Peut-être les deux. C’est l’énigme de l’homme qui ne savait pas être roi. On sait Louis XVI timide et maladroit dans ses relations. On le sait aussi solitaire, hésitant à donner sa confiance. Affectueux avec ses proches, il semble indifférent au reste du monde, courageux et dépressif, féru de sciences exactes et négligent. D’où cela lui vient-il ?
Sa vie est trop souvent lue à l’aune de sa fin et l’histoire est passée trop rapidement sur ses influences familiales. Certes on a rempli des bibliothèques sur ses relations conjugales, mais on a oublié le rôle de Louis XV, son impénétrable grand-père, ou celui de Louis-Ferdinand et Marie-Joseph, ses parents autoritaires, morts avant d’accéder au trône.
Qui se rappelle de son frère aîné, le duc de Bourgogne, mort à neuf ans après une longue agonie ? Sans parler de ses cadets, le cynique comte de Provence (il sera plus tard Louis XVIII) et l’irresponsable comte d’Artois (futur Charles X), éternels rivaux ?
Autant de relations qui ont alourdi l’exercice du pouvoir, aggravant la situation politique et économique du royaume. Elles donnent une illustration intime au règne de Louis XVI et jettent un éclairage inédit sur l’effondrement du régime.
Si les Bourbons ont le sentiment d’une destinée collective, on découvre que c’est aussi collectivement qu’ils ont participé à la ruine d’un édifice pluriséculaire ».
« Louis XVI et ses frères. Histoire d’une tragédie familiale », Emmanuel de Valicourt, Tallandier, 2025, 512 p.
Philibert
21 octobre 2024 @ 07:59
Mais que voilà qui promet d’être hautement intéressant !
En effet, je ne sais rien de Louis-Ferdinand et Marie-Joseph, les parents de trois rois, ni des relations des frères entre eux. Et je ne dois pas être le seul…
Rose
21 octobre 2024 @ 10:35
J’ai acheté ce livre hier ! Le début est prometteur avec une analyse de la personnalité du Dauphin ( proche de son grand-père le roi Stanislas, intelligent, instruit mais toujours en retrait ce qui, quand on est l’héritier du royaume de France est un handicap..). La personnalité de la Dauphine, en recherche de l’amour de son mari mais assez indifférente à ses enfants, est aussi un élément nouveau pour moi. Bref, pour le moment, le contenu répond à mes attentes.
Belle journée
Rose
Robespierre
21 octobre 2024 @ 12:42
Les parents des trois frères s’entendaient bien. Un jour le père, Dauphin de France , fut malade et on alla chercher un nouveau médecin qui ne connaissait pas l’identité de son patient. Il s’émerveilla sur la façon dont l’épouse s’occupait de son mari, et je il la qualifia de « bonne petite femme » ou quelque chose de ce genre, il croyait avoir affaire à un couple bourgeois logé au Palais.
Ils eurent 13 enfants mais 5 survécurent. Le dauphin, leur père mourut à 36 ans. C’était un homme dévot, qui réprouvait la vie de son père qu’il jugeait dissolue. Lui et ses soeurs appelaient Madame de Pompadour « Maman Putain ».
Le futur Louis XVI fut bcp influencé par son précepteur le duc de La Vauguyon et lui attribua quand il fut roi un très bel appartement. C’est lui qui appela chaque fils du Dauphin d’un adjectif commençant par « f ». J’ai retrouvé les 4 . Le Fin (le duc de Bourgogne qui mourut dans l’enfance), le Faible (le futur Louis XVI encore duc de Berry), le Faux (le comte de Provence futur Louis XVIII) et le Franc (le comte d’Artois futur Charles X). La Vauguyon avait 4 adjoints et l’instruction dispensée etait de haut niveau. Le futur Louis XVI était un élève doué. Geographie, physique, histoire, droit public, dessin, et mathématiques. Il apprit plusieurs langues : latin, allemand, anglais et italien et il lit les classiques . Son père était sévère avec lui et le privait de chasse au moindre relâchement. Il avait des préférences pour les sciences, et se passionna pour la serrurerie et l’horlogerie. Je crois qu’il apprit aussi l’espagnol.
Son frère le duc de Provence, très instruit aussi, bon latiniste et avec bcp d’esprit. Il troussait le madrigal et se piquait d’écrire, et faisant semblant de s’intéresser aux dames.
Le futur Charles X était un gai luron moins intéressé aux études. Il était frivole, aimait les fêtes et les femmes, actrices et grandes dames. Son épouse était une princesse de Savoie (qu’il n’aimait pas). Il eut un épisode galant avec l’actrice Madame Duthé et un jour qu’on le cherchait et ne le trouvait pas, un courtisan dit que le comte avait eu une indigestion de gâteau de Savoie et était allé boire une tasse de thé. Il versa dans la dévotion la plus profonde en Emigration et resta ainsi pendant son règne. Pas le temps de chercher quel ministre nommé par lui avait des entretiens avec la Vierge Marie.
Pour les superstitieux comme moi, je signale que Louis XV avait dit à quelqu’un que les ducs de Berry finissaient souvent mal et que le titre portait malheur. Je ne me rappelle plus les exemples qu’il donna . Louis XVI fut duc de Berry et confirma la malédiction.
Je pense que le livre en rubrique est intéressant.
Marie-Caroline de Bretagne
21 octobre 2024 @ 15:50
@Robespierre,
L’anecdote du thé et du gâteau de Savoie est savoureuse !
Vous ne mentionnez pas l’importance de la comtesse de Polastron dans la vie du comte d’Artois. Ce dernier s’éprit de cette dame du Palais de Marie-Antoinette, elle devint sa maîtresse puis sa compagne en exil jusqu’à sa mort en 1804. C’est elle qui, juste avant de mourir, lui fit promettre de vivre désormais en bon catholique. C’est probablement la seule femme qui fut réellement aimée par Charles X.
Robespierre
22 octobre 2024 @ 10:32
Oui bien sûr je connais l’épisode de Madame de Polastron. Mais je n’ai pas voulu faire un post trop long. Elle était le belle soeur de la fameuse duchesse de Polignac chère à la Reine. Elle tomba malade en Angleterre et si elle fit promettre à son amant de se consacrer à Dieu, c’est aussi peut-être par jalousie. Elle préférait le voir dans les bras du Seigneur que dans celui d’une autre dame . C’est un aspect, perfide je sais, du problème.
Robespierre
23 octobre 2024 @ 12:53
Ma réponse à votre post s’est perdue. Je vous disais que je me demandais si Madame de Polastron qui en effet sur son lit de mort fit promettre à son amant de se ranger, ne préférait pas voir celui-ci dans les bras de Dieu plutôt que dans ceux d’une remplaçante. Pour elle c’était facile de changer de cap au seuil de la mort. Le comte d’Artois avait encore tout sa vigueur et des décennies à vivre. D’autant plus que Marie-Thérèse, l’épouse légitime, décéda l’année suivante. Donc en se remariant, le roi ne commettait aucun péché.
Marie-Caroline de Bretagne
26 octobre 2024 @ 09:41
@Robespierre, Madame de Polastron aurait probablement apprécié de voir le comte d’Artois se remarier selon son rang.
Valois
21 octobre 2024 @ 16:48
C’est ce qui se dit mais dans ce cas, quelle perversité d’avoir ainsi titré son petit-fils.
Bambou
22 octobre 2024 @ 05:52
Ce livre me semble tout à fait intéressant. Charles X joyeux drille ? Qui l’eût crût ?
Je le note sur ma liste de Noël…
Presto
22 octobre 2024 @ 07:49
Robespierre, merci pour votre excellent commentaire, qui me donne encore plus envie d’acheter ce livre
Kalistéa
22 octobre 2024 @ 08:57
Cher Roby , j’en ai eu pour ma faim ce matin en buvant mon café au lait ! Merci pour tous ces détails passionnants que je ne connaissais pas moi qui ai déjà tant lu sur les rois et reines de France .
Robespierre
22 octobre 2024 @ 10:35
J’ai visité Versailles à l’âge de dix ans pour la première fois. Je pense que cela a dû être un choc pour moi. Et a dû éveiller ma curiosité. J’ai lu pas mal de mémoires, sur les occupants de Versailles.
Calliopé
22 octobre 2024 @ 22:20
L’entente entre le Dauphin et Marie-Josèphe fut réelle, mais prit du temps pour arriver. Le Dauphin avait épousé en premières noces l’infante Marie-Thérèse Raphaëlle, et le jeune couple tomba aussitôt très amoureux. Malheureusement, leur union fut brève, car la jeune Marie-Thérèse mourut à l’âge de 20 ans, quelques jours après avoir donné naissance à leur premier enfant, une petite fille prénommée comme sa maman. Inconsolable, Louis n’accepta de se remarier que sous la pression de Louis XV et de la Cour, et pleurait toujours la jeune infante dans les premiers mois de son second mariage. Il fallut toute la douceur et la patience de Marie-Josèphe pour lui faire gagner le cœur du Dauphin. Celui-ci n’oubliera pourtant jamais Marie-Thérèse Raphaëlle, car en 1765, peu avant de rendre l’âme, il demanda à ce que son cœur soit placé auprès du cercueil de sa première épouse. Une dernière volonté plutôt indélicate pour Marie-Josèphe, qui s’était tant dévouée, et avait soigné et veillé son mari jusqu’à la fin…
Robespierre
23 octobre 2024 @ 09:35
Je savais qu’il avait regretté sa première et éphémère épouse, mais j’ignorais cette dernière volonté vraiment indélicate. Après une vie conjugale heureuse et tous les enfants…
Remarquez, Léopold Ier de Belgique, qui donne à sa fille, née de son deuxième mariage, le prénom de première femme, euh….
jul
24 octobre 2024 @ 08:22
Il était fréquent en ce temps, dans toutes les catégories, de se trouver dans la situation de devoir épouser un homme veuf. Les femmes apprenaient à leurs filles et sœurs à se résigner à n’être pas la première dans le cœur d’un mari. L’amour est souvent synonyme de l’effacement de soi. Il comprend cela, cela le prouve.
liam
21 octobre 2024 @ 08:32
Je fais mien ton commentaire Philibert.
Ce livre me tente.
Menthe
21 octobre 2024 @ 09:38
Oui, il est bien tentant. Mais toujours à lire et retenir avec circonspection comme tout ouvrage historique.Nous savons bien que le travail d’historien, découlant d’analyses d’archives officielles, de témoignages écrits, de témoignages oraux transmis par les familles et modifiés au fil du temps, ne peut jamais être totalement fidèle à la réalité.
Kardaillac
21 octobre 2024 @ 08:39
La fin de la monarchie capétienne relève du darwinisme. Attrition par l’inadaptation au milieu. Et la faute en revient aux titulaires qui ne comprenaient pas leur siècle et n’ecoutaient pas leurs conseillers, la plupart excellents. Une exception qui confirme la règle : la Régence.
jul
22 octobre 2024 @ 04:52
Je pense surtout que la cause était un problème éducatif.
Le futur dauphin n’a pas été éduqué comme Louis XIV. Les principes qui ont prévalu ne lui ont pas permis d’assumer le rapport de force avec la noblesse, avec la magistrature et les avocats. Il n’avait pas acquis les convictions, la force mentale, la persévérance, bref le caractère nécessaire pour prendre les mesures vigoureuses et qui, comme Napoléon Bonaparte, auraient pu maintenir son trône et même le rendre populaire.
Christae
22 octobre 2024 @ 16:08
Moi, j’y vois le DESTIN….
Le destin de certains hommes qui influe sur l’histoire des Nations…
L’effet Colibri en sorte….
Bien sur, ca n’est que ma vision, mon ressenti…🤷♀️
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 08:21
On fait dire beaucoup de choses au Darwinisme, déjà il faut s’entendre sur la version dont on parle .
Avis personnel de quelqu’un qui n’est ni créationiste ni farouchement darwiniste.
Quand à ”comprendre son siècle ” ça me paraît facile après coup ,c’est croire à un sens de l’histoire que je ne partage pas .
Auberi
22 octobre 2024 @ 08:37
Une analyse qui tient à peu près mais je ne vois pas ici où la -variation- à sa place dans les 5 étapes principales de la sélection naturelle de ce cher Darwin 😊
Guiguy
21 octobre 2024 @ 08:53
Je me rappelle si mes souvenirs sont bons, que 2 ans après mon arrivée en France, lors de mes, études et d’une visite au château de Versailles, c’est ce roi qu’on appelait Louis le dernier car étant le dernier monarque à vivre à Versailles et qu’il était mort guillotiné nous racontait le guide.
Cela fait tellement longtemps et là le livre paraît intéressant pour en apprendre plus.
Lionel
22 octobre 2024 @ 12:30
Effectivement, ce Louis XVI aurait été confronté à une révolution et j’ai aussi lu je ne sais plus où qu’il aurait été guillotiné. Est-ce possible ?
A creuser pour en savoir plus, si c’est possible….
Passiflore
21 octobre 2024 @ 09:06
Oui, Philibert, le sujet a été rarement traité. Emmanuel de Valicourt,
docteur en droit et professeur de droit canonique à l’Institut Catholique, se passionne pour la société française qui précède la Révolution. Il est l’auteur d’une biographie de Charles-Alexandre de Calonne (dont il est un descendant collatéral) : « Calonne, la dernière chance de la monarchie » (2015), de Marie Antoinette : « Les favoris de la reine » (2019), de « La princesse de Lamballe » (2021), toutes parues chez Tallandier.
Kardaillac
21 octobre 2024 @ 18:32
C’est bien de rappeler Calonne. La plupart des réformes de la Constituante étaient dans les tiroirs de Calonne, même la départementalisation. La Cour n’en avait voulu aucune.
plume
21 octobre 2024 @ 09:10
Le pouvoir doit être dévolu aux plus compétents et non par succession familiale.
Framboiz 08
21 octobre 2024 @ 14:20
Par qui?Pour avoir des conflits ?
Catherine
21 octobre 2024 @ 14:46
Apparemment les conflits en famille ne manquent pas, puisque même sur ce carnet on publie des milliers de commentaires soutenant les aînés ou les cadets, non?
Bambou
22 octobre 2024 @ 05:54
Dites cela à Charles par rapport à William…😉
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 09:50
C’est une grande question.
La succession héréditaire fut rarement la norme initiale mais elle s’est imposée pour éviter les querelles de palais souvent plus nuisibles.
Claude Patricia
21 octobre 2024 @ 10:34
Oui, une tragédie car Louis avait prévu de donner au peuple ce qu il attendait mais celui-ci n a pas attendu les réformes pour se révolter.
Claude Patricia
21 octobre 2024 @ 10:35
D autres part, les aristocrates eux ne voulaient pas de changement de programme, donc ils se sont emmurés dans leurs privilèges jusqu’à la nuit du 4 août.
Framboiz 08
21 octobre 2024 @ 14:22
Les aristocrates sont très responsables, après ils ont eu l ‘ émigration et Robespierre ,pas le notre ,plus cool !
Naucratis
21 octobre 2024 @ 19:50
Les nobles et non les aristocrates.
Joelle Iemma
22 octobre 2024 @ 14:25
C’est gravissime !
Gab-Pnth
23 octobre 2024 @ 16:55
Non. Les aristocrates, car beaucoup de nobles issus de familles non aristos ont soutenu le mouvement révolutionnaire, au moins jusqu’au matin de la Terreur.
Brigitte Anne
21 octobre 2024 @ 11:02
Effectivement, ce livre me tente.
Lili.M
21 octobre 2024 @ 16:25
J’aimerais lire cet ouvrage pour avoir une autre vision d’un personnage controversé comme Louis XVI.
Pour moi c’était un petit fils de Louis XV , jamais entendu parler de Louis-Ferdinand et de Marie-Josèphe.
Asja
21 octobre 2024 @ 11:18
Louis XVI n’a pas montré une incapacité particulière, mais il était la cible de toutes les jalousies et a eu une malchance incontestable (comme à Varennes). Il n’était pas non plus préparé à une révolution ni à devoir fuir. Ce n’est pas l’incapacité de Louis XVI qui a engendré la Révolution et ses sauvageries. La Révolution était dans l’esprit du temps, amené par les « Lumières » et entretenu par ceux qui croyaient y voir un intérêt.
Framboiz 08
21 octobre 2024 @ 14:27
Baby boom démographique, du au maïs, à la quinine etc.Plein de jeunes bourgeois, instruits ,on a Robespierre, Desmoulins, Danton ,etc ,qui lisent les philosophes, veulent changer le monde .Plus les lois Segur, qui défavorisent les bourgeois,l endettement, ajoutez une météo désastreuse entre 1783 et 89 ,pas de récoltes, les rumeurs,la « grande peur »,les cahiers de doléances, les États Généraux (une bonne idée) ,tout était là et Louis XVI ne put résister,qui eut pu ?
jul
24 octobre 2024 @ 08:24
Un dirigeant plus énergique.
Catherine
21 octobre 2024 @ 14:49
Évidemment ceux qui y avaient leur intérêt étaient la majorité car ils n’ont eu de cesse de se révolter jusqu’à se débarrasser de la monarchie pour de bon.
Robespierre
21 octobre 2024 @ 15:20
Je me demande, sans savoir exactement l’évaluer, l’incidence de la Guerre d’Independance des Etats-Unis que la France aida et pour laquelle on donna bcp d’argent. Et on vida forcément les caisses. Une mauvaise saison de récoltes qui fit monter le prix du pain. L’économie est souvent derrière les bouleversements politiques. Quelle fut l’influence des ces pauvres gens qui criaient famine sur les intellos et bourgeois qui mijotaient des réformes pour les inciter à monter au créneau. On en revient toujours à l’argent, celui qui manque.
Je me demande mais ne me volez pas dans les plumes si les Insurgés américains, généreusement aidés par la France n’ont pas été une sorte de « quoi qu’il en coûte ». Des PME ne peuvent rembourser les prêts octroyés, des commerces ferment. Les affaires ont mal repris et le quoi qu’il en coûte est difficile à rembourser. J’avais froncé du nez en voyant cela. Mais j’ai une nature pessimiste. Et si je me trompe, je veux bien qu’on me le démontre. Car je ne me base que sur des impressions.
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 11:36
Je me range à votre avis aussi bien pour la guerre d’Amérique soutenue pour occuper les Anglais sur d’autres terrains et préserver la paix en Europe que pour les conséquences funestes du ”quoi qu’il en coûte” .
Passiflore
22 octobre 2024 @ 13:47
Robespierre, bon nombre d’historiens considèrent, en effet, que l’aide à l’indépendance des Etats-Unis, ayant coûté très cher à la France, fut une des causes de la Révolution.
Carolibri
22 octobre 2024 @ 21:13
Elle fut très importante et même décisive sur plusieurs plans, financier bien sûr et ce point aggravé par les problèmes météo responsables de famines, et politique en aidant des gens à virer un roi! Ça n’est qu’un résumé bien entendu le sujet et vaste, mais votre image du quoiqu’il en coûte me paraît assez bien vue.
Kardaillac
21 octobre 2024 @ 18:34
Qu’aurait-il fait au sein de l’Emigration ? Manger ? De toute façon la charge de roi était pesante pour lui et rébarbative.
Calliopé
21 octobre 2024 @ 22:22
Je pense comme vous, Asja. Et une personne notamment avait pressenti la fin prochaine de la monarchie : c’était Marie Leszczynska, l’épouse de Louis XV. En 1764, elle percevait le mécontentement grandissant des Français, l’opposition des parlements, et écrivait au président Hénault : « C’est une sotte chose que d’être Reine ! Hélas, pour peu que les choses continuent à aller comme elles vont, on nous dépouillera bientôt de cette incommodité ; cela fait trembler… »
jul
22 octobre 2024 @ 04:55
Le cours des choses dépend surtout des hommes qui en ont la charge. Louis XIV , Napoléon Bonaparte, Adolphe Thiers au pouvoir, les résultats sont différents à mon avis…
Menthe
22 octobre 2024 @ 16:44
On pourrait dire que ça tombe sous le sens, jul, et les exemples que vous citez sont parfaits
Calliopé
22 octobre 2024 @ 07:35
Je pense comme vous, Asja. Et une personne en particulier avait pressenti la fin prochaine de la monarchie : il s’agit de Marie Leszczynska, l’épouse du roi Louis XV. Elle avait analysé le mécontentement des Français, l’opposition des parlements, et écrit en 1764 au président Hénault : « C’est une sotte chose que d’être Reine ! Hélas, pour peu que les choses continuent à aller comme elles vont, on nous dépouillera bientôt de cette incommodité ; cela fait trembler… »
Calliopé
22 octobre 2024 @ 07:40
Excusez moi pour la redondance de mon message. Je ne voyais pas le premier ce matin, et pensais qu’il n’avait pas été enregistré hier ! Il n’est réapparu sur mon écran qu’une fois le second validé. Quel dommage qu’on ne puisse pas supprimer une fois le post envoyé.
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 08:17
Cela me semble pertinent .
Antoine 1
21 octobre 2024 @ 11:50
Enfermé dans sa bulle, Louis XVI n’a rien vu venir (alors que les historiens s’accordent pour dire que la révolution était en route dès la fin de la régence). Son caractère velléitaire a causé sa perte. Louis XVI et ses frères sont les fossoyeurs de la monarchie. Si l’ouvrage est objectif, il doit être intéressant.
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 11:39
J’aurais tendance à penser que sauver la monarchie selon votre pensée était totalement incompatible avec l’héritage, la tradition qu’ils avaient reçue.
Cynisme ou pragmatisme contre fidélité ?
Marie-Caroline de Bretagne
21 octobre 2024 @ 12:08
Cet ouvrage s’annonce effectivement très intéressant et je ne doute pas qu’il nous en apprendra beaucoup sur l’éducation reçue par les futurs Louis XVI, Louis XVIII et Charles X. Et sur les rapports entre les trois frères même si on sait déjà qu’ils furent souvent compliqués. Leurs parents adoraient leur fils aîné, le duc de Bourgogne, et on sait que le futur Louis XVI souffrit beaucoup de la comparaison constante avec son aîné qui, bien éduqué, s’annonçait brillant. Bref, hâte de lire ce livre. Merci à Régine de nous l’avoir signalé !
Robespierre
21 octobre 2024 @ 12:43
Effectivement, le duc de Bourgogne était le plus doué. Sa mort fut une tragédie pour les parents.
jul
22 octobre 2024 @ 04:57
Ah je ne suis pas sûr que le duc de Bourgogne était protégé des conceptions favorables à la noblesse et faibles vis à vis de la magistrature, qui firent tant de dégâts.
Jean Pierre
21 octobre 2024 @ 12:20
C’est ainsi que finissent les dynasties.
Bambou
22 octobre 2024 @ 05:55
Eh oui. Un triste exemple les Romanov et Nicolas II….
Mayg
21 octobre 2024 @ 13:30
Intéressant.
Framboiz 08
21 octobre 2024 @ 14:28
Les aristocrates sont très responsables, après ils ont eu l ‘ émigration et Robespierre ,pas le notre ,plus cool !
Valois
21 octobre 2024 @ 16:54
Il y a toujours un historien pour donner un nouvel éclairage sur un personnage historique. Je pense que, sauf nouveaux documents mis à jour, tout a été dit sur les 3 frères (j’exclus Bourgogne décédé si jeune qu’il est bien impossible de savoir ce qu’il serait devenu (tel le frère de Robert Lamoureux dans Papa, maman, la bonne et moi)).
Robespierre
22 octobre 2024 @ 16:40
Excellent !
Passiflore
22 octobre 2024 @ 19:56
Valois, par contre je ne connais qu’un seul livre sur une des deux soeurs du roi, Marie-Clotilde, mais peut-être me trompè-je ? C’est « Marie-Clotilde de France », la soeur oubliée de Louis XVI », par Dominique Sabourdin-Perrin. Livre très intéressant.
Pour « élargir le sujet », tout le monde sait que George Sand descend de Marie-Aurore de Saxe, fille naturelle de Maurice de Saxe et cousine germaine de Marie-Josèphe de Saxe (qui avait dix-sept ans de plus). La dauphine reçut de Marie Rinteau, mère d’Aurore, une supplique en faveur de sa fille afin de pourvoir à son existence et assurer son éducation. Le roi Louis XV accorda une pension de 800 livres à « la demoiselle Aurore ». Marie-Josèphe de Saxe assura, à partir des 7 ans de l’enfant, son éducation. Elle plaça Marie-Aurore, d’abord au couvent des Ursulines à Saint-Cloud, puis à la maison royale de Saint-Cyr.
Marie-Aurore épousa le comte Antoine de Horn (fils naturel de Louis XV) à Paris, le 9 juin 1766, tué en duel l’année suivante. Elle revint, alors, vivre auprès de sa mère. Et, après la mort de celle-ci, se retira au couvent des Anglaises où vint la voir Louis Dupin de Francueil qui avait été l’amant de sa tante. Leur mariage fut célébré à Londres, dans la chapelle de l’ambassade de France, le 14 janvier 1777, le couple craignant l’opposition de la Cour de France, protectrice de la fille du Maréchal de Saxe. Ils firent valider leur mariage à l’église Saint-Gervais, en avril de la même année.
Robespierre
23 octobre 2024 @ 12:57
Ma grand-mère paternelle de George Sand était fière de cette ascendance, mais on dirait que l’écrivain n’en pas grand cas.
Robespierre
23 octobre 2024 @ 13:12
La grand-mère maternelle
l’écrivain n’en FIT pas grand cas
désolé
Passiflore
23 octobre 2024 @ 13:19
Elle a écrit, cependant, dans « Histoire de ma vie » :
« On n’est pas seulement l’enfant de son père, on est aussi un peu, je crois, celui de sa mère. Il me semble même qu’on l’est davantage, et que nous tenons aux entrailles qui nous ont portés, de la façon la plus immédiate, la plus puissante, la plus sacrée. Or, si mon père était l’arrière-petit-fils d’Auguste II, roi de Pologne, et si, de ce côté, je me trouve d’une manière illégitime, mais fort réelle, proche parente de Charles X et de Louis XVIII, il n’en est pas moins vrai que je tiens au peuple par le sang, d’une manière tout aussi intime et directe ; de plus, il n’y a point de bâtardise de ce côté-là. »
Robespierre
24 octobre 2024 @ 15:40
Oui, j’ai lu ce livre dans le temps, et c’est ainsi que j’ai appris son illustre ascendance. Mais dans les salons littéraires et à Nohant , elle ne se vantait jamais de cette parenté.
Carolibri
23 octobre 2024 @ 18:24
Vous avez plusieurs ouvrages sur une autre de ses sœurs, Elisabeth qui subit la prison puis la guillotine comme eux, tous ne sa valent pas et certains sont trop axés religiosité, ce qui est dommage car c’était une excellente mathématicienne et écuyère avec une forte personnalité très intéressante.nléluvre sur Clothilde est rare effectivement mais on trouve de très bons ouvrages sur Provence et Artois.
Passiflore
24 octobre 2024 @ 14:06
Oui, Carolibri, c’est pourquoi j’ai parlé de cette biographie sur Clotilde. Il y a eu beaucoup de livres sur Madame Elisabeth qui a sacrifié sa vie pour sa proche famille alors qu’elle aurait pu quitter la France. Elle était, par ailleurs, très pieuse et charitable pour les pauvres. Sa cause en béatification est introduite.
Robespierre
24 octobre 2024 @ 15:42
Je savais que Madame Elisabeth était pieuse et voulait prendre le voile (son frère le lui déconseilla parce qu’il la voulait à ses côtés) . J’ignorais les mathématiques et le cheval.
Calliopé
25 octobre 2024 @ 22:42
Effectivement, Carolibri, Elisabeth s’était passionnée dès son enfance pour les mathématiques, et poursuivit ses cours bien après l’âge auquel son éducation était considérée comme terminée. Elle devint une excellente mathématicienne, et publia notamment une table préparatoire à l’étude des logarithmes, qui fit autorité. Elle s’intéressait aussi à la médecine. Sur son domaine de Montreuil, le docteur Le Monnier, botaniste et premier médecin du roi, donnait des consultations. Elisabeth venait souvent l’assister pour apprendre à panser les plaies et administrer les remèdes de l’époque.
Camille
21 octobre 2024 @ 17:02
Merci à Rose pour son résumé et à Robespierre pour ses précisions.
Ce livre s’annonce passionnant, en effet.
Les parents des 3 derniers rois Bourbon sont assez mal connus, vous avez raison de le souligner.
Quant à l’auteur, je ne le connaissais pas. J’ai tendance à préférer lire des ouvrages d’historiens lorsqu’il est question d’histoire mais sans doute que cet economiste de formation est rigoureux et utilise la méthode des historiens consistant notamment à croiser ses sources.
Je vais me procurer cet ouvrage.
Babelou
22 octobre 2024 @ 20:02
Il existe une bibliographie tres interessante sur Marie Joseph de Saxe, la mère de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X :
» la mère de Louis XVI » de Monique de Huertas.
Après le livre n’est pas très récent :1995 donc peut être que ce nouveau livre le complète bien.
Hervé J. VOLTO
21 octobre 2024 @ 17:07
La dynastie des Bourbons n’est pas finie.
Après les Bourbons de France éteintes avec le Comte de Chambord, si on ne croit pas àa la Survivance de Louis XVII et d’une descendance SALIQUE ayant suvécu aujourd’hui, la Maison Royale de Bourbon continue à s’incarner avec dans l’ordre de primogéniture à travers les Bourbons d’Espagne, de Naples, de Parme, d’Orléans et d’Orléans-Bragance.
Si à l’unité de l’Italie, les Bourbons de Naples sont redeveus espagnols, les Bourbon-Parme sont redevenus Français, les Bourbons-Orléans n’ont jamais cessé rester te les Bourbon-Orléans Bragances sont devenus brésiliens. Tous sont descendants de Charles X en ligne féminine.
Aujourd’hui 21 /10/2024 : 41 ° anniversaire de la Duchesse d’Anjou, née Marie-Marguerite Vargas Santaella
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%ADa_Margarita_Vargas_Santaella
alceste
21 octobre 2024 @ 17:15
Louis XVIII ne fut pas duc mais comte de Provence
Robespierre
22 octobre 2024 @ 10:40
j’ai écrit comte de Provence, si vous avez lu mon post.
Marie-Caroline de Bretagne
22 octobre 2024 @ 16:15
Il reçut comme apanage les duchés d’Anjou (comme Louis XV et son second fils mort en 1733 à trois ans) et d’Alençon ainsi que les comtés du Maine et du Perche.
Shabanou
21 octobre 2024 @ 18:25
Je ne doute pas de l’intérêt de ce livre mais j’ai surtout grand plaisir à lire ces commentaires instructifs dont celui du guillotineur-guillotiné.
Louis XVI comme Nicolas II n’avaient pas pris conscience que le peuple pensait et voulait du changement et le prix fut très cher pour eux et leurs familles.
Brimbelle
21 octobre 2024 @ 19:57
Louis XVI, effectivement maladroit, devient roi au mauvais moment, les idées des philosophes font leur chemin. L’inutilité sociale et les privilèges de la noblesse est de moins en moins acceptés par la bourgeoise qui, elle, travaille et paie des impôts. De plus, l’année 1788 sera désastreuse au niveau des récoltes, entraînant des famines. Dans les « fabriques », des ouvriers brûlent des machine à filer….Tout est en place pour que les mécontentements se cristalliser, ce que le roi ne saura pas gérer.
Pascal Hervé
22 octobre 2024 @ 11:40
Il n’aurait pu le gérer que par la force .
Brimbelle
21 octobre 2024 @ 19:58
Sont de moins en moins acceptés…
Lapiequichante
21 octobre 2024 @ 20:42
Super intéressant. Je rajoute à ma pile à lire .
Philippe H.
21 octobre 2024 @ 21:43
Et bien voilà un sujet qui met en valeur le site de Régine… des commentaires à la fois instructifs et constructifs, sans acrimonie ni critiques acerbes, et qui témoignent de l’intérêt que l’on porte à l’Histoire… c’est autrement captivant que le tour de taille trop marqué de la Reine Mathilde ou le manteau non boutonné de Brigitte Macron!!!
Passiflore
22 octobre 2024 @ 17:14
Pas mal, Philippe H. !
Babelou
22 octobre 2024 @ 20:04
😂
Caroline
21 octobre 2024 @ 22:44
Aucune allusion à sa femme Marie- Antoinette, l’ Autrichienne ? Cette dernière a tout le temps dominé son mari assez faible et indécis. On sait la fin de leur vie !
Carolibri
23 octobre 2024 @ 18:27
Loin de l’avoir toujours dominé il l’a plutôt tenue à l’écart en encourageant ses caprices, afin qu’elle ne s’occupe pas de politique, il la savait téléguidée par sa mère puis son frère. À la fin elle a tenu un rôle politique, effectivement, mais il avait déjà plongé dans une profonde dépression.
Kalistéa
22 octobre 2024 @ 10:01
Cher Jean Pierre, parodiant Paul Valery nous pourrions dire: « nous autres dynasties nous savons maintenant que nous sommes mortelles » .
Val
22 octobre 2024 @ 12:11
Louis Ferdinand et son épouse c’étaient retirés à Fontainebleau, Louis Ferdinand ne supportait plus de voir la vie dissolue de son père et il s’était retiré dans ses appartements de la cour Ovale aile des princes ou il est décédé soigné tendrement par son épouse .
Val
22 octobre 2024 @ 12:12
S’étaient ..
Marsac
22 octobre 2024 @ 18:52
Les temps étaient propices : un vent nouveau soufflait d Amérique et Louis XVI bon mais faible pas été aidé par son entourage ( au contraire). Tout etait en place depuis des années pour que s’effondre l antique monarchie capetienne. (Et si le Dauphin homme attaché a sa famille, pieux et prince éclairé à la fois avait pu succéder à son père la vie de Louis XVI aurait elle fini ainsi ? ) mais refaire les événements de cette époque tragique ne sert à rien. Reste que ce livre doit être intéressant.
jul
24 octobre 2024 @ 08:28
Les choses ne sont jamais inelectables, il n’y a pas de déterminisme. Les temps sont toujours propices, l’opposition est toujours forte lorsque des dirigeants manquent d’autorité. La fronde n’est possible lorsque les dirigeants ne la réprime pas.
Sylvana 🍀
23 octobre 2024 @ 22:17
Très intéressant, je vais aller voir mon libraire
Allegria
23 octobre 2024 @ 22:50
Je viens de terminer ce très intéressant livre. Portrait cruel d’une fratrie dysfonctionnelle où les cadets s’ingénient à entraver l’action de l’aîné et à saper son autorité par jalousie pour l’un et inconséquence pour l’autre. Que se serait il passé si les trois frères avaient été unis et solidaires ?
Perlaine de Bretagne
24 octobre 2024 @ 10:37
Mais le vent révolutionnaire soufflait à l’Ouest depuis Louis XIV , la révolte des Bonnets Rouges fut un épisode dramatique en Bretagne – Les nobles furent un élément stabilisateur du moins dans le village de mes aïeux – La moitié de la petite ville fut enfermée dans l »église pendant que les révoltés allumaient le feu ! Par ailleurs, Versailles fut à l’origine de la perte royale ,trop éloigné du peuple !
Fairlady
19 novembre 2024 @ 11:50
Le plus souvent on désigne le peuple, les bourgeois, les philosophes comme responsables de la tourmente révolutionnaire, et on oublie l’attitude et les actions délétères de la plus haute noblesse de Cour, et en particulier celle du comte de Provence envers son royal frère. C’est de lui qu’émanent les affreux libelles contre sa royale belle sœur …les pires écrits orduriers sur Marie Antoinette!
Ce frère a une très lourde responsabilité dans ce qui va accabler Louis XVI et Marie Antoinette . Les bruits qui courent, venant de l’entourage le plus proche du couple royal, sont terribles…le peuple aimait son roi , et c’est tout un contexte qui va le faire déborder. Le comte de Provence , fourbe, jaloux , voulait le pouvoir . Il a été un acteur essentiel dans le discrédit de ses frère et belle sœur.