Parution du livre « L’exécution du roi. 21 janvier 1793 » par Jean-Clément Martin. En voici le résumé : « Le 21 janvier 1793, à Paris, Louis XVI est guillotiné publiquement.
L’événement est considérable par sa radicalité. Henri III et Henri IV avaient été assassinés; Louis XVI est exécuté au terme d’un jugement rendu au nom de la nation et de la République.
La Révolution est victorieuse. Elle s’était réalisée peu à peu depuis 1789, quand le roi avait dû réunir les États généraux. D’affrontements en crises, elle s’était affirmée contre le monarque jusqu’à le chasser du trône le 10 août.
Le 21 janvier marque une nouvelle ère pour le pays, ainsi que pour les pays européens : ce qui s’accomplit ce jour-là se veut exemplaire pour les peuples désireux de se libérer des princes et des rois. Conséquence inattendue, la guerre se généralise à tout le continent.
La détermination nécessaire pour en arriver là explique le titre de ce livre : outre le fait que le mot « exécution » désigne une peine capitale appliquée après sentence d’un tribunal et évoque une destruction délibérée, il désigne plus largement une opération effectuée en appliquant des règles et des procédures, réalisée au terme d’un projet mûri.
Pendant plusieurs mois, en effet, les Français hésitèrent à fixer le sort du souverain déchu et se déchirèrent d’abord pour définir les modalités du procès, ensuite pour savoir s’ils allaient le tuer. L’exécution légale a été un choix extrêmement difficile à faire, qui a laissé plus de traces mémorielles que l’acte lui-même.
C’est pourquoi, l’ouvrage s’intéresse plus aux querelles et aux rapports de forces entre groupes révolutionnaires, qu’à l’examen de la responsabilité du roi et à sa personnalité. À côté du destin tragique de Louis XVI et de la rupture du lien du pays avec la monarchie en janvier 1793, la France se cherche entre Révolution et République dans ces mois d’automne-hiver 1792-1793 : c’est là que se trouve le cœur du livre. »
« L’exécution du roi. 21 janvier 1793 », Jean-Clément Martin, Perrin, 2021, 300 p.
Régine ⋅ Actualité 2021, Bourbon, France, Livres 44 Comments
Pascal🍄
13 janvier 2021 @ 06:25
Sur le plan personnel ce fut une tragédie.
Sur le plan public ce fut une durable cause de clivage entre les Francais et le péché originel de la République française.
Je ne sais s’il vaut mieux l’exorciser ou l’oublier.
Muscate-Valeska de Lisabé
13 janvier 2021 @ 17:09
C’est du passé.
Il faut en faire ce qu’on fait du Passé.
L’archiver.Et fermer le tiroir à clefs.
Gilles de Bise
13 janvier 2021 @ 09:11
Cela me rappelle fortement l’exécution « règlement de compte » le 25 décembre 1989 du président roumain Ceaușescu et de son épouse Elena. Jugés en quelque dizaines de minutes, en direct sur les chaines TV par un tribunal « révolutionnaire » autoproclamé, condamnés à mort sans appel et exécutés dans la cour, fusillés, quelques minutes plus tard.
Cosmo
13 janvier 2021 @ 22:26
Comparer Louis XVI à Ceausescu me parait bien hasardeux. Louis XVI ne fut jamais un tyran mégalomane et criminel, au contraire.
Gilles de Bise
14 janvier 2021 @ 14:32
@Cosmo. Tout à fait d’accord avec vous! Je n’ai pas eu l’intention de comparer Ceaușescu à Louis XVI, mais les méthodes de condamnation et l’exécution des deux chefs d’Etat.
Baboula
13 janvier 2021 @ 22:36
Absolument incomparable,en aucun point . La famille royale a été un otage monnayable pour des négociations avec la coalition . Le roi a été exécuté après 5 mois de détention . Mais j’arrête là,vous connaissez très bien l’histoire .
Karabakh
14 janvier 2021 @ 05:33
À moi, cela me rappelle surtout que les deux compères roumains portaient des charges avérées et surtout, très lourdes. Louis XVI était finalement bien innocent. La comparaison, toute franco-française, n’est pas la meilleure.
Noëlle Gaël
13 janvier 2021 @ 10:05
Quelle horreur ! Ne pouvait-on simplement, si on n’en voulait plus, exiler le roi de France au lieu d’une exécution aussi barbare, également infligée à la reine Marie-Antoinette et des mauvais traitements infligés aux enfants, dont le dauphin est mort.
Je n’ai jamais compris comment on pouvait en arriver là…
Jean Pierre
13 janvier 2021 @ 10:07
L’exécution de Louis XVI n’était pas la première exécution d’un monarque. Charles I, y était passé avant.
Mais si la mort de Charles I met fin à la guerre civile anglaise autant celle de Louis XVI va l’encourager en particulier en Vendée.
Gatienne
13 janvier 2021 @ 17:37
L’instauration du Commonwealth of England qui fit suite à l’exécution de Charles l ne marqua pas la fin des guerres civiles. Elles se sont poursuivies, notamment en Irlande et en Écosse, entre les forces parlementaires et leurs opposants, dans le cadre de ce que l’on appelle aujourd’hui la troisième guerre civile anglaise.
Le pouvoir était alors détenu par le Parlement et le Conseil d’Etat.
Ce n’est qu’après la dissolution forcée de ces instances et une fois qu’Oliver Cromwell fut promu Lord Protecteur du Commonwealth d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande que la paix revint pour une courte période de 6 ans.
La mort de Cromwell remit tout à plat et conduisit à une restauration de la monarchie, définitive cette fois-ci.
Ghislaine GLP
13 janvier 2021 @ 18:08
Jean Pierre pas seulement en Vendée le Morbihan en a pris hélas sa part .
Le Champ des Martyrs à Auray restera pour beaucoup d’entre nous , un génocide . Alors on m’a argué , car je l’ai rappelé plus d’une fois ici , qu’hoche ne pouvait s’encombrer de prisonniers donc l’exécution était au bout de la marche forcée de Quiberon jusqu’à Auray par les prisonniers affamés , blessés pour la plupart . Sur le trajet on sortait les femmes , enfants , vieillards présumés être complices des Chouans . La plupart ne parlant que breton se demandaient ce qui se passait /
Quelle honte !
Les miens ont été pour moitié blancs et bleus , il en reste encore des traces …
Noëlle Gaël
19 janvier 2021 @ 19:38
La prochaine fois que je visiterai le Morbihan, adorant entre autres Quiberon et la barre d’Etel, Erdeven, je me rendrai au Champ des Martyrs à Auray (très jolie petite ville, où le commerce est florissant, autrement que dans ma ville alsacienne), si toutefois les habitants connaissent l’endroit. J’ignorais ce pan de l’histoire du Morbihan.
Noëlle Gaël
19 janvier 2021 @ 19:39
J’ignorai (sans S bien sûr).
Alix-Emérente
13 janvier 2021 @ 12:00
Même s’il y a presque 230 ans, une certaine population française était très malheureuse, miséreuse, vivait dans l’injustice et les souffrances, j’ai toujours abhorrer cette période de la Révolution, de la Terreur, etc… pleine de haine et d’atrocités, de destructions, de massacres et de bestialité. Anéantissant une famille royale qui a payé pour les erreurs des régimes précédents, avec férocité par des êtres impitoyables et sanguinaires, un peu comme la famille du Tsar en Russie…
Guy Coquille
13 janvier 2021 @ 16:17
La France avait le niveau de vie le plus élevé d’Europe.
Muscate-Valeska de Lisabé
13 janvier 2021 @ 17:10
Oui.
Leonor
13 janvier 2021 @ 17:59
Je partage totalement votre avis, Alix-Emérente .
La Révolution française a été une guerre civile .
» Liberté, Egalité, Fraternité », c’est une imposture.
Or, c »est comme une période-phare de l’humanité que la République nous a vendu cette partie de l’histoire de France, via essentiellement l’école de la république, et accessoirement, en 1989 encore, via les festivités ahurissantes du Bicentenaire.
Sans compter qu’en a découlé un siècle de troubles divers . Un siècle !
Pascal🍄
14 janvier 2021 @ 13:06
Leonor
Je suis totalement de votre avis ,j’ai plaisir à le lire .
Ce n’est pas en proclamant que l’histoire de France commence en 1989 comme certains paraît-il qu’on fera avancer les choses et en particulier une forme de cohésion nationale.
Les sous jacents sont bien plus profonds que les idéologies politiques.
Noëlle Gaël
19 janvier 2021 @ 19:41
La Révolution n’est pas un événement historique glorieux de notre pays, surtout avec l’exécution du couple royal, l’emprisonnement de leurs enfants, qui a conduit à la mort du malheureux petit dauphin.
Caroline
13 janvier 2021 @ 12:27
Trop affreux !
Ce livre n’ est point destiné aux ‘ âmes sensibles ‘ !
Muscate-Valeska de Lisabé
13 janvier 2021 @ 17:10
La couverture est une erreur.
Ciboulette
13 janvier 2021 @ 12:59
J’ai vu plusieurs fois le film » Ridicule » et je pense qu’il reflète bien l’esprit qui régnait à la Cour : une poignée de privilégiés qui ne pensaient qu’à eux , et un roi sous influence , complètement coupé de son peuple .
Il est évident qu’aujourd’hui , on ne l’aurait pas tué , peut-être exilé .
Les autres monarques européens ont pris peur , la guerre est compréhensible .
Louis XVI a connu un sort tragique que je n’approuve pas , je crois aussi qu’il a payé pour son prédécesseur Louis XV .
Leonor
13 janvier 2021 @ 13:50
Vous savez, chère Ciboulette, le monde n’est pas meilleur aujourd’hui qu’alors.
On exécute toujours.
Le tsar Nicolas II, Ceaucescu, Khadafy, les fatwas. Constantin de Grèce et le shah d’Iran ont fui leur pays , faute de quoi, ils y risquaient leur vie et celle de leurs familles . Entre autres.
On ne va pas pleurer sur Ceaucescu et Khadafy; mais le fait est que les exécutions , ça existe toujours.
luigi
13 janvier 2021 @ 13:59
@ Leonor : Kadhafi ;-)
Bambou
13 janvier 2021 @ 14:40
Certains avaient poussé le bouchon un peu loin….excusez l’expression, mais cela résumé l’exaspération du peuple, notamment en Roumanie…!!!
Ciboulette
13 janvier 2021 @ 15:31
Les deux derniers que vous citez, Leonor , ont mérité leur sort , car tous deux étaient des crapules .
Robespierre
13 janvier 2021 @ 14:20
Je pense mais je peux me tromper, que l’exécution de Louis XVI a été une des causes pour laquelle Charles X et Louis-Philippe ont promptement pris la poudre d’escampette quand le peuple s’est révolté, en 1830 et 1848.
Mer Limpide 🌊
13 janvier 2021 @ 15:34
C’est une histoire à en perdre la tête !
COLETTE C.
13 janvier 2021 @ 15:37
Un livre sous un jour nouveau;
HRC
13 janvier 2021 @ 19:37
Dire qu’il avait commencé avec Turgot comme ministre.
Actarus
13 janvier 2021 @ 21:37
Trois cent pages pour raconter cette « image du monde » à travers laquelle l’actualité princière est loin d’être heureuse… J’ai envie de bonheur et de bonnes nouvelles, je ne le lirai donc pas. Ce n’est que mon « point de vue ». ;-)
Ciboulette
14 janvier 2021 @ 18:08
Alors , prenez l’avion , venez chez moi et je vous raconterai des histoires à vous tenir les côtes . . .demandez à Muscate , elle est venue . . .et ne voulait plus repartir !
HRC
14 janvier 2021 @ 11:44
Louis XVI a été jugé par la Convention, élue sur des règles différentes de celles restrictives de la Législative, et donc très différente socialement . Et dans un contexte de guerre difficile contre des armées auxquelles s’étaient joints les royalistes émigrés à Coblence.
Les Girondins, devenus les modérés de cette assemblée, n’ont pas osé demander seulement la prison directement, mais seulement « la mort avec sursis ».
c’est dire l’opinion dominante.
Naucratis
14 janvier 2021 @ 12:23
À ce contexte, il faut ajouter celui des massacres de septembre 1792 durant lesquels se déroule l’élection. Il explique aussi une faible participation à l’élection, pourtant au suffrage universel, qui ne dépasse guère 10%.
Cette convention n’est donc guère représentative et, hélas, encore moins en tant que tribunal, fonction pour laquelle elle n’a pas été élue.
HRC
14 janvier 2021 @ 12:38
10% ? je ne me souviens pas de ce chiffre, mais je ne discute pas.
Abstentions par prudence ? oui c’est bien possible !!
Mais on revient toujours au contexte de guerre et de tensions sur la constitution civile du clergé, entre autres. Surtout à Paris.
Je ne fais que constater la prudence de Brissot, Naucratis, je ne la commente pas.
mariejeanne
14 janvier 2021 @ 12:21
La révolution française fut une période tragique. La guillotine a marché sans discontinuer, une pure horreur. Mais hélas en cette période internationale, ces horreurs perdurent, l’homme veut régner par n’importe quelle force. Rien n’a changé.
Muscate-Valeska de Lisabé
14 janvier 2021 @ 17:03
Aucun animal n’exerce une cruauté plus méprisable que celle de l’humain,ou prétendu tel.
Ciboulette
14 janvier 2021 @ 18:10
La guillotine est au placard , mais d’autres manières et instruments plus sophistiqués l’ont remplacée . . .
a
15 janvier 2021 @ 12:57
Dans quelques jours les descendants de l’ancien deuxième ordre se montreront, tristes et compassés à la messe commémorative. Ils oublieront que l’obscurantisme et l’égoîsme de leurs ancêtres et d’un haut clergé complice, ont entravé le bon sens et l’intelligence du Roi dans le gouvernement du royaume
Ajouté aux inconséquences de sa femme Louis XVI n’était certainement pas « le bien servi ».
aubert
15 janvier 2021 @ 14:22
a = aubert
siobhan
15 janvier 2021 @ 15:02
Je sais bien qu’il est de bon ton d’accabler le clergé présent, ancien et futur des pires turpitudes mais enfin parler de leurs descendants me semble un peu excessif, la reproduction n’étant pas leur activité principale.
En effet, le second ordre c’est le clergé.
pour rappel
1er ordre la noblesse
2ième ordre le clergé
3ième ordre le tiers état
Naucratis
16 janvier 2021 @ 12:22
Non, Aubert a raison, le premier ordre, toujours à droite du roi aux États généraux, est le clergé. C’est assez logique. La noblesse constitue le deuxième ordre, le tiers état le troisième.
aubert
19 janvier 2021 @ 12:54
merci
Pascal
15 janvier 2021 @ 17:42
Oui .
Je crois qu’il a essayé de sauver le navire mais qu’il avait affaire à trop fortes parties :le haut clergé , la haute noblesse , ces « Messieurs du Parlement » et la haute bourgeoisie (peut être pas la plus féroce) , et peut être aussi la Reine en effet.
Le « Peuple » ne fut dans cette affaire que la cinquième roue du carrosse et je n’ai jamais pensé que les gens des campagnes étaient farouchement républicains, ils ont navigué avec le vent et comme ils pouvaient .