’améliorer la sécurité nocturne, il fait ériger une multitude de becs de gaz. Afin d’assainir les trottoirs de Paris, il fait construire, à partir de 1841, 478 des urinoirs publics, appelées dans un premier temps colonnes Rambuteau, puis vespasiennes. Plusieurs de ses fontaines subsistent encore dans certains jardins publics parisiens. En 1847, il prescrit le renouvellement du numérotage des rues avec des numéros blancs sur porcelaine bleue. Sa loi « d’expropriation pour cause d’intérêt public » du 3 mai 1841 s’efforçait d’adapter ces règles. Malgré le vote de la loi qui a permis la réalisation de certains travaux d’urbanisme, Rambuteau n’a pas eu les moyens qui permettront plus tard à Haussmann (préfet de Paris entre 1853 et 1870) de mener à bien les grands travaux dont il a montré la voie.
DEB
28 septembre 2024 @ 11:18
Merci, très intéressant !
Elisabeth-Louise
27 septembre 2024 @ 09:10
Méconnu ( qui connaît le préfet Rambuteau ?) supplanté injustement dans la mémoire collective par Haussman, c’est un grand homme novateur à qui l’on doit le véritable début de la transformation hygiéniste de Paris; en outre, il s’intéressa au sort des aliénés à Bicêtre, fait si rare qu’il mérite d’être souligné;
Tout ceci avec un grand respect du budget alloué ce qui ne fut pas le cas du baron Haussman ….. dans ses Mémoires, il achève ainsi :
» « On a fait depuis moi plus beau et plus grand; on a été plus hardi; on a aussi moins compté. J’ai laissé la ville sans dette, je n’ai point pesé sur le contribuable; je me suis montré économe des deniers publics, et je me suis toujours rappelé de mot de Sully à la louange d’Henri IV : le feu roi était ménager. »
Marinella
28 septembre 2024 @ 10:27
J’ avoue que j’ ignorais son grand apport à la beauté et la salubrité de Paris , c’est très intéressant .
Si seulement nos » urbanistes » actuels avaient le dixième de son talent et de son sens de l’ économie …
Elisabeth-Louise
27 septembre 2024 @ 09:13
J’ai oublié de mentionner qu’un an avant sa nomination éclate à Paris en 1932 une épidémie de choléra;
Elisabeth-Louise
27 septembre 2024 @ 09:13
Décidément !!! lire 1832 bien sûr…..
Antoine 1
27 septembre 2024 @ 09:54
Cette collection des éditions du Mercure de France fourmille de pépites. Je viens de relire avec profit la correspondance de la princesse Palatine et celle de l’abbé Mugnier.
Robespierre
28 septembre 2024 @ 16:52
Merci aussi. J’adore la collection « Le Temps Retrouvé » mais j’ignorais qu’elle continuait à sortir des ouvrages.
Robespierre
28 septembre 2024 @ 16:54
je m’adressais à Passiflore ds le post ci-dessus, tout en approuvant Antoine pour les pépites. J’ai aussi les miennes.
Ludovina
27 septembre 2024 @ 19:22
A la lecture du patronyme de Claude Philibert Barthelot, comte de Rambuteau, je me suis interrogée sur une éventuelle descendance de ce monsieur parmi la postérité du roi Louis-Philippe I.
Amélie de Mac-Mahon (1900-1987), fille de Marguerite d’Orléans (1869-1940) et de Patrice de Mac-Mahon (1855-1927) a épousé Amalric Lombard de Buffières, comte de Rambuteau (1890-1944).
L’aînée des filles de Claude Philibert, Amable Françoise Barthelot de Rambuteau s’est mariée avec Jean Jacques Louis Lombard de Buffières (1800-1875). Le couple a eu 4 fils : l’aîné Claude Louis ( 1836-1882) était le grand-père d’Amalric cité plus avant
Le grand-père maternel d’Amélie de Mac-Mahon était Robert d’Orléans (1840-1910), duc de Chartres.
Son oncle Jean d’Orléans (1874-1940), duc de Guise, frère de sa mère Marguerite (1969-1940), était l’arrière-grand-père de l’actuel comte de Paris.
Le frère d’Amélie de Mac-Mahon, Maurice de mac-Mahon (1903-1954), duc de Magenta, était le grand-père de Pélagie, épouse du prince Amaury de Bourbon-Parme.
Baboula
28 septembre 2024 @ 10:56
Ludovina, je suis admirative même si j’ai du mal à suivre . Ce n’est pas de votre faute car vous êtes très claire ,c’est moi qui ne suis pas équipée pour le périple .Merci infiniment.
Ludovina
28 septembre 2024 @ 19:18
Merci à vous.
Bon dimanche.
aubert
28 septembre 2024 @ 12:30
Macon a aussi une rue Rambuteau.
A Ozolles pas très loin, la famille possède encore le beau château de Rambuteau.
Permettez-moi de conseiller à ceux que cela intéresse la consultation de Wikipédia pour les informations relatives à cette famille.
Passiflore
28 septembre 2024 @ 13:04
Ludovina, vous avez raison. Claude Philibert Bartholot, comte de Rambuteau était le père d’Amable Françoise Bartholot de Rambuteau (1817-1851) mariée à Jean Jacques Louis Lombard, baron de Buffières (1800-1875) dont Amalric Lombard de Buffières marié, en 1860, à Anne-Marie Mortier de Trévise (1836-1911).
Baboula
28 septembre 2024 @ 18:07
Ludovina a toujours raison, elle ne s’aventure pas au hasard .