Parution du livre « Louis XV, l’inconnu bien-aimé« . Voici le descriptif de l’éditeur. Louis XV, né en 1710, roi de France de 1715 à sa mort en 1774, est un personnage inconnu ou, pour mieux dire, méconnu. Un mystère pour ses contemporains comme pour la postérité. Pour diverses raisons qui tiennent à son tempérament, à son enfance, à son éducation, aussi bien qu’à l’idée qu’il se faisait de l’exercice de l’autorité royale, il a été un silencieux. Il parlait peu, et très rarement en public. Il a écrit, mais il a fait détruire ou reprendre sa correspondance. Il a tenu absolument secrète une partie de son action politique et toujours tu les motifs de ses décisions. Ce secret s’est étendu à son entourage.
Les amis de Louis XV et ceux qui étaient à son service ont gardé un silence qu’ils eussent été mal avisés de rompre ; presque tout ce que nous pouvons lire aujourd’hui qui se présente comme Mémoires et témoignages, quelle qu’en soit l’apparence d’authenticité, a donc été écrit après coup, de seconde main, ou franchement inventé. Reprenant à son compte les attaques lancées par les ennemis de la monarchie absolue ou par les amateurs de scandale, une historiographie malveillante a peint ce roi comme un personnage veule, velléitaire et débauché, dominé par ses ministres et ses favorites, écrasé par le souvenir du Roi-Soleil, son arrière-grand-père.
En repartant des témoins les plus sûrs et des archives, Yves Combeau a écrit une biographie politique de Louis XV, qui s’inscrit en faux contre cette légende noire. Derrière les clichés, il a retrouvé le véritable Bien-Aimé : un homme brusque et affectif, intelligent et dur, qui se retranche derrière son mutisme ; un prince attaché à ses devoirs, animé, suivant ses propres termes, d’un » esprit de conseil, de justice et de raison « , et dont les desseins ne furent pas indignes du siècle des Lumières. (Merci à Anne P.)
« Louis XV, l’inconnu bien-aimé », Yves Combeau, Editions Belin, 2012
jul
26 mars 2012 @ 06:40
Ohhh, je crois que je vais m’offrir ce livre. Enfin un nouvel angle d’étude !
Heureusement qu’il y a des historiens qui continuent d’écrire l’histoire pour nous faire progresser ! Qui nous donnent des raisons d’aimer nos rois en montrant que les écrits du XIXème siècle ne sont pas forcément les Saintes Ecritures !
J’aimais déjà le Roi Louis XV. Il est vrai qu’il était raisonnable.
Par exemple en matière héraldique, même s’il a attribué le Duché d’Anjou en apanage à son petit-fils le Comte de Provence, jamais il n’aurait donné les armes de France à bordures de gueules à l’un de ses petits-fils tant que la branche de son oncle le Roi d’Espagne ne serait pas éteinte, car cela aurait entrainé une fâcheuse confusion.
Au contraire, il a donné aux Comtes de Provence et d’Artois des bordures de gueules dentelée et crénelée.
Damien B.
26 mars 2012 @ 07:57
Merci Anne P. de ce compte-rendu qui donne vraiment l’envie de lire cette biographie.
L’étude de la personnalité réelle de Louis XV constitue très certainement un sujet de recherche du plus haut intérêt.
Charlanges
26 mars 2012 @ 11:24
Un autre excellent ouvrage a été récemment publié sur Louis XV et je le recommande tout particulièrement à Jul, Damien et à tous ceux qui s’intéressent à ce roi. Il s’agit de » Louis
XV » de Manuel Del Perugia, paru en novembre 2011 aux éditions de Chiré. Il s’agit d’une réédition entièrement revue et corrigée d’un ouvrage déjà publié en 1975 et qui fait référence à de nombreux textes et documents inédits ou restés dans l’ombre. Une véritable somme de six cents pages sur un prince à propos duquel Voltaire a pu écrire : « Si Dieu envoyait sur terre un ministre de ses volontés célestes pour réformer nos abus, il commencerait par faire ce qu’a fait Louis XV ».
Damien B.
26 mars 2012 @ 12:48
Merci Charlanges !
Les biographies que j’ai pu lire jusqu’ici m’ont laissé un souvenir mitigé et une impression de « trop peu » qui seront certainement corrigés par l’ouvrage que vous conseillez.
Je ne connaissais pas cette citation très élogieuse de Voltaire.
Caroline
26 mars 2012 @ 14:08
Anne P.,bien merci pour ce nouveau livre d’histoire de France à lire! C’est l’un des plus beaux des Bourbons grace à ses traits réguliers!A la fin de sa vie,il est plutot détesté,donc l’inconnu mal-aimé!Est-ce vrai?
HRC
26 mars 2012 @ 14:12
de mémoire, il a dù jongler entre 2 courrants de pensée, d’un côté les Lumières/Encyclopédie de l’autre les conservateurs refusant toute évolution des 3 ordres regroupés autour des Parlements ou de certains parlementaires. A l’époque, l’aristocratie anglaise se maintenait en s’adaptant à la nouvelle économie, d’où les compliments qu’en fait Voltaire. Ce dont il tente de convaincre le Roi. La noblesse française était divisée sur ce sujet, comme on peut le lire dans les cahiers (de doléances) de la noblesse de 1788-89.
Lorenzo
26 mars 2012 @ 16:37
Merci Charlanges, je voulais également le recommander car c’est un excellent livre.
http://www.chire.fr/A-175789-louis-xv.aspx
Mélusine
26 mars 2012 @ 18:26
« Louis le bien-aimé », on pourrait également dire Louis le bien-aimant, en faisant allusion à sa vie amoureuse. Cet ouvrage le démentira-t-il ? A-t-on trop prêté à ce séduisant souverain ?
Princesse Alberta
26 mars 2012 @ 18:31
Je vais m’empresser de le commander. Après l’excellente biographie de Jean-Christophe Petitfils sur Louis XVI, j’espère y trouver la même mine d’or…
Louis XV préservait farouchement son intimité, d’où l’aménagement des fameux « petits appartements ». C’était un très bel homme- les portraits en attestent largement et Saint-Simon décrit son « coup de tête quand il se détournait pour regarder quelqu’un » et aussi un sportif. Excellent cavalier, il était aussi d’une agilité rare et aimait escalader les toits.
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas un fêtard. Il n’aimait pas la danse, même si il lui arrivait parfois de la pratiquer, et appréciait les petites réunions dans ses petits appartements. Sensuel, après de nombreuses années de fidélité à son épouse, qu’il engrossait régulièrement, il se laissa aller sans vergogne à son penchant pour le beau sexe, mais n’avait rien à voir avec un débauché. En outre, il était un père tendre et affectueux, lui qui avait été orphelin si jeune…
Sur le plan politique, c’est vrai qu’il était indécis, mais contrairement à la légende, très travailleur, bûcheur même et peu dépensier. Il avait organisé le célèbre « Secret du Roi ». des ouvrages ont été publiés là-dessus mais j’avoue avoir reculé devant l’austérité du sujet. J’avoue être plus calée sur la Du Barry.
COLETTE C.
26 mars 2012 @ 19:27
Un livre à découvrir, je connais peu ce roi.
Michel
27 mars 2012 @ 21:04
Louis XV le bien aimé! A la fin de son règne il était détesté par son peuple qui à l’annonce de sa mort était en liesse, le transfert de son corps vers Saint-Denis a dû se faire de nuit et à la sauvette, grande déchéance pour un roi débauché!
Cosmo
29 mars 2012 @ 22:10
Et dire que Philippe V d’Espagne attendit et spécula sur sa mort en vain!