Très intéressante biographie que celle consacrée à Louis XIX sous la plume de François de Coustin. Louis XIX, le grand oublié de l’Histoire de France, auquel on fait référence en précisant qu’il était le neveu du roi Louis XVI, le neveu du roi Louis XVIII, le fils du roi Charles X ou encore l’époux de Marie Thérèse, fille de Louis XVI.
Pourtant lorsqu’il voit le jour à Versailles en 1775, le prince Louis-Antoine de Bourbon représente alors l’avenir de la dynastie puisque le roi Louis XVI et la reine Marie Antoinette n’ont pas encore de descendance.
Parti en exil à 14 ans, ayant grandi en Angleterre et en Courlande, il épouse Marie Thérèse, la fille rescapée de la Révolution du roi Louis XVI. Une union heureuse qui n’aura pas de postérité.
Après 25 ans d’exil, le duc d’Angoulême revient enfin en France où règnent successivement son oncle le roi Louis XVIII ancien comte de Provence, puis son père le comte d’Artois devenu roi Charles X.
Bon soldat, auréolé de la victoire du Trocadéro, ce prince timide et discret, était séduit par les idées libérales et donc en opposition avec son père.
En 1830, son père le roi Charles X décide d’abdiquer que pour garantir un futur à la monarchie en la personne de son petit-fils Henri V, fils du duc de Berry. Le duc d’Angoulême est contraint à l’abdication, lui qui implorait son père de le laisser régner « deux heures ». Louis-Philippe deviendra roi des Français avec la monarchie dite de Juillet.
Louis XIX comme l’explique l’auteur était un « roi né », il fut considéré par ses contemporains comme un « roi niais » mais fut en définitive un « roi nié ».
Il s’éteignit loin de cette France qu’il avait en somme peu connue en 1844 à Goritz où il repose.
Une biographie qui éclaire sur la destinée d’un prince méconnu et oublié avec des notes complémentaires fort intéressantes pour les passionnés de l’Histoire de France.
« Louis XIX, duc d’Angoulême », François de Coustin, Perrin, 2017, 480 p.
Jul
15 janvier 2018 @ 06:08
Un ouvrage passionnant. François de Coustin a très bien décrit la personnalité de ce prince qui a connu Versailles puis l’émigration, a souffert de la division et des conflits entre Français. Quand, grâce aux alliés, il est revenu en France, le Duc d’Angoulême puis Dauphin a fait siens les mots d’ordre de Louis XVIII voulant imiter Henri IV, soigner les cicatrices de la Révolution et de l’Empire, pour concilier les fidélités différentes au nom d’un idéal commun qui nous dépasse tous, la grandeur de la France. Un prince bien-intentionné même s’il fut aussi parfois maladroit. Au vu de sa Foi, de sa fidélité aux principes de ses prédécesseurs, de sa charité pour les Français les plus démunis, de sa compréhension des affaires de l’Etat, de son sens du devoir, je suis convaincu que Louis XIX aurait été un bon roi, même si lui-même n’avait pas cette ambition, vu son tempérament. Il était trop réservé.
J’ai particulièrement savouré les passages (trop brefs) sur ses séjours à Pyrmont (Allemagne), l’évocation de l’enfant que la duchesse d’Angoulême et lui ont perdu en 1813, sur les tractations en vue du mariage de Charles X avec la Reine d’Etrurie.
Nicolette
15 janvier 2018 @ 07:21
Je ne savais pas que le couple avait perdu un enfant. On lit plutõt que le duc d’Angoulême était impuissant ?
Jul
16 janvier 2018 @ 17:55
Le livre nous permet de découvrir que le Duc d’Angoulême s’était épris de dames dans différents pays ;) et que ces amours furent réciproques semble-t-il.
Damien B.
15 janvier 2018 @ 12:01
Merci Jul, j’ignorais l’existence de cet enfant très certainement mort à la naissance.
Jul
16 janvier 2018 @ 17:53
Oui, j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une fausse couche de Madame la Duchesse d’Angoulême.
Robespierre
15 janvier 2018 @ 13:12
Un enfant ? On a toujours dit que le duc d’Angoulême était impuissant.
Mary
15 janvier 2018 @ 15:33
Pas impuissant donc ?
WendyA
15 janvier 2018 @ 17:02
J’ignorais également qu’ils avaient eu la douleur de perdre un enfant.
Il me semble qu’André Castelot dans son ouvrage sur Madame Royale parle de l’impuissance du Duc d’Angoulême et même d’une union non « consommée »… La Duchesse d’Angoulême a d’autre part spécifié dans ses dernières volontés qu’elle défendait qu’on procède à l’autopsie de son corps…afin que nul ne sache qu ‘elle était morte vierge, et préservant peut-être ainsi la mémoire de son époux ?
Robespierre
16 janvier 2018 @ 12:45
Oui, André Castelot dit dans sa bio de Madame Royale que l’union ne fut jamais consommée, parce que son mari était impuissant. Il dit aussi que ce fut un mariage très heureux.
Gérard
17 janvier 2018 @ 02:39
On a parlé de deux fausses couches à une dizaine d’années d’intervalle mais rien ne fut officiel.
JAusten
16 janvier 2018 @ 12:03
cher Jul, vous m’avez donné envie de lire ce livre :)
Jul
16 janvier 2018 @ 17:52
Ah vous m’en voyez ravi JAusten :)
AUDOUIN
15 janvier 2018 @ 06:37
Une coquille dans le texte introductif: le Duc d’Angoulême est mort en 1844, et non en 1884.
AUDOUIN
Bambou
15 janvier 2018 @ 06:51
Mariage entre cousins très germains……! Consanguinité assurée.
Actarus
15 janvier 2018 @ 07:20
Si je peux rectifier, il est mort en 1844 et non en 1884. Bonne semaine à tous.
AnneLise
15 janvier 2018 @ 08:18
Merci de nous avoir signalé la parution de cet ouvrage, certainement fort intéressant, sur un personnage finalement peu connu et qui d’après le résumé du livre et la description qu’en fait Jul, mériterait de l’être davantage et aurait peut être en régnant changé le cours de l’histoire.
neoclassique
15 janvier 2018 @ 08:38
il y a un grosse coquille sur la date de mort du prince: il s’agit de 1844 et non pas 1884
Thibaut le Chartrain
15 janvier 2018 @ 09:15
En plein accord avec Jul, un ouvrage passionnant qui met en lumière celui qui eut pu être un grand Roi.
Bien sûr, c’est en 1844 (et non 1884) qu’il est décédé.
Kalistéa
15 janvier 2018 @ 10:30
Quel « homme » !
Matthias
15 janvier 2018 @ 10:37
Un livre qui sera surement passionnant. Par contre Régine, le comte de Marnes est mort en 1844 et pas en 1884 ;)
Robespierre
15 janvier 2018 @ 13:15
C’était un très brave homme. Il adorait sa femme, et il lui mangeait dans la main, euphémisme pour « elle portait la culotte ». D’ailleurs Napoleon ne s’y était pas trompé qui disait « c’est le seul homme de la famille ». Les mémoires de la comtesse de Boigne ne peignent pas la fille de Louis XVI sous un jour sympathique.
Cosmo
15 janvier 2018 @ 13:16
Le duc d’Angoulême n’était pas le plus antipathique de la famille. Sa victoire du Trocadéro le laissait dubitatif et il avait le bon goût de ne pas s’en vanter.
Si son père n’avait pas scié la branche sur laquelle était assisse sa famille, il aurait probablement fait un souverain acceptable, aux opinions libérales.
Nulle part on ne parle d’un enfant né du couple Angoulême. Souvent de fausses-couches ! Il est intéressant de savoir d’où cet auteur tient l’information.
Pour certains sur N&R, cet ouvrage ne doit pas avoir grande valeur car il n’est pas écrit par un historien, selon leurs critères. Mais il est probablement fort intéressant à lire. Il est bon de voir des personnages secondaires de l’histoire mis en avant.
Brigitte - Anne
15 janvier 2018 @ 14:00
Cela donne envie de lire ce livre ! Je note les références . Merci pour le lien .
ODILE94
15 janvier 2018 @ 14:03
Je vais me procurer ce livre car je viens de lire MOUSSELINE LA SERIEUSE (J’étais la fille de Marie-Antoinette) de Sylvie Yvert et je voudrais en savoir plus sur Louis XIX.
« Avec beaucoup de sensibilité et de délicatesse,Sylvie Yvert prête sa plume élégante à Mme Royale dans ce livre récit écrit à la première personne, pour raconter la vie aux douleurs indicibles d’une femme de France hors du commun » Le Figaro Histoire.
Francois
15 janvier 2018 @ 15:39
Je connaissais un peu cet homme
Pour avoir lu avec beacoup d’attention
la biographie de son épouse Madame Royale
Mais le tableau dressé de lui etait peu flatteur
Il faut parfois remettre les pendules à l’heure
ciboulette
15 janvier 2018 @ 15:46
Je ne le connaissais pas . Pourquoi Charles X l’a t -il écarté du trône ?
Cosmo
16 janvier 2018 @ 14:15
En fait le duc d’Angoulême, sous la pression paternelle, a renoncé au trône pour permettre à son neveu, Henri, duc de Bordeaux puis comte de Chambord, de devenir roi de France. Mais la déchéance de la dynastie ayant été proclamée et le duc d’Orléans proclamé roi des Français, Henri ne devint jamais roi de France.
Cosmo
gonauber
17 janvier 2018 @ 13:09
ciboulette, il ne faut pas relever que les plats !
Leonor
15 janvier 2018 @ 16:55
Eh bien ! Je ne connaissais pas du tout ce personnage.
A lire l’article, puis le commentaire éclairé de Jul, voilà qui éclaire un peu ma lanterne sur l’un des épisodes du XIXe siècle.
Ce XIXe siècle, auquel je n’ai jamais rien compris, et ce n’est pas faute d’avoir essayé.
C’est comme si les Français avaient, en un siècle, essayé tous les régimes possibles, en alternant chaque chose et son contraire. Une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Donc, merci pour l’article, merci Jul. Et voilà un livre dont le sujet sort de l’ordinaire, au lieu de ressasser les vieilles lunes qui font vendre.
beji
15 janvier 2018 @ 17:52
J’ignorais aussi la perte d’un enfant,le duc étant soi disant impuissant;de même que son
union qualifiée d’ heureuse avec son épouse.
COLETTE C.
15 janvier 2018 @ 18:00
J’ignorais moi aussi qu’il avait perdu un enfant, pour la même raison que celle évoquée par NICOLETTE.
Erato
15 janvier 2018 @ 18:45
Je fais mienne la conclusion d’une recente analyse de ce remarquable ouvrage : « Louis XIX, roi durant quelques minutes, est un des grands oubliés de l’histoire. Lire ce bel ouvrage revient à le tirer de l’exil profond dans lequel l’a plongé la dramaturgie de son temps »
Danton
15 janvier 2018 @ 22:48
Et les voeux de Louis XX ?
Lionel
15 janvier 2018 @ 22:55
Toujours la même erreur qu’il est lassant de devoir corriger. Le prince ne s’appelait pas « Louis-Antoine de Bourbon », fiction anachronique popularisée par le net et ses pratiques américanisées. Il est né Mgr N. d’Artois, duc d’Angoulême et baptisé Louis-Antoine dix ans plus tard. Pas de « Louis-Antoine de Bourbon ». Il n’a jamais signé de ce nom.
Régine
16 janvier 2018 @ 10:53
C’est ainsi qu’il est pourtant nommé dans cette biographie
Lionel
16 janvier 2018 @ 20:37
Certes. Cela n’en reste pas moins une erreur.
AUDOUIN
18 janvier 2018 @ 08:44
Né d’Artois en 1775, petit-fils de France, titré duc d’Angoulême , il devient fils de France en 1795 quand son père accède au rang de premier successible. Il cesse alors de s’appeler d’Artois qui est une appellation de cadet. Il ne signe plus que Louis-Antoine. En 1824, il est fils aîné de France, dit M.le Dauphin ou Mgr le Dauphin. En 1830, il débarque à Cowes sous le titre de comte de Marnes. Il n’en changera plus. En 1836, à la mort de son père, il écrit à tous les souverains une lettre dans laquelle il précise que « devenu chef de la Maison de Bourbon », il garde le titre de comte de Marnes et signe « Louis, comte de Marnes ».
AUDOUIN
Amelie
23 janvier 2018 @ 17:19
Étonnant que sa famille ne soit pas inquiété pour sà fertilité ou impuissance comme ce fût le cas pour son oncle et défunt beau – père en 1777.
olivier
16 mai 2018 @ 16:45
Il aurait pu faire un roi de transition, qui aurait pu faire évoluer le régime avec le suffrage universel, ce qui aurait maintenu les Bourbons jusqu’à Maintenant.