En cette veille de Noël 1783, l’hiver promet d’être rigoureux. Depuis quand n’avait-on vu le vin geler dans les verres ? N’écoutant que son coeur, Louis XVI ordonne de brûler du bois dans Paris et permet aux pauvres d’entrer dans les cuisines de Versailles, d’y manger et d’emporter des braises.
Le 25 décembre, après la messe, il leur fait même servir une collation au bosquet d’Apollon, au grand effroi de Marie- Antoinette. Le peuple de Paris saura s’en souvenir, faisant élever un mois plus tard, au coeur de la capitale, un immense obélisque de neige et de glace, « monument modeste et glorieux pour le plus charitable des rois »…
Du baptême de Clovis (496) au premier récital de Mozart à la cour de Versailles (1763), du naufrage de la Santa Maria de Colomb (1492) à l’attentat de la rue Saint-Nicaise contre Napoléon (1800), Henri Pigaillem fait revivre treize Noëls de l’Histoire.
Et nous convie à réveillonner avec Voltaire ou à fraterniser dans les tranchées avec les soldats allemands, le temps d’une trêve, par un soir de décembre 1914… »
« Les plus beaux Noëls de l’Histoire », Henri Pigaillem, Poche, 2021, 216 p.
Bambou
10 octobre 2021 @ 06:18
Je vous le disais….les fêtes approchent…!!!
Abricote
10 octobre 2021 @ 11:26
En parlant des fêtes qui « approchent » je trouve précoce et c’est un euphémisme de commencer à poser les décors en ville depuis le 30 septembre 🙃 c’est de plus en plus tôt…
Je ne me sens pas du tout dans l’ambiance de Noël 🎄
Actarus
10 octobre 2021 @ 07:35
« Le peuple de Paris saura s’en souvenir »… et avait déjà la mémoire hyper courte pour avoir tuer le roi dix ans plus tard !
Actarus
10 octobre 2021 @ 07:37
Tué***
Je reprends un café… 🥴
Pensées pour « jean-marie » qui faisait plein de fautes d’autres gaffes et qui nous a quittés il y a des années.
Beque
10 octobre 2021 @ 08:06
En ce jour de Noël 498, la bonne ville de Reims est en effervescence : le grand roi Clovis va recevoir le baptême de Rémi, évêque de la ville. Pour l’occasion les places publiques de la cité sont couvertes de tentures de couleurs, les églises décorées de courtine blanche. Le roi s’avance humblement vers la « piscine », l’évêque l’interpelle alors et déclare : « Courbe la tête, ô Sicambre, adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré ». A sa suite, 3 000 guerriers francs se font baptiser de la même manière.
Le baptême de Clovis a fait figure d’événement inaugural de l’histoire de France. Le général de Gaulle répondait, en 1959, à un journaliste qui lui demandait pourquoi il faisait référence aux 1500 ans et pas aux 2000 ans de l’histoire de France : « Pour moi, l’histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L’élément décisif pour moi c’est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l’histoire France à partir de l’accession d’un roi chrétien qui porte le nom des Francs ».
Jacques Chirac déclara dans son allocution à Jean-Paul II le 20 janvier 1996 : « En septembre prochain nous célébrerons, en votre présence, le 1500e anniversaire du baptême de Clovis, qui a été sans doute l’un des actes fondateurs de la France. »
Leonor
10 octobre 2021 @ 14:41
Beque, j’apprécie beaucoup de vous lire.
Mais là, je vais vous contester. Veuillez ne le prendre que comme une discussion, et non une mise en cause de votre personne, je vous prie.
Ce que vous écrivez, Beque, et ce qu’en ont dit le général De Gaulle et Jacques Chirac, c’est à la fois vrai et faux.
Vrai, car c’est en tout cas aussi ce qu’on nous a toujours enseigné à l’école de la République , histoire de bien nous enfoncer dans la tête le » récit national », terme retenu actuellement par les historiens. Et l’essentiel des Français a avalé ça, et y croit dur comme fer.
Vrai encore , car ce récit forgé sous la IIIe République, De Gaulle avait d’excellentes raisons de le reprendre et de le clamer après la guerre, afin de réunifier une nation en grand danger, et ce en maintenant et glorifiant les grands mythes nationaux .
Mais faux par omission.
D’abord, les Gaulois étaient en fait des Celtes .
Qui s’étaient presque entièrement romanisés après avoir été complètement défaits, puis occupés, d’où le terme Gallo-Romains.
Clovis ( Hlodwig >> Ludwig >> Ludovic >> Louis) était , oui, un Franc. Un Franc Salien.
Et les Francs , tous les Francs, étaient des Germains.
Ca peut faire sauter en l’air . Il n’empêche : c’est un fait . Et ça, ça n’a pas été bien beaucoup signalé dans ce fameux récit national.
Et notre pays porte leur nom, comme l’a fait notre monnaie avant l’Euro.
La France, par définition, n’existait pas encore en tant que telle, en tant qu’Etat, lorsque Clovis se mit en marche, depuis la région de l’actuelle Tournai .
En battant d’abord d’autres Francs, ses cousins … germains ( Tolbiac ).
Puis en se faisant baptiser , et donc, tous ses guerriers avec lui, comme d’usage à l’époque. Par foi, croyance ? Certes non. Mais par intérêt politique bien compris : l’Egise commençait à devenir une puissance sérieuse dont il valait mieux avoir l’appui.
Ensuite, au programme : la conquête du Nord du pays que nous appelons actuellement France. ( Soissons, le vase , etc …)
Puis la conquête du Centre ( Vouillé-la-Bataille) , et tant qu’à faire, de toute l’Aquitaine jusqu’aux Pyrénées .
C’est moins romantique et moins cocorico que ce fameux récit national qu’on nous a fait gober. Mais c’est plus réel.
Et oui, c’est bien , pourtant, en effet, le début d’une histoire d’où finira par advenir la France .
Beque
11 octobre 2021 @ 16:49
Leonor, Je ne suis pas assez compétente en Histoire pour pouvoir vous répondre mais d’autres internautes sauront peut-être argumenter. Je ne faisais que citer les paroles de de Gaulle et de Chirac.
Leonor
12 octobre 2021 @ 18:01
Oui, je sais bien, Beque, que vous citiez De Gaulle et Chirac, vous l’aviez précisé, et je ne vous le reproche en rien. Comme dit, ils avaient leurs raisons, chacun en son temps, raisons tout à fait valables sous l’angle politique .
Mais comme mes origines sont plurielles ( en Europe), et que ma famille est devenue encore beaucoup plus internationale, je ne peux ni ne veux voir l’Histoire que d’un point de vue français. D’où la lecture très critique que je fais, comme de notables historiens, de ce qu’on nomme » le récit national », qui n’est qu’ UNE manière de voir les choses
Bien cordialement à vous – que j’aime lire, comme je vous le disais précédemment .
L.
HRC
13 octobre 2021 @ 22:53
juste une nuance géographique, Leonor.. L’Eglise catholique et romaine commençait à devenir une puissance dans les premières terres franques , mais elle l’était déjà bien plus au sud dans les régions urbanisées, en particulier en Provence où les Burgondes venaient de s’installer, Clermont, Tours, Saintes, Bordeaux et autres, même si ces cités avaient décliné. Comme ça tentait Clovis.. Dumézil fils dit mieux que moi le choix de Clovis entre Rome et les chrétiens qui suivaient Arius quant à la nature du Christ. Dont les Burgondes et les Wisigoths, justement.
HRC
13 octobre 2021 @ 23:02
nb : ceux qui trouvent le plus en ce moment sur les Celtes, ce sont les archéologues allemands, et danois. Tous mes voeux les accompagnent dans cette voie.
Pascal
10 octobre 2021 @ 09:58
Réveillonner avec Voltaire ? Non merci .
Il nous reste le baptême de Clovis et le réveillon dans les tranchées beaucoup plus symboliques ,merci à Beque pour son récit au sujet du premier .
Mais le second ,qu’en sait- on exactement et pourquoi en a-t’on parlé si tardivement ?
Pascal
10 octobre 2021 @ 09:59
Mais je ne voudrais pas avoir l’air de critiquer ce livre que je n’ai pas lu mais dont le principe me semble intéressant.
Beque
10 octobre 2021 @ 13:09
C’est le baron Grimm, proche des Encyclopédistes, qui avait présenté la famille Mozart à la Cour, en décembre 1763, se répandant sur les talents de Wolfgang. A la fin du repas, Louis XV demande à entendre le jeune Mozart jouer de l’orgue à la chapelle royale. Et est stupéfait.
Marie-Saintonge
10 octobre 2021 @ 12:23
En ce qui concerne les récits de fraternité pendant la guerre de 14, j’ai le souvenir d’un grand-père qui dans le bourbier des tranchées s’est retrouvé auprès d’un soldat allemand blessé et mourant. Celui-ci parlant français lui a demandé de prendre les papiers et photos qu’il portait sur lui et de les envoyer à sa famille.
Ce qui fut fait après la guerre. Et tout ça pour recommencer 20 ans après.
Danielle
10 octobre 2021 @ 13:10
Un livre intéressant.
Leonor
10 octobre 2021 @ 14:49
Noël, déjà ! Je ne vais quand même pas déjà vous mettre , comme musique, les standards habituels !
Alors, ici :
L’un des Noëls de Louis-Claude Daquin , XVIII e siècle . A l’orgue. Une petite merveille :
https://www.youtube.com/watch?v=aRlbVbAwqeU&ab_channel=L%27Orgue%2CleGrand
Bon dimanche !